concernant la situation des enfants en
Suisse, le Comité des droits de l'enfant
relève un manque de données sur les
enfants négligés et un manque de stratégie
nationale de protection de l'enfant
(Humanrights, 2015). Une étude menée par
Slack, Holl et al. (2004) a montré que les
parents qui permettaient à leurs jeunes
enfants de regarder souvent la télévision
(dès 4 heures par jour) risquait quatre fois
plus de faire l’objet de négligence. Celle-ci
se repère souvent de manière indirecte, par
l'observation de ses conséquences
(Perrault, I. et Beaudoin, G., 2008 ; voir
aussi Ethier et Lacharité, 2000). Quelles
seraient alors les conséquences d'une
exposition chronique à la télé sur le
développement physique, psychique et
social de l'enfant qui permettraient, dans
certains cas, de parler de négligence ?
Sur le plan de la santé physique, l’un des
problèmes principaux de l'exposition
chronique à la télévision se trouve être un
affaiblissement de la qualité du sommeil
(Harlé et Desmurget, 2012). De plus, le
temps passé devant le petit écran est
souvent associé à une consommation
élevée d'aliments caloriques (Charreire,
2011). Cette consommation additionnée à
la sédentarité implique des risques
importants de surpoids et d'obésité
(Saelens et al., 2002). De plus, regarder la
télévision deux heures par jour augmente
de 20 % les risques de diabète de type 2,
de 15 % les maladies cardio-vasculaires, et
de 13 % toute cause de mortalité
(Grontved et al, 2011).
Entre 3 et 5 ans, regarder des programmes
éducatifs semblerait tout de même avoir
des effets positifs sur la mémoire à court
terme et sur la reconnaissance des mots.
Cependant, il n'y a aucun effet positif sur
d'autres domaines, comme les
mathématiques et la compréhension de
lecture (Zimmerman et Christakis, 2005).
Concernant le langage, pour un enfant
entre 8 et 16 mois, une heure quotidienne
de vidéos, même adaptées aux très jeunes
enfants, appauvrit de 10 % son lexique
(Zimmerman et al. 2007). En outre, pour