Chaque minute compte ! Volume 1, numéro 1 - décembre 2010 Journal clinique des intervenants du système intégré de soins préhospitaliers d’urgence des Laurentides UN NOUVEAU DÉPART Dans ce numéro : Un nouveau départ 1 Réanimation cardiocérébrale 2 Pourquoi l’assurance qualité 3 Nouveaux venus 3 À venir en formation 3 Meilleurs vœux 4 L’année 2010 est presque terminée et elle a été fertile en rebondissements cliniques. L’équipe des services préhospitaliers d’urgence des Laurentides en profite pour lancer un nouveau volume du journal Chaque minute compte. Le journal est un outil convivial que les gens avaient apprivoisé et apprécié. Aujourd’hui, nous relançons le journal en continuité avec l'expérience du passé tout en amenant une fraîcheur nouvelle à ce médium. L'équipe des SPU bâtira sur l'outil que notre ancienne directrice médicale, Dre Collette Lachaîne, avait développé. Pour être en phase avec notre époque, le Chaque minute compte sera distribué principalement par voie électronique. Vous le recevrez par courriel. De plus, il sera disponible sur le site internet de l'Agence et sur les postes informatiques dans les centres hospitaliers. Comme auparavant, le journal sera le principal instrument de communication clinique entre les formations. Le contenu du Chaque minute compte s'adresse et s'applique directement à votre pratique. Chaque technicien ambulancier paramédic est interpellé par son contenu. Il permettra aux TAP des Laurentides de rester en contact avec les pratiques les plus récentes dans le préhospitalier québécois. Finalement, vous pouvez vous attendre à retrouver une revue de la littérature médicale préhospitalière, des conseils de l'assurance qualité, un mot de notre directeur médical et plusieurs autres articles dans chacun des futurs numéros du journal. Longue vie au journal Chaque minute compte. Éric Laviolette, mdcm Directeur médical régional, SPU des Laurentides Claudette Larivée Coordonnatrice, SPU des Laurentides Journal clinique des intervenants du système intégré de soins préhospitaliers d’urgence des Laurentides RÉANIMATION CARDIOCÉRÉBRALE La respiration agonale, ou gasping Patient en ACR – une opportunité L'opportunité d'un patient à survivre d'un ACR en préhospitalier est liée à la présence de tous les maillons de la chaîne d'intervention préhospitalière dont tout particulièrement la défibrillation précoce, la RCR de qualité (compressions thoraciques vigoureuses avec le minimum d'interruption) et aux soins en période post réanimation. Le technicien ambulancier paramédic lors de son intervention doit porter attention à : 1- la reconnaissance précoce de l'ACR; 2- la défibrillation précoce; 3- le massage vigoureux avec le minimum d'interruption. La reconnaissance du patient en ACR Lors des révisions de cas d’ACR au service de l’amélioration de la qualité, nous avons remarqué que la reconnaissance immédiate d’un patient en ACR peut être problématique en présence d’une respiration agonale et ainsi retarder le début de la réanimation. Généralement, les TAP reconnaissent rapidement un patient en ACR qui ne respire pas. Par contre, l’arrêt cardiaque chez le patient qui présente une respiration agonale peut être plus difficile à reconnaître. Dans certains cas, ceci retarde la reconnaissance de l’ACR réduisant ainsi les chances de survie du patient. Un rappel du slogan en ACR est ici pertinent : « Chaque minute compte ! », à chaque minute sans massage les chances de survie du patient en arrêt cardiaque diminuent de 7 à 10 %. Le devoir le plus important des TAP est de reconnaître immédiatement un patient en ACR. Chez certains patients suivant immédiatement l’arrêt cardiorespiratoire, il est possible d’observer une respiration agonale ou gasping. Cette respiration en ACR est de nature réflexe, non volontaire et désorganisée. Jusqu'à preuve du contraire, cette activité respiratoire est signe d’un ACR récent. Un patient en ACR avec une respiration agonale a quatre à huit fois plus de chances de survivre à son arrêt cardiaque qu’un patient qui ne respire pas. On entend souvent parler de patient qui semble «PRÉCODE» en présence d'une respiration agonale. Dans ces cas, il faut considérer le patient en «CODE» et vérifier le pouls carotidien. S’il n’y a pas de pouls certain, on doit débuter immédiatement la RCR et installer les électrodes de défibrillation pour procéder le plus rapidement possible à la première analyse. Après votre première analyse en position retrouvée, effectuez un massage vigoureux de cinq cm ou plus de profondeur, ou minimalement d’un tiers de compression de la cage thoracique chez les enfants, à une fréquence de 100 ou plus à la minute. Favorisez le massage 30:2 avec le minimum d’interruption, à deux intervenants, pour la période de réanimation sur la scène lorsque possible (ex.: deux TAP disponibles après l'intubation, policier, PR). La durée totale des deux ventilations ne devrait pas dépasser quatre secondes. Lorsque le patient en ACR est «Combitubé», le massage peut être effectué pendant une ventilation et ainsi permettre le minimum d’arrêt de massage. C’est ce que l’on appelle la ventilation asynchrone. Si des côtes sont fracturées lors du massage, vous massez probablement assez fort et c’est acceptable en RCR. Le pouls certain L'intubation par Combitube® Comme son nom l’indique, il faut que votre détection du pouls carotidien soit certaine et en moins de 10 secondes pour ne pas débuter de manœuvres de réanimation. Lors de la prise de pouls, si vous n’êtes pas certain de la présence de celuici, vous devez débuter le massage immédiatement. En aucun cas, nous devrions avoir à demander une confirmation de l’absence de pouls à un collègue. Le massage doit se poursuivre durant l'intubation. Un arrêt de massage sera requis seulement lors du test de VPO et lors de l'auscultation. Le massage avec le minimum d’interruption Une publication de l’Université de l’Arizona, en mars 2010, démontre que minimiser les arrêts du massage chez les adultes en ACR d’origine cardiaque augmente significativement les chances de survie. Si nous voulons optimaliser les chances de survie de nos patients en ACR, l’équipe SPU de l’Agence des Laurentides recommande de masser avec le minimum d’interruption. Pour plus d’information, consultez le site Internet suivant : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/ j.1553-2712.2010.00689.x/pdf Chaque minute compte ! Page 2 Conclusion • Un patient en ACR a une opportunité de survie. • La reconnaissance immédiate du patient en ACR et le début précoce de la RCR/défibrillation sont primordiaux à la survie. • La respiration agonale est un signe d’un ACR récent. • La défibrillation précoce et le massage cardiaque vigoureux, rapide (+100/ minute) ayant un minimum d’interruption augmentent les chances de survie de nos patients en ACR. Dre Colette Lachaîne, mdcm, directrice médicale nationale, direction adjointe des services préhospitaliers d’urgence, MSSS Dr Éric Laviolette, mdcm, directeur médical régional, ASSS des Laurentides Journal clinique des intervenants du système intégré de soins préhospitaliers d’urgence des Laurentides USUS MAGISTER EST OPTIMUS, POURQUOI L’ASSURANCE QUALITÉ? QUALITÉ? L'objectif de l'assurance qualité est d’assurer la qualité de nos actes. Pour atteindre cet objectif, un programme provincial uniforme a été développé. Tous les réviseurs québécois utilisent le même logiciel et les mêmes énoncés. L'équipe d'assurance qualité scrute un échantillon des interventions effectuées et offre une rétroaction aux intervenants impliqués. Dans un deuxième temps, l'équipe d'assurance qualité et de formation tire une image en continu de la pratique préhospitalière. Cette image permet de bâtir des formations ciblées sur nos lacunes. L'équipe clinique des SPU vous invite à avoir un nouveau regard sur l'assurance qualité et à participer à ce processus continu. L'équipe est toujours disponible pour collaborer à votre cheminement professionnel et nous attendons vos questionnements. Le programme d’assurance qualité est l’occasion de souligner l’excellence des TAP. À VENIR EN FORMATION Les formateurs de l’Agence sont fins prêts pour vous accueillir pour une autre session de formation. Cet automne est synonyme d’Oxylator®. Vous serez convoqué graduellement pour assister à cette formation et vous pourrez en faire l’essai dans un contexte clinique d’ici peu. Voilà, un autre outil à notre disposition pour contribuer à l’amélioration de l’état de nos patients. Après l’Oxylator®, nous prévoyons une formation sur les nouvelles normes d’ACR. NOUVEAUX VENUS L’équipe clinique de l’Agence a trois nouveaux membres, Yan Laporte, Stéphanie Tremblay et Gabriel Mayrand-Chadwick. Ces TAP viendront contribuer à l'équipe d'expérience déjà en place. Ils combleront des besoins à l'assurance qualité et à la formation. Le TAP, Yan Laporte, pratique chez Les Ambulances Gilles Thibault. Les TAP, Stéphanie Tremblay et Gabriel Mayrand Chadwick travaillent chez SPLL. Nous leur souhaitons la bienvenue. Chaque minute compte ! Page 3 À l’aube d’une nouvelle année, toute l’équipe des services préhospitaliers d’urgence profite de Noël pour vous souhaiter santé, bonheur et prospérité. Joyeux Noël Bonne et heureuse année 2011 CHAQUE CHAQUE MINUTE MINUTE COMPTE COMPTE !! PRODUCTION Agence de la santé et des services sociaux des Laurentides RÉDACTION Équipe clinique MISE EN PAGE Mariette Charlebois Adresse Internet: www.santelaurentides.qc.ca/soins_et_services/ services_prehospitaliers_durgence.html Chaque minute compte ! Page 4