GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE
REGION AFRIQUE, DEPARTEMENT DU SECTEUR PRIVE
Cadre Macroéconomique
Léconomie malawite reste basée sur lagriculture. Elle re-
présente 38 pourcent du PIB, emploie 85 pourcent de la
main dœuvre et permet de réaliser 82 pourcent des gains
de devises étrangères. Le secteur industriel est minime, re-
présentant environ 11 pourcent du PIB et, est basur le
traitement des produits agricoles tels que le tabac, le thé et
le sucre.
Graphique 1. Part de l’Agriculture et de l’Industrie dans le
PIB du Malawi
Résumé de
l’Evaluation du Climat d’Investissement du Malawi
NOTE NUMÉRO 19 AOÛT 2006
L
instabilité macroéconomique et les conditions cli-
matiques instables sont les causes profondes de cette faible
croissance économique. Bien que la décennie précédente
fût caractérisée par une nette croissance, lors de la décen-
nie en cours on observe une croissance bien modérée qui
semble peu à peu reprendre.
Son incapacité à se diversifier et son manque de res-
sources naturelles exploitables rend léconomie du Malawi
très dépendante de lagriculture.
Le nouveau président, élu en Mai 2004 avait aussi tôt
affirmé son engagement à revivifier la croissance en éta-
blissant des relations avec le Fonds Monétaire Interna-
tional et en soumettant son gouvernement à une certaine
discipline financière, tout en satisfaisant les demandes
sociales, particulièrement en ce qui concerne lagricul-
ture et la sécurité alimentaire. De plus, le gouvernement
fait du développement du secteur privé une priorité et
un élément central de sa politique d’amélioration de la
croissance.
Contraintes au climat d’investissement
Le Malawi possède un faible coût du travail comparé aux
autres pays de la région (cf.
Graphique 2
). En dépit de cela,
le pays demeure peu compétitif lorsque que lon s’intéresse
aux facteurs de productivité dans leur intégralité: une me-
sure prenant en compte le capital et le travail.
Le Malawi possède une petite économie avec un Produit Intérieur Brut de 1,8 milliard de dollars US. Sa population
sélève à 11 millions d’habitants, tout cela plaçant ce pays parmi les pays africains les plus pauvres avec un revenu par
habitant de 160 dollars US. Alors que la décennie pcédente fut caractérisée par une nette croissance, la décennie
en cours est caractérisée par une bien modeste croissance moyenne de 1,2%. Bien qu’elle ait quelque peu augmenté,
la croissance actuelle et future, au cours de la riode 2004-2008, reste en dessous des 6% requis pour assurer la
duction de la pauvreté au Malawi.
cemment, le gouvernement malawite a montré un fort engagement politique en vue d’améliorer les perspectives
de croissance en s’intéressant aux éléments de base du climat d’investissement. Cette note récapitule l’Évaluation du
Climat d’Investissement entrepris au Malawi en 2006 et est basée sur une enquête auprès de 306 sociétés. Lobjectif
étant d’aider le gouvernement malawite à identifier les contraintes auxquelles doit faire face le secteur privé et à sug-
gérer des reformes microéconomiques qui aiderait en le pays à réaliser son potentiel économique.
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Cette faible compétivité du pays traduit une faiblesse
des exports. En effet, la plupart des exporteurs malawites
continuent à exporter des produits primaires, principale-
ment du thé, du sucre et du tabac semi-traité.
Graphique 2. Coût unitaire du travail
(en pourcentage de la valeur ajoutée)
Les caractéristiques du climat d’investissement pour-
raient expliquer la faible compétivité des firmes malawites.
Cette analyse a donc pour but dappréhender ces contraintes
à la croissance en se basant sur la vision des entrepreneurs,
et sur des données objectives tout en s’intéressant à l’impact
sur la productivité.
Lenquête indique que les plus importantes contrain-
tes du climat d’investissement au Malawi sont: l’instabilité
macroéconomique, le financement (coût et accès), lélectri-
cité, la disponibilité des ouvriers qualifiés, le crime et la cor-
ruption.
L’instabilité macroéconomique
Plus de 70 pourcent des directeurs d’entreprises énoncent ce
facteur comme la première contrainte de la Pratique des Af-
faires. L’inflation, l’instabilité du taux de change, et les taux
d’intérêt élevés se sont améliorés durant les dernières années
mais, restent toutefois un véritable obstacle pour les entre-
preneurs. Un taux d’intérêt réel de 23 pourcent en 2004, ne
constitue pas seulement un cout élevé pour les firmes mais
aussi un obstacle important à lobtention dun financement.
Ce haut niveau du taux d’intérêt malawite est essentielle-
ment à un niveau demprunt gouvernemental élevé. Les
autres facteurs influant sont une inflation élevée, et à la
structure oligopolistique du marché des capitaux. En effet,
il existe six véritables banques commerciales et deux dentre
elles accordent jusquà 90 pourcent des crédits.
Financement
Environ 60 pourcent des entrepreneurs peoivent le coût et
l’accès au financement comme un obstacle majeur pour les
firmes. Les données objectives indiquent que 70 pourcent
des firmes ont une certaine forme daccès aux opérations de
banque. Cependant, seulement 30 pourcent des sociétés ont
accès à un financement à long terme. Ces hauts taux d’in-
térêt sont certainement lobstacle majeur à l’obtention dun
financement. Avec un secteur financier oligopolistique, les
deux banques dominantes n’ont sans doute aucune motiva-
tion à réduire ces taux.
Electricité
Approximativement 50 pourcent des directeurs sondés
voient l’électricité comme une importante contrainte.
Environ 10 pourcent des ventes des entreprises malawi-
tes sont à perte, cela étant dû à des coupures délectricités
beaucoup plus fréquentes que dans le pays similaires (cf.
Graphique 4)
Les firmes sans générateurs perdent au moins 20 pour-
cent de leur vente pour faire fonctionner lélectricité. Le coût
d’un générateur représente en moyenne 0,5 pourcent des
ventes des entreprises, un montant que seulement la moitié
d’entre elles peut se permettre On constate cependant que,
les entreprises avec un générateur ont une productivité plus
élevée de 60 pourcent que les firmes sans.
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Graphique 3. Pourcentage de Firmes formelles et informel-
les percevant ces éléments comme des obstacles majeurs
pour la croissance
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Disponibilité des travailleurs qualifiés
Une autre contrainte cpour les entreprises malawites est le
manque de travailleurs qualifiés. Contrairement, aux autres
pays, la limitation se situe au niveau de la disponibilité de ces
travailleurs et non au niveau des réglementations en vigueu-
res. Les données démontrent que 50 pourcent des entrepri-
ses peuvent se permettre de fournir des formations à leurs
employés. Elles ont par conséquent une productivité plus
élevée de 60 pourcent que celles ne fournissant pas ces for-
mations. Cette hausse de la productivité correspond à une
augmentation entre 20 et 30 pourcent de la rémunération
des employés.
Créer une société
La nature oligopolistique du secteur industriel au Malawi,
explique en partie les difficultés à créer de nouvelles entre-
prises. En fait, les indicateurs de la Pratique des Affaires
établissent quavec un coût denregistrement des sociétés
correspondant à 139,6 pourcent du revenu par habitant et
une durée de procédure de 35 jours, les nouvelles sociétés
doivent faire face à d’importantes barrières. Bien que la du-
rée et le nombre de procédures soient moindres par rapport
aux pays voisins, ils sont plus mauvais que la pratique -
nérale.
Criminalité
Presque 50 pourcent des entreprises formelles sondées et
30 pourcent des informelles, peoivent le crime comme un
obstacle évident à leur performance. La perception est pire
parmi les moyennes et grandes entreprises et les petites et
micro-informelles
Selon notre échantillon, 73 pourcent des firmes ont vé-
cus au moins une expérience de vol ou d’incendie criminel
l’année précédant lenquête. Les sociétés malawites perdent
en moyenne 4 pourcent de leurs ventes à cause de ces cri-
mes. Cette perte correspond au double des pertes moyennes
observées en Afrique Subsaharienne. La moitié est affectée
à la mise en place de mesure de sécurité : alarmes, gardes,
véhicules… et, l’autre moitié est perdue lors du vol en lui-
même.
Corruption
La corruption est un autre domaine de préoccupation pour
les entrepreneurs malawites. Une comparaison internatio-
nale avec quelques pays sélectionnés dans la région montre
que la perception de ce phénomène comme une forte con-
trainte par les directeurs malawites est très négative. Di-
verses évaluations internationales relatives à la corruption
placent également le pays dans les profondeurs du classe-
ment. Selon les Indices de Perception de la Corruption de
Transparency International, le Malawi avec un score de 2,8
sur 10 (10 représentant la non ou la très faible corruption)
est indubitablement parmi les pays qui ont reçus les plus
bas score en 2005(97 ème sur 159 pays). Plus de la moitié
des directeurs sondés affirment que les entreprises doivent
offrir des cadeaux ou effectuer des paiements informels aux
fonctionnaires publics pour que «les choses soient faites»,
en sachant que chaque paiement représente en moyenne 2
pourcent des ventes. Ils payent également 4 à 5 pourcent
de la valeur d’un contrat en supplément lorsqu’ils effectuent
des acquisitions publiques.
Conclusion et Recommandations
Plusieurs recommandations quant aux politiques à mettre
en place émergent de cette évaluation du climat d’investisse-
ment du Malawi ciblant principalement les cinq domaines
recensées précédemment. Bien que le gouvernement ait déjà
entrepris des efforts significatifs dans certains de ces domai-
nes, cette note suggère certaines politiques qui pourraient
améliorer davantage lenvironnement des affaires.
L’instabilité macroéconomique
Afin de s’assurer que la stabilité de l’inflation, du taux de
change et des taux d’intérêts fournisse un environnement
favorable aux entreprises malawites, le gouvernement de-
vrait continuer son suivi de la gestion scale et s’intéresser
particulièrement à limiter la surévaluation du taux de chan-
ge, qui a une répercussion sur les exportations. Il devrait
également effectuer un contrôle plus strict de dépenses pu-
bliques. Puis, la diversification et une meilleure gestion des
exportations permettraient aussi de réduire les fluctuations
du taux de ce change. Enfin, ladoption de programmes de
protection contre les risques météorologiques devrait être
encouragée.
Graphique 4. Pourcentage médian de Ventes à pertes dû à
des coupures d’électricité
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Laccès au financement
Les réformes du secteur financier qui ont ouvert les banques
à la concurrence au cours de la décennie précédente doivent
maintenant être augmentées en effectuant des changements
régulateurs afin de faciliter l’accès aux crédits pour les so-
ciétés. Les indicateurs de la Pratique des Affaires montrent
que le Malawi devrait se concentrer davantage sur lamélio-
ration des processus d’enregistrement des propriétés et les
droits légaux relatifs aux nantissements et aux faillites des
sociétés.
Electricité
La politique énergétique malawite exigera à long terme
de définir clairement les objectifs, les les ainsi que la par-
ticipation du secteur privé dans le but d’assurer une stabilité
financière et une amélioration des infrastructures. Suivant
l’exemple de la fragmentation de ESCOM, le gouvernement
doit se concentrer sur l’expansion dun réseaux non com-
mercial viable en se focalisant sur les points d’accès les plus
avantageux tout en garantissant lapport des investissements
de capitaux et en maintenant un corps régulateur, indépen-
dant et fonctionnel.
Développement des compétences
Des progrès sont déjà visibles du point de vue de laccès aux
formations et nécessite une stratégie de planification pour
le développement à long terme du secteur, ce qui inclus la
coopération des secteurs public et privé et la clarification de
nouvelles fonctions et de nouveaux rôles pour les agences du
gouvernement.
Créer des entreprises
Afin d’améliorer la procédure de création dentreprise, le
coût et la durée d’enregistrement dune société doivent tout
deux être réduits. Réformer ces réglementations serait lop-
portunité pour le gouvernement de faire des changements
immédiats, ce qui pourrait avoir un impact positif à court
terme sur la Pratique des Affaires
Cette note fait partie dune série de résumés issus du travail
analytique du Département du Développement du Secteur
Privé de la Région Afrique. Elle est basée sur le Rapport
d’Évaluation du Climat d’Investissement du Malawi.
Pour plus d’informations veuillez visiter le site
www.
worldbank.org/afr/aftps
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