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le focalisateur lée a la même distribution que dans les phrases assertives, et son emploi a
donc pour effet de préciser la portée de l’in terrogation. Lorsque lée et baa se trouvent tous
deux en fin de phrase, lée précède bǎa.
(218) a. I-te lée ye ñíŋkin-óo tabíbaa ?
2SG-EMPH FOC ACPP DEM plat-Dcuire Q
‘Est-ce que c’est toi qui a préparé ce plat ?’
b. I yé ŋ ná kumáa móyi lée baa ?
2SG ACPP 1SG GEN parole.Dentendre FOC Q
‘Est-ce que tu as bien entendu ce que j’ai dit ?’
c. I badaa taɣa-ta lée Dákaarúbaa ?
2SG jamais aller-ACPP FOC Dakar Q
‘Es-tu jamais allé à Dakar ?’
(219) Kári i ñímma◌́a kunín-ta ?
Q 2SG bien.Ds’éveiller-D
‘Est-ce que tu as passé une bonne nuit ?’
litt. ‘Est-ce que tu t’es éveillé en bonne forme ?’
21.4. Questions partielles
8 Les questions partielles se caractérisent par l’utilisation de proformes interrogati ves, qui
occupent les mêmes positions que les constituants correspondants dans les phrases
assertives, et qui peuvent facultativement s’accompagner du focalisateur lée. Les
proformes interrogatives suivantes ont été relevées : díi ‘comment ( cf. 19.1), jálu
‘combien ?’ (cf. 12.4), júmaŋ ‘lequel ?, qui ?’ (cf. 10.8.1), joŋˊ ‘lequel ?, qui ?’ (cf. 10.8.2), miŋ
~ mintoo ‘où ?’ (cf. 19.1), múŋ ‘quel genre de ?, quoi ?’ (cf. 10.8.3). En se combinant avec
d’autres mots, ces mots interrogatifs permettent de construire diverses expressions
interrogatives, comme múŋ túma ‘quand ?’, múŋ ñoɣoŋ ‘quelle quantité ?, múŋ na
‘pourquoi ?’, etc.
Types énonciatifs de phrases
Mandenkan, 49 | 2013
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