PCSI1-PCSI2 DNS n˚11 - Pour le mardi 12 mai 2015 2014-2015 Exercice 1 I - un résultat préliminaire Soit 𝑣, un endomorphisme d’un ℝ-espace vectoriel 𝐸 de dimension 3. On suppose que 𝑣 est de rang 2 avec 𝑣 2 ∕= 0 et ker(𝑣 2 ) ∕= ker(𝑣). 1. Quelle relation existe-t-il entre ker(𝑣) et ker(𝑣 2 ) ? 2. Déterminer la dimension de ker(𝑣 2 ). 3. Soit ⃗𝑥, un vecteur de ker(𝑣 2 ) qui n’appartient pas à ker(𝑣). Montrer que la famille (⃗𝑥, 𝑣(⃗𝑥)) est une base de ker(𝑣 2 ). II - étude d’un endomorphisme Soit 𝑓 , l’endomorphisme de ℝ3 défini par ℝ3 −→ ℝ3 . 𝑓 : (𝑥, 𝑦, 𝑧) 7−→ 𝑓 (𝑥, 𝑦, 𝑧) = (4𝑥 + 𝑦 − 𝑧, 𝑥 + 2𝑦 − 𝑧, 2𝑥 + 𝑦 + 𝑧) On note Id pour l’application identité de ℝ3 , 𝐼3 pour la matrice unité de ℳ3 (ℝ) et 𝒞 = (⃗𝑒1 , ⃗𝑒2 , ⃗𝑒3 ) pour la base canonique de ℝ3 . 1. (a) Ecrire 𝐴 = Mat𝒞 (𝑓 ), la matrice de 𝑓 relativement à la base 𝒞. (b) On pose, pour tout 𝑥 ∈ ℝ : 𝜒𝐴 (𝑥) = det(𝑥𝐼3 − 𝐴). Vérifier que 𝜒𝐴 est un polynôme de degré 3 possédant une racine double réelle que l’on notera 𝛼. Déterminer la valeur de 𝛽, l’autre racine de 𝜒𝐴 . (c) L’application 𝑓 est-elle un automorphisme de ℝ3 ? (d) Sans les calculer, que peut-on dire sur les rangs des matrices 𝐴 − 𝛼𝐼3 et 𝐴 − 𝛽𝐼3 ? 2. (a) Justifier que les sous-espaces ker(𝑓 − 𝛼Id) et ker(𝑓 − 𝛽Id) sont en somme directe. (b) Calculer les rangs des matrices 𝐴 − 𝛼𝐼3 et 𝐴 − 𝛽𝐼3 . Les sous-espaces ker(𝑓 − 𝛼Id) et ker(𝑓 − 𝛽Id) sont-ils supplémentaires dans ℝ3 ? ( ) 3. (a) Justifier que les sous-espaces ker (𝑓 − 𝛼Id)2 et ker(𝑓 − 𝛽Id) sont en somme directe. (b) Déterminer la matrice (𝐴 − 𝛼𝐼3 )2 et calculer son rang. (c) En déduire : ker((𝑓 − 𝛼Id)2 ) ⊕ ker(𝑓 − 𝛽Id) = ℝ3 . 4. (a) Déterminer un vecteur de ker(𝑓 − 𝛽Id) de la forme ⃗𝑏 = (1, ∗, ∗). De même, déterminer un vecteur de ker((𝑓 − 𝛼Id)2 ) de la forme ⃗𝑎 = (1, 1, ∗). (b) A l’aide du résultat préliminaire établi en partie I, justifier, sans calcul, que la famille de vecteurs ℬ = (𝑓 (⃗𝑎) − 𝛼⃗𝑎, ⃗𝑎, ⃗𝑏) est une base de ℝ3 . (c) Déterminer 𝑇 = Matℬ (𝑓 ), ainsi que 𝑄 = Pass, la matrice de passage de la base 𝒞 vers la 𝒞→ℬ base ℬ. Quelle relation existe-t-il entre 𝐴, 𝑇 et 𝑄 ? III - pour le plaisir, calcul des puissances de 𝐴 1. Vérifier qu’on peut écrire 𝑇 = 𝐷 + 𝑁 où 𝐷 est une matrice diagonale, et 𝑁 une matrice nilpotente. 2. En déduire une expression de 𝑇 𝑛 pour tout entier 𝑛 ≥ 0. Si 𝑇 est inversible : cette formule est-elle encore valable si 𝑛 = −1 ? 3. Préciser une méthode de calcul de 𝐴𝑛 . –1/4– Lycée Faidherbe, Lille PCSI1-PCSI2 DNS n˚11 - Pour le mardi 12 mai 2015 2014-2015 Exercice 2 Extrait d’un sujet de concours Définition : soit 𝐴 ∈ ℳ𝑛 (ℝ). Une matrice 𝐴′ ∈ ℳ𝑛 (ℝ) est un pseudo-inverse de 𝐴 lorsque les trois propriétés suivantes sont satisfaites : (1) 𝐴𝐴′ = 𝐴′ 𝐴 (2) 𝐴 = 𝐴𝐴′ 𝐴 (3) 𝐴′ = 𝐴′ 𝐴𝐴′ Quelques exemples 1. Si 𝐴 est une matrice inversible de 𝑀𝑛 (ℝ), déterminer ses pseudo-inverses. 2. Déterminer les pseudo-inverses de 𝑂𝑛 , la matrice nulle de 𝑀𝑛 (ℝ). Etude de l’existence de pseudo-inverses Soit 𝐴, une matrice de ℳ𝑛 (ℝ) et 𝑎, l’endomorphisme de ℝ𝑛 canoniquement associé. 1. Montrer que l’existence d’un pseudo-inverse implique que rang(𝑎) = rang(𝑎2 ). Inversement, on suppose maintenant que rang(𝑎) = rang(𝑎2 ). On note 𝑟 cet entier. 2. Montrer que le noyau et l’image de 𝑎 sont en somme directe : ℝ𝑛 = Im(𝑎) ⊕ Ker(𝑎). 3. Montrer qu’il existe 𝐵 ∈ ℳ𝑟 (ℝ), 𝐵 inversible(et 𝑊 ∈ ) ℳ𝑛 (ℝ), 𝑊 inversible, telles que 𝐵 0 𝐴=𝑊 𝑊 −1 . 0 0 4. Montrer que 𝐴 admet au moins un pseudo-inverse. Considérons un pseudo-inverse quelconque 𝐴′ de 𝐴 et 𝑎′ l’endomorphisme canoniquement associé à 𝐴′ . 5. Montrer que Ker(𝑎) et Im(𝑎) sont stables par ( 𝑎′ et montrer qu’il existe 𝐷 ∈ ℳ𝑟 (ℝ) telle que ) 𝐷 0 𝐴′ = 𝑊 𝑊 −1 . 0 0 6. Montrer que 𝑎𝑎′ est un projecteur dont on précisera le noyau et l’image en fonction de ceux de 𝑎 et préciser ce que vaut 𝑊 −1 (𝐴𝐴′ )𝑊 . 7. Montrer que 𝐴 admet au plus un pseudo-inverse. PROBLEME ⎛ ⎞ ⎛ ⎞ 1 0 0 1 1 1 Dans ℳ3 (ℝ) on note 𝐼3 = ⎝ 0 1 0 ⎠ et 𝐽 = ⎝ 1 1 1 ⎠ 0 0 1 1 1 1 1. On considère le sous ensemble 𝐸 de ℳ3 (ℝ) formé des matrices 𝐴 = (𝑎𝑖,𝑗 )1≤𝑖≤3, 1≤𝑗≤3 pour lesquelles les six nombres réels 3 ∑ 𝑎𝑖,𝑗 pour 1 ≤ 𝑖 ≤ 3 et 𝑗=1 3 ∑ 𝑎𝑖,𝑗 pour 1 ≤ 𝑗 ≤ 3 𝑖=1 –2/4– Lycée Faidherbe, Lille PCSI1-PCSI2 DNS n˚11 - Pour le mardi 12 mai 2015 2014-2015 sont égaux. En d’autres termes, la somme des coefficients d’une ligne ou d’une colonne est constante. ⎛ ⎞ 1 2 3 Par exemple : ⎝ 4 1 1 ⎠ ∈ 𝐸. 1 3 2 On note, si 𝐴 ∈ 𝐸, 𝑑(𝐴) cette valeur commune (dans notre exemple cette valeur est 6). (a) Prouver que 𝐸 est un sous espace vectoriel de ℳ3 (ℝ) et que l’application 𝑑 : 𝑀 7→ 𝑑(𝑀) est une forme linéaire sur 𝐸. (b) Soit 𝐴 ∈ ℳ3 (ℝ) : montrer l’équivalence (𝐴 ∈ 𝐸) ⇐⇒ (∃𝜆 ∈ ℝ, 𝐴𝐽 = 𝐽𝐴 = 𝜆𝐽) En déduire que pour tout (𝐴, 𝐵) ∈ 𝐸 2 , le produit 𝐴𝐵 est aussi dans 𝐸. Que vaut alors 𝑑(𝐴𝐵) ? (c) Soit 𝐴 une matrice inversible de 𝐸 : montrer que 𝑑(𝐴) ∕= 0, puis que 𝐴−1 ∈ 𝐸. Comparer 𝑑(𝐴) et 𝑑(𝐴−1 ). (d) Soit 𝐴 ∈ 𝐸 : on pose 𝑑(𝐴) 𝐵= 𝐽 et 𝐶 = 𝐴 − 𝐵 3 Calculer 𝐵𝐶 et 𝐶𝐵,. En déduire, si 𝑝 ∈ ℕ∗ , la valeur de 𝐴𝑝 en fonction de 𝐵 𝑝 et de 𝐶 𝑝 . (e) On note 𝐹 = Ker(𝑑) et 𝐺 = Vect(𝐽) : montrer que 𝐸 = 𝐹 ⊕ 𝐺. (f) On note ⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞ 1 −1 0 1 0 −1 1 −1 0 1 0 −1 0 0 ⎠ , 𝐴33 = ⎝ 0 0 0 ⎠ 𝐴22 = ⎝ −1 1 0 ⎠ , 𝐴23 = ⎝ −1 0 1 ⎠ , 𝐴32 = ⎝ 0 0 0 0 0 0 0 −1 1 0 −1 0 1 Montrer que ces quatres matrices forment une base de 𝐹 . Quelle est la dimension de 𝐸 ? 2. On considère le sous espace vectoriel 𝐻 de 𝐸 formé des matrices (𝑎𝑖,𝑗 )1≤𝑖≤3, 1≤𝑗≤3 telles que les huit réels 3 ∑ 𝑗=1 𝑎𝑖,𝑗 pour 1 ≤ 𝑖 ≤ 3, 3 ∑ 𝑎𝑖,𝑗 pour 1 ≤ 𝑗 ≤ 3, 𝑖=1 Tr(𝐴) = 3 ∑ 𝑖=1 𝑎𝑖,𝑖 et 3 ∑ 𝑎𝑖,4−𝑖 𝑖=1 soient égaux (i.e) la somme des coefficients sur les lignes, les colonnes et les deux diagonales est la même. ⎞ ⎛ 1 2 3 Une telle matrice est dite magique. Par exemple : ⎝ 4 2 0 ⎠. 1 2 3 Pour le plaisir voici un carré magique ⎛ d’ordre 6 faisant intervenir ⎞ les 36 premiers entiers : 27 29 2 4 13 36 ⎜ 9 11 20 22 31 18 ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ 32 25 7 3 21 23 ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ 14 16 34 30 12 5 ⎟. ⎜ ⎟ ⎝ 28 6 15 17 26 19 ⎠ 1 24 33 35 8 10 –3/4– Lycée Faidherbe, Lille PCSI1-PCSI2 DNS n˚11 - Pour le mardi 12 mai 2015 2014-2015 Un autre exemple d’ordre 4, visible sur un des murs de la Sagrada Familia (Barcelone) : (a) Soit 𝒜 le sous espace vectoriel de 𝐻 constitué par les matrices magiques antisymétriques. Quelle est la valeur commune des huits sommes pour un élément de 𝒜 ? Déterminer une base de 𝒜. (b) Soit 𝒮 le sous espace vectoriel de 𝐻 constitué des matrices magiques symétriques : en déterminer une base. (c) Déterminer une base et la dimension de 𝐻. (d) Question facultative : montrer que les matrices magiques de ℳ3 (ℝ) à coefficients dans ℕ sont exactement de la forme ⎛ ⎞ 𝑥+𝑧 −𝑥 + 𝑦 + 𝑧 −𝑦 + 𝑧 ⎝ −𝑥 − 𝑦 + 𝑧 𝑧 𝑥+𝑦+𝑧 ⎠ 𝑦+𝑧 𝑥−𝑦+𝑧 −𝑥 + 𝑧 avec 𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ ℤ tels que 𝑧 ≥ ∣𝑥∣ + ∣𝑦∣. 3. Dans cette question, on va exhiber une autre base de 𝐻, et l’utiliser pour construire en cascade des matrices magiques. ⎛ ⎞ −1 2 −1 0 0 ⎠ : montrer que (𝐽, 𝐷, 𝑡𝐷) est une base de 𝐻. (a) Soit 𝐷 = ⎝ 0 1 −2 1 2 Calculer 𝐷 , (𝑡𝐷)2 , 𝐷𝐽, 𝐽𝐷, 𝑡𝐷𝐽, 𝐽, 𝑡𝐷. Montrer que 𝑡 𝐷𝐷 + 𝐷 𝑡 𝐷 est une combinaison linéaire de 𝐼3 et de 𝐽. ′ (b) Soit 𝐴 ∈ 𝐻 de coordonnées (𝑎, 𝑏, 𝑐) dans la base (𝐽, 𝐷,𝑡 𝐷) et 𝐴 ∈ 𝐻 de coordonnées ′ ′ ′ (𝑎 , 𝑏 , 𝑐 ) dans la base (𝐽, 𝐷,𝑡 𝐷). Déterminer une condition nécessaire et suffisante portant sur les coordonnées pour que ′ 𝐴𝐴 ∈ 𝐻. (c) Montrer que le produit d’une matrice magique et d’une combinaison linéaire de 𝐼3 et de 𝐽 est magique. (d) Montrer que les puissances paires d’une matrice magique ne sont magiques que dans un cas à préciser, et que les puissances impaires d’une matrice magique sont toutes magiques. –4/4– Lycée Faidherbe, Lille