
en une ou deux phrases. Il serait bon aussi d’être attentif aux catégories du discours, souvent couplées,
que sont cause/conséquences, faits/commentaire, constat/analyse, explication/solution, passé/présent,
théorie/pratique, sujet/exemples, hypothèse/ preuve, passé/présent/futur etc.. Ce n’est nullement une grille
de lecture, mais un moyen de repérer la fonction des énoncés dans le document et donc d’articuler une
pensée structurée. Le résumé doit aussi comporter des éléments du contexte (Pourquoi cet article a-t-il été
écrit ? Publication de rapport, déclaration d’homme politique, accident, anniversaire, événement sportif
ou culturel etc.). Il devra enfin être plus court que le commentaire, ce qui ne veut pas dire « expédié » en
1’30 comme c’est parfois le cas.
LE COMMENTAIRE
Trop de candidats se rassurent, ou se laissent dépasser, en privilégiant le résumé et manquent de
temps pour préparer le commentaire, qui constitue la partie la plus intéressante et devrait être la plus
longue. L’entraînement en colles devrait permettre de s’habituer à préparer les deux exercices en
parallèle : dès la première lecture, il doit être possible de jeter sur une feuille quelques mots amorçant une
piste de discussion, et qui fourniront des repères précieux au cas où il resterait peu de temps pour finir le
commentaire. Le candidat peut aussi simplement penser à réagir au texte et exprimer son sentiment
premier, quitte à s’en détacher par la suite, afin d’éviter de traiter telle catastrophe naturelle comme un
simple fait divers. (This is a puzzling/striking/revolting story, a challenging/ amusing argument…).
Cette année encore, le piège le plus « productif » fut le hors sujet. Trop de candidats pensent que le
commentaire est l’occasion de replacer tel ou tel topo vu en colle ou en classe sur un sujet plus ou moins
proche. Or, il ne s’agit pas de faire preuve de son « érudition » (toute relative d’ailleurs, quoique parfois
utile), mais de discuter du sujet précis. Ainsi, une discussion très générale sur les risques de la chirurgie
esthétique était en décalage avec le texte dans lequel une journaliste s’intéressait aux Américains aisés
voulant améliorer leur apparence pour accroître leur efficacité professionnelle et leur rentabilité sur le
marché du travail. Il n’était pas interdit d’évoquer les risques de la pratique, mais une lecture plus
attentive aurait ouvert des pistes telles que l’utilisation du corps comme outil professionnel, voire comme
investissement (puisque la chirurgie, chère, devait faciliter promotion ou augmentation de salaire) ou le
rôle de la séduction dans une relation de travail. Un tel glissement donne l’impression que tout autre sujet
vaguement approchant aurait donné lieu au même commentaire, défaut fréquent que certains candidats
traduisent physiquement par la mise à l’écart du texte sur un côté de la table, voire en dessous de leur
brouillon !
Citer régulièrement le texte est utile pour mettre en valeur le ou les points de vue exprimés et
rebondir. Ces positions apparaissent clairement dans les éditoriaux et articles personnels. Les textes
factuels mettent plus souvent les candidats en difficulté ; pourtant, le journaliste, dans la tradition anglo-
saxonne, rapporte généralement des avis contradictoires et des témoignages sur le sujet, qui sont eux
porteurs des problématiques à développer. Concernant les sujets scientifiques (dont ceux sur
l’environnement), on ne peut que regretter l’absence quasi systématique de réflexion un peu ordonnée sur
les rapports entre la technologie et le progrès scientifique d’une part, l’humain et le monde d’autre part,
entre science et morale, par exemple.
Autre travers fréquent : la stigmatisation du journaliste qui « oublie » tel ou tel aspect du problème
(comme les fameux risques de la chirurgie esthétiques), à la grande indignation du candidat. On ne saurait
trop conseiller de faire preuve de retenue vis-à-vis des opinions exprimées, et de se concentrer sur ce qui
se trouve effectivement dans le texte, qui est parfois totalement ignoré. Cela ne veut pas dire qu’il faut
s’interdire de parler de ce qui manque, mais cela ne saurait constituer l’essentiel du commentaire. Enfin,
le vocabulaire rhétorique de la discussion est souvent limité et fautif (*“Now I pass to my
commentary…”).
L’ENTRETIEN
L’entretien vise non à piéger qui que ce soit — bien des candidats se piègent tout seul sans qu’il
soit besoin d’en rajouter — mais à dialoguer. Les questions posées peuvent être de tous ordres : précision
sur un point du texte ou sur une idée avancée par le candidat, analyse d’une dimension du texte omise,
ouverture vers un champ plus large, éventuellement question de culture (très) générale ou de vocabulaire.
Outre la compétence linguistique et les qualités de communication, les qualités recherchées sont la
logique intellectuelle, la précision et surtout la capacité à rebondir sur une remarque, à entrer dans un
« dialogue » avec l'examinateur qui essaie d’orienter le candidat sur des pistes qu’il n'avait pas perçues