I. L`Europe c`est d`abord une mosaïque d`Etats

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Chap. 2 : de l’Europe des Etats vers une Union Européenne ?
L'Europe, c'est 200 groupes ethniques différents, donc une mosaïque humaine
mais aussi politique : des micro-États comme le Vatican, Monaco ou des géants
européens comme l’Allemagne ou la France ; des régimes républicains ou
monarchiques ; des Etats aux importantes façades maritimes ou complètement
enclavés comme la Hongrie ou la Suisse…
Comment expliquer le morcellement politique de l’Europe ?
Existe-t–il de grands ensembles géopolitiques européens ?
I. L'Europe c'est d'abord une mosaïque d'Etats
1.
Un continent morcelé en 47 états souverains
(carte à compléter)
- 23 états en 1914  50 en 2009 ! C’est un Héritage de l'Histoire.
- le continent européen s'est fragmenté au cours du XXème siècle, à l'image de
l'Empire austro-hongrois qui est aujourd'hui partagé entre 12 états. (livre et
questions p 34 –35)
- On s'est acheminé vers une concordance entre groupes nationaux et états :
c'est la naissance des Etats Nation*.
- Cependant aucun état européen ne présente une véritable homogénéité de ses
peuples, il existe partout des minorités qui ont des revendications (avec plus ou
moins de violence) nationales et qui réclament plus de droits ou une entité
territoriale (les basques…).
Trois grands ensembles culturels européens se distinguent :
- Si au Nord et à l'Ouest, on trouve des Etats nations de taille moyenne
constitués depuis longtemps, Etats aux frontières stabilisées de longue date.
- L'Europe centrale, (orientale et balkanique, les PECO) s'est donc construite
plus récemment et reste marquée par l'instabilité de ses frontières au cours des
siècles suite aux différentes dominations (autrichienne, allemande, soviétique...).
Ces états restent aussi fragiles de par les mosaïques ethniques qu'ils constituent
encore, ex: la Croatie (voir livre p 36) et le problème des minorités nationales.
- A l'Est, la Russie continue de dominer la région et étend son influence
essentiellement au pays de la CEI (ces peuples ont le même passé et ont une
culture très proche, ils sont aussi dépendants énergétiquement).
2. 1989 : un tournant géopolitique pour l'Europe
(carte à compléter)
 Depuis 1945, l'Europe est en paix mais elle entre dans un monde bipolaire, l'Europe
se retrouve divisée en deux camps autour desquels les états européens s'unissent :
- L'Europe de l'Ouest qui suit le modèle américain et adopte des régimes
libéraux capitalistes et forment l'OTAN (organisation du Traité de
l'atlantique nord : coopération militaire)
- L'Europe de l'Est qui doit suivre le modèle de l'URSS adopte des
démocraties populaires et entrent dans le pacte de Varsovie.
- Entre les 2 : le rideau de fer sépare les 2 Europe
- états neutres
 1989 : la chute du mur du Berlin relance le morcellement de l'Europe, avec la
chute du système communiste et l'éclatement de l'URSS, puis c'est le tour de la
Yougoslavie et la dislocation de la Tchécoslovaquie en 1993.
- Apparition de nouveaux Etats indépendants et de nouvelles frontières se
dessinent.
Tandis qu'à l'Ouest, l'Union Européenne toujours + grande poursuit son agrandissement
et attire de plus en plus ces nouveaux états indépendants.
II. L'Union Européenne : vers une Europe Continent ?
1. Les grandes étapes vers l'UE, sa construction : p 48 et 49
a. Les origines :
 Victor Hugo est le 1er a lancé l'idée des Etats Unis d'Europe, mais il faudra
attendre 2 guerres mondiales pour qu'elle aboutisse vraiment.
Elle est née, après la 2nde GM, de la volonté de quelques hommes : J. Monnet, R.
Schumann et C. Adenauer qui veulent construire une paix durable en Europe par
l'union, mais ils souhaitent aussi sortir de la dépendance Américaine ou Soviétique.
 1ère étape : 1951, le traité de Paris crée la CECA (communauté économique
du charbon et de l’acier) entre la France, la RFA, la Belgique, le Luxembourg, les
Pays-Bas et l’Italie. Naissance de l'axe Franco-allemand et d'une union
économique.
 2ème étape : 1957, le traité de Rome donne naissance à la CEE formée autour
des mêmes 6 états. Union qui s'élargira ensuite régulièrement.
b. Les différents élargissements : (voir fiche)
1957 : date d'adhésion sur la carte
1973 : entrée du RU, Irlande, Danemark dans la CEE
1981 : Grèce
1986 : Espagne et Portugal
1990 : entrée de l'Allemagne de l'Est grâce à la réunification
1995 : Autriche, Finlande, Suède : c’est l’Europe des 15
2004 : 10 nouveaux membres : Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Tchéquie,
Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Malte et Chypre.
2007 : Roumanie et Bulgarie
En attente d'adhésion : Turquie, Croatie, Islande…
Pays ayant refusé l'adhésion : Suisse, Norvège
2. Quels buts pour cette nouvelle Europe ?
Quelques grands textes en fixent les modalités :
 1957 : la signature du traité de Rome affirme la création de la CEE et d’
Euratom (Europe de l’énergie atomique). L'objectif était d'établir la libre circulation
des marchandises, des services, des capitaux et des personnes et de créer un
marché commun.
 Il faudra attendre 1986 et l'Acte Unique adopté par l'Europe des 12, pour
relancer l'idée d'un marché commun qui supprimerait les frontières, il doit entrer en
vigueur en 1993 et donne naissance à un espace communautaire où personnes,
marchandises… peuvent circuler librement.
L'espace Schengen constituant un 1er pas en 1985.
 fév.1992 : le traité de Maastricht crée l'UE et il élargit le champ d'action
de l'Europe (hors du domaine économique). Il prévoit ainsi la création :
€
- d'une monnaie unique européenne : l'€uro (Euroland : 16 pays au 01 01 2009)
d'une banque centrale européenne : Francfort (« Mainhattan » ou
« Bankfort »)
d'une citoyenneté européenne (même passeport dans toute l'UE)
d'une défense commune : l'Eurocorps
mise en place d'une union politique, d'une politique étrangère et de sécurité
commune (PESC)
mise en place d'une équivalence des diplômes (programmes Comenius et Erasmus
d'échanges d'étudiants)
 fév. 2001, le traité de Nice adapte les institutions européennes à
l'élargissement de l'Union à 25 puis 27 en 2007.
 oct. 2004, échec de la Constitution européenne (suite au Non français et
néerlandais)
 oct. 2007 Traité de Lisbonne, relance mise d’abord en échec par le Non Irlandais
puis relancée effective avec le OUI d’octobre 2009.
Les différents élargissements de l'Union Européenne
Quel scénario pour l’U.E. de demain ?
3. Quel fonctionnement pour cette Union ?
Les principales Institutions (voir schéma) :

Le Conseil européen réunit tous les 6 mois les chefs d’Etat et de gouvernements
qui fixent ensemble les grandes orientations de la politique européenne.

En fonction de ces orientations, la Commission européenne, à Bruxelles, prépare
et propose des projets ainsi qu’un budget.

Ces propositions sont étudiées et modifiées par le Parlement européen de
Strasbourg qui donne son avis. On y trouve des députés élus au SU direct pour
5 ans ; le nombre de représentants par Etat est proportionnel au poids
démographique et économique de chaque pays membre : 32 sièges actuellement.

Mais c’est le Conseil de l’Union (ou conseil des ministres) qui, généralement,
adopte les textes tandis que la Commission veille à leur exécution.

La cour de justice européenne qui siège à Luxembourg est chargée de faire
respecter le droit communautaire.

La BCE, Banque Centrale Européenne de Francfort
4. Quel avenir pour l’UE ? Elargir ou approfondir ?
doc 5/7 p 52
Il reste de nombreux défis à relever :

Réussir l'élargissement à l’Est doc 10/11 p 53
- Même si pour intégrer l'Union, les dix pays candidats retenus pour 2004 ont dû remplir des
conditions d'équilibre économique et de démocratie très strictes, des inquiétudes
apparaissent :
 L’intégration des pays de l’Est ne sera-t-elle pas trop coûteuse pour les 27 ?
Craintes que l'élargissement vers l'Europe centrale et orientale absorbe l'essentiel des
aides communautaires.
 La concurrence de la main-d’œuvre d'Europe centrale ne fera-t-elle pas croître le
chômage ? Ex : du plombier polonais.
- Pour d'autres, l'élargissement est un devoir envers ces pays si longtemps isolés au-delà du
« rideau de fer », et une source de croissance économique pour tous. Il va falloir en effet
mieux loger, mieux transporter, mieux équiper ces populations encore éloignées des
standards européens.

Réaliser l'unité politique doc 12 p 59, 5 p 25
- Fédéralisme ou coopération ? Zone de libre échange ou entité
politique ?
L’Union n'est ni un État, ni même une fédération d'États et le
débat reste ouvert sur son avenir, entre les partisans d'une
Europe fédérale et ceux qui n'envisagent qu'une association
"d'États-nations".
C'est le travail de la Convention sur l'avenir de l'Europe que de
proposer une constitution européenne qui affirme les valeurs
fondamentales de liberté et de démocratie, et définisse
clairement le rôle des États et celui des organes communautaires.
- D'autre part, l'Europe ne constitue toujours pas une grande
puissance diplomatique, sa Politique étrangère et de sécurité
commune (PESC) se heurte souvent aux intérêts divergents des
États. (ex: la guerre en Irak)
L'Eurocorps n'est qu'un embryon d'armée. C'est l'OTAN, sous la
direction des États-Unis, qui continue de jouer un rôle essentiel
dans la défense du territoire européen. (ex : la guerre en
Yougoslavie au Kosovo)

Approfondir l'union économique et sociale doc 2 p 50
- Aucun SMIC européen n'existe, les taxes sur les
hydrocarbures diffèrent en France et en Belgique, la protection
sociale est bien meilleure en Suède qu'au Royaume-Uni, l'impôt sur
le revenu varie d'un pays à l'autre. L'unification des législations
est donc encore largement à faire.
- Les travailleurs européens et les jeunes commencent à s'organiser par-delà les frontières
mais, malgré la «Charte sociale » de 1989, l'Europe sociale est encore balbutiante. Définir un
«contrat social» pour l'Europe est aussi une des tâches de la Convention.
- Les populations d'Europe occidentale vieillissent et le recours à l'immigration est
envisagé pour combler le manque de main d'oeuvre. Pourtant l'Union européenne n'a pas
encore adopté de dispositions communes pour l'accueil des étrangers, ni de politique
commune d’immigration.
Conclusion :
Forte de ses 27 États membres, l'Union européenne a des dimensions de plus en plus
continentales. Son territoire couvre près de 4.3 millions de km2 et s'étend d'Ouest en Est,
jusqu'aux frontières de l'Ukraine et de la Russie. Un territoire, densément peuplé, qui
compte près d'un demi-milliard d'habitants (500 millions). L'Europe compte aussi par son
poids démographique.
Mais le passage de 15 à 27, a accru les différences à l'intérieur de l'Union européenne : si
les nouveaux États représentent plus d'un tiers de la population actuelle de l'UE, leur
richesse ne correspond qu'à 4 % du PIB.
L'approfondissement politique, le développement d'une Europe sociale, l'élargissement
équitable, sont donc les grands chantiers de l'Europe de demain mais ils apparaissent aussi
comme de véritables défis. Le Non (provisoire, puisqu’annulé en oct. 2009) des Irlandais a
montré les limites de l’entente à 27.
III. L’Allemagne, nouveau centre de l'Europe ?
Un territoire redessiné au cours du XXème siècle
Réunifiée le 3 octobre 1990, l'Allemagne est un acteur majeur de l'Union
européenne. Cet État fédéral d'une superficie de 356959 Km² pour une
population de 82,2 millions d'hab. est la 1ère puissance économique de l'Union
européenne. Néanmoins, cette puissance est ébranlée à la suite des difficultés
rencontrées pour absorber une Allemagne orientale sinistrée.
1. L'Allemagne (petits rappels historiques)
Après la 2nde Guerre Mondiale, le territoire est divisé en 4 zones d’occupation,
et en 1949 (voir transparent) il est divisé en 2 états :
- la RFA : République Fédérale D’Allemagne
- la RDA : République Démocratique D’Allemagne
Il faudra attendre 1989, la chute du Mur de Berlin (construit en 1961) pour
retrouver à nouveau en 1990 une Allemagne unie.
L’Allemagne compte aujourd’hui 16 Länder
(régions) et depuis 2000, Berlin est redevenue
la capitale.
Le système fédéral a favorisé la multipolarité
des villes en multipliant les centres de
décisions politiques.
Toutefois la capitale du Land ne coïncide pas
toujours avec la plus grande ville (ex :
Francfort, Cologne n'ont pas de fonctions
administratives).
2. Un des piliers politiques et économiques de l'Union européenne
 Pays fondateur avec la France, l'Allemagne a participé activement à la
construction européenne. Elle a contribuée largement à son élargissement
vers l'Est (Pologne, République tchèque, Hongrie…), pays avec lesquels elle
développe des relations économiques et culturelles très étroites. Cet
élargissement a permis à l'Allemagne de se trouver une position plus
centrale dans l'UE.
 1ère puissance économique de l'Union grâce à une industrie forte qui
emploie encore 36,1% des actifs et concourt pour 36,6 % au PNB national.
L'industrie automobile et la chimie restant des piliers de l'industrie très
performants. (Bayer, Mercedes… sont parmi les plus grandes entreprises
mondiales)
 C'est aussi un pays très ouvert sur l'extérieur : l'Allemagne est le second
exportateur mondial après la chine, un actif sur trois travaille pour
l'exportation. La réputation des produits allemands contribuant au succès
de son exportation.
3. Des signes d'affaiblissement ?
a. des problèmes démographiques
Avec 82 millions d'habitants, l'Allemagne reste le pays le plus peuplé de l'Union.
Mais son solde naturel, devenu négatif, fait vieillir sa population.
La crise est particulièrement aiguë dans les nouveaux Lander dont la population
a diminué depuis 1990.
b. des problèmes économiques
L'économie connaît des difficultés liées à des coûts de main-d’œuvre parmi les
plus élevés d'Europe, et aux charges financières de la réunification qui ont été
sous-estimées. Malgré les transferts financiers opérés entre Lander
occidentaux et Lander orientaux et les aides européennes, les disparités
régionales restent fortes entre l’Est (toujours à la traine) et l’Ouest.
L'épine dorsale de la puissance allemande est constituée par la ligne DüsseldorfFrancfort-Stuttgart-Munich. Les régions méridionales sont devenues
aujourd'hui très dynamiques, la Ruhr et la Sarre ont en grande partie réussi
leur reconversion, mais les Lander orientaux connaissent toujours de graves
difficultés économiques. Lire article ci-dessous.
« Un Mur existe toujours dans les esprits »
INTERVIEW : Propos recueillis par Constance Jamet (lefigaro.fr) le
28/10/2009.
Vingt ans après la chute du Mur, l'unité entre Allemands de l'Est
et Allemands de l'Ouest n'est toujours pas acquise.
Décryptage avec Thomas Ahbe, sociologue allemand, spécialiste de
«l'Ostalgie».
LEFIGARO.FR - Le Mur de Berlin a été abattu il y a 20 ans, mais le Mur
est-il aussi tombé dans les esprits des Allemands ?
THOMAS AHBE - Un mur existe toujours dans les têtes. Il ne faut pas oublier
que la République fédérale allemande (RFA, ouest) et la République démocratique
allemande (RDA, est) ont été pendant quarante ans des rivales et des
concurrentes. A la réunification, les «Ossis» (les Allemands de l'Est), ont dû
changer leur entière existence, de leur vie quotidienne à leur identité. Ils ont dû
accepter des vérités douloureuses et apprendre à tenir un discours politiquement
correct sur la vie en RDA. Ils ont dû devenir «normaux», c'est-à-dire comme les
Wessis (les Allemands de l'Ouest). A contrario, les Wessis qui constituent les
4/5e de la population de l'Allemagne réunifiée et qui ont gagné la Guerre froide,
n'ont rien eu à changer. Aujourd'hui, s'il y a un mur invisible dans les esprits, c'est plutôt chez les Wessis. D'ailleurs, 60%
d'entre eux ne se sont jamais rendus dans les Länder de l'Est. Dans les années 90, on disait des Allemands de l'Est qu'ils
étaient des «immigrés dans leur propre pays».
Y a-t-il eu des maladresses dans le processus de réunification, qui expliquent la persistance de cette fracture
invisible ?
Le gouvernement d'Helmut Kohl a suivi les vœux de la majorité qui s'était dégagée lors des premières élections libres en
RDA, en mars 1990. Les vainqueurs étaient une alliance de partis favorables à l'importation rapide du modèle ouest-allemand
en RDA. Pour les Ossis, le changement a été profond et brusque. Ils ont gagné la liberté et la possibilité de consommer, mais
ils ont aussi perdu leur identité. Et pour beaucoup leur emploi. Entre 1991 et 1992, on passe de 9,5 millions de travailleurs
est-allemand à moins de 5 millions [en 1989, l'économie de l'est est à bout de souffle, et son industrie est vétuste, ndlr ]. Il y
a rarement eu de promotion sociale pour eux. Seuls 17% ont vu la réunification faire avancer leur carrière.
Après tous ces efforts d'adaptation, qui leur a donné le sentiment d'être intégré, est venu le temps de la réflexion :
qu'avons-nous réellement obtenu ? Quel est notre rôle dans cette nouvelle Allemagne ? Quel est notre héritage ? Les Ossis
ont découvert dans les années 90 que personne ne voulait finalement débattre de ces questions. Les groupes de presse de
l'Allemagne de l'Ouest ont racheté les médias est-allemands et toute la réunification a été vue par le prisme de l'Ouest. De
ce fossé communicationnel est née l'Ostalgie [l'attachement que les Allemands de l'Est ont pour les produits, les symboles
de la RDA, voire leur nostalgie du régime est-allemand, ndlr]. Apparue au début des années 90, l'«Ostalgie» était un
mécanisme d'auto-défense psychologique, un moyen pour les Ossis de dire au revoir à leur ancienne vie.
Que regrettent réellement les Ossis de la RDA ?
Aujourd'hui, les anciens Ossis ne parlent plus d'Ostalgie, ce sont plutôt les élites de l'Ouest qui utilisent cette notion. Les
Wessis ont du mal à accepter le regard que peuvent porter les Allemands de l'est sur la RDA. Si les Ossis ne critiquent pas
suffisamment la Stasi, la répression d'Etat ou défendent des aspects de l'histoire de la RDA, on les taxe d'Ostalgie.
Pourtant il n'y aucune ambigüité, personne n'approuve la Stasi. Seuls 10% des Ossis veulent revenir à la RDA. Deux tiers
d'entre eux approuvent l'adoption de l'économie de marché. Alors certes quand on leur demande ‘Est-ce que les relations
entre Allemands sont justes ?', ‘Etes-vous satisfait du fonctionnement de la démocratie', les Ossis sont plus critiques et
négatifs que les Wessis. A l'Ouest, on voit ces réserves comme de l'Ostalgie, ce raccourci évite surtout d'aborder les défis
qui attendent l'Allemagne.
Existe-t-il des différences de perception entre les générations ?
Les Allemands de l'Est qui sont nés entre 1925 et 1932 ont grandi avec la RDA. A sa chute, ils étaient retraités. Leurs
enfants - nés entre 1949 et 1956 - ont connu la «prospérité socialiste» engendrée par la RDA. Ils ont une meilleure image du
pays que ceux nés dans les années 60 qui n'y ont trouvé que frustration. La génération d'après le Mur est dans une position
délicate. Ils vivent parfois avec deux conceptions opposées de l'Allemagne de l'Est : celle de leurs parents («La RDA avait de
bons et de mauvais aspects») ; et celle critique véhiculée par l'école («La RDA était un pays de terreur, de mensonge et de
pénurie»).
Le fossé économique et psychologique entre Wessis et Ossis va-t-il à s'atténuer ?
La barrière psychologique va aller, par nature, en s'amenuisant. Les générations, qui ont vécu la Guerre froide et la rivalité
entre les deux Allemagnes, vont disparaître. Désormais certains clivages sont plus générationnels que relevant de la
différence est/ouest. L'opposition viendra des Allemands de l'Ouest plus âgés. Economiquement parlant, c'est plus délicat.
Le problème est l'écart grandissant entre les régions prospères et de nombreuses régions de la RDA qui n'arrivent pas à
s'intégrer au système économique.
Thomas Ahbe, Du problème de «l'unité intérieure» dans l'Allemagne unifiée, in Hans Stark et Michèle Weinachter (dir.),
L'Allemagne unifiée 20 ans après la chute du Mur, Lille, Editions du Septentrion, 2009.
Devoir de géo (1 h), à partir des documents fournis, vous réaliserez un croquis de géographie
ayant pour problématique :
L’Allemagne, nouveau centre de l’Europe ?
L'Allemagne constitue la plus grande puissance économique de l'Union européenne et la troisième dans le monde. Elle dispose du
PIB, de la population et du marché national les plus élevés de l'UE.
L'Allemagne est championne du monde des exportations. Depuis l'élargissement à l'Est de l'UE, on discerne, à côté du commerce
avec les « anciens » pays de l'UE, un essor important du commerce avec les pays d'Europe de l'Est, nouveaux membres de l'UE. Au
total, plus de 10% des exportations allemandes se font vers ces pays, soit autant que vers les États-Unis.
L'Allemagne réunifiée a profité de l'Europe, du marché unique, de l'euro et de ses élargissements, tant sur le plan politique quedans
le domaine économique. Sa position centrale dans le plus grand marché intérieur de la planète explique beaucoup la force de ses
exportations.
Mais, parallèlement, l'Allemagne finance une grande partie des infrastructures de cet élargissement à l'Est puisque les grands axes
de transport passent par l'Allemagne. En outre, en raison de leur produit intérieur brut élevé, les Allemands contribuent à quelque
21 % du budget de l'UE malgré les charges financières importantes induites par l'unité allemande.
Allemagne, Faits et réalités, ministère des Affaires étrangères de la RFA - 2006.
Doc. 1 Une grande puissance industrielle au cœur de l’Europe ?
Doc. 2 Une grande puissance économique ?
Doc. 3 Une puissance financière ?
Francfort sur le Main, surnommé « Bankfort ».
A : Banque Centrale Européenne
B : Banque fédérale D’Allemagne
C : Deutsche Bank
Doc. 4 Une terre d’accueil ?
Deux exemples de cartes répondant (aussi !) à la problématique posée.
IV. L’Italie, entre Europe riche et Europe Méditerranéenne
Nord-Sud : Italie à deux vitesses
Avec à peine 0,1 % de croissance du produit intérieur brut (PIB) par habitant entre
2001 et 2006, contre une moyenne de 1,3 % pour l'Europe des Quinze, l'Italie ferme la
marche des pays industrialisés, selon un rapport de l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) publié mardi 8 avril. Mais cette quasi-stagnation n'est
pas homogène, selon les experts de l'organisation, en raison de "la profonde différence entre
le Nord et le Sud".
Le fossé entre les riches régions septentrionales - parmi les plus prospères d'Europe - et un
Mezzogiorno à la traîne est "le problème numéro un du pays", a rappelé récemment le
président de la République, Giorgio Napolitano.
Dans cette Italie à deux vitesses, illustrée ces derniers mois par le scandale des ordures
dans la région de Naples, l'écart aurait tendance à se creuser. La dynamique de "rattrapage"
du Mezzogiorno, visible à la fin des années 1990, "est bloquée en raison d'un désengagement
de la politique nationale depuis 2002", estime l'économiste Roberto Basile, de l'Institut
d'études et d'analyses économiques (ISAE).
De 1995 à 2007, la différence de revenu par habitant n'a pratiquement pas changé. Un
Italien du Sud gagne 57 % de ce que gagne celui du Nord, contre 55 % en 1995. Mais "ce
léger progrès tient entièrement à une augmentation moins forte de la population dans le sud
du pays que dans le nord", précise l'ISAE. En 2007, 11,1 % des familles italiennes sont
considérées comme vivant sous le seuil de pauvreté, fixé à 970 euros par mois. Environ 5 %
sont dans ce cas dans le Nord, contre plus de 22 % au Sud. Les taux de chômage et d'emploi
confirment un net décrochage de la moitié méridionale, que l'on peut aussi constater dans la
structure industrielle. Selon le Centre d'études économiques CERM, la productivité d'un
travailleur du Sud est inférieure de moitié à celle d'un employé du Nord.
Pour construire son développement, le Mezzogiorno a raté le train des fonds structurels
européens, dont la source tend à se tarir depuis l'élargissement de l'Union européenne.
L'argent détourné par les mafias, mais aussi "l'inefficacité dans l'affectation des sommes"
figurent parmi les raisons de ce gaspillage, affirment les spécialistes. (…)
Les régions méridionales ne manquent pourtant pas d'atouts : de grands espaces libres, alors
que le Nord est congestionné ; une main-d’œuvre qualifiée, car l'Etat a fortement investi sur
la formation. Or les investissements étrangers y restent très faibles : 13 euros par habitant
contre 292 euros au Nord ! On est loin de la moyenne européenne (800 euros) ou des 1 500
euros atteints par l'Irlande. Ces dernières années, les multinationales ont installé dix usines
dans le Sud, sur les 48 implantées en Italie, contre 329 en Pologne et 209 en Hongrie. "La
politique mise en place pour développer la compétitivité du Sud par la baisse des coûts n'est
plus suffisante, du fait de la concurrence des pays de l'Est, avance Roberto Basile. (…)
Jean-Jacques Bozonnet, article paru dans LE MONDE, le 12.04.08.
Documents : Comment s'organise le territoire Italien ?
3. l’Italie en quelques chiffres (2005)
80%
73%
70%
60%
50%
45%
40%
30%
19%
22%
21.5%
16%
20%
15%
11%
10%
6.5%
6% 7%
5%
0%
Répartition de la
population
Nord
répartition des
exportations
Centre
taux de chômage
personnes vivant
sous le seuil de
pauvreté
Mezzogiorno
Complétez le tableau en observant les documents ci-dessus.
Voici différentes propositions, indiquez si elles sont vraies ou fausses et argumentez en précisant le document que vous avez utilisé pour répondre.
ex : L’Italie du Nord est la plus riche région d’Italie
L’Italie du Sud est la région où il y a le plus d’entreprises
C’est en Italie du Sud que l’on a le meilleur niveau de vie
L’Italie du Centre est la plus peuplée
C’est en Italie du Nord qu’il y a le plus de travail
Le Mezzogiorno est une région pauvre d’Italie
Vrai
Car c’est là que le PIB par habitant est le plus élevé
Doc 1
Quelle est la conséquence de ces inégalités sur le pays ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………
Comment s'organise le territoire : Trois Italie ?
1. …………………………………………………………………………… :
Principale région productrice de richesses en Italie : PIB élevé,
faible chômage, réseau dense de communications.
Triangle industriel où se concentrent de nombreuses industries
Limite de la mégalopole européenne
…………………. 1er port italien et pôle sidérurgique
2. …………………………………………………………………………… :
Niveau de vie inférieur au reste de l'Italie : chômage, mortalité
infantile, analphabétisme… sont plus élevés dans le Mezzogiorno.
(Le revenu moyen d'un Calabrais est le tiers de celui d'un Lombard !)
Limite Nord du Mezzogiorno
Région de départ de population, solde migratoire négatif
3. …………………………………………………………………………… :
Région en plein développement, c'est l'Italie qui bouge et qui se
développe.
Rôle important du tourisme :
- les "villes musée", immense patrimoine culturel du pays lié à son
histoire …
- balnéaire
………………………., avec ses 3,8 millions d'habitants, elle est la 2ème
ville du pays, capitale politique (récente, depuis 1870) et aussi
capitale religieuse du catholicisme avec la présence du Vatican.
Chap. 3
L’Italie : entre Europe riche et Europe méditerranéenne
L'Italie du Nord-Ouest : cœur économique tourné vers l'Europe
Principale région productrice de richesses en Italie :
- PIB élevé
- faible chômage
- réseau dense de communications
Triangle industriel où se concentre de nombreuses industries
Limite de la mégalopole européenne
Grandes métropoles économiques
Axes et flux majeurs de circulation et d'échanges
er
Gênes, 1 port italien et pôle sidérurgique
Région tournée vers les pays de l'UE
Le Mezzogiorno (le Sud et les îles) : des régions en marge
Limite Nord du Mezzogiorno
Région en retard économique : niveau de vie inférieur au reste de l'Italie, chômage élevé… et cela malgré
les multiples tentatives depuis 30 ans d'aides de l'état et de l'Union Européenne (aménagements
touristiques, portuaires, industriels…) réseau dense de communications
Région de départ de population, solde migratoire négatif
Mais aussi grande région d'accueil de populations immigrées
Interface : région d'échanges tournée vers l'Europe Méditerranéenne : l'Europe Balkanique et le Maghreb
L'Italie du Centre : une "3ème Italie" ?
Région en plein développement, c'est l'Italie qui bouge et qui se développe, notamment la région RomeNaples, grâce au développement rapide de PME (Benetton)
Rôle important du tourisme :
- les "villes musée" , immense patrimoine culturel du pays lié à son histoire
- balnéaire
Rome, avec ses 3 millions d'habitants et la 2è ville du pays, capitale politique (récente, depuis 1870) et
aussi capitale religieuse du catholicisme avec la présence du Vatican.
Autres exemples de cartes proposés par des manuels scolaires.
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