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Introduction
La santé est notre bien le plus pré-
cieux; c’est un facteur décisif de la
qualité de vie. Mais l’homme est ex-
posé durablement à des dangers me-
naçant son corps et sa vie, que ce soit
de sa propre action ou par le compor-
tement d’autrui. L’importance de ces
dangers est très différente. Certains
peuvent prendre une dimension telle
qu’ils menacent la vie de l’individu en
question alors que d’autres se révè-
lent absolument insignifiants.
L’homme expérimente essentielle-
ment le côté qualitatif d’une situation
de danger. Il lui donne une réponse
émotionnelle et ne se place pas
d’abord sur un plan rationnel. Même
les mass média, qui sont l’une de ses
sources d’information sur les dan-
gers, s’adressent plutôt à ses senti-
ments qu’à son intellect. Ainsi peut-
on sans cesse constater dans la ges-
tion humaine des dangers un com-
portement inconséquent. Nombre de
gens craignent des périls objective-
ment minimes, voire seulement ima-
ginaires parfois et, inversement, s’ex-
posent sans crainte ou même sans
réflexion aucune à d’autres dangers
qui pourraient avoir des conséquen-
ces graves – et peut-être tout simple-
ment évitables. Un exemple illustrera
en fin d’article cette façon d’aborder
les risques, en rapport avec les
moyens de transport.
Il n’est pas étonnant non plus que
l’appréciation subjective d’un danger
soit fondamentalement différente de
ce que l’on pourrait attendre, compte
tenu de la dimension effective du ris-
que, mesurée quantitativement. Ceci
incite, en particulier les personnes et
les entreprises appelées à évaluer des
risques dans le cadre professionnel,
à mesurer l’importance des dangers,
donc des risques, afin d’être en me-
sure de différencier entre ceux qui
sont graves, moins importants et,
comparativement, absolument insi-
gnifiants. La connaissance de la di-
mension du risque constitue aussi par
conséquent la condition permettant
de soupeser des options et de se pro-
téger contre les dangers suscitant des
craintes, grâce à une modification du
comportement ou par l’adoption de
certaines mesures. Ceci est égale-
ment la condition pour parvenir à une
maîtrise plus rationnelle de certaines
situations de la vie.
A propos de la dangerosité des situa-
tions et activités propres à la vie de
tous les jours, l’homme possède des
expériences de longues dates qui ont
eu des effets sur les statistiques de la
santé. L’échelle apte à quantifier le
Risque absolu et risque relatif
Dr Beatrice Baldinger,
Research Manager,
Swiss Re Life & Health,
Zurich