Témoin d’un arrêt cardio-respiratoire (ACR), que faire? Chaque année, on dénombre approximativement 50 à 65 ACR par 100'000 habitants en Europe. La moyenne du taux de survie suite à un ACR en Suisse reste très faible (environ 3.7 % entre 2000 et 2005), malgré une tendance à la hausse ces dernières années. De nombreuses études ont pu montrer que le taux de survie est principalement influencé par le temps écoulé entre la survenue de l’arrêt et le début du massage cardiaque, l’efficacité de celui-ci ainsi que la défibrillation précoce. Faire face à un événement de cette nature en tant que simple témoin requiert un certain sang froid et quelques notions très basiques de réanimation. Afin de donner un sens à la séquence que nous allons développer ci-dessous, il est primordial de comprendre quelques notions élémentaires. Un cœur qui a cessé de battre ne permet plus au sang de circuler, la conséquence directe étant la mort des organes. Cette mort s’installe très rapidement et chaque minute d’arrêt cardiaque diminue de 10 % les chances de survie. Dans ce cas de figure, la seule manière de faire circuler le sang consiste à effectuer un massage cardiaque externe. La défibrillation, elle, permet de stopper un rythme totalement désorganisé du cœur, en envoyant un choc électrique à travers la poitrine. Si le cœur est encore viable, celui-ci pourrait, dans le meilleur des cas, retrouver un rythme organisé compatible avec la vie. Voici un enchaînement d’actions, avec quelques explicatifs, qui devrait améliorer votre approche si vous étiez confrontés à une situation d’ACR chez un adulte. 1. Reconnaître l’ACR : cette étape est de loin la plus importante et doit permettre le déclenchement des secours. ‐ ‐ ‐ La victime ne répond plus (stimulation verbale et douloureuse). La victime ne respire plus (ou respiration agonique). La victime ne montre aucun signe de vie. 2. Alerter les secours et demander un défibrillateur automatique (si possible) : ‐ ‐ Alarmer le 144 : centrale d’appels sanitaires urgents. Donner l’adresse. 3. Débuter le massage cardiaque : le massage devrait débuter le plus tôt possible après le constat de l’ACR. ‐ ‐ ‐ ‐ Masser au milieu du thorax (sur la partie inférieure du sternum). Masser fort et vite. A chaque compression relâcher complètement le thorax. Si possible, changer de masseur toutes les 2 minutes. 4. Si disponible, mettre en place le défibrillateur automatique : de plus en plus de centres commerciaux ou d’aéroports en sont équipés. ‐ ‐ Allumer le défibrillateur automatique. Suivre les ordres donnés par la voix de l’appareil. 5. Alterner les ventilations avec le massage cardiaque : cette technique ne devrait être pratiquée que si la personne y a été entraînée et si elle ne compromet pas l’efficacité du massage. ‐ ‐ Alterner 30 compressions thoraciques avec 2 ventilations. Les ventilations devraient être pratiquées qu’avec un masque évitant tout contact direct avec les muqueuses ou les liquides biologiques de la victime. DANS TOUS LES CAS LE MASSAGE CARDIAQUE EST PRIORITAIRE ! En suivant cette ligne de conduite, vous doublerez, voire triplerez, les chances de survie de la victime. Les mesures à prendre sont simples. Chacun peut apporter une aide efficace à une victime et les connaissances des premiers secours font partie de la culture générale. Il est donc recommandé de s’intéresser à ces techniques de base par l’intermédiaire de nombreux cours organisés par du personnel accrédité, tel que l’Association Cantonale Vaudoise des Samaritains.