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Disponibilité des travailleurs qualifiés
Une autre contrainte clé pour les entreprises malawites est le
manque de travailleurs qualifiés. Contrairement, aux autres
pays, la limitation se situe au niveau de la disponibilité de ces
travailleurs et non au niveau des réglementations en vigueu-
res. Les données démontrent que 50 pourcent des entrepri-
ses peuvent se permettre de fournir des formations à leurs
employés. Elles ont par conséquent une productivité plus
élevée de 60 pourcent que celles ne fournissant pas ces for-
mations. Cette hausse de la productivité correspond à une
augmentation entre 20 et 30 pourcent de la rémunération
des employés.
Créer une société
La nature oligopolistique du secteur industriel au Malawi,
explique en partie les difficultés à créer de nouvelles entre-
prises. En fait, les indicateurs de la Pratique des Affaires
établissent qu’avec un coût d’enregistrement des sociétés
correspondant à 139,6 pourcent du revenu par habitant et
une durée de procédure de 35 jours, les nouvelles sociétés
doivent faire face à d’importantes barrières. Bien que la du-
rée et le nombre de procédures soient moindres par rapport
aux pays voisins, ils sont plus mauvais que la pratique gé-
nérale.
Criminalité
Presque 50 pourcent des entreprises formelles sondées et
30 pourcent des informelles, perçoivent le crime comme un
obstacle évident à leur performance. La perception est pire
parmi les moyennes et grandes entreprises et les petites et
micro-informelles
Selon notre échantillon, 73 pourcent des firmes ont vé-
cus au moins une expérience de vol ou d’incendie criminel
l’année précédant l’enquête. Les sociétés malawites perdent
en moyenne 4 pourcent de leurs ventes à cause de ces cri-
mes. Cette perte correspond au double des pertes moyennes
observées en Afrique Subsaharienne. La moitié est affectée
à la mise en place de mesure de sécurité : alarmes, gardes,
véhicules… et, l’autre moitié est perdue lors du vol en lui-
même.
Corruption
La corruption est un autre domaine de préoccupation pour
les entrepreneurs malawites. Une comparaison internatio-
nale avec quelques pays sélectionnés dans la région montre
que la perception de ce phénomène comme une forte con-
trainte par les directeurs malawites est très négative. Di-
verses évaluations internationales relatives à la corruption
placent également le pays dans les profondeurs du classe-
ment. Selon les Indices de Perception de la Corruption de
Transparency International, le Malawi avec un score de 2,8
sur 10 (10 représentant la non ou la très faible corruption)
est indubitablement parmi les pays qui ont reçus les plus
bas score en 2005(97 ème sur 159 pays). Plus de la moitié
des directeurs sondés affirment que les entreprises doivent
offrir des cadeaux ou effectuer des paiements informels aux
fonctionnaires publics pour que «les choses soient faites»,
en sachant que chaque paiement représente en moyenne 2
pourcent des ventes. Ils payent également 4 à 5 pourcent
de la valeur d’un contrat en supplément lorsqu’ils effectuent
des acquisitions publiques.
Conclusion et Recommandations
Plusieurs recommandations quant aux politiques à mettre
en place émergent de cette évaluation du climat d’investisse-
ment du Malawi ciblant principalement les cinq domaines
recensées précédemment. Bien que le gouvernement ait déjà
entrepris des efforts significatifs dans certains de ces domai-
nes, cette note suggère certaines politiques qui pourraient
améliorer davantage l’environnement des affaires.
L’instabilité macroéconomique
Afin de s’assurer que la stabilité de l’inflation, du taux de
change et des taux d’intérêts fournisse un environnement
favorable aux entreprises malawites, le gouvernement de-
vrait continuer son suivi de la gestion fiscale et s’intéresser
particulièrement à limiter la surévaluation du taux de chan-
ge, qui a une répercussion sur les exportations. Il devrait
également effectuer un contrôle plus strict de dépenses pu-
bliques. Puis, la diversification et une meilleure gestion des
exportations permettraient aussi de réduire les fluctuations
du taux de ce change. Enfin, l’adoption de programmes de
protection contre les risques météorologiques devrait être
encouragée.
Graphique 4. Pourcentage médian de Ventes à pertes dû à
des coupures d’électricité