Les objectifs principaux de la politique agricole en Afrique. Les objectifs principaux
de la politique agricole sont la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de la sécurité
alimentaire en milieu rural et urbain, l’accroissement des revenus des ruraux, l’augmentation
de la production et des exportations de produits agricoles.
Pour les ruraux, les trois premiers objectifs, en particulier la lutte contre la pauvreté, sont
certainement prioritaires alors que l’Etat ne peut négliger la nécessité d ‘améliorer la sécurité
alimentaire des citadins, ni celle de l’augmentation des exportations agricoles pour améliorer
la balance des paiements. Il est donc important d’essayer de trouver autant que possible des
stratégies qui permettent de les concilier.
Investir dans les zones où se trouvent les paysans pauvres. Lutter contre la pauvreté
suppose d’appuyer les exploitations agricoles les plus pauvres là où elles se trouvent. Cibler
les cultures pluviales les plus rentables. En zone de culture pluviale, la stratégie doit être de
concentrer les investissements sur les productions pour lesquelles il est possible d’obtenir
rapidement des résultats avec un investissement minimum, et qui concernent le plus de
paysans. C’est donc sur l’arachide, le coton, le mil, le sésame, le manioc, le maïs, le sorgho et
le niébé avec des variétés hâtives qu’il faut concentrer les efforts. Des technologies simples
sont disponibles à cet effet et sont parfaitement maîtrisées par les paysans (semences
sélectionnées de variétés améliorées, fongicides, insecticides, engrais organique, fumier,
compost, matériel de culture et animaux de trait). Les cultures ci-dessus représentent plus de
70 % des revenus monétaires des ruraux tirés de la production agricole.
L’augmentation de ces productions est la façon la plus efficace et la moins coûteuse
d’augmenter les disponibilités en ressources fourragères, la fane d’arachide et les pailles de
céréales étant les plus grandes ressources pour le bétail, notamment pour les ateliers d’élevage
semi-intensifs dans certaines zones spécifiques. L’élevage domestique profiterait directement
d’une relance des cultures pluviales. Néanmoins, il faut que les organisations paysannes
s’organisent de plus en plus sur le plan de la commercialisation des produits.
Des études sont nécessaires pour confirmer les stratégies ci-dessus, mais il y a déjà
beaucoup d’indications allant dans ce sens et les données sont disponibles pour les réaliser
rapidement.
Les enquêtes et les statistiques agricoles montrent que la contrainte principale des
exploitations agricoles dans ces zones est l’accès aux intrants. Mais cette question se pose
sous trois aspects : le prix d’achat des produits agricoles, le prix des intrants agricoles et le
coût du crédit qui détermine la rentabilité des productions agricoles.
L’Etat pourrait aussi vérifier que les prix de vente des intrants agricoles, en
particulier des engrais (surtout organiques), des produits chimiques (surtout naturels) et du
matériel agricole ne sont pas exagérément élevés du fait de la situation de monopole de
certaines Industries . Dans les faits, dans les secteurs amont (production et commercialisation
des intrants) et aval (transformation de l’arachide et du coton), il n’y a pas une concurrence
suffisante pour faire baisser les prix des intrants et augmenter les prix d’achat des produits
agricoles.
Les mesures ci-dessus ont l’avantage de concerner tous les paysans et dans toutes les
régions.
Créer et renforcer les comités interprofessionnels. La création et le renforcement des
comités interprofessionnels dans les principales filières agricoles devraient être une des
stratégies prioritaires sur le court terme. La libéralisation nécessite que les acteurs
économiques prennent de plus en plus en charge les politiques de filières avec l’appui de