AXIL — plantes à rameaux aplatis, Xijlophylla, Phyllantlms, etc., as derniers se désarticulent et tombent régulièrement comme des feuilles, dont ils offrent la forme normale. La chute des feuilles ne peut donc pas être invoquée comme un caractère propre à ces organes et capable de les faire toujours distinguer. Leur forme, qui est habituellement celle de lames aplaties assez larges, varie cependant beaucoup ; dans certaines plantes elles ontl'aspect d'une baguette cylindrique, tandis qu'au contraire les rameaux peuvent s'aplatir et offrir tous les caractères extérieurs que nous avons l'habitude d'assigner aux feuilles. On sait, en outre, que les feuilles peuvent, comme les rameaux, se transformer en vrilles, en épines, etc. Les caractères tirés de la forme n'auront doncici, comme partout, qu'une importance" très-secondaire. Les rapports des rameaux avec les feuilles, dans les Phanérogames, sont tellement constants, les rameaux naissant dans l'aisselle des feuilles que ce caractère a été employé par certains botanistes pour distinguer les organes axiles des organes appendiculaires. « Les premiers, dit Payer (Élém. de Bot., 53), naissent toujours à l'aisselle des organes appendiculaires et portent d'autres organes; les seconds, au contraire, n'ont jamais rien au-dessous de leur point d'insertion et ne portent jamais d'autres organes. » D'une façon générale, cette proposition peut être considérée comme vraie; mais il y a de trop nombreuses exceptions à la règle qu'elle exprime pour que nous puissions l'adopter comme un critérium absolu : d'une part, en effet, toutes les feuilles florales, sépales, pétales, étamines, toutes les bractées des involucres, les écailles des bourgeons foliaires, un certain nombre de feuilles verticillées, etc., ne portent jamais rien dans leur aisselle; d'autre part, il y a beaucoup de rameaux qui ne naissent pas ou qui du moins ne paraissent pas naître dans l'aisselle d'une feuille, par exemple les nombreuses divisions de l'inflorescence des Crucifères, etc. Les feuilles diffèrent plus particulièrement des axes en ce que, comme l'indique Payer, portées par les organes axiles, elles ne portent elles-mêmes aucun organe. Ce caractère différentiel, plus constant que la précédent, n'est cependant pas non plus absolument invariable, les feuilles pouvant, dans certaines plantes et dans certaines conditions déterminées, produire elles-mêmes des organes axiles, des bourgeons dits adventifs ou des racines. Nous avons vu déjà que les feuilles des Fougères portent fréquemment des bourgeons et des racines adventives, ces dernières pouvant même exister à peu près seules. Parmi les Phanérogames, les mêmes faits s'observent fréquemment. La feuille des Bégonia, placée sur la terre humide d'une serre, ne tarde pas à produire, au niveau des intersections de ses nervures, de nombreux rameaux pourvus de racines et defeuilles qui servent àmultiplier la plante. Les mêmes organes axiles se développent facilement, dans les mêmes conditions, sur les feuilles du BryophyUum calycinum, au fond de chacune des incisions qui découpent les bords du limbe. L'Hyacinthus Pouzolsii, certaines Orchidées, produisent normalement des bourgeons sur le bord de leurs feuilles ; VAtherurus ternatus en produit régulièrement sur le bord de son limbe. Malgré ces exceptions, le caractère indiqué par Payer est certainement l'un des meilleurs pour permettre de distinguer, dans un végétal envisagé dans son ensemble, les parties axiles des organes appendiculaires, puisque les bourgeons ou les racines portés par ces derniers sont toujours des bourgeons ou des racines adventifs bien distincts par leur origine des mêmes organes produits normalement par l'axe (voy. ADVENTIF, BOURGEON, RACINE). Nous avons vu que, dans les Cryptogames, la situation des organes reproducteurs sur les parties végétatives de la plante n'était pas assez constante pour qu'on pût en tirer un caractère distinctif des organes axiles et appendiculaires. Dans les Phanérogames, les éléments mâles sont toujours produits par des organes que tous les botanistes regardent comme des feuilles modifiées. Les opinions sont loin d'être aussi unanimes en ce qui concerne la nature des organes qui portent les ovules, les uns considérant, avec A . Saint-Hilaire et Payer, les placentas comme des productions axiles, des prolongements du réceptacle, d'autres au contraire pensant que les feuilles carpellaires portent elles-mêmes -28 — AXIL directement les ovules. Nous n'entrerons pas ici dans ces considérations qui trouveront mieux leur place ailleurs et qui nous entraîneraient trop loin (voy. CARPELLES, PLACENTAS). D'après M. Naudin, il existe, entre les axes et les appendices de toutes les plantes, une différence assez capitale, au point de vue du développement, pour permettre de diviser ces organes, « différence qui consiste, dit-il (in Ann. sc.nat., sér. 4 , 1 , 1 7 2 ) , en ce que les premiers s'accroissent aussi bien par leur extrémité que par le développement des parties déjà formées, tandis qu'il ne s'ajoute rien, du moins dans les cas ordinaires, à la partie supérieure des seconds » (\nAnn. se. nat., sér. 3, 1, 172). Un premier argument contre cette opinion nous est fourni par les Fougères, dont les feuilles, comme j e l'ai dit déjà, offrent fréquemment un développement terminal lent et périodique analogue à celui des axes qui les portent. M. Trécul a montré en outre que les feuilles des Phanérogames s'accroissent tantôt de la bnsevers le sommet (Nandinadomestica, etc.), tantôt du sommet vers la base (Rosa arvensis, Cephalaria, etc.), tantôt dans les deux directions à la fois pour la même feuille (Ficus Carica, etc.). Plus récemment, M. Van Tieghem a cru trouver, dans la structure anatomique, des caractères assez constants pour permettre de toujours reconnaître la nature appendiculairc ou axile, «.sur un fragment minime et isolé d'un organe douteux quelconque » (in Ann. se. nat., sér. 5, IX, 13). D'après ce botaniste, « les faisceaux vasculaires et libériens i> sont toujours clans les parties axiles aériennes « superposés l'un àl'autre, le libérien en dehors, le vasculaire en dedans, et intimement unis en faisceaux doubles libôro-vasculaires ; de plus, le groupe des vaisseaux présente sa pointe en dedans au lieu de la tourner en dehors (comme dans la racine) ; il est centrifuge au lieu d'être centripète. Les faisceaux de la tige sont donc doubles, d'une seule espèce, et leurs deux moitiés, l'extérieure centripète, l'intérieure centrifuge, sont superposées sur le même rayon » (Compt. rend.Acad.se. [1869], IJXVIII, 153). L'auteur ajoute ensuite : « Ceci s'applique à tous les végétaux acrogènes. » «Les faisceaux de la feuille, dit-il encore un peu plus loin, dans la même note (p. 154), sont doubles et d'une seule espèce, comme ceux de la tige dont ils ne sont que la terminaison. » Mais le caractère différentiel des axes « tant végétatifs que floraux » serait, d'après M. Van Tieghem (in Ann. se. nat., sér. 6, IX, 129), « d'avoir à tout âge les faisceaux semblablement orientés et rangés symétriquement en cercle » . En cela la tige ressemblerait à la racine : « Les faisceaux doubles de la tige, dit-il (Compt. rend. Acad. se. [1869], LXVIII,153), sont d'ailleurs toujours, comme les faisceaux simples de la racine, disposés et orientés au milieu du parenchyme avec une symétrie parfaite par rapport à une droite, et cette condition commune devient ainsi le caractère anatomique de l'axe végétal tout entier » , tandis qu'au contraire « dans toute la série des végétaux appendiculés, la feuille n'a ses faisceaux disposés et orientés symétriquement que par rapport au plan qui contient l'axe de symétrie de la tigeetle rayon d'insertion. Ainsi, tandis qwl'axe végétal est symétrique par rapport à une droite, l'appendice n'est symétrique que par rapport ci un plan. » Grâce, d'une part, à la structure immuable qu'il accorde aux faisceaux, et, d'autre part, à la disposition, également immuable, qu'il leur assigne, M. Van Tieghem n'hésite pas à admettre qu'il sera toujours facile de reconnaître si un organe est de nature axile ou appendiculaire, s'il appartient à la racine ou à la tige, « sur un fragment minime et isolé; » et mettant en pratique son double axiome, il a bâti sur ces bases la plupart de ses travaux scientifiques. Mais la nature se prêle peu à l'établissement de formules aussi absolues, et des faits très-nombreux ont montré que la loi de M. Yan Tieghem est également erronée dans chacune de ses parties. Elle se trouve formellement contredite par les faits. En premier lieu, s'il est vrai que dans un grand nombre de tiges de Dicotylédones les faisceaux ont, comme on le sait depuis longtemps, leur liber en dehors el leur bois en dedans, disposés sur une même ligne rayonnante, on sait qu'il est un grand nombre de faisceaux caulinaires de ces plantes qui ont du liber à la fois en dehors et en dedans.Les Asclépiadacées, les Cucurbitacées, etc.,