« Ensemble » est une série de vues d’Atuona et de portraits de quelques habi-
tants. Une des manières les plus simples de rendre une image demeure le dessin noir
et blanc. L’emploi du format A4 et du stylo bille noir est né d’une volonté de poétiser
ces produits industriels et d’offrir aux visiteurs une grande quantité de dessins.
Les dix colonnes de tikis au pastel sont celles de l’atelier des Tropiques.
Ce bungalow est mon lieu de vie : j’ai été invité sur votre île, à mon tour de vous
convier chez moi, baigné d’images de Hiva Oa.
« Katahi » o titahi haka’itetina o te tau ata o Atuona me tahipito ’enata tumu.
E ’i’o te patutina ’ima o te ata ke’eke’e me te ma’ita titahi hakatu meita’i nui no te
ha’amau ia ia.
U ha’ahanatia e au te paka hamani A4 me te patu ahí ke’eke’ no te ha’akanahau tenei
tau ha’ina hou, me te tu’uatu titahi tau ti’ohitina ata na te tau manihi’i.
Na ’onohu’u pou tiki i penitia “pastel”, o titahi taha pe’autia “Atelier des Tropiques”.
Io tenei fa’e o to’u noho : u veva’otia au no te he’emai io ’otou, tenei na’u te ke’e’e ia
’otou io’u me te uhiatu au ia ’otou me te tau ata o HIVA OA.
« KATAHI »
« ENSEMBLE »
Je cherche toujours à exprimer plastiquement les ambivalences, les paradoxes, les
extrêmes opposés car ils symbolisent pour moi les aspects contradictoires de la vie en géné-
ral. Les Marquises sont issues d’anciens énormes volcans surgis de l’océan, des terres isolées
encore pleines de secrets et d’interrogations que guettent cependant les dangers de la société
de consommation. Le Banian m’a immédiatement fasciné : cathédrale végétale et tentaculaire,
sa forme même suscite le mystère ; on ne s’étonne pas qu’il soit sacré pour les Marquisiens.
Il signie « la Vie » ou encore « le Soufe de Vie » à savoir que toutes les étapes de la vie s’y
déroulent : les femmes y accouchent, on y pratique les tatouages qui symbolisent les différents
stades de l’évolution d’un être, adolescence, âge adulte, victoires après des batailles, cultes
rituels, intronisations, sacrices pour motifs divers ou mort naturelle. Après l’avoir étudié
rigoureusement par le dessin, j’ai commencé à le manipuler sur de plus grands formats en y
dissimulant une autre gure emblématique des Marquises : le tiki. Ce qui m’a amené à une
recherche propre sur le tiki en m’attachant aux pleins et aux vides, y intégrant la couleur dans
une confrontation de traits et de bandes.
Je me suis penché aussi sur les motifs marquisiens (tatouages, ornementations) : l’installation
de galets au sol représente un lézard. Je me suis intéressé au bois du Banian, je voulais prendre
contact avec la pierre. Les galets incarnent autant l’océan que la montagne, ils dégagent une
présence, ils vibrent dans leur immobilité. Ceux-ci sont utilisés dans les fours marquisiens pour
leur qualité réfractaire. J’ai cherché ceux d’une teinte rougeâtre.
« BANIAN »
« A ŌA »
« Banian 6 »
stylo à bille sur papier canson - 30 cm x 24 cm
Visite de l’exposition par
les élèves de 4ème du
collège St Anne - Hiva Oa