que c’est aussi un effort auprès des autres. Antigone ne se
sacrifie pas pour elle-même, dans sa fidélité morale qu’elle doit
à son frère, mais elle rompt avec la soumission passive devant
le tyran. Certes la morale du combat d’Antigone ne trouve sa
solution que dans la mort, c’est le sens du tragique, mais c’est
aussi une victoire courageuse contre la loi d’un seul homme.
Sylvie faisant référence au courage politique, rejointe en cela
par Dominique qui citait Gandhi, souligne que, dans ce
domaine, le courage consiste à rester fidèle à ses
engagements sur le long terme, se distinguant de l’exploit
singulier et immédiat.
Relevant quelques points d’une analyse faite par une DRH
(Lisez le texte joint !) sur le courage en entreprise, nous avons
été stupéfaits de voir qu’en entreprise, c’est « ni courage, ni
lâcheté », et l’entreprise attend de ses cadres qu’ils soient « les
plus lisses et les plus adaptés possible », « optimiser sa
situation individuelle ». Bravo pour la solidarité ! Je ne vois pas
comment un personnel si soumis à sa carrière, serait capable
de défendre ou d’aider des collègues harcelés moralement. On
ne s’étonne plus du suicide de certains employés en entreprise.
Si le courage en entreprise c’est faire l’autruche et endurer
dans son coin « sans vision d’ensemble », chacun pour soi,
quel sens a encore le mot courage ? Ne faut-il pas voir dans
cette nouvelle conception du management, la cause d’une
baisse de la solidarité dans le travail et de l’affaiblissement de
l’engagement syndical ?
Il ressort de toutes ces interventions, que le courage c’est
une force capable tout autant d’endurer que de rompre, et
comme le dit Chantal, le courage (comme chez les Romains)
c’est une force (« virtus ») qui s’apprend. Toutefois Camille
laisse entendre que le courage comporterait une part d’inné, de
sensibilité naturelle. Certes, il faut bien un élan, un souffle (le
« thumos » chez les Grecs), mais n’est-ce pas avant tout une
force entre raison (ou entendement) et désir (« instinct » ou
pulsion )? De la raison, il en faut aussi, comme le dit Claude,
pour qu’un guide de haute montagne refuse à ces clients