Toute ma vie, je me suis efforcée,
d’être au plus près des gens et de leurs
préoccupations quotidiennes. Je suis
certaine que c’est cela “faire“ de la poli-
tique. Ma vie de députée a été une véri-
table aventure humaine. Qui aurait pu
penser que la petite ouvrière de Sonolor
aurait maintes fois l’occasion d’apostro-
pher un ministre de la République ? Qui
aurait pu penser que la petite albertivil-
larienne qui a été obligée d’abandonner
son cartable à l’âge de 15 ans, aurait
un jour, l’honneur de travailler avec
des femmes et des hommes de valeur,
comme Jack Ralite ? Mais avouons-le être
député, c’est astreignant, c’est prenant,
mais c’est enrichissant. Faire remonter
à l’Assemblée nationale les demandes,
les besoins de la population que vous
représentez c’est aussi une fierté. (Pour
la petite histoire, l’Assemblée nationale
m’a classée 18e sur 577 députés pour
le nombre d’interventions que j’ai pu
effectuer). Représenter mes deux “terres“
que sont La Courneuve et Aubervilliers,
c’est une charge, mais c’est aussi un
honneur. Ce sont deux villes attachantes,
fortes de multiples solidarités, de luttes,
de joies mais aussi de peines.
«Ma vie de femme
militante s’est
constamment
enrichie au contact
des autres»
Une vie militante qui a démarré très
tôt. A 15 ans, forcée d’arrêter mes étu-
des, (mes parents ayant considérés que
comme fille je n’avais pas besoin de
services publics qui appartiennent à la
Nation, le bien social que sont le travail,
la santé, les retraites, l’enseignement,
l’énergie… Il faut toujours mettre en avant
la place de l’être humain dans la société
et la redistribution des richesses qui va
forcément avec. Ce sont les seuls com-
bats qui vaillent.
Après les législatives prévues en
2007, je continuerai mon chemin de
citoyenne, de femme militante. Bien sûr,
j’aurai un peu plus de temps pour mes
proches, mais je continuerai à me bat-
tre pour transformer cette société, avec
le plus grand nombre. Je ne serai pas à
la retraite, je pense que je serai toujours
cette femme politique qui agit contre les
injustices de toutes sortes. Et j’entends
bien y prendre toute ma place.
Propos recueillis par Éric Bacher
UN CERTAIN REGARD
«
«
Muguette Jacquaint, députée
« Quelle aventure humaine ! »
Après six mandats, Muguette
Jacquaint vient d’annoncer qu’elle
ne se représenterait pas aux pro-
chaines législatives. Suppléante
de Jack Ralite dès 1973 et dépu-
tée en 1981, lorsque ce dernier
a été nommé au gouvernement
Mauroy, cette femme de convic-
tions, ouvrière, militante et mère
de famille s’est toujours fait un
honneur, au sein de l’hémicycle
de l’Assemblée nationale, de se
faire l’écho des préoccupations
des habitants de La Courneuve
et d’Aubervilliers. Une vie qui se
confond avec ces deux villes.
Je me suis tout de suite investie dans
la lutte pour les droits des femmes et à
l’égalité des chances. Ce combat doit se
poursuivre, car l’égalité entre les hom-
mes et les femmes n’est pas respectée,
notamment au niveau des salaires et
avec les discriminations à l’embauche. Et
puis, comment peut-on rester sans rien
faire en voyant les violences faites aux
femmes. Le patriarcat a la peau dure et il
y a même une tentative de régression. Il
nous faut être toujours aux aguets et lut-
ter, toujours lutter. Ne jamais baisser les
bras. D’autant, qu’à l’heure actuelle, nos
gouvernants s’attaquent, sans pudeur, à
toutes les conquêtes sociales, depuis le
Front populaire et la Libération.
Et ce n’est pas être archaïque, comme
le prétendent nos libéraux de tous bords,
que de défendre le Code du travail, les
bagages), j’ai travaillé à Poivresage à
Pantin et j’ai adhéré aux Jeunes filles de
France (ex-Jeunesse communiste), et à
16 ans j’ai rejoints le Parti communiste
français. Je vendais l’Humanité à la criée
et je peux vous assurer que ça partait
comme des petits pains. En 1973, l’on
m’a désigné comme suppléante de Jack
Ralite et c’est en 1981, lorsque que ce
dernier a été nommé ministre de la Santé
du gouvernement de gauche de Pierre
Mauroy, que je suis devenue députée. Ce
fut une période historique, mais avec le
temps on peut dire, sans amertume, que
l’on s’est trop “reposé“ sur la délégation
de pouvoir. La dynamique a quelque peu
perdu de sa force. J’ai été réélue à cha-
que fois. Ajoutons que dès 1977, je fus
élue conseillère municipale, puis adjointe
de James Marson.
Il faut toujours mettre en avant la place de l’être humain dans la société
33, avenue Gabriel-Péri - 93126 La Courneuve Cedex
Tél. : 01 49 92 61 40 - Fax: 01 49 92 62 12
Web : www.ville-la-courneuve.fr
Courriel
: regards@ville-la-courneuve.fr
Directeur de la publication : Gilles Poux
Directeur de la communication : Philippe Caro
Conception éditoriale et graphique : Anatome
Rédacteur en chef : Dominique Duclos
Maquette
: Nadège Rouland et Farid Mahiedine
Rédaction
: Éric Bacher, Marie-Hélène Ferbours, Yann Lalande
Photos couverture :
Claire Malen
Toutes photos :
Laurent Rothan sauf mentions spéciales
Impression : Public Imprim
Publicité : Médias & publicité - A. Brasero : 01 49 46 29 46
Ce numéro a été imprimé à 18 000 exemplaires sur papier recyclé
Regards 227.indd 16 22/11/06 9:03:32