HUITIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A 1ere lecture : Isaïe 49,14-15 2eme lecture : 1ère Lettre aux Corinthiens 4,1-5 Evangile selon saint Matthieu 6,24-34 Tout d'abord lire Lire plusieurs fois paisiblement. L'idéal serait, comme les moines depuis des siècles, de recopier les textes, à la main bien sûr, pour les faire entrer jusque dans notre corps. Mais bon!...nous n'avons pas toujours le temps. Puis se poser quelques questions, à propos des textes d'abord ? Regardons d'abord l'Evangile seul : quel est le mot clé que répète Jésus ? Quel rapport peut-on trouver avec la 1ère lecture ? Comment apparaît Dieu dans ce passage d'Isaïe ? ? Quel rapport entre ce qui précède et le Psaume graduel ? ? Dans la 2ème lecture, on retrouve (en français, pas en grec) le mot clé de l'Evangile, mais le thème est différent. Encore que...Finalement que peut-on découvrir de commun entre cette 2ème lecture et les deux autres textes de ce dimanche ? Enfin, s'interroger soi-même, avec l'Esprit Saint. ? "Ne vous faites pas tant de souci...pourquoi se faire tant de souci..." On trouve 6 fois "souci...se soucier..." c'est-à-dire en fait le même verbe. Ne pas se "faire de souci" pour sa nourriture, ni pour son vêtement - ce qui ne veut pas dire, évidemment, ne rien faire pour s'en procurer, ne pas travailler : c'est de l'inquiétude qu'il s'agit, de la préoccupation pour l'avenir occupant tout l'esprit. Ce sont les "réserves dans les greniers", que les oiseaux ne font pas et qui empêchent souvent les humains de reconnaître le don de la vie que Dieu leur fait chaque jour. Or ce don est le signe de l'amour de Dieu pour nous, et c'est ce qui sous-tend toute la 1ère lecture. Au début du passage s'exprime le "souci" des hommes, leur inquiétude : "le Seigneur m'a abandonnée, le Seigneur m'a oubliée..." Alors vient la réponse de Dieu qui exprime sa sollicitude : "Est-ce qu'une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait oublier, moi je ne t'oublierai pas." Dieu apparaît donc comme une tendre mère : pas plus qu'une mère, il ne peut "oublier son petit enfant", et cesser de "chérir le fils de ses entrailles". C'est ainsi qu'il nous voit ! ? Le Psaume graduel montre un Dieu sur lequel on peut compter "en tous temps". Jésus nous affirme qu'aucun d'entre nous "à force de souci ne peut prolonger tant soit peu son existence", mais nous pouvons nous appuyer sur Dieu : "Dieu est pour nous un refuge". Chacun peut dire : "Lui seul est mon rocher, mon salut, ma citadelle, je suis inébranlable... Chez Dieu, mon refuge, mon rocher imprenable" Il s'agit là aussi de confiance. Dans ce monde changeant, incertain, quelquefois bien angoissant, nous avons un point fixe, un allié solide. Aussi Jésus peut nous dire : "Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela (nourriture, boisson, vêtement) vous sera donné par-dessus le marché." ? Le verbe "se soucier" apparaît aussi dans la 2ème lecture (ce n'est pas le même verbe en grec, cela dit pour les puristes, mais peu importe !) Paul ne se fait pas de souci, de toutes façons. Il ne parle pas de la nourriture ni du vêtement, mais du "jugement" que les autres portent sur lui, de sa réputation. Apparemment, c'est très différent, et pourtant... Paul s'appuie lui aussi sur Dieu seul, même pour se juger lui-même : "Ma conscience ne me reproche rien, mais ce n'est pas pour cela que je suis juste ; celui qui me juge, c'est le Seigneur". Dieu est au centre des préoccupations de l'Apôtre, c'est lui qui "donne" nourriture et vêtement à celui qui cherche "d'abord son Royaume", mais plus encore, c'est lui qui "fera paraître les intentions secrètes", la vérité de chacun. Saint Paul ne veut être regardé, avec ses compagnons, que comme "les serviteurs du Christ et les intendants des mystères de Dieu", il veut seulement "mériter confiance" : c'est cela pour lui "chercher le Royaume." Avec l'aide du Saint-Esprit, se poser des questions sur soi en face de ces textes Quel est mon "souci" ? De quoi est-ce que je me "soucie" habituellement ? De ce que je vais me mettre sur le dos ? De la mode ? De ma réputation ? Et mes "soucis", les ennuis que je peux avoir, est-ce que je les confie au Seigneur ?