FOK SAV SA
Expérience d’économie alternative
en Inde
C’est dans le district de Singhbhum,
que cette expérience est menée sous l’im-
pulsion de Stan THEKAEKARA. Après avoir
milité dans le mouvement étudiant, il y a
une trentaine d’années, Stan Thekaekara
s’est engagé au côté des populations triba-
les ADIVASI, pour les aider à récupérer
leurs terres. La première tentative d’organi-
sation d’une économie locale a visé à
contrôler le commerce du riz et à commer-
cialiser directement le lin pour pallier la
faiblesse de ce que percevaient les Adivasi
pour la vente de leurs produits. En 1986, le
mouvement a lancé une campagne pour les
droits des ADIVASI sur la terre (à Gudalur)
et la culture du thé a été développée sur les
terres récupérées, les récoltes vendues à
une organisation de commerce équitable
allemande.
Plus récemment, Tékhaekara a créé
le mouvement « Just Change » « afin que
les consommateurs et les producteurs puis-
sent travailler ensemble dans leur propre
intérêt et que les prix soient négociés par
les producteurs et les consommateurs eux-
mêmes. Le mouvement vise à rendre les
économies locales plus puissantes en reliant
les communautés locales, les communautés
de producteurs et les communautés de
consommateurs ». Enfin, le mouvement a
créé la « Just Change Producer Company »
avec 10.000 familles pour organiser le com-
merce de la plupart des biens domestiques.
Tirant des leçons de son expérience, Stan
Thekaekara a pu déclarer :
« Ceux qui travaillent pour les
pauvres doivent développer leur capacité
de compréhension de l’économie, du capi-
tal et des systèmes capitalistes, c’est-à-dire
des systèmes financiers, etc... Il me semble
qu’il y a peu de compréhension de tout
cela, et c’est particulièrement visible dans
la manière dont les ONG et le secteur bé-
névole se sont précipités dans le microcré-
dit. » (…)
« Il ne s’agit pas uniquement, dit-il, d’obte-
nir un prix plus avantageux pour les pro-
ducteurs, il s’agit de qui a le pouvoir de
décider des prix.»
« Les graines d’une révolution silencieuse
sont semées, et cette fois espérons qu’on ne
pourra pas arrêter ce mouvement. »
LA PAROLE À MICHEL RICHEPI
Enseignant retraité, membre du Comité Populaire Sud, militant associatif
Pourquoi suis-je resté fidèle à la ligne originelle des
comités populaires ?
C’est au niveau du groupe d’action prolétarien ( le
G.A.P. ) que j’ai intégré le mouvement Asé Pléré Annou
Lité (A.P.A.L. ), au début des années 1970.
Ma participation à des enquêtes systématiques avant
toute intervention dans les masses populaires, à des sé-
quences de formation théorique et à du travail concret au
service de la population a grandement contribué à ren-
forcer mes connaissances sur la réalité de la société
martiniquaise et de notre pays. Tout cela m’a permis
aussi de déceler, de corriger certaines de mes faiblesses
et de renforcer ma détermination à servir mon peuple,
comme mon père et ma mère l’ont fait au niveau de leur foyer, de leur quartier et de leur com-
mune.
Depuis, le niveau de conscience du peuple martiniquais s’est sensiblement élevé ; même s’il
reste encore beaucoup à faire pour que nous puissions entrevoir notre sortie sous le régime
colonial et capitaliste. Pour une très grande part, celui-ci est responsable de notre sous-
développement, de nos divisions…et du manque de confiance en nous-mêmes.
Après avoir systématisé nos tâches actuelles au plan de l’économie, de l’éducation, de notre
cohésion, …et de nos relations avec l’extérieur, la coordination des comités populaires nous
permet d’envisager des jours meilleurs en ce qui concerne notre avancée vers la reconnaissan-
ce de notre droit à l’autodétermination.
Fok komité popilè alé jik an bout mision yo !!
LE BILLET DE LA COORDINATION DES COMITES POPULAIRES
LE BILLET DE LA COORDINATION DES COMITES POPULAIRES
LE BILLET DE LA COORDINATION DES COMITES POPULAIRES
POUR UNE STRATÉGIE ET DES TACTIQUES
A LA HAUTEUR DES ENJEUX
Personne n’osera contester le fait, qu’en matière de décolonisation, toute stratégie
politique qui ne prendrait pas en compte les facteurs internationaux serait inévitablement
vouée à l’échec.
Serait-il responsable, qu’ignorant la crise économique et financière internationale, le désen-
gagement de l’Etat, l’étranglement des collectivités locales, on fasse reposer l’espoir de
développer notre pays sur l’instauration de la Nouvelle collectivité ? Est-il imaginable qu’on
puisse faire confiance au Gouvernement Français pour qu’il nous concède des
« responsabilités » dans le cadre de l’article 73 de la constitution française ? Un gouverne-
ment caniche des multinationales et des impérialistes qui, par le feu et le sang, dévaste tous
les pays qui leur font obstacle, au mépris du droit international le plus élémentaire !
On aura compris que la « responsabilité » n’est certainement pas du côté de ceux qui font
confiance au cadrage institutionnel contrôlé par la France, ni du côté de ceux qui ne cher-
chent qu’à satisfaire leurs intérêts égoïstes ou à occuper les strapontins du pouvoir.
En ce qui nous concerne, nous travaillerons de façon conséquente à ce qu’arrivent
aux commandes de la Nouvelle Collectivité des hommes et des femmes soucieux de l’intérêt
général, qui accepteront de collaborer avec nous sur la base de la loyauté et du respect mu-
tuel et surtout, qui respectent notre choix de concevoir le contrôle cette Nouvelle Collectivité
dans une stratégie globale ayant pour objectif la DÉCOLONISATION de notre pays. Car, nous
militons pour que la construction de l’alternative se substitue à la lutte pour l’alternance.
L’importance de l’enjeu nous impose, en effet, de travailler à la CONSOLIDATION DE
CONTRE-POUVOIRS, en particulier sur le front économique et sur le front social. La véritable
décolonisation de notre pays exige également que nous menions une lutte sans concession
et significative sur le front idéologique et que nous intensifions la lutte sur le front diploma-
tique.