7 - LANGUES VIVANTES 7.1. - Épreuves orales 7.1.A - ANGLAIS Ce rapport s’inscrit dans la lignée de ceux qui l’ont précédé. Il n’entend pas révolutionner le genre et s’ouvrira par un conseil simple aux candidats : prenez le temps de lire ceux des trois ou quatre années précédentes. Vous y trouverez des recommandations qui seront parfois reprises ici, mais essentielles pour s’approprier l’épreuve et augmenter ses chances de succès. I) REMARQUES GENERALES AVANT L’ORAL : LA PREPARATION PENDANT L’ANNEE Les colles sont évidemment indispensables et permettent de s’habituer à travailler vite et bien, mais nous insisterons cette année sur un défaut qui s’amplifie : l’enfermement intellectuel et culturel. Deux ou trois années de classe préparatoire ne constituent pas un sas étanche dans lequel on est contraint de s’enfermer en apnée, privé de tout contact avec le monde extérieur. Comment rendre compte d’un article de presse, reflétant par essence l’actualité, si on n’a jamais le moindre contact avec un journal, un poste de télévision ou de radio, ou un ordinateur connecté à Internet ? La première des préparations consiste à se tenir informé de ce qui se passe dans le monde, sans quoi certains candidats continueront à donner l’impression qu’ils vivent dans un vide spatio-temporel, en marge du contexte social, politique, scientifique, culturel, économique, et international du début du XXIe siècle. LA NOTATION La notation est bien sûr fonction de la performance, mais il s’agit d’un concours et les examinateurs ont pour rôle de classer les candidats, non d’attribuer une note dans l’absolu. Une très bonne prestation sera donc tirée vers le haut de l’échelle de notes (les 20/20 restent rares mais existent), alors qu’une prestation médiocre pourra au contraire être tirée vers le bas. Pour rappel, si l’anglais est pris comme langue facultative, seuls les points au-dessus de la moyenne seront comptabilisés dans le calcul du classement final. En aucun cas, un candidat ne peut « perdre » de points en « Langue 2 ». Un 2/20 est simplement ignoré. LES MODALITES DE L’EPREUVE L’oral de langue vivante comporte deux phases distinctes : la préparation et le passage proprement dit. La préparation dure un peu moins de 20 minutes. Elle se déroule dans la salle d’examen, ce qui signifie qu’un autre candidat peut être en train de passer en même temps, si bien qu’une bonne capacité de concentration et… des bouchons d’oreilles (fournis) sont des alliés de poids. Le candidat se voit remettre un document en langue anglaise, qu’il n’a pas le droit d’annoter. Il convient de lire une bonne fois le texte sans prendre de notes et surtout sans s’arrêter sur le moindre détail (en particulier lexical) car le temps presse. La gestion du temps est primordiale : trop de candidats sacrifient le commentaire, incertain, au résumé, rassurant, car basé directement sur le texte. Or passer 12 ou 15 minutes sur le résumé est suicidaire. Le résumé n’est qu’un marchepied : il devra être réalisé vite afin de laisser du temps à la préparation du commentaire. Cela ne veut pas dire qu’il doit être négligé, car c’est d’une lecture fine du texte que naissent les bonnes discussions. La nature du texte peut jouer : un texte très factuel pourra donner lieu à un résumé court et à une discussion longue. Au terme de la préparation, le candidat se place face à l’examinateur pour la deuxième partie de l’épreuve, le passage, qui se compose de trois étapes : 1 le résumé ; 2 le commentaire préparés et proposés par le candidat (1 et 2 devant durer au minimum sept à huit minutes) ; 3 un entretien à bâtons rompus avec l’examinateur. En fin d’épreuve, l’examinateur récupère les brouillons, qui seront détruits, ainsi que le texte. II) REMARQUES PARTICULIERES LE PARATEXTE Les introductions sont toujours aussi négligées. Il faut certes engager l’exercice d’une façon ou d’une autre, mais les candidats se contentent en général de la fiche signalétique du document en égrenant invariablement les éléments suivants : date, nom du journal, voire nom de l’auteur. Or, on peut attendre d'un candidat sérieux autre chose que « the text is an article written in The Gwardian » (fautes d’usage authentiques). Ces éléments peuvent être cités, mais ils doivent apporter quelque chose. Si c’est le cas, l’introduction, dynamique, oriente l’exercice vers une problématique dès ses premiers instants. Ainsi, la date mérite-t-elle qu’on s’y arrête ? Oui si, par exemple, l’article paraît un jour anniversaire ou au lendemain d’un événement important. Le ou les noms des auteurs n’ont guère d’importance quand il s’agit de journalistes (on trouve parfois le service auquel ils appartiennent : “Alex Blair, Education Correspondent”, ce qui n’apporte pas grand chose), mais le fait qu’il s’agisse de correspondants installés dans un pays étranger (une Britannique en France, un Américain à Londres etc.) est décisif car la distance avec laquelle ils observent une société différente de la leur ouvre des pistes de discussion. Il en va de même dans le cas de « spécalistes » invitées à s’exprimer sur un sujet précis (scientifique défendant le nucléaire, député s’opposant à un projet de loi, artiste favorable à un nouveau système de vente de musique sur Internet etc.), car ils ont une autorité sur le sujet traité qui rend leur point de vue intéressant. L’absence de signature indique qu’il s’agit d’un éditorial (editorial, leader, leading article), c’està-dire d’un texte engageant l’ensemble de la rédaction du journal et affirmant son point de vue sur un sujet précis. Il comporte, en général vers la fin, des éléments prescriptifs incitant une autorité (souvent gouvernement ou parlement) à l’action (“the government must/should…”). Il existe une seule véritable exception à cette règle : aucun article n’est jamais signé dans The Economist. En revanche, ses éditoriaux sont accompagné de la mention “Leader”. De tels textes (éditoriaux ou écrits par des experts) sont aisés à prendre en main car ils défendent fermement une opinion qu’il est facile d’illustrer puis de critiquer. Toute publication est ancrée dans un contexte particulier, généralement anglais ou américain, à partir duquel le candidat doit pouvoir proposer des éléments de discussion (un journaliste anglais ne voit pas les choses comme un lecteur français, sans compter l’orientation politique d’un journal qui peut s’avérer intéressante). Ce passage initial est donc parfois crucial, à défaut d’être obligé. Dans tous les cas, les candidats doivent éviter des fautes d’autant plus gênantes qu’elles sont attendues et mises à leur débit. On leur saura gré de veiller : - à dire correctement la date, cruellement écorchée, alors qu’il est aisé d’en apprendre une par cœur et de la décliner (“This column was published on the twelfth of March” ou “on March the twelfth” ou “three months ago”, ce qui suffit la plupart du temps), en veillant à faire ressortir les finales (second, twelfth). On signalera au passage que la date qui apparaît sur le document est à coup sûr celle de la publication et non de l’écriture (simple logique : “This article was published on May 3” et non “written on May 3”) ; - au titre de la publication : confusion classique entre le magazine américain Ø Time et le quotidien britannique The Times ; prononciation erronée de The Guardian [ga]; ignorance de l’origine géographique du journal : rappelons que The Economist est un hebdomadaire britannique ; - au nom du ou des auteurs : le recours aux pronoms féminins (she, her) serait la moindre des courtoisies quand il s’agit d’une femme. Penser au pluriel en cas de signature collective. Finissons par le début : le titre. Ignoré neuf fois sur dix, c’est pourtant le premier contact du lecteur avec le texte. Il oriente l’analyse et, couplé au chapeau de l’article (les quelques lignes qui l’accompagnent), il en offre un premier résumé. S’il ne contient pas toujours un jeu de mots, il doit être l’objet d’un soin particulier. C’est souvent une source d’inspiration pour l’examinateur pendant l’entretien, il devrait l’être pour le candidat pendant sa prestation… LE RESUME L’état d’esprit qui préside au résumé pourrait être décrit ainsi : « Voilà comment je raconterais ce texte à une personne ignorant tout du sujet ». Un bon résumé est une synthèse, c’est-à-dire un concentré, qui ramasse les éléments essentiels à la compréhension. Beaucoup de candidats en font un collage pas toujours très heureux de phrases piochées tel quel dans le texte. Or il importe d’utiliser son propre vocabulaire. Ce travail peut être facilité par le repérage des différentes « parties » du document, résumées en une ou deux phrases. Il serait bon aussi d’être attentif aux catégories du discours, souvent couplées, que sont cause/conséquences, faits/commentaire, constat/analyse, explication/solution, passé/présent, théorie/pratique, sujet/exemples, hypothèse/ preuve, passé/présent/futur etc.. Ce n’est nullement une grille de lecture, mais un moyen de repérer la fonction des énoncés dans le document et donc d’articuler une pensée structurée. Le résumé doit aussi comporter des éléments du contexte (Pourquoi cet article a-t-il été écrit ? Publication de rapport, déclaration d’homme politique, accident, anniversaire, événement sportif ou culturel etc.). Il devra enfin être plus court que le commentaire, ce qui ne veut pas dire « expédié » en 1’30 comme c’est parfois le cas. LE COMMENTAIRE Trop de candidats se rassurent, ou se laissent dépasser, en privilégiant le résumé et manquent de temps pour préparer le commentaire, qui constitue la partie la plus intéressante et devrait être la plus longue. L’entraînement en colles devrait permettre de s’habituer à préparer les deux exercices en parallèle : dès la première lecture, il doit être possible de jeter sur une feuille quelques mots amorçant une piste de discussion, et qui fourniront des repères précieux au cas où il resterait peu de temps pour finir le commentaire. Le candidat peut aussi simplement penser à réagir au texte et exprimer son sentiment premier, quitte à s’en détacher par la suite, afin d’éviter de traiter telle catastrophe naturelle comme un simple fait divers. (This is a puzzling/striking/revolting story, a challenging/ amusing argument…). Cette année encore, le piège le plus « productif » fut le hors sujet. Trop de candidats pensent que le commentaire est l’occasion de replacer tel ou tel topo vu en colle ou en classe sur un sujet plus ou moins proche. Or, il ne s’agit pas de faire preuve de son « érudition » (toute relative d’ailleurs, quoique parfois utile), mais de discuter du sujet précis. Ainsi, une discussion très générale sur les risques de la chirurgie esthétique était en décalage avec le texte dans lequel une journaliste s’intéressait aux Américains aisés voulant améliorer leur apparence pour accroître leur efficacité professionnelle et leur rentabilité sur le marché du travail. Il n’était pas interdit d’évoquer les risques de la pratique, mais une lecture plus attentive aurait ouvert des pistes telles que l’utilisation du corps comme outil professionnel, voire comme investissement (puisque la chirurgie, chère, devait faciliter promotion ou augmentation de salaire) ou le rôle de la séduction dans une relation de travail. Un tel glissement donne l’impression que tout autre sujet vaguement approchant aurait donné lieu au même commentaire, défaut fréquent que certains candidats traduisent physiquement par la mise à l’écart du texte sur un côté de la table, voire en dessous de leur brouillon ! Citer régulièrement le texte est utile pour mettre en valeur le ou les points de vue exprimés et rebondir. Ces positions apparaissent clairement dans les éditoriaux et articles personnels. Les textes factuels mettent plus souvent les candidats en difficulté ; pourtant, le journaliste, dans la tradition anglosaxonne, rapporte généralement des avis contradictoires et des témoignages sur le sujet, qui sont eux porteurs des problématiques à développer. Concernant les sujets scientifiques (dont ceux sur l’environnement), on ne peut que regretter l’absence quasi systématique de réflexion un peu ordonnée sur les rapports entre la technologie et le progrès scientifique d’une part, l’humain et le monde d’autre part, entre science et morale, par exemple. Autre travers fréquent : la stigmatisation du journaliste qui « oublie » tel ou tel aspect du problème (comme les fameux risques de la chirurgie esthétiques), à la grande indignation du candidat. On ne saurait trop conseiller de faire preuve de retenue vis-à-vis des opinions exprimées, et de se concentrer sur ce qui se trouve effectivement dans le texte, qui est parfois totalement ignoré. Cela ne veut pas dire qu’il faut s’interdire de parler de ce qui manque, mais cela ne saurait constituer l’essentiel du commentaire. Enfin, le vocabulaire rhétorique de la discussion est souvent limité et fautif (*“Now I pass to my commentary…”). L’ENTRETIEN L’entretien vise non à piéger qui que ce soit — bien des candidats se piègent tout seul sans qu’il soit besoin d’en rajouter — mais à dialoguer. Les questions posées peuvent être de tous ordres : précision sur un point du texte ou sur une idée avancée par le candidat, analyse d’une dimension du texte omise, ouverture vers un champ plus large, éventuellement question de culture (très) générale ou de vocabulaire. Outre la compétence linguistique et les qualités de communication, les qualités recherchées sont la logique intellectuelle, la précision et surtout la capacité à rebondir sur une remarque, à entrer dans un « dialogue » avec l'examinateur qui essaie d’orienter le candidat sur des pistes qu’il n'avait pas perçues (rien de plus normal : on ne peut pas tout voir en 20’). Les examinateurs n’ont aucun a priori, qu’il soit intellectuel, politique ou idéologique, mais espèrent une certaine souplesse d’esprit, un peu de répartie et de bon sens. Au bout du compte, toute opinion personnelle, aussi respectable qu’elle soit, compte sans doute moins que la capacité à envisager un problème sous des angles différents. Trop de candidats s’arcboutent sur une position figée, au point de refuser de simplement décrire ou comprendre des arguments contraires dans le cadre d’une discussion somme toute purement rhétorique (merci d’en finir avec les : “Yes, but it’s not what I believe” (authentique). D’excellents candidats ont terminé leur discussion sans trancher. Les partisans du “Yes, you are absolutely right!”, parce que l’examinateur leur a fait remarquer quelque chose de différent, capables de dire tout et son contraire à quelques secondes d’intervalle, ne font pas un meilleur calcul. Les réponses sont trop souvent limitées, les candidats donnant l’impression de ne pas s’investir dans un texte qui ne les intéresse pas personnellement. C’est entendu, tout sujet ne peut être fascinant pour tout le monde, mais il serait bon d’oublier cela pendant la durée de l’épreuve et de faire montre d’un peu d’enthousiasme. Quant à la culture générale, il va de soi qu’on ne demande aucune compétence précise et approfondie, mais il ne semble pas scandaleux de demander le nom du parti actuellement au pouvoir en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis ou quelques informations sur les grands thèmes qui agitent nos sociétés. Si l’ensemble du passage dure un peu moins de 20 minutes, l’examinateur n’a aucune obligation de durée pour ce qui est de l’entretien. Il n’est notamment pas tenu de faire les questions et les réponses face à des candidats qui ne jouent pas le jeu (résumé-commentaire n’excédant pas 5 minutes, réponses laconiques, voire silence). L’énoncé “I don’t know”, plus fréquent qu’on pourrait croire sur des questions ouvertes, ne saurait tenir lieu de participation à un échange intellectuel. Et la consultation ostensible, l’air surpris, de sa montre par tel candidat ayant ainsi refusé l’obstacle n’est pas faite pour mettre l’examinateur dans les meilleures dispositions au moment de poser sa note. Inutile aussi de demander un mot en français (“How do you say…?”). Mieux vaut reformuler sa phrase en se disant qu’en situation réelle l’interlocuteur ne parlera pas français. L’ANGLAIS Les rapports précédents ont largement insisté sur les défauts principaux et ce qui suit ne fait que les reprendre d’une manière différente. NB : * indique une forme erronée. ° Prononciation Les candidats semblent inhibés à l’idée de prononcer l’anglais, comme si le fait de parler comme il faut témoignait d’un snobisme insupportable ! La recherche de l’excellence, intrinsèque aux classes préparatoires, devrait s’étendre aux diphtongues, aux accents toniques et à l’intonation ! Comment, après huit à dix années d’anglais, autant de candidats peuvent-il prononcer toujours aussi mal des mots simples et fréquemment employés par professeurs, colleurs, chanteurs, acteurs ? Il serait pourtant facile de se forcer à écouter la prononciation exacte et chercher à la reproduire. Pourquoi ne pas se mettre devant le DVD d’un film anglais ou américain en V.O. et s’obliger à imiter systématiquement la prononciation et l’intonation des acteurs ? Et au diable le ridicule, car il n’y en a pas quand on cherche à s’améliorer ! Seuls un entraînement régulier et des gammes (comme un musicien) permettent de s’affranchir des erreurs récurrentes. Voyelles et diphtongues Pour rendre ces conseils plus digestes, la prononciation sera proposée en version simplifiée, et non en alphabet phonétique, souvent peu clair pour les candidats : - Les deux faiblesses historiques demeurent : l’absence des h (alors que tout le monde a un jour ou l’autre fait de la buée sur des lunettes ou des carreaux) et le th (astuce : il faut rentrer la langue, pas la sortir). Simple question d’entraînement, mais plus encore de volonté. - Le pluriel de woman est women et se prononce [oui-mèn] - Britain ne se dit pas [Britèyn], mais [Brit’n]. - Iraq/Iran : comme en français (et non [Aï-rak]/[Aï-ran]). - Put ne se prononce pas comme but mais [pout]. - National [na-che-n’l] (pas de diphtongue sur le a) - Society [so-SSA-ï-ti] ≠ social [SOW-ch’l] - Culture, nature… [KEUL-tcheur], [NEÏ-tcheur] - Work, world : le o se dit [eu] —[oueurk, oueurld]— et non [o]. - Préférer writer ou reporter à author, toujours aussi risqué… - Build : [bild]. Le u ne se prononce pas - Was : le a est plus proche d’un o ouvert que d’un a. - Idea : [aï-DI-eu] - Our : [A-ou-eur] et non [or] ou [ar] - Suffixe –ism : [izeum] - o diphontgué : power [PA-oueur], - a diphontgué : major [MÈÏ-djeur], radio [RÈÏ-dio], - Le u français (ou le ü allemand) n’existe pas en anglais. Russia [[REU-cha]] Accentuation (en gras, la/les syllabe(s) accentuée(s) Ici aussi, seul l’entraînement sauve : economy/economic, develop, development, government, American, professor, television, politician.Tous les noms ou adjectifs renvoyant à une religion sont accentués sur la première syllabe : Catholic, Protestant, Muslim, Jewish, Baptist… ° Grammaire Il ne s’agit ici que d’attirer l’attention sur les points problématiques récurrents. Seul un travail approfondi permettra de les maîtriser correctement. ∆ Verbes et temps - Le –s final de la 3e personne du singulier du présent est toujours porté disparu. - La langue de la narration du passé est le prétérit. Le présent est à bannir pour renvoyer aux événements écoulés. En revanche, il convient d’utiliser le présent quand on décrit le raisonnement du journaliste et le fonctionnement de l’article : The reporter mentions that, the title shows that… - La construction du verbe want est souvent fautive. *he wants that his children go to school est un calque dû à une forme de paresse intellectuelle qui fait penser en français et non en anglais. La forme correcte est : he wants his children to go to school - Le style indirect, essentiel pour rapporter des propos, est mal maîtrisé : concordance des temps, ordre des mots (confusion entre interrogative directe : He asked : “What is the answer?” et interrogative indirecte, avec inversion sujet verbe : He asked what the answer was). ∆ Substantifs - Tendance prononcée à employer des noms verbaux au lieu des substantifs consacrés : *The hunting *The decreasing *The speaking The hunt The decrease/ The speech *The growing *The increasing *The using The growth The increase The use ∆ Numéraux, cardinaux, comparatifs, superlatifs, quantifieurs Il est toujours sidérant de constater à quel point de futurs ingénieurs maîtrisent aussi mal l’expression du chiffre et de ses avatars, au point de… multiplier les erreurs colossales, qui pourraient s’avérer gravissimes dans un contexte professionnel (comme la confusion entre hundred et thousand). Un travail de fond est vital pour éviter : more à la place de most, *the same than (au lieu de the same as), le calque *there is 20% (au lieu de there are 20%), ou les confusions entre dénombrables (qui appellent few/a few/fewer) et indénombrables (qui appellent little/a little/less. On dira ainsi fewer and fewer people et non *less and less people). - Rappelons que les chiffres sont des adjectifs et qu’à ce titre ils ne s’accordent pas. Il a beau y avoir 300 millions d’Américains, ils demeurent three hundredØ millionØ Americans. On remarquera l’absence d’accord sur le substantif million et l’absence de préposition entre million et Americans, car le nombre est spécifié (*Three hundreds millions of Americans est donc le summum de l’horreur). En l’absence de chiffrage précis, on dira : Ø Millions of people live in America. - Les cardinaux portent un suffixe qu’il convient de faire entendre, notamment le –th (fourth…). - « Deux fois plus gros » se dit twice as big et non *twice bigger. - Termes exprimant l’augmentation, la croissance, la baisse et la régression : raise ≠ rise, increase (et non *grow) ≠ decrease. ∆ Articles : the ou Ø ? - Les notions et généralités ne prennent pas d’article, sauf si elles sont précisées par un adjectif ou le contexte : Ø Religion, ø music and ø football are my passions. ≠ The state religion of Britain, the music I like, the football they play in England… Ce sont en outre des substantifs singuliers qui commandent un verbe au singulier. - Pas d’article lorsqu’ un nom propre est suivi d’un titre (nobiliaire, honorifique…) : Ø Queen Elizabeth talked to Ø President Bush after Ø Hurricane Katrina killed thousands of people. Mais : The Queen talked to the President after the hurricane killed thousands of people. - L’usage exige Ø Internet (et non l’Internet) en français, mais the Internet en anglais. De même, the United States, the United Kingdom. - The United States est un singulier (The USA is a big country). ° Lexique et expression Confusions classiques - Raise/rise (noms et verbes) : s’obliger à en chercher les sens et les constructions, et à apprendre par cœur quelques exemples d’utilisation en contexte - Sell (verbe) ≠ a sale (nom : une vente) - Near/close : to be near Ø the door / to be close to the door - Close/closed : close est une préposition de lieu. Comme l’indique le suffixe, closed est le prétérit ou le participe passé du verbe to close (fermer). (You can’t be *closed to the door, but you might have closed it when you were close to it.). - Noms invariables singuliers : on ne dit pas *an advice, *an information, *a news. Pour les distinguer, il faut employer un substantif dénombrable, par ex. a piece of advice. On peut aussi les employer sans article ou accompagné d’un article indéfini : Give me some Ø advice. He has Ø/some secret information. Any news? - En anglais, important a un sens exclusivement abstrait, jamais concret ou quantitatif. « Une importante somme d’argent » se dira a large/big sum of money. An important sum signifiera qu’elle a de l’importance, même si elle est peu élevée. - Every et each sont suivis d’un nom singulier. De la politique et de l’économie Alors que, actualité oblige, les candidats baignent dedans à longueur de cours et de colles d’anglais, l’économie et la politique continuent à faire des ravages. Une fiche de vocabulaire solide devrait éviter les confusions les plus grossières comme : - Economique (adj.) : economic et non economical (qui signifie peu onéreux, permettant de faire des économies). - Le commerce : business (business is booming : les affaires marchent bien), trade (échanges commerciaux). - Une entreprise : a company, a business (et non an *enterprise, a *society). Les PME : small business. - Un homme politique se dit : a politician (et non a*political man, a *politic). - La politique : politics. - Une politique (spécifique), une mesure, un ensemble de mesures : a policy (Britain’s environment policy is efficient.) Faux amis et calques - to get/have access to (et non to *accede to) - *formation ≠ training (y compris pour la formation professionnelle qui se dit vocational training. - Actuel se dit current. Actual signifie « réel ». - lenient (et non *laxist) - Occidental se dit western. Occidental existe, mais il est rarement employé. - Dictature se dit dictatorship (et non *dictature) - Publicity signifie le « fait d’être public ». La publicité se dit advertising, une publicité, an ad ou an advert(isement). - « Changement » se dit change (jamais *changement). - Rapidité, vitesse : speed, swiftness (fastness est d’un emploi rare dans ce sens et signifie plutôt sûreté, sécurité). Expression Certaines tournures de base sont manifestement oubliées, comme la négation. *They haven’t the time remplace trop souvent they don’t have the timeou they haven’t got the time. Le recours systématique au we pour signifier le « on » français indique un manque de contrôle de la langue. On (!) lui préférera des tournures passives ou impersonnelles. Curieusement, la tournure présentative simple there is/are/was/were semble tombée en désuétude, au profit d’expressions peu idiomatiques comme we have this/that. De même, l’utilisation d’un verbe de mouvement oblige à employer la préposition to pour indiquer la destination : « Aller en Amérique » se dit to go to America et non *in America. Une révision des emplois de also et too s’avère indispensable. Certains candidats ont manifestement appris du vocabulaire qu'ils maîtrisent mal et ils peinent devant le sens des mots en contexte. Les candidats anglophones ou quasi-bilingues, qui n’ont pas ce problème, ne doivent pas croire qu’il leur suffit de se présenter pour décrocher une note exceptionnelle. La méthode est tout autant valorisée et ceux qui ne remplissent pas le contrat, préférant une discussion négligée, empreinte de décontraction excessive, à un commentaire construit et intelligent s’exposent à de mauvaises surprises. Comme toujours, les examinateurs ont été sensibles aux efforts déployés par beaucoup de candidats désireux d’entrer dans le jeu et qui leur ont offert quelques moments agréables au cœur de l’été. Qu’ils en soient ici remerciés.