— -28 — plantes à rameaux aplatis, Xijlophylla, Phyllantlms, etc., as

AXIL
-28
AXIL
plantes
à
rameaux aplatis, Xijlophylla, Phyllantlms, etc.,
as
derniers
se
désarticulent
et
tombent régulièrement comme
des
feuilles,
dont ils offrent
la
forme normale. La chute des feuilles
ne peut donc
pas
être
invoquée comme
un
caractère propre
à ces organes
et
capable
de les
faire toujours distinguer. Leur
forme,
qui est habituellement celle de lames aplaties assez larges,
varie cependant beaucoup ; dans certaines plantes elles ontl'aspect
d'une baguette cylindrique,
tandis
qu'au contraire les rameaux
peuvent
s'aplatir
et offrir tous les caractères extérieurs que nous
avons
l'habitude d'assigner aux feuilles. On
sait,
en outre, que les
feuilles
peuvent, comme les rameaux,
se
transformer
en
vrilles,
en épines, etc. Les caractères
tirés
de la
forme
n'auront
donc-
ici,
comme
partout,
qu'une importance" très-secondaire.
Les
rapports des rameaux avec les feuilles, dans les Phanérogames,
sont tellement constants,
les
rameaux
naissant
dans l'aisselle
des feuilles que
ce
caractère
a été
employé
par
certains bota-
nistes pour distinguer
les
organes axiles
des
organes appen-
diculaires. « Les premiers, dit Payer (Élém. de Bot.,
53),
naissent
toujours
à
l'aisselle
des
organes appendiculaires
et
portent
d'autres
organes;
les
seconds,
au
contraire, n'ont jamais rien
au-dessous de leur point d'insertion et ne portent jamais
d'autres
organes. » D'une façon générale, cette proposition peut
être
con-
sidérée comme vraie; mais il y a de trop nombreuses exceptions
à
la
règle qu'elle exprime pour
que
nous puissions l'adopter
comme
un
critérium absolu
:
d'une
part,
en
effet, toutes
les
feuilles
florales, sépales, pétales, étamines, toutes
les
bractées
des involucres,
les
écailles des bourgeons foliaires,
un
certain
nombre de feuilles verticillées, etc.,
ne
portent jamais rien dans
leur aisselle;
d'autre part,
il y a
beaucoup
de
rameaux
qui ne
naissent
pas ou qui du moins ne
paraissent
pas
naître
dans l'ais-
selle
d'une feuille,
par
exemple
les
nombreuses divisions
de
l'inflorescence
des
Crucifères,
etc. Les
feuilles diffèrent plus
particulièrement
des
axes
en ce
que, comme l'indique Payer,
portées
par les
organes axiles, elles
ne
portent elles-mêmes
aucun organe.
Ce
caractère différentiel, plus constant que
la
précédent,
n'est
cependant pas non plus absolument invariable,
les feuilles pouvant, dans certaines plantes
et
dans certaines
conditions
déterminées, produire elles-mêmes des organes axiles,
des bourgeons
dits
adventifs ou des racines. Nous avons
vu
déjà
que les feuilles des Fougères portent fréquemment des bourgeons
et des racines adventives, ces dernières pouvant même exister
à
peu près seules.
Parmi
les Phanérogames, les mêmes faits s'ob-
servent fréquemment. La feuille des Bégonia, placée
sur la
terre
humide d'une serre,
ne
tarde
pas à
produire,
au
niveau
des
intersections de ses nervures, de nombreux rameaux pourvus
de
racines et defeuilles qui servent àmultiplier la plante. Les mêmes
organes axiles
se
développent facilement, dans
les
mêmes
con-
ditions,
sur
les feuilles du BryophyUum calycinum,
au
fond
de
chacune des incisions qui découpent les bords
du
limbe. L'Hya-
cinthus Pouzolsii, certaines Orchidées, produisent normalement
des bourgeons
sur le
bord de leurs feuilles ; VAtherurus ternatus
en produit régulièrement sur
le
bord de
son
limbe. Malgré ces
exceptions,
le
caractère indiqué par Payer est certainement l'un
des meilleurs pour
permettre
de distinguer, dans
un
végétal
en-
visagé
dans son ensemble, les
parties
axiles des organes appendi-
culaires, puisque les bourgeons ou les racines portés par ces der-
niers sont toujours des bourgeons ou des racines adventifs bien
distincts
par
leur origine des mêmes organes produits normale-
ment
par l'axe (voy.
ADVENTIF,
BOURGEON,
RACINE).
Nous
avons vu que, dans les Cryptogames, la situation des orga-
nes reproducteurs sur les
parties
végétatives
de la
plante
n'était
pas assez constante pour qu'on
t en
tirer
un
caractère dis-
tinctif des organes axiles
et
appendiculaires. Dans les Phanéro-
games,
les éléments mâles sont toujours produits par des organes
que tous les botanistes regardent comme des feuilles modifiées.
Les
opinions sont loin
d'être
aussi
unanimes
en
ce qui concerne
la
nature
des organes qui portent les ovules, les uns considérant,
avec
A.
Saint-Hilaire
et
Payer, les placentas comme des produc-
tions axiles, des prolongements
du
réceptacle,
d'autres
au
con-
traire
pensant que les feuilles carpellaires portent elles-mêmes
directement les ovules. Nous n'entrerons pas ici dans ces consi-
dérations
qui
trouveront mieux leur place ailleurs
et
qui nous
entraîneraient
trop loin (voy.
CARPELLES, PLACENTAS).
D'après M. Naudin,
il
existe,
entre
les
axes
et
les appendices
de
toutes les plantes, une différence assez capitale,
au
point
de
vue
du
développement, pour
permettre
de
diviser ces organes,
«
différence qui consiste, dit-il (in
Ann.
sc.nat., sér.
4,1,172),
en
ce que les
premiers s'accroissent
aussi
bien
par
leur
ex-
trémité
que par le
développement
des
parties
déjà formées,
tandis
qu'il ne s'ajoute rien,
du
moins dans
les cas
ordinaires,
à
la
partie
supérieure des seconds » (\nAnn. se.
nat.,
sér.
3, 1,
172).
Un premier argument contre cette opinion nous est fourni
par les Fougères, dont les feuilles, comme
je
l'ai dit déjà, offrent
fréquemment
un
développement
terminal
lent
et
périodique
analogue
à
celui des axes qui les portent. M. Trécul
a
montré
en
outre que les feuilles des Phanérogames s'accroissent
tantôt
de
la
bnsevers
le
sommet (Nandinadomestica,
etc.),
tantôt
du sommet
vers
la
base (Rosa arvensis, Cephalaria,
etc.),
tantôt
dans
les
deux directions à
la
fois
pour la même feuille (Ficus Carica,
etc.).
Plus récemment, M. Van Tieghem a cru trouver, dans
la
struc-
ture
anatomique, des caractères assez constants pour
permettre
de
toujours reconnaître
la
nature
appendiculairc ou axile, «.sur
un fragment minime
et
isolé
d'un organe douteux quelconque
»
(in
Ann. se. nat.,
sér.
5,
IX, 13). D'après
ce
botaniste,
« les
faisceaux
vasculaires
et
libériens
i>
sont toujours clans les
parties
axiles aériennes
«
superposés
l'un
àl'autre, le libérien en dehors,
le
vasculaire en dedans, et intimement unis
en
faisceaux doubles
libôro-vasculaires ;
de
plus,
le
groupe des vaisseaux présente
sa
pointe
en
dedans
au
lieu
de la
tourner
en
dehors
(comme
dans
la racine)
; il est
centrifuge
au
lieu
d'être
centripète. Les fais-
ceaux
de la
tige sont donc doubles, d'une seule
espèce,
et
leurs
deux moitiés, l'extérieure centripète, l'intérieure centrifuge, sont
superposées
sur le même rayon » (Compt. rend.Acad.se.
[1869],
IJXVIII,
153).
L'auteur
ajoute ensuite :
«
Ceci
s'applique
à
tous
les végétaux acrogènes.
»
«Les
faisceaux
de la
feuille, dit-il
en-
core
un peu plus loin, dans la même note (p. 154), sont doubles
et d'une seule espèce, comme ceux de
la
tige dont ils ne sont que
la terminaison.
»
Mais
le
caractère différentiel
des
axes
«
tant
végétatifs que floraux
»
serait,
d'après
M. Van Tieghem (in
Ann.
se.
nat.,
sér. 6, IX, 129), « d'avoir
à
tout âge les faisceaux sem-
blablement
orientés
et
rangés symétriquement
en
cercle
».
En
cela
la
tige ressemblerait
à
la racine : « Les faisceaux doubles
de
la tige, dit-il (Compt. rend. Acad. se.
[1869],
LXVIII,153),
sont
d'ailleurs toujours, comme
les
faisceaux simples
de la
racine,
disposés
et
orientés
au
milieu
du
parenchyme avec une symétrie
parfaite par rapport
à
une droite,
et
cette condition commune
devient ainsi
le
caractère
anatomique
de
l'axe végétal tout
entier
»,
tandis
qu'au contraire
«
dans toute la
série
des végétaux
appendiculés,
la feuille
n'a
ses faisceaux disposés
et
orientés sy-
métriquement
que par
rapport
au
plan
qui
contient l'axe
de
symétrie de
la
tigeetle rayon d'insertion. Ainsi,
tandis
qwl'axe
végétal
est
symétrique
par
rapport
à une
droite, l'appendice
n'est
symétrique que
par
rapport ci
un
plan.
»
Grâce, d'une
part,
à la
structure
immuable qu'il accorde
aux
faisceaux,
et,
d'autre part,
à la
disposition, également immuable, qu'il leur
assigne, M. Van Tieghem n'hésite pas à
admettre
qu'il
sera
tou-
jours facile de reconnaître
si un
organe
est de
nature
axile
ou
appendiculaire,
s'il
appartient
à la
racine ou
à la
tige,
« sur un
fragment minime
et
isolé;
» et
mettant
en
pratique son double
axiome,
il a
bâti
sur
ces bases
la
plupart
de
ses
travaux
scienti-
fiques.
Mais
la
nature
se prêle peu
à
l'établissement de formules
aussi
absolues,
et
des faits très-nombreux
ont
montré que
la
loi
de
M. Yan Tieghem
est
également erronée dans chacune
de
ses parties. Elle
se
trouve formellement contredite
par
les faits.
En premier lieu,
s'il est
vrai
que
dans
un
grand nombre
de
tiges de Dicotylédones les faisceaux ont, comme on
le
sait
depuis
longtemps,
leur liber
en
dehors
el
leur bois en dedans, disposés
sur une même ligne rayonnante, on
sait
qu'il est un grand nombre
de
faisceaux caulinaires de ces plantes qui ont du liber à la
fois
en
dehors et en dedans.Les
Asclépiadacées,
les Cucurbitacées,
etc.,
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