Métrorragies du premier trimestre de la grossesse - ceil@univ

5-049-D-16
Métrorragies
du
premier
trimestre
de
la
grossesse
S.
Ploteau, H.-J.
Philippe,
N.
Winer
Environ
25
%
des
grossesses
saignent
lors
du
premier
trimestre
de
gestation.
Parmi
elles,
la
moitié
évolue
en
fausse
couche.
Les
deux
principales
étiologies
sont
la
grossesse
extra-utérine
et
la
fausse
couche
spontanée.
Le
diagnostic
repose
sur
l’examen
clinique
mais
aussi
sur
le
dosage
plasmatique
quantitatif
de
la
composante
de
l’hormone
chorionique
gonadotrophine
(HCG)
et
l’échographie
pelvienne
le
plus
souvent
endovaginale.
La
prise
en
charge
dépend
avant
tout
du
retentissement
hémodynamique
et
bien
sûr
du
diagnostic
étiologique.
En
cas
de
grossesse
extra-utérine,
le
traitement
est
soit
médical,
soit
chirurgical.
En
cas
de
grossesse
non
évolutive,
la
prise
en
charge,
auparavant
chirurgicale
en
premier
lieu,
est
maintenant
le
plus
souvent
médicale
ou
abstentionniste
;
le
misoprostol
est
alors
un
traitement
très
efficace.
L’expectative
est
classique
lors
de
fausse
couche
incomplète.
L’interrogatoire,
l’examen
clinique
et
le
couplage
échobiologique
permettent
de
faire
le
diagnostic
dans
la
quasi-totalité
des
cas.
©
2012
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Mots
clés
:
Métrorragies
du
premier
trimestre
;
HCG
;
Fausse
couche
;
Avortement
;
Misoprostol
;
Grossesse
extra-utérine
Plan
Introduction
1
Épidémiologie
1
Démarche
diagnostique
2
Évaluation
de
l’importance
des
saignements
et
du
pronostic
vital
maternel
2
Interrogatoire
2
Examen
clinique
2
Examens
complémentaires
en
urgence
2
Étiologies
3
Grossesses
ectopiques
3
Môle
hydatiforme
3
Avortements
provoqués
3
Métrorragies
avec
grossesse
intra-utérine
4
Traitements
5
En
cas
de
grossesse
intra-utérine
non
évolutive
5
En
cas
de
grossesse
intra-utérine
évolutive
7
En
cas
d’avortement
hémorragique
7
Conclusion
7
Introduction
Les
métrorragies
du
premier
trimestre
de
la
grossesse
sont
des
saignements
provenant
du
vagin
entre
la
4eet
la
12esemaine
d’aménorrhée.
Vingt
à
vingt-cinq
pour
cent
des
grossesses
saignent
au
premier
trimestre.
Parmi
elles,
50
%
s’interrompent
spontanément
et
50
%
arrivent
à
terme.
Parmi
ces
grossesses
qui
évoluent,
on
observe
un
taux
de
mortalité
périnatale
multiplié
par
1,3
à
5
et
un
taux
de
prématurité
multiplié
par
1,2
à
2,3.
Ce
sont
donc
des
grossesses
à
risque.
Jusqu’à
preuve
du
contraire,
toute
grossesse
qui
saigne
à
ce
terme
est
une
grossesse
extra-
utérine
(GEU).
Outre
cette
cause,
il
faut
évoquer
comme
étiologie
la
fausse
couche
spontanée
du
premier
trimestre,
la
menace
de
fausse
couche
du
premier
trimestre
et
les
pathologies
cervicales.
Plus
rarement
il
s’agira
d’une
môle
hydatiforme [1].
Un
certain
nombre
de
grossesses
vont
présenter
des
métrorragies
mais
évo-
lueront
favorablement.
Le
diagnostic
repose
sur
la
clinique
et
sur
la
biologie
avec
le
dosage
quantitatif
de
la
composante
de
l’hormone
chorionic
gonadotrophin
(HCG)
plasmatique
et
sur
l’échographie
pelvienne
de
préférence
endovaginale.
Depuis
quelques
années,
la
prise
en
charge
est
de
moins
en
moins
chi-
rurgicale
et
on
s’oriente
actuellement
plus
vers
l’expectative
ou
le
traitement
médical
en
l’absence
de
retentissement
hémodyna-
mique
et
si
le
contexte
le
permet.
Épidémiologie
Les
différentes
études
montrent
une
incidence
des
métrorragies
du
premier
trimestre
de
la
grossesse
variant
de
21
%
à
27
%[2,
3].
Parmi
elles,
la
moitié
évolue
vers
une
interruption
spontanée
et
l’autre
vers
un
accouchement.
Le
Tableau
1
montre
l’évolution
de
ces
grossesses.
Il
a
été
montré
que
les
métrorragies
du
premier
trimestre
de
la
grossesse
ont
un
impact
sur
le
déroulement
de
la
grossesse
en
cours.
Il
semble
qu’elles
augmentent
le
risque
d’accouchement
prématuré
entre
32
SA
(semaine
aménorrhée)
et
36
SA
de
3,6
%
à
EMC
-
Obstétrique/Gynécologie 1
Volume
7
>
n3
>
juillet
2012
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0335(12)55691-7
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/11/2015 par CERIST ALGERIE (353213)
5-049-D-16 Métrorragies
du
premier
trimestre
de
la
grossesse
Tableau
1.
Issues
de
657
grossesses
de
la
conception
à
la
20esemaine
et
après
la
20e
semaine [2].
Issues
avant
la
20esemaine
IVG
76
Fausses
couches 67
Grossesse
ectopique
6
Perdues
de
vue
31
Grossesse
en
cours 477
Évolution
après
la
20esemaine
IVG 1
Fausse
couche
tardive
0
Perdues
de
vue
27
Naissances 449
IVG
:
interruption
volontaire
de
grossesse.
6,1
%
et
le
risque
d’accouchement
entre
28
SA
et
31
SA
de
0,3
%
à
0,9
%.
Le
risque
de
décollement
placentaire
est
accru
de
1
%
à
1,4
%.
Le
risque
de
récidive
de
saignement
lors
du
premier
tri-
mestre
d’une
grossesse
suivante
est
de
2,2
%
à
8,2
%[4].
Par
ailleurs,
la
mortalité
périnatale
est
significativement
augmentée
ainsi
que
le
pourcentage
de
fœtus
de
petit
poids
à
la
naissance [4,
5].
Une
méta-analyse
récente
a
mis
en
évidence
une
augmentation
des
complications
maternelles
et
périnatales
en
cas
de
menace
de
fausse
couche
lors
du
premier
trimestre
de
la
grossesse [5].
Les
femmes
ayant
eu
une
menace
de
fausse
couche
ont
un
risque
signi-
ficativement
accru
d’hémorragie
anténatale
liée
à
un
placenta
bas
inséré
(odds
ratio
[OR]
1,62,
95
%
intervalle
de
confiance
[IC]
1,19,
2,22)
ou
d’origine
inconnue
(OR
2.47,
95
%
CI
1.52,
4.02).
Le
taux
d’accouchement
prématuré
(OR
2,05,
95
%
CI
1.76,
2.4)
et
les
retards
de
croissance
intra-utérins
(OR
1,54
;
95
%
CI
1.18,
2.00)
sont
également
augmentés.
La
mortalité
périnatale
est
accrue
(OR
2,15
;
95
%
CI
1.41,
3.27).
Des
facteurs
de
risques
de
fausse
couche
du
premier
trimestre
de
la
grossesse
ont
été
identifiés.
Une
étude
prospective
danoise
a
mis
en
évidence
une
augmentation
de
ce
risque
en
rapport
avec
l’âge
maternel [6].
Ils
mentionnent
un
taux
de
fausse
couche
spon-
tanée
croissant
de
8,9
%
dans
une
population
de
femmes
âgées
de
20
ans
à
24
ans
et
de
74,7
%
chez
celles
de
45
ans
et
plus.
Indépen-
damment
du
nombre
antérieur
de
fausse
couche,
l’âge
maternel
semble
être
un
facteur
de
risque
important.
Démarche
diagnostique
Évaluation
de
l’importance
des
saignements
et
du
pronostic
vital
maternel
Il
s’agit
d’éliminer
en
premier
lieu
l’urgence
vitale.
On
recherche
des
signes
de
choc
(pâleur,
hypotension
artérielle,
tachycardie,
dyspnée).
En
cas
de
situation
maternelle
préoccupante,
est
réalisé
un
bilan
préopératoire
en
urgence,
ainsi
qu’une
prise
en
charge
médicale
de
l’hypovolémie
avec
perfusion
de
soluté
de
remplis-
sage
voire
transfusion
sanguine
et
on
se
préparera
à
un
geste
hémostatique
rapide
(aspiration
d’une
fausse
couche
hémorra-
gique,
cœlioscopie
voire
laparotomie
en
cas
de
GEU
rompue...).
Interrogatoire
On
consignera
successivement
dans
le
dossier
médical
:
âge
de
la
patiente
(aneuploïdies
plus
fréquente
avec
l’âge),
eth-
nie
(maladie
trophoblastique
plus
fréquente
en
Asie),
mode
de
vie
(tabagisme),
notion
d’un
rapport
fécondant
;
antécédents
:
familiaux
:
maladie
héréditaire,
malformations,
anomalie
chromosomique,
maladie
thromboembolique,
distilbène,
etc.,
médicaux
et
chirurgicaux
:
en
particulier
antécédents
throm-
boemboliques,
prise
médicamenteuse,
diabète,
dysthyroïdie,
gynécologiques
:
chirurgie
tubaire,
GEU
avec
modalités
de
traitement
et
complications
éventuelles,
contraception,
dispositif
intra-utérin
(DIU),
infections
sexuellement
trans-
missibles,
salpingite,
malformation
utérine
(synéchie
opérée,
cloison,
utérus
distilbène
opérés
ou
non,
fibrome,
stérilité),
obstétricaux
:
fausse
couche
voire
fausses
couches
à
répéti-
tion,
accouchement
prématuré
;
caractéristiques
des
métrorragies
:
date
des
dernières
règles
normales,
date
de
début
des
métrorragies,
couleur
(brunes,
sépia,
rouges),
abondance,
durée
(la
grossesse
a
d’autant
plus
de
risque
de
s’interrompre
que
les
saignements
durent
plus
de
6
jours
ou
7
jours,
caractère
spontané
ou
provoqué
;
signes
associés
:
douleur
(siège,
type,
importance),
des
scapulalgies
peuvent
être
en
rapport
avec
un
hémopéritoine,
diminution
ou
disparition
des
signes
sympathiques
de
gros-
sesse
(tension
mammaire,
nausées,
etc.)
qui
fait
évoquer
un
arrêt
de
la
grossesse,
signes
sympathiques
de
grossesse
au
premier
plan
(maladie
trophoblastique),
hyperthermie
(doit
faire
évoquer
une
cause
infectieuse
ou
des
manœuvres
abortives),
pertes
liquidiennes
associées
au
saignement
qui
font
évoquer
une
rupture
des
membranes.
Examen
clinique
Examen
général
(retentissement
du
saignement,
contexte
cli-
nique,
poids,
état
général,
état
nutritionnel,
asthénie
récente
ou
ancienne).
Examen
de
l’abdomen
:
douleur,
défense,
contracture,
présence
de
cicatrices
antérieures.
Spéculum
:
origine
du
saignement
(cause
cervicovaginale,
origine
uté-
rine),
réalisation
d’un
frottis
cervicovaginal
si
patiente
non
à
jour,
matériel
en
cours
d’expulsion
(débris
ovulaire,
vésicules
dans
le
cadre
d’une
maladie
trophoblastique)
;
Toucher
vaginal
:
ouverture
du
col
(ouverture
en
faveur
d’une
fausse
couche),
volume
utérin
:
taille
normale
pour
le
terme
en
faveur
d’une
grossesse
intra-utérine
évolutive
;
trop
petit
pour
le
terme
en
faveur
d’une
GEU
ou
d’une
grossesse
interrompue
;
trop
volu-
mineux
pour
le
terme
évocateur
d’une
môle,
d’une
erreur
de
terme,
d’un
fibrome,
d’une
grossesse
gémellaire,
appréciation
des
annexes
:
douleurs
provoquées,
masse
latéro-utérine
(évocateur
d’une
GEU),
parfois
kyste
du
corps
jaune
pouvant
être
hémorragique.
Examens
complémentaires
en
urgence
Échographie
par
voie
abdominale
et
vaginale
L’échographie
est
une
technique
simple
et
bien
acceptée
par
les
patientes.
Elle
précise
la
localisation
de
l’œuf
et
sa
vitalité
:
Soit
utérus
vide
:
on
évoque
alors
une
grossesse
trop
jeune
pour
être
vue,
une
fausse
couche
complète,
une
GEU
avec
parfois
aspect
de
pseudo-sac
correspondant
à
une
décidualisation
de
l’endomètre
associé
ou
non
à
une
image
de
masse
latéro-utérine
et
à
un
épanchement
intrapéritonéal.
Soit
présence
d’un
œuf
intra-utérin
:
on
évoque
un
hématome
décidual
avec
décollement
du
pôle
inférieur
de
l’œuf,
une
gros-
sesse
arrêtée,
une
grossesse
gémellaire
en
voie
d’expulsion,
une
môle
hydatiforme
(images
floconneuses
intra-utérines
avec
absence
d’embryon,
le
taux
de
HCG
est
alors
beaucoup
plus
élevé
qu’il
ne
devrait
l’être).
L’échographie
vaginale
permet
la
confirmation
précoce
du
diagnostic
de
grossesse
arrêtée,
dès
l’existence
d’un
sac
gestationnel
supérieur
à
15
mm
de
grand
2EMC
-
Obstétrique/Gynécologie
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Métrorragies
du
premier
trimestre
de
la
grossesse 5-049-D-16
axe
sans
écho
embryonnaire
mesurable
ou
sans
vésicule
vitel-
line
visible
ou
en
présence
d’un
sac
gestationnel
supérieur
à
20
mm
contenant
un
embryon
de
plus
de
5
mm
sans
activité
cardiaque [7,
8].
Dosage
quantitatif
des
HCG
plasmatiques
Dans
des
conditions
de
grossesse
normale,
le
taux
double
approximativement
toutes
les
48
heures.
En
cas
de
taux
faible
ou
de
cinétique
anormale,
on
évoquera
toujours
en
premier
lieu
la
GEU.
Il
peut
s’agir
aussi
d’une
grossesse
arrêtée.
Une
cinétique
nor-
male
est
de
bon
pronostic
mais
on
ne
peut
éliminer
une
GEU
avec
certitude.
Un
taux
très
élevé
est
en
faveur
d’une
môle
hydatiforme.
La
confrontation
échographie
et
dosage
des
HCG
plasmatiques
quantitatifs
est
souvent
nécessaire
jusqu’à
ce
que
le
diagnostic
soit
posé
et
la
GEU
éliminée.
Groupe
sanguin
avec
détermination
du
rhésus
si
celui-ci
n’est
pas
connu.
En
cas
de
rhésus
négatif
et
de
conjoint
rhésus
positif
une
prévention
de
l’allo-immunisation
rhésus
est
à
réaliser
par
une
injection
de
gammaglobulines
anti-D.
Étiologies
Les
quatre
étiologies
les
plus
fréquentes
sont
la
fausse
couche
spontanée
du
premier
trimestre,
la
menace
de
fausse
couche
du
premier
trimestre,
les
pathologies
cervicales
avec
au
premier
plan
les
ectropions
et
évidement
la
GEU.
L’examen
clinique
avec
spéculum
permet
en
premier
lieu
de
distinguer
le
caractère
intra-utérin
des
saignements.
Celui-ci
peut
mettre
en
évidence
une
cause
cervicale
ou
vaginale
et
la
prise
en
charge
est
alors
totalement
différente.
Parfois
l’examen
clinique
permet
de
visualiser
un
sac
en
cours
d’expulsion
et
de
poser
ainsi
le
diagnostic
de
fausse
couche
spontanée.
Enfin,
en
cas
de
grossesse
arrêtée
le
toucher
vaginal
permet
d’apprécier
le
degré
d’ouverture
du
col
afin
d’évaluer
les
chances
de
succès
du
traitement
médi-
cal.
Le
caractère
intra-utérin
des
saignements
étant
confirmé,
il
convient
d’évoquer
les
étiologies
qui
suivent.
Le
Tableau
2
pré-
sente
les
éléments
de
l’examen
clinique
orientant
vers
l’une
des
quatre
étiologies
principales [9].
Grossesses
ectopiques
Grossesse
tubaire
Dans
une
étude
américaine
récente,
l’incidence
des
GEU
est
de
0,64
%
dans
une
population
de
femmes
âgées
de
15
ans
à
44
ans [10].
Ce
taux
augmente
avec
l’âge,
de
0,3
%
chez
les
femmes
de
15
ans
à
19
ans,
il
passe
à
1
%
chez
les
femmes
âgées
de
35
ans
à
44
ans.
Dix
à
vingt
pour
cent
des
femmes
enceintes
vont
pré-
senter
des
symptômes
anormaux
(métrorragie
ou
douleurs)
en
début
de
grossesse
;
parmi
elles
une
certaine
proportion
(5
%
à
30
%)
sera
effectivement
porteuse
d’une
GEU.
Sur
le
plan
symp-
tomatique,
on
retrouve
classiquement
la
triade
associant
retard
de
règles,
douleurs
pelviennes,
métrorragies.
L’information
de
l’existence
d’un
retard
de
règles
manque
dans
20
%
à
50
%
des
GEU.
L’interrogatoire
recherche
des
facteurs
de
risque
de
patho-
logie
tubaire.
L’examen
clinique
retrouve
classiquement
un
col
fermé,
des
métrorragies
peu
abondantes,
sépia.
Le
volume
utérin
est
normal.
On
peut
palper
une
masse
latéro-utérine
doulou-
reuse
ou
retrouver
une
sensibilité
annexielle.
L’échographie
met
en
évidence
une
vacuité
utérine
ou
un
pseudo-sac,
parfois
une
image
latéro-utérine
évocatrice
et
un
épanchement
du
cul-de-sac
de
Douglas.
La
vacuité
utérine
est
surtout
interprétable
en
cas
de
HCG
plasmatiques
supérieurs
à
1
500
UI/l.
La
prise
en
charge
est
traitée
dans
l’article
«
Grossesse
extra-utérine
»
de
l’EMC.
Le
trai-
tement
avant
tout
chirurgical
il
y
a
quelques
années
devient
de
plus
en
plus
médical
et
conservateur
grâce
au
méthotrexate.
Ce
traitement
médical
qui
représentait
11,1
%
des
traitements
de
la
GEU
en
2002
est
passé
à
35,1
%
en
2007.
Le
taux
d’échec
reste
significatif
et
est
estimé
à
14,7
%[10].
Grossesses
interstitielles,
angulaires
et
cornuales
Le
diagnostic
différentiel
de
ces
grossesses
est
rarement
facile
et
repose
sur
la
laparoscopie
bien
que
les
progrès
en
échogra-
phie
notamment
3D
permettent
maintenant
souvent
d’anticiper
le
diagnostic.
Par
rapport
aux
grossesses
tubaires,
le
risque
de
rupture
avec
hémorragie
importante
est
élevé.
Le
traitement
est
classiquement
chirurgical
par
laparoscopie.
Le
traitement
médi-
cal
par
laparoscopie
avec
injection
in
situ
de
méthotrexate
a
été
rapporté
avec
succès
par
plusieurs
équipes [11].
Grossesse
isthmique
et
cervicale
Le
diagnostic
de
grossesse
isthmique
repose
sur
des
données
cli-
niques
et
échographiques
(sac
en
position
isthmique
ou
cervicale,
vacuité
du
corps
utérin).
Une
évolution
à
terme
est
possible
mais
le
risque
hémorragique
est
majeur.
Plusieurs
options
thérapeutiques
sont
envisageables
si
la
grossesse
n’est
pas
prolongée
:
le
traite-
ment
médical
par
méthotrexate,
le
curetage
évacuateur
simple
qui
reste
à
haut
risque
de
complications
ou
le
curetage
après
ligature
ou
embolisation
des
artères
utérines
et,
l’hystérectomie.
Le
succès
du
traitement
conservateur
semble
être
corrélé
aux
critères
rete-
nus
dans
les
grossesses
cervicales,
prenant
en
compte
l’activité
cardiaque,
le
taux
des
HCG,
l’âge
gestationnel
et
la
longueur
craniocaudale.
Certains
recommandent
l’injection
systémique
de
méthotrexate [12].
D’autres
recommandent
l’injection
in
situ
du
méthotrexate
en
cas
d’échec
de
l’injection
systémique [12–14].
Beau-
coup
d’équipes
préfèrent
associer
au
méthotrexate
l’embolisation
des
artères
utérines
afin
de
diminuer
le
risque
de
saignements
abondants
qui
reste
élevé
dans
cette
localisation [15].
D’autres
auteurs
préconisent
l’embolisation
des
artères
utérines
immédia-
tement
avant
curetage
de
la
grossesse
cervicale [16,
17].
Grossesse
ovarienne
Le
diagnostic
est
le
plus
souvent
laparoscopique.
La
clinique
est
identique
à
celle
de
la
grossesse
tubaire.
Le
traitement
est
le
plus
souvent
chirurgical.
Môle
hydatiforme
Il
s’agit
d’une
dégénérescence
trophoblastique
de
l’œuf.
Les
signes
sympathiques
de
grossesse
sont
souvent
très
marqués
(vomissements,
tension
mammaire,
effets
T4
liée,
etc.).
L’examen
au
spéculum
permet
parfois
de
visualiser
des
vésicules
molaires.
Au
toucher
vaginal,
l’utérus
est
souvent
sensible
et
trop
gros
pour
le
terme
de
la
grossesse.
On
retrouvera
éventuellement
des
masses
annexielles.
L’échographie
retrouve
typiquement
des
images
flo-
conneuses
sans
embryon
et
des
kystes
ovariens.
Biologiquement
le
taux
de
HCG
est
très
augmenté
(200
000
UI/l-400
000
UI/l)
et
une
protéinurie
est
souvent
associée.
Le
diagnostic
formel
ne
sera
fait
que
sur
examen
anatomopathologique
du
produit
d’aspiration
du
contenu
intra-utérin
;
aspiration
qui
devra
être
extrêmement
prudente
en
raison
du
risque
perforatif
et
hémor-
ragique
associé.
L’examen
anatomopathologique
permettra
en
particulier
d’éliminer
un
choriocarcinome.
La
surveillance
de
la
décroissance
satisfaisante
du
taux
de
HCG
plasmatique
est
impé-
rative.
Une
chimiothérapie
pourra
parfois
être
instituée.
Un
avis
pourra
être
sollicité
au
centre
de
référence
des
maladies
tropho-
blastiques
de
Lyon
(www.mole-chorio.com).
Avortements
provoqués
Cette
situation
est
devenue
rare
voire
exceptionnelle
depuis
la
légalisation
de
l’interruption
volontaire
de
grossesse.
Le
tableau
est
celui
d’un
avortement
spontané
souvent
dans
un
contexte
fébrile
associé
à
un
contexte
social
difficile.
La
prise
en
charge
en
urgence
consiste
en
l’hospitalisation
de
la
patiente,
institution
d’une
antibiothérapie
intraveineuse
à
large
spectre,
évacuation
de
l’utérus
par
aspiration
sous
contrôle
échographique.
EMC
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Obstétrique/Gynécologie 3
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5-049-D-16 Métrorragies
du
premier
trimestre
de
la
grossesse
Tableau
2.
Présomption
diagnostique
devant
une
hémorragie
du
1er trimestre
de
grossesse
au
terme
de
l’interrogatoire
et
de
l’examen
clinique [9].
Avortement
en
cours
Menace
d’avortement
GEU
ampullaire
Pathologie
cervicale
Antécédents Antécédents
de
FCS
Antécédents
de
FCS
Tabagisme
Dispositif
intra-utérin
Microprogestatifs
Antécédents
de
lésion
tubaire
(chirurgie,
salpingites)
PMA
Signes
fonctionnels
Douleurs Intenses
de
type
coliques
expulsives
Absentes
ou
modérées
Variables
Absentes
Douleur
abdominale
latéralisée
Absentes
Saignements
Abondants
avec
caillots
Modérés
Variables
:
souvent
modérés,
bruns,
parfois
plus
abondants
et
d’aspect
rouge
(très
variable)
Modérés
à
minimes
Facteurs
favorisants
:
examen
gynécologique,
rapport
sexuel,
ectropion
connu
Signes
physiques
Abdomen
Douleur
hypogastrique
médiane
Peu
ou
pas
de
douleur
Douleurs
modérées,
latéralisées
Indolore
Toucher
vaginal
Utérus
gravide
Très
douloureux
et
dur
Col
ouvert
Utérus
non
ou
peu
douloureux
Col
fermé
Variable
:
pas
de
douleur
ou
hyperalgique
Douleur
latéralisée
à
un
cul-de-sac
vaginal
Col
fermé
Indolore
Col
fermé
Spéculum
Matériel
trophoblastique
dans
le
col
Saignements
venant
de
l’endocol
Saignements
venant
de
l’endocol
Saignements
venant
de
l’endocol
le
plus
souvent
modéré
et
brun
(parfois
abondant)
Ectropion
saignant
au
contact
GEU
:
grossesse
extra-utérine
;
FCS
:
fausse
couche
spontanée
;
PMA
:
procréation
médicalement
assistée.
Métrorragies
avec
grossesse
intra-utérine
Menace
d’interruption
spontanée
de
la
grossesse
ou
menace
d’avortement
Le
volume
utérin
est
en
rapport
avec
l’âge
gestationnel,
le
col
est
fermé,
il
n’existe
pas
de
masse
annexielle
(sauf
éventuellement
un
corps
jaune
palpable
cliniquement),
le
cul-de-sac
de
Douglas
est
souple.
L’échographie
montre
un
sac
gestationnel
intra-utérin
avec
un
embryon
et
une
activité
cardiaque.
Les
différentes
causes
peuvent
être
:
la
lyse
d’un
deuxième
jumeau
en
début
de
grossesse
;
un
décollement
trophoblastique
(hématome
décidual)
;
une
endométrite
déciduale
de
pronostic
très
défavorable
;
une
insertion
ovulaire
basse
;
souvent,
la
cause
n’est
pas
retrouvée
et
le
pronostic
est
favorable
dans
93
%
des
cas [18].
Interruption
spontanée
de
la
grossesse
ou
avortement
spontané
Le
plus
souvent
asymptomatique,
dans
la
majorité
des
cas
la
patiente
ne
présente
pas
de
signes
fonctionnels
en
dehors
des
métrorragies.
L’utérus
est
de
petite
taille
pour
l’âge
gestation-
nel
théorique,
le
col
est
parfois
ouvert
et
il
n’y
a
pas
de
masse
annexielle
perc¸ue.
Les
signes
sympathiques
de
grossesse
auront
disparu.
L’échographie
fait
le
diagnostic
avec
présence
d’une
gros-
sesse
intra-utérine
et
un
embryon
de
taille
inférieure
à
ce
qu’il
devrait
être
selon
le
terme
théorique.
L’activité
cardiaque
est
absente.
Les
étiologies
sont
nombreuses
et
sont
développées
dans
l’article
sur
les
fausses
couches
à
répétition.
L’origine
est
chromo-
somique
dans
70
%
des
cas
avant
6
semaines
d’aménorrhée
et
dans
50
%
des
cas
dans
les
10
premières
semaines
d’aménorrhée [19].
La
prise
en
charge
dans
cette
forme
paucisymptomatique
peut
être
abstentionniste
dans
un
premier
temps
;
on
convoque
alors
la
patiente
une
semaine
plus
tard
pour
une
échographie
de
contrôle
et
la
grossesse
arrêtée
s’expulse
le
plus
souvent
spontanément.
En
cas
de
confirmation
d’une
grossesse
non-évolutive
sans
expul-
sion
spontanée,
on
peut
envisager
soit
un
traitement
médical
par
misoprostol
soit
un
traitement
chirurgical
par
aspiration.
Tableau
3.
Facteurs
pronostiques
en
cas
de
menace
de
fausse
couche
lors
du
premier
trimestre
de
la
grossesse [20].
Facteurs
pronostiques
favorables
Facteurs
pronostiques
défavorables
Histoire
Âges
gestationnel
avancé
Âge
maternel
>
34
ans
Nombre
de
fausses
couches
précédentes
Échographie
Activité
cardiaque
normale
Bradycardie
Décalage
entre
l’âge
gestationnel
et
la
LCC
Sac
gestationnel
vide
>
15-17
mm
Marqueurs
sériques
maternels
Valeurs
normales
Valeur
basse
de
HCG
Fraction
libre
HCG
<
20
ng/ml
Progestéronémie
<
45
nmol/l
Inhibine
A
<
0,553
MoM
CA125
43,1
U/ml
LCC
:
longueur
craniocaudale
;
HCG
:
bêta
de
l’hormone
chorionique
gonado-
trophine.
Facteurs
évolutifs
de
la
menace
d’avortement
spontanée
Des
facteurs
pronostiques
ont
été
mis
en
évidence
(Tableau
3)[20].
L’âge
avancé
augmente
le
risque
de
fausse
couche
par
rapport
à
la
population
générale.
Une
étude
prospec-
tive
a
mis
en
évidence
que
les
femmes
de
plus
de
34
ans
ont
un
risque
plus
élevé
avec
un
odds
ratio
de
2,3 [21].
Certains
critères
échographiques
ont
été
associés
à
des
risques
élevés.
Un
sac
gestationnel
vide
d’au
moins
15
mm
à
7
semaines
et
de
21
mm
à
8
semaines
chez
une
femme
symptomatique
est
associé
à
un
risque
de
90,8
%
de
faire
une
fausse
couche [22].
Un
sac
d’un
diamètre
de
17
mm
sans
embryon
ou
de
13
mm
sans
vésicule
vitelline
est
en
faveur
d’une
grossesse
non-évolutive
avec
une
spécificité
et
une
valeur
prédictive
de
100
%[23].
L’activité
cardiaque
est
normalement
visible
dès
que
l’embryon
mesure
5
mm.
Plusieurs
études
prospectives
reportent
un
taux
de
perte
de
3,4
%
à
5,5
%
si
des
saignements
apparaissent
4EMC
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Obstétrique/Gynécologie
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Métrorragies
du
premier
trimestre
de
la
grossesse 5-049-D-16
après
que
l’activité
cardiaque
est
apparue [24,
25].
Une
bradycar-
die
fœtale
et
un
décalage
entre
l’âge
gestationnel
et
la
longueur
craniocaudale
sont
également
des
facteurs
de
mauvais
pronos-
tic [26,
27].
Une
étude
prospective
a
montré
que
la
présence
de
l’un
de
ces
trois
facteurs
(bradycardie
fœtale,
décalage
entre
les
mesures
du
sac
gestationnel
et
de
la
longueur
craniocaudale
et
le
décalage
entre
le
terme
calculé
par
rapport
aux
dernières
règles
et
le
terme
échographique
de
plus
d’une
semaine)
aug-
mente
le
risque
de
fausse
couche
de
6
%
lorsqu’aucun
de
ces
signes
n’est
présent
à
84
%
lorsque
les
trois
sont
présents [21].
La
valeur
pronostique
de
l’hématome
sous-chorial
retrouvé
en
échographie
est
discutée.
Alors
qu’il
est
associé,
lorsqu’il
est
important,
à
un
risque
de
fausse
couche
multiplié
par
3
(19
%
versus
71
%)
chez
les
femmes
présentant
des
métrorragies,
la
présence
et
même
la
taille
de
l’hématome
ne
sont
pas
en
rap-
port
avec
un
risque
de
fausse
couche
plus
élevé
dans
d’autres
études
prospectives [28].
D’autres
études
rapportent
des
résultats
similaires [21,
22,
29].
Certains
marqueurs
sériques
ont
également
été
proposés
comme
facteurs
prédictifs
de
fausse
couche
lors
du
premier
tri-
mestre
de
la
grossesse.
Les
taux
de
HCG
sériques
sont
plus
faibles
chez
les
femmes
présentant
une
menace
de
fausse
couche [30].
La
progestéronémie
pourrait
également
être
un
facteur
pronostique.
Une
étude
concernant
358
femmes
présentant
des
métrorragies
dans
les
18
premières
semaines
de
grossesse
montre
qu’une
pro-
gestéronémie
inférieure
à
45
nmol/l
(14
ng/ml)
est
de
mauvais
pronostique
avec
une
sensibilité
de
87,6
%
et
une
spécificité
de
87,5
%[31].
Un
taux
d’inhibine
A
inférieur
à
0,553
multiples
de
la
médiane
(MoM)
est
également
un
facteur
de
mauvais
pronos-
tic [32].
De
même
un
taux
de
CA125
élevé
semble
être
associé
à
un
taux
de
perte
embryonnaire
plus
élevé.
Un
taux
supérieur
à
43,1
UI/ml
est
associé
à
un
risque
élevé
de
fausse
couche
chez
200
femmes
présentant
des
métrorragies
lors
du
premier
trimestre
de
la
grossesse [33].
Traitements
Le
traitement
des
patientes
présentant
une
GEU
ou
une
mala-
die
trophoblastique
sera
développé
dans
des
articles
spécifiques
de
l’EMC.
Ce
traitement
pourra
être
réalisé
en
ambulatoire
sous
certaines
conditions
pour
les
GEU
par
méthotrexate.
La
prise
en
charge
des
menaces
d’avortement
spontané
et
des
avortements
spontanés
est
étudiée
ici.
En
cas
de
grossesse
intra-utérine
non
évolutive
La
prise
en
charge
repose
sur
une
évacuation
du
contenu
utérin
en
prévention
du
risque
hémorragique
et
du
risque
infec-
tieux.
Trois
attitudes
sont
décrites,
l’aspiration
sous
anesthésie
locale
ou
générale,
l’expectative
et
le
traitement
médical.
En
effet,
l’attitude
plus
facilement
chirurgicale
il
y
a
une
dizaine
d’année,
le
diagnostic
échographique
pouvant
maintenant
être
précoce,
ce
type
de
traitement
est
à
reconsidérer
au
profit
de
l’expectative
et
du
traitement
médical [34].
Actuellement
le
traitement
par
misoprostol
(Cytotec®)
est
préconisé
par
de
nom-
breux
centres.
Dès
2004,
Herlicoviez
a
montré
sa
faisabilité
et
son
innocuité
relative.
Sur
une
étude
portant
sur
des
avorte-
ments
de
moins
de
14
semaines
d’aménorrhée
avec
l’usage
de
misoprostol
en
dose
vaginale
unique
de
800
g
administré
en
ambulatoire,
il
décrit
une
efficacité
de
80
%
et
une
innocuité
satisfaisante
(5
%
de
gestes
chirurgicaux
en
urgence) [35].
Une
analyse
de
la
Cochrane
Database
publiée
sur
le
sujet
en
2006
et
portant
sur
24
études
étaye
cette
hypothèse
et
affirme
ainsi
l’efficacité
et
le
bien-fondé
du
traitement
par
misoprostol
par
voie
vaginale
lors
d’une
grossesse
arrêtée
avant
24
semaines
d’aménorrhée [36].
Une
autre
revue
récente
de
la
Cochrane
Database [37] a
fait
une
mise
au
point
sur
le
traitement
actuel
des
fausses
couches
à
moins
de
24
semaines
d’aménorrhée.
Quinze
études
(2
750
patientes)
contrôlées
randomisées
comparant
le
traitement
médical
avec
l’attitude
d’expectative
et
le
traitement
chirurgical
ont
été
rapportées.
Toutes
ces
études
portaient
sur
des
grossesses
de
13
semaines
d’aménorrhée
au
maximum.
Les
objectifs
et
pro-
tocoles
d’étude
étaient
assez
hétérogènes
et
la
comparaison
des
données
limitées.
Trois
études
ont
comparé
le
traitement
médical
par
misoprostol
administré
par
voie
vaginale
avec
l’expectative.
Aucune
différence
significative
n’a
été
mise
en
évidence
concer-
nant
le
taux
de
vacuité
utérine
après
le
traitement
(RR
1,23
;
IC
95
%
:
0,72
à
2,10)
et
le
nombre
d’aspirations
chirurgicales
nécessaire
(RR
0,62
;
IC
95
%
:
0,17
à
2,26).
Neuf
études
incluant
1
766
femmes
ont
comparé
le
misoprostol
et
le
traitement
chi-
rurgical.
Il
n’a
pas
été
montré
non
plus
de
différence
significative
en
termes
de
taux
d’évacuation
complète
(RR
0,96
;
IC
95
%
:
0,92
à
1,00).
Surtout,
il
y
a
eu
peu
d’évacuation
chirurgicale
avec
le
misoprostol
(RR
0,07
;
IC
95
%
:
0,03
à
0,18)
mais
plus
de
chirurgie
en
urgence.
Les
auteurs
confirment
donc
que
le
traitement
par
misoprostol
ou
l’expectative
sont
2
possibilités
acceptables
permettant
d’éviter
l’aspiration
sous
anesthésie
et
l’hospitalisation.
Il
n’existe
que
peu
de
donnée
dans
la
littérature
concernant
les
complications
sévères.
Le
délai
d’expulsion
est
de
2
jours
à
5
jours.
L’aspiration
n’est
recommandée
qu’en
cas
d’ultime
recours.
Le
taux
de
complication
n’est
pas
plus
élevé
qu’en
cas
d’aspiration
systématique [38,
39].
Traitement
chirurgical
Il
permet
l’évacuation
du
produit
de
fausse
couche
non
plus
par
curetage
mais
par
aspiration
douce.
En
effet,
le
curetage
est
jugé
trop
abrasif
et
a
été
décrit
comme
pouvant
être
à
l’origine
de
synéchies
allant
jusqu’à
la
disparition
de
la
cavité
(syndrome
d’Asherman).
Dans
notre
service
comme
dans
la
majorité
des
éta-
blissements,
ce
traitement
se
fait
en
chirurgie
ambulatoire
sous
anesthésie
générale,
rachianesthésie
voire
anesthésie
locale
dans
certains
cas.
Afin
de
faciliter
la
dilatation
cervicale
si
celle-ci
est
nécessaire,
l’introduction
intravaginale
de
2
comprimés
de
miso-
prostol
(400
g)
2
heures
à
3
heures
avant
la
réalisation
du
geste
est
favorisée.
Technique
:
toucher
vaginal
pour
évaluation
du
volume
utérin
et
de
la
dila-
tation
cervicale
;
préparation
cervicale
par
400
g
de
misoprostol
intravaginal
;
badigeonnage
périnéal
et
vaginal
par
solution
antiseptique
;
sondage
urinaire
minute
;
mise
en
place
du
spéculum
et
pince
de
Pozzi
sur
la
lèvre
anté-
rieure
du
col
;
hystérométrie,
dilatation
du
col
à
la
bougie
de
Hégar
quasi
sys-
tématiquement
inutile
;
introduction
d’une
canule
d’aspiration
mousse
dont
le
dia-
mètre
tient
compte
de
l’âge
gestationnel
(en
général
8
mm
à
12
mm)
;
aspiration
avec
mouvement
de
rotation
et
de
va-et-vient
doux
en
prenant
soins
de
ne
pas
perforer
un
myomètre
en
général
mou
et
fragile
;
vérification
de
la
vacuité
utérine
à
l’échographie
(cliché
à
mettre
dans
le
dossier)
;
vérification
de
l’hémostase
et
injection
éventuelle
d’un
utéro-
tonique
;
prévention
de
l’allo-immunisation
rhésus
si
nécessaire
par
injection
de
gammaglobulines
anti-D
;
réalisation
du
compte
rendu
opératoire
en
précisant
les
complications
éventuelles.
Abstention
thérapeutique
Depuis
que
le
traitement
médical
a
pris
une
place
de
choix
dans
la
prise
en
charge
des
avortements
du
premier
trimestre
de
la
grossesse,
l’expectative
ne
se
justifie
que
chez
des
patientes
motivées
car
le
délai
d’expulsion
est
variable
et
parfois
long.
Pour
Nielsen
et
al.,
celle-ci
est
obtenue
chez
79
%
des
patientes
symp-
tomatiques
après
3
jours
de
surveillance [39].
Schwarzler
et
al.
ont
observé
84
%
d’évacuation
spontanée
après
4
semaines
de
sur-
veillance.
Cinquante-quatre
pour
cent
lors
de
la
première
semaine
et
74
%
après
2
semaines [40].
Pour
Wieringa-de
Waard
et
al.,
elle
serait
efficace
chez
51
%
des
femmes
toute
confondues
présentant
une
grossesse
arrêtée
au
premier
trimestre.
Des
saignements
seraient
prédictifs
d’une
EMC
-
Obstétrique/Gynécologie 5
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Métrorragies du premier trimestre de la grossesse - ceil@univ

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