MOOC PoP-HealtH 1 Titre : Définition de l`objectif de l - Fun-Mooc

MOOC PoP-HealtH 1
Titre : Définition de l’objectif de l’enquête
Intervenant : Marianne Savès
Bonjour à Tous,
A présent, nous allons aborder la notion d’objectif dans une enquête épidémiologique
descriptive.
Au préalable, rappelons que l’objectif de l’épidémiologie descriptive est de décrire la
fréquence d’un phénomène de santé dans un groupe de sujets. Nous ajouterons que cette
description sera faite en fonction des caractéristiques de ces sujets, du temps et du lieu. Nous
reviendrons plus tard sur ces éléments.
Nous avons vu comment, à partir d’une idée, on devait cheminer jusqu’à mieux cerner notre
question de recherche, et mener une phase exploratoire afin d’apporter des éléments pour
arriver à définir l’objectif de notre enquête.
Une étape-clé dans la genèse d’une enquête est donc la définition de son objectif.
On comprendra aisément qu’il s’agit d’une étape à réaliser AVANT le lancement de
l’enquête : on ne met pas en place une enquête avant d’en avoir clairement défini l’objectif !
Et il faudra compléter cette définition en explicitant ce à quoi les résultats de l’enquête
serviront. C’est ce que l’on désignera sous les termes « but » et « retombées attendues »
dont nous reparlerons à la fin de cette présentation.
Donc, qu’est-ce que l’objectif de l’enquête ? Et bien cela désigne l’action qu’il va falloir
mener pour répondre à la question que l’on se pose.
Sa définition est primordiale puisqu’elle va conditionner les étapes suivantes (c’est-à-dire la
définition de la population que l’on va étudier et, plus généralement, de l’ensemble des
méthodes que l’on va employer).
Ce que vous devez retenir, c’est qu’il ne faut pas multiplier les objectifs.
- Idéalement, pour prévoir les méthodes que l’on va mettre en œuvre pour mener l’enquête,
il serait souhaitable que chaque enquête ait un objectif unique.
- Bien sûr, très souvent, on souhaite creuser davantage un domaine, soit pour des raisons
scientifiques (plusieurs phénomènes de santé peuvent être liés entre eux par exemple), soit
pour optimiser les ressources humaines et financières mobilisées. Il faut alors définir
plusieurs objectifs en les hiérarchisant. On identifiera donc parmi ces objectifs l’objectif
principal (qui doit être unique, qui doit correspondre à celui auquel l’enquête doit
absolument répondre, et qui guide de façon prioritaire le choix des méthodes employées),
et un ou plusieurs objectifs secondaires.
L’objectif de l’enquête doit être bien formulé, c’est-à-dire qu’il doit être précis, qu’il doit
comprendre les notions de temps, lieu et personnes, et faire appel à un verbe d’action.
Pour illustrer ces notions, prenons l’exemple de l’Etude nationale nutrition santé, ou
ENNS, qui est une étude menée en France par l’Institut de veille sanitaire (InVS).
L’objectif principal de l’ENNS était de décrire les apports alimentaires et l’état
nutritionnel des adultes et des enfants vivant en France métropolitaine en 2006-2007.

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Nous voyons ici qu’un verbe d’action est utilisé, et que les notions de temps, lieu et
personnes sont bien précisées. L’ENNS avait également pour objectifs secondaires de
décrire la fréquence du diabète et celle des troubles lipidiques dans ce même contexte.
A noter que, pour cette présentation, nous avons volontairement simplifié certains
objectifs de l’ENNS.
[En 2016, l’InVS, l'Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes)
et l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) se sont
unis pour créer la nouvelle agence de santé publique « Santé publique France ».
Si vous souhaitez davantage d’informations sur l’ENNS, vous pouvez les trouver à
partir du lien précisé ici : http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-
thematiques/Maladies-chroniques-et-traumatismes/Nutrition-et-sante/Enquetes-et-
etudes/ENNS-etude-nationale-nutrition-sante.]
Pour finir, nous souhaitons souligner que les notions d’objectif, de but et de retombées
attendues d’une enquête ne doivent pas être confondues. On a vu que l’objectif correspond à
l’action qu’il va falloir mener pour répondre à la question que l’on se pose. Il correspond donc
à ce que l’on va faire dans cette enquête. Le but et les retombées attendues permettent quant
à eux de définir à quoi vont servir les résultats de cette enquête, et ils font partie des éléments
qui vont permettre de justifier en amont l’intérêt de l’enquête. On peut dire que le but désigne
le bénéfice que l’on pourra retirer de la réponse à la question, c’est-à-dire des résultats de
l’enquête, et que les retombées attendues correspondent aux conséquences qu’entraînera la
réponse à la question.
Pour illustrer ces notions, reprenons l’exemple de l’ENNS. Nous l’avons dit, cette étude
a été mise en place par l’Institut de veille sanitaire, qui est chargé de la surveillance de
l’état de santé de la population en France. Le but de cette étude était donc de
contribuer à la surveillance sur le plan nutritionnel de cette population. Quant aux
retombées attendues de cette étude, il s’agissait de permettre l’évaluation de l’impact
du Programme National Nutrition Santé, le PNNS, avec pour conséquence, le cas
échéant, un meilleur ciblage des actions de prévention. Vous avez certainement entendu
parler des campagnes d’information réalisées sur la nutrition dans le cadre de ce
programme. Par exemple, ce programme préconise la consommation d’au moins 5
fruits et légumes par jour chez les adultes et les enfants. Et c’est l’étude ENNS qui
permet de vérifier si la consommation réelle en France correspond à ce qui est
préconisé. Cette étude a ainsi montré qu’en 2006-2007, seulement 43% des adultes et,
de façon encore plus problématique, seulement 20% des enfants consommaient au
moins 5 fruits et légumes par jour.
Nous terminons ainsi cette présentation de cette étape fondamentale d’une enquête qu’est la
définition de son objectif, et vous disons à très bientôt.
Nota bene
L’Institut de veille sanitaire (InVS), l’Institut national de prévention et d’éducation pour la
santé (Inpes) et l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus)
ont été regroupés en 2016 pour créer Santé Publique France, qui est l’agence nationale de
santé publique.