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III.2. L’intégration de la responsabilité sociale dans la culture
Pour mieux expliquer la culture d’entreprise, citons d’abord Helliegel, Slocum et Woodman
(1993) : « L’entreprise porte en soi une qualité invisible, un certain style, un caractère, une
manière de faire les choses qui peut être plus puissante que la volonté de telle personne ou de
tel système officiel. Pour comprendre l’âme de l’organisation, il faut aller chercher ce qui
existe sous les graphiques, les règlements intérieurs, les machines et les immeubles,
s’immerger dans le monde souterrain des cultures d’entreprise. » La culture d’entreprise
engloberait donc d’après Helliegel, les philosophies, les idéologies, les valeurs, les croyances,
les postulats, les attentes, les attitudes et les normes communes à ceux qui y travaillent. Selon
Mercier (2004), chaque entreprise a sa propre manière de réaliser ses activités qu’on appelle
« culture d’entreprise ». Pour Edgar Schein, cité par Helliegel et al. (op.cit.), la culture
d’entreprise se forme pour répondre aux problèmes affrontés par l’entreprise ; pour s’adapter
d’une part au monde extérieur et de survie et d’autre part aux problèmes d’intégration interne.
La culture d’entreprise est donc fortement liée au comportement de l’entreprise qui peut être
éthique ou pas. Cette culture se montre par la manière de penser et d’agir de l’entreprise sans
pouvoir toutefois en expliquer les raisons. Elle n’est pas figée dans le temps, mais elle évolue
en fonction des changements de l’environnement. Et tant que ces changements sont continus,
cette culture est en perpétuelle évolution ; elle explique les actions passées sans pouvoir
anticiper l’avenir.
Pratiquement, la culture d’entreprise paraît être assez influencée par des modes de vie
généraux ou par les relations sociétales établies selon les pays. A la différence des pays
occidentaux où l’État apporte un fort soutien à sa population tout en engendrant des
comportements individualistes, les pays du Sud maintiennent encore une mentalité d’entraide
communautaire. Les grandes firmes, notamment celles qui ont des activités à l’étranger, ont
le plus souvent des salariés, des clients et des fournisseurs venant de différents milieux
sociaux et ayant des systèmes de valeurs différents, d’où la nécessité de poser les bases d’une
éthique commune et de formaliser des directives fondées sur des valeurs propres à leurs
organisations (Mercier, 2000). Notons à ce propos que dans certains cas, l’amalgame de
cultures au sein de l’entreprise peut constituer une contrainte aux changements et une entrave
à l’évolution (Aoun, 2008).
La culture d’entreprise peut être annoncée à travers une charte ou un autre type de
déclaration. Elle guide les comportements des employés certes, mais dans certains secteurs,