
© OCDE 2013
Résumé
Principales conclusions
Reprise économique
La Grèce, qui fait l’objet depuis 2010 d’un programme d’ajustement coordonné au
niveau international, a fait des avancées impressionnantes en ce qui concerne aussi bien la
réduction de son déficit budgétaire que la mise en œuvre des réformes structurelles
destinées à accroître la flexibilité du marché du travail et à améliorer la compétitivité de la
main-d’œuvre. Parallèlement, l’effritement de la demande intérieure a entraîné une
réduction substantielle du déficit de la balance courante. Il y a peu, la lenteur de la réforme
des marchés de produits a exercé un frein sur la compétitivité des prix et les exportations,
mais certains signes montrent que la baisse des coûts unitaires de main-d’œuvre a
commencé à se répercuter au niveau des prix à l’exportation et de la compétitivité. La crise
a été bien plus profonde que prévu, ce qui a mis à mal la viabilité de la dette, provoqué une
hausse spectaculaire du chômage, lequel touchait à la mi-2013 plus de 27 % de la main-
d’œuvre, et avivé les tensions sociales, notamment pendant les premières années du
programme. La croissance économique est bridée par l’atonie de la demande, tant
intérieure qu’internationale, par la difficulté d’accès au crédit et par l’étroitesse des marges
de manœuvre de la politique macroéconomique. L’orientation de la politique budgétaire
restera restrictive, même si elle devrait l’être moins en 2014 que ces dernières années. Les
évolutions économiques encourageantes observées à la mi-2013, qui sont notamment liées
à une bonne saison touristique et qui devraient se poursuivre en 2014, atténuent les
menaces pesant sur la croissance. Toutefois, des risques de dégradation subsistent encore.
Outre les ajustements supplémentaires nécessaires sur le plan du budget et de la
compétitivité des prix, la nécessité d’une nouvelle assistance pour parvenir à une situation
budgétaire viable ne peut pas être exclue.
Faire face aux éléments qui font obstacle à la croissance grâce à la poursuite des
réformes structurelles
Des réformes structurelles de grande ampleur ont été engagées dans plusieurs
domaines, mais il faut faire davantage. Une reprise rapide, soutenue et inclusive est
essentielle pour garantir la viabilité de la dette, assurer la création d’emplois et alléger les
coûts sociaux de la crise. D’importantes opérations de restructuration et de recapitalisation
des banques ont permis de reconstituer l’assise des concours bancaires à l’économie, mais
le poids élevé des créances douteuses continue de peser sur l’offre de crédit, en particulier
aux petites et moyennes entreprises (PME). Bien que les charges administratives sur les
entreprises aient déjà été quelque peu allégées, les obstacles inhérents aux marchés de
produits qui subsistent continuent de rendre difficile la poursuite de l’amélioration de la
compétitivité alors que la réallocation des ressources au profit des exportations est
nécessaire. La réforme de l’administration publique progresse lentement, cependant les
efforts déployés pour s’attaquer aux inefficiences graves d’un service public de grande
ampleur ont été récemment accélérés. La fraude fiscale reste un problème majeur. Les
procédures judiciaires, bien qu’en voie d’amélioration, sont toujours longues et coûteuses.
D’importantes réformes de la législation et des procédures ont été opérées, mais leur
efficacité ne pourra s’apprécier que d’ici quelques années. Il est donc capital que le
processus de réforme fasse l’objet d’un suivi et d’une évaluation constants.