N° 4 AVRIL ÉDITORIAL « CONTRE LA « MALBOUFFE », REDRESSER LA BARRE C’est avec ses dents qu’on creuse sa tombe » Pour assurer le développement et le bon fonctionnement de nos organes, nous devons être attentifs tant à la qualité qu’à la quantité des aliments que nous consommons. Aujourd’hui, l’expression qui caractérise le mieux la manière de nous alimenter est « la mal-bouffe ». Oui, beaucoup d’entre-nous mangent mal. Cela est grave, car les répercussions sur notre santé peuvent s’avérer catastrophiques. Le problème du surpoids et de l’obésité est devenu préoccupant. Les spécialistes de la santé ne cessent d’attirer l’attention sur le fait que les maladies cardiovasculaires et certains cancers sont directement liés à nos habitudes alimentaires. Proverbe français Notre mode de vie et notre environnement ont considérablement changé. Les déplacements à pied sont beaucoup moins fréquents qu’autrefois. Notre garde manger n’est plus approvisionné par les cultures et les élevages de proximité adaptés à notre organisme. Nos besoins nutritionnels ne sont plus correctement satisfaits. La qualité de certains produits que nous vendent les hypermarchés est de plus en plus décriée. Sans aucun scrupule, les profiteurs capitalistes se servent de notre besoin vital de nous alimenter pour remplir leurs poches, bien souvent, au détriment de la santé des consommateurs. Les scandales alimentaires ne cessent de se multiplier : Vache folle, lasagnes à la viande de cheval, poulets et œufs à la dioxine produits... etc. Il est encore temps de redresser la barre. Pour cela, il faut se remettre à bien manger en donnant la priorité aux légumes et aux fruits de saison de notre pays, en adaptant les quantités consommées à notre activité, sans oublier la pratique régulière d’exercices physiques. AGENDA La vie des Comités Populaires Rencontre avec l’émigration d’une délégation de la Coordination des Comités Populaires. Vendredi 19 avril à Paris Présentation des manuels pédagogiques de Robert SAE Echanges sur l’éducation alternative : * Vendredi 26 avril 18 h Bibliothèque des Anses d’Arlets * Mardi 30 avril 18 h Bibliothèque de Rivière-Salée. TOUT PEPPEP-LA SANBLÉ NOU KÉ FÈ AN PÉYI NEF Tous ces derniers mois, les Comités populaires ont mis l’accent sur la formation de leurs militants. Cela s’est traduit par l’organisation d’un séminaire de réflexion et la rédaction collective des documents synthétisant les analyses de notre mouvement. Pour partager ces analyses avec l’ensemble de la population et pour enrichir la réflexion collective, la Coordination des C.P. a publié une brochure intitulée « TOUT- PEP LA SANBLÉ NOU KÉFÈ AN PÉYI NEF ! » Cette brochure rassemble des interventions faites par nos militants : - au IV° SEMINAIRE INTERNATIONAL AFRIQUE AMERIQUE LATINE CARAÏBE qui s’est tenu à Saint Vincent du 23 au 25 Novembre 2012, - aux trois premiers colloques du Cercle « kolétèt kolézépol », - aux journées « CONSOLIDER NOS SOLIDARITÉS » qui se sont déroulées à SainteAnne et aux Trois-Îlets les 12/13 Janvier 2013. Dans une deuxième partie, les lecteurs pourront trouver tous les éléments nécessaires à la compréhension de la crise qui a traversé le mouvement « Asé Pléré Annou Lité ». Pour se procurer la brochure et participer aux échanges organisés par les Comités Populaires, n’hésitez pas à contacter nos militants. COORDINATION DES COMITÉS POPULAIRES Suggestion de lecture Intervention aux Nations Unies sur la Syrie site : www.michelcollon.info Comment le patronat français cherche à museler les juges site : www.forummondialdesalternatives LE BILLET DE LA COORDINATION DES COMITES POPULAIRES FOK SAV SA POUR UNE STRATÉGIE ET DES TACTIQUES A LA HAUTEUR DES ENJEUX Expérience d’économie alternative en Inde C’est dans le district de Singhbhum, que cette expérience est menée sous l’impulsion de Stan THEKAEKARA. Après avoir milité dans le mouvement étudiant, il y a une trentaine d’années, Stan Thekaekara s’est engagé au côté des populations tribales ADIVASI, pour les aider à récupérer leurs terres. La première tentative d’organisation d’une économie locale a visé à contrôler le commerce du riz et à commercialiser directement le lin pour pallier la faiblesse de ce que percevaient les Adivasi pour la vente de leurs produits. En 1986, le mouvement a lancé une campagne pour les droits des ADIVASI sur la terre (à Gudalur) et la culture du thé a été développée sur les terres récupérées, les récoltes vendues à une organisation de commerce équitable allemande. Plus récemment, Tékhaekara a créé le mouvement « Just Change » « afin que les consommateurs et les producteurs puissent travailler ensemble dans leur propre intérêt et que les prix soient négociés par les producteurs et les consommateurs euxmêmes. Le mouvement vise à rendre les économies locales plus puissantes en reliant les communautés locales, les communautés de producteurs et les communautés de consommateurs ». Enfin, le mouvement a créé la « Just Change Producer Company » avec 10.000 familles pour organiser le commerce de la plupart des biens domestiques. Tirant des leçons de son expérience, Stan Thekaekara a pu déclarer : « Ceux qui travaillent pour les pauvres doivent développer leur capacité de compréhension de l’économie, du capital et des systèmes capitalistes, c’est-à-dire des systèmes financiers, etc... Il me semble qu’il y a peu de compréhension de tout cela, et c’est particulièrement visible dans la manière dont les ONG et le secteur bénévole se sont précipités dans le microcrédit. » (…) « Il ne s’agit pas uniquement, dit-il, d’obtenir un prix plus avantageux pour les producteurs, il s’agit de qui a le pouvoir de décider des prix.» « Les graines d’une révolution silencieuse sont semées, et cette fois espérons qu’on ne pourra pas arrêter ce mouvement. » Personne n’osera contester le fait, qu’en matière de décolonisation, toute stratégie politique qui ne prendrait pas en compte les facteurs internationaux serait inévitablement vouée à l’échec. Serait-il responsable, qu’ignorant la crise économique et financière internationale, le désengagement de l’Etat, l’étranglement des collectivités locales, on fasse reposer l’espoir de développer notre pays sur l’instauration de la Nouvelle collectivité ? Est-il imaginable qu’on puisse faire confiance au Gouvernement Français pour qu’il nous concède des « responsabilités » dans le cadre de l’article 73 de la constitution française ? Un gouvernement caniche des multinationales et des impérialistes qui, par le feu et le sang, dévaste tous les pays qui leur font obstacle, au mépris du droit international le plus élémentaire ! On aura compris que la « responsabilité » n’est certainement pas du côté de ceux qui font confiance au cadrage institutionnel contrôlé par la France, ni du côté de ceux qui ne cherchent qu’à satisfaire leurs intérêts égoïstes ou à occuper les strapontins du pouvoir. En ce qui nous concerne, nous travaillerons de façon conséquente à ce qu’arrivent aux commandes de la Nouvelle Collectivité des hommes et des femmes soucieux de l’intérêt général, qui accepteront de collaborer avec nous sur la base de la loyauté et du respect mutuel et surtout, qui respectent notre choix de concevoir le contrôle cette Nouvelle Collectivité dans une stratégie globale ayant pour objectif la DÉCOLONISATION de notre pays. Car, nous militons pour que la construction de l’alternative se substitue à la lutte pour l’alternance. L’importance de l’enjeu nous impose, en effet, de travailler à la CONSOLIDATION DE CONTRE-POUVOIRS, en particulier sur le front économique et sur le front social. La véritable décolonisation de notre pays exige également que nous menions une lutte sans concession et significative sur le front idéologique et que nous intensifions la lutte sur le front diplomatique. LA PAROLE À MICHEL RICHEPI Enseignant retraité, membre du Comité Populaire Sud, militant associatif Pourquoi suis-je resté fidèle à la ligne originelle des comités populaires ? C’est au niveau du groupe d’action prolétarien ( le G.A.P. ) que j’ai intégré le mouvement Asé Pléré Annou Lité (A.P.A.L. ), au début des années 1970. Ma participation à des enquêtes systématiques avant toute intervention dans les masses populaires, à des séquences de formation théorique et à du travail concret au service de la population a grandement contribué à renforcer mes connaissances sur la réalité de la société martiniquaise et de notre pays. Tout cela m’a permis aussi de déceler, de corriger certaines de mes faiblesses et de renforcer ma détermination à servir mon peuple, comme mon père et ma mère l’ont fait au niveau de leur foyer, de leur quartier et de leur commune. Depuis, le niveau de conscience du peuple martiniquais s’est sensiblement élevé ; même s’il reste encore beaucoup à faire pour que nous puissions entrevoir notre sortie sous le régime colonial et capitaliste. Pour une très grande part, celui-ci est responsable de notre sousdéveloppement, de nos divisions…et du manque de confiance en nous-mêmes. Après avoir systématisé nos tâches actuelles au plan de l’économie, de l’éducation, de notre cohésion, …et de nos relations avec l’extérieur, la coordination des comités populaires nous permet d’envisager des jours meilleurs en ce qui concerne notre avancée vers la reconnaissance de notre droit à l’autodétermination. Fok komité popilè alé jik an bout mision yo !!