le prochain synode sur la jeunesse, quels défis et pistes pour notre

publicité
Benoît XVI, Lettre encyclique Deus Caritas est, 25 décembre 2005.
MOLTMANN J., Un Nouveau Style de Vie, Renouveau de la Communauté.
Traduit de l’allemand par Pierre JUNDT, Le Centurion, Paris, 1984
Jean-Paul II aux XIIe J.M.J, 1997 sous le thème « Maître, où demeures-tu?
Venez et voyez. » (cf. Jn 1,38-39). Cf. site Http://www.vatican.va
/holy_father/john_paul_ii/messages/youth/documents/hf.
Paroisse Cathédrale
Notre Dame de Lourdes
Année pastorale 2016-2017
Conférences de carême
Conférence 2 : 15.03.2017
Décret conciliaire Apostolicam Actuositatem du Concile Vatican II
Le prochain synode sur la jeunesse :
quels défis et pistes pour notre diocèse ?
Abbé Emile SESSOUMA
23
- À quels niveaux le rapport intergénérationnel fonctionne-t-il ? Et comment le
réactiver lorsqu’il ne fonctionne pas ?
Introduction
1) Le temps de carême et le devoir d’enseignement de l’Eglise
3. Mettre en commun les expériences
L’Eglise notre mère a une triple fonction : enseigner, gouverner et
sanctifier. Si la fonction d’enseignement occupe une place de choix
dans cette trilogie, l’Eglise se donne le devoir de faire du temps de
carême une période où son enseignement se fait plus proche de tous.
C’est pour cela que tout curé est tenu d’organiser des enseignements
durant le temps de carême afin d’accompagner le peuple dans la marche
vers Pâques par une nourriture spirituelle solidement enracinée dans la
Parole de Dieu. C’est pour cela aussi que la présente conférence a été
organisée comme deuxième d’une série que notre paroisse prévoit pour
carême 2017.
« Le prochain synode sur la jeunesse : quels défis et pistes pour notre
diocèse ? » C’est le thème que nous abordons aujourd’hui. De prime
abord, on pourrait penser qu’il n’a aucun rapport avec le temps fort
liturgique que nous célébrons, ou du moins. C’est pourquoi il me parait
nécessaire de préciser tout de suite que la réflexion d’aujourd’hui a un
lien avec notre marche vers Pâques, un chemin de conversion qui
prépare notre résurrection avec le Ressuscité. Le synode lui-même est
toujours un chemin de conversion pour l’Eglise.
2) Le synode comme chemin de conversion pour toute l’Eglise
Quand on se réfère à son étymologie, le mot synode, veut dire
littéralement "chemin parcouru ensemble". Il s’agit d’une assemblée
consultative que le pape convoque en vue de se laisser informer et
conseiller. Pour le pape François, il s’agit d’une assemblée qui doit
donner l’occasion à chacun de parler avec assurance et d’écouter avec
humilité.
1. Mentionnez les principales typologies de pratiques pastorales
d’accompagnement et de discernement des vocations présentes dans votre
contexte.
2. Choisissez trois expériences que vous estimez être les plus intéressantes et
pertinentes à partager avec l’Église universelle et présentez-les selon le
schéma qui suit (au maximum une page par expérience).
a) Description : Rapportez l’expérience en quelques lignes. Qui en sont les
acteurs ? Comment se déroule l’activité ? Où ? Etc.
b) Analyse : Évaluez, notamment dans un style narratif, l’expérience, pour
mieux saisir ses éléments importants : quels sont les objectifs ? Quelles sont
les prémisses théoriques ? Quelles sont les intuitions les plus intéressantes ?
Comment ont-elles évolué ? Etc.
c) Évaluation : Quels sont les objectifs atteints et non atteints ? Les points de
force et de faiblesse ? Quelles sont les retombées au niveau social, culturel,
ecclésial ? Pourquoi et en quoi l’expérience est-elle significative/formative ?
Etc
Bibliographie
XVème ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE, Les jeunes, la foi et
le discernement vocationnel - DOCUMENT PRÉPARATOIRE
Card. Baldisseri, Synode 2018 sur les jeunes: l’Église écoute leur voix, Zenit
(13 janvier 2013)
J. Ratzinger, Entretien sur la foi, pour les deux premières ruptures opérées par
la « révolution sexuelle ».
Evangelium vitæ,
Le prochain synode que le pape a annoncé pour octobre 2018, a pour
thème : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Il s’agira
alors pour l’assemblée synodale de se mettre à l’écoute de la voix des
1
ZABRE J. P., Op L’imitation, spiritualité chrétienne africaine, l’Harmattan,
Paris, 2004.
22
AFRIQUE
a. Quelles visions et structures de pastorale des vocations pour les jeunes
répondent le mieux aux besoins de votre continent ?
b. Comment interpréter la “ paternité spirituelle ” dans des contextes où l’on
grandit sans la figure paternelle ? Quelle formation offrez-vous ?
c. Comment parvenez-vous à communiquer aux jeunes que l’Église a besoin
d’eux pour bâtir son futur ?
AMÉRIQUE
a. De quelle façon vos communautés prennent en charge les jeunes qui font
l’expérience de situations de violence extrême (guérilla, bandes, prison,
toxicomanie, mariages forcés) et les accompagnent-ils au long des parcours de
vie ?
b. Quelle formation offrez-vous pour soutenir l’engagement des jeunes dans le
domaine sociopolitique en vue du bien commun ?
c. Dans des contextes de forte sécularisation, quelles actions pastorales
apparaissent plus efficaces pour poursuivre un cheminement de foi après le
parcours de l’initiation chrétienne ?
ASIE ET OCÉANIE
a. Pourquoi et comment les propositions religieuses associatives offertes par
des réalités externes à l’Église exercent-elles une fascination sur les jeunes ?
b. Comme conjuguer les valeurs de la culture locale avec la proposition
chrétienne, en mettant aussi en valeur la piété populaire ?
c. Comment utilisez-vous les langages des jeunes dans la pastorale, surtout
celui des médias, du sport et de la musique ?
jeunes, de leur « sensibilité, de leur foi tout comme de leurs doutes et de
leurs critiques.» Ce sera pour l’Eglise et pour le pape une manière de se
convertir à une juste pastorale des jeunes en leur donnant à eux-mêmes
la parole.
Au délà de l’Eglise dans son ensemble, c’est chacun de nous qui est
amené à ajuster sa compréhension des jeunes et de la place qu’ils
doivent occuper dans l’Eglise et dans la société.
Pour ce qui nous concerne aujourd’hui, nous présenterons tout d’abord
le document préparatoire de la 15ème assemblée ordinaire du synode des
évêques sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel avant d’en
déduire quelques défis pour notre Eglise-famille de Dieu à BoboDioulasso en partant de notre environnement social.
I.
PRESENTATION DU DOCUMENT PREPARATOIRE
Le document préparatoire à l’assemblée ordinaire du synode des
évêques sur « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » est
introduit par l’image du « disciple bien aimé » comme symbole et/ou
signe du cheminement à opérer avec chaque jeune.
Ensuite dans une première partie, il invite à se mettre à l’écoute de la
réalité. La seconde orientation souligne l’importance du discernement à
la lumière de la foi, pour arriver à réaliser des choix de vie qui
correspondent réellement à la volonté de Dieu et au bien de la personne.
La troisième concentre son attention sur l’action pastorale de la
communauté ecclésiale au bénéfice de la jeunesse.
EUROPE
1. « Les jeunes dans le monde d’aujourd’hui » (1ère Partie)
- Comment aidez-vous les jeunes à regarder vers l’avenir avec confiance et
espérance à partir de la richesse de la mémoire chrétienne de l’Europe ?
- Les jeunes se sentent souvent mis à l’écart et rejetés par le système
politique, économique et social dans lequel ils vivent. Comment écoutez-vous
ce potentiel de protestation pour qu’il se transforme en proposition et en
collaboration ?
Cette première partie est une enquête sociologique. Elle vise à situer le
cadre de l’étude, c’est-à-dire du milieu dans lequel évoluent les jeunes
partout dans le monde. Mais elle prend soin de préciser que les données
générales qu’elle expose demandent à être adaptées aux différents
21
2
contextes socio-culturels. Dans tous les cas, le document préparatoire
décrit trois constats :
a) Le premier constat : le monde change rapidement.
Déjà dans Laudato Si’, 18, le pape avait fait remarquer que les sociétés
d’aujourd’hui changeaient rapidement. Le monde actuel est caractérisé
à la fois par une sorte de complexité et de fluidité, d’incertitude et de
vulnérabilité dues aux nombreux problèmes économiques, de sécurité,
de chômage, d’exploitation des mineurs, etc.
On ne peut pas non plus oublier le scientisme contemporain et les
nombreuses possibilités qu’offrent la technique. En même temps, ces
possibilités condamnent souvent plusieurs personnes à la solitude. IL
faut ajouter à cela la multi-culturalité et la religiosité qui peuvent à la
fois désorienter et conduire au relativisme ou encore permettre un
enrichissement fécond.
b) Le deuxième constat : les nouvelles générations ont de la
difficulté à construire leur identité :
Les situations qui influencent les jeunes aujourd’hui sont nombreuses :
certains grandissent en situation de pauvreté ou d’exclusion, sans les
parents ou la famille, sans possibilité d’aller à l’école ; d’autres ne
connaissent que la rue qui les livrent souvent, en victimes innocentes, à
l’exploitation, au mariage forcé, etc.
Ces influences amènent les jeunes à être des « destinataires passifs de
programmes pastoraux ou de choix politiques ». Ils ressentent
cependant le grave besoin de figures de références qui soient proches,
crédibles, cohérentes et honnêtes. Ici est clairement mentionné le rôle
des parents, des éducateurs, des institutions politiques et ecclésiales. Si
ce rôle n’est pas bien assumer les jeunes finissent par se méfier de
toutes ces institutions.
3
Ces questions se réfèrent aussi bien aux jeunes qui fréquentent les milieux
ecclésiaux que ceux qui en sont éloignés ou étrangers.
1. De quelle façon écoutez-vous la réalité des jeunes ?
2. Quels sont les principaux défis et quelles sont les opportunités les plus
significatives pour les jeunes de votre/vos pays aujourd’hui ?
3. Quels types et lieux d’associations de jeunes, institutionnels ou non, ont
davantage de succès dans le milieu ecclésial ? et pourquoi ?
4. Quels types et lieux d’associations de jeunes, institutionnels ou non,
connaissent le plus de succès en dehors du milieu ecclésial ? et pourquoi ?
5. Que demandent concrètement les jeunes de votre (vos) pays à l’Église
d’aujourd’hui ?
6. Dans votre (vos) pays, quels sont les espaces de participation des jeunes à la
vie de la communauté ecclésiale ?
7. Comment et où parvenez-vous à rencontrer les jeunes qui ne fréquentent
pas vos milieux ecclésiaux ?
b) La pastorale des vocations pour la jeunesse
8. Quelle est l’implication des familles et des communautés dans le
discernement des vocations des jeunes ?
9. De quelle manière les écoles et les universités ou d’autres institutions de
formation (civiles ou ecclésiales) contribuent-elles à la formation au
discernement des vocations ?
10. Dans quelle mesure tenez-vous compte du changement culturel
qu’entraîne le développement du monde digital ?
11. De quelle façon les Journées Mondiales de la Jeunesse ou d’autres
événements nationaux ou internationaux parviennent-ils à rentrer dans la
pratique pastorale ordinaire ?
12. Comment sont conçus les expériences et les parcours de pastorale des
vocations des jeunes dans votre diocèse ?
c) Les accompagnateurs
13. Quel temps et quelle place les pasteurs et les autres éducateurs consacrentils à l’accompagnement spirituel personnel ?
14. Quelles initiatives et quels itinéraires de formation sont mis en œuvre pour
les accompagnateurs des vocations ?
15. Quel accompagnement personnel est proposé dans les séminaires ?
d) Questions spécifiques par aires géographiques
20
B. QUESTIONNAIRE
L’objectif de ce questionnaire est d’aider les Organismes ayant-droit à
exprimer leur compréhension du monde de la jeunesse et à lire leur expérience
d’accompagnement vocationnel, en vue de recueillir des éléments utiles à la
rédaction du Document de travail ou Instrumentum laboris.
Afin de tenir compte des diverses situations continentales, trois questions
spécifiques ont été insérées pour chaque aire géographique, après la question
n° 15. Les Organismes intéressés sont invités à y répondre.
Pour rendre ce travail plus aisé et réalisable, à titre indicatif, les Organismes
respectifs sont priés d’envoyer comme réponse une page pour les données,
sept-huit pages pour l’exposé de la situation, une page pour chacune des trois
expériences à partager. Si cela est nécessaire et souhaitable, on pourra joindre
d’autres textes pour confirmer et compléter ce dossier synthétique.
Cette enquête n’a pas exclu le rapport des jeunes avec les nouvelles
technologies de l’information et de la communication. Là-dessus, le
document relève que de plus en plus nous tendons vers une génération
hyper connectée qui vit dans un monde virtuel tout en ayant « des
effets biens réels ».
c) Le troisième constat : le choix est difficile pour les nouvelles
générations
La conclusion aux influences sus évoquées est que le choix des jeunes
est entravé par trop de difficultés de sorte que ce choix est
permanemment adapté aux circonstances économiques, culturelles,
religieuses, familiales, etc. « Aujourd’hui, je choisis ceci, demain on
verra ».
2. « Foi, discernement et vocation » (2ème Partie)
1. Recueillir les données
Si possible, veuillez indiquer les sources et les années de référence. Il est
possible d’ajouter en pièce jointe d’autres données synthétiques dont vous
disposez et qui semblent importantes pour mieux comprendre la situation des
différents pays.
- Nombre d’habitants dans le(s) pays et taux de natalité.
- Nombre et pourcentage de jeunes (16-29 ans) dans le(s) pays.
- Nombre et pourcentage de catholiques dans le(s) pays.
- Âge moyen (ces cinq dernières années) au moment du mariage (en
distinguant hommes et femmes), de l’entrée au séminaire et de l’entrée dans la
vie consacrée (en distinguant hommes et femmes).
- Dans la tranche d’âge 16-29ans, pourcentage des : étudiants, travailleurs (si
possible spécifier les domaines), chômeurs, NEET.
2. Lire la situation
La deuxième partie du document préparatoire exprime assez clairement
le rôle de l’Eglise vis-à-vis de la jeunesse dans le contexte qui vient
d’être décrit et décrié :
« À travers le parcours de ce Synode, l’Église veut réaffirmer
son désir de rencontrer, de se préoccuper de chaque jeune, sans
en exclure aucun. Nous ne pouvons ni ne voulons les
abandonner aux solitudes et aux exclusions auxquelles le monde
les expose. Que leur vie soit une bonne expérience, qu’ils ne
s’égarent pas sur des routes de violence ou de mort, que la
déception ne les emprisonne pas dans l’aliénation : tout cela ne
peut pas ne pas tenir à cœur à ceux qui ont été engendrés à la vie
et à la foi et qui savent qu’ils ont reçu un grand don ».
Il faut clarifier que le terme de « vocation » doit être entendu ici dans
un sens large incluant tous les états de vie comme le mariage, le
ministère ordonné, la vie consacrée, etc. Cette partie part de la
conviction de foi de l’Eglise pour aider les jeunes à discerner et à
a) Jeunes, Église et société
19
4
accueillir leur vocation en vue d’un engagement missionnaire
conséquent.
a) Foi et vocation :
Le document préparatoire définit la foi comme la « la source du
discernement vocationnel », en tant qu’elle est la participation à la
manière de voir de Jésus. Pour le pape Benoît XVI, la foi « n’est pas un
refuge pour ceux qui sont sans courage, mais un épanouissement de la
vie. Elle fait découvrir un grand appel, la vocation à l’amour, et assure
que cet amour est fiable, qu’il vaut la peine de se livrer à lui, parce que
son fondement se trouve dans la fidélité de Dieu, plus forte que notre
fragilité » (Lumen fidei, 53).
La foi dont il s’agit doit ouvrir un espace de dialogue entre nous et Dieu
à travers la méditation des Saintes Ecritures. Cet espace de dialogue
reste la conscience qui est, selon que le rappelle Vatican II, « est le
centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu
et où sa voix se fait entendre » (Gaudium et spes, 16)
b) Le don du discernement
Pour aider les jeunes à découvrir leur vocation, il faut discerner. Ce
discernement devra passer par trois étapes que sont la reconnaissance,
l’interprétation et le choix. Il s’agit tout d’abord de reconnaître ce qui se
passe dans notre monde intérieur, de l’interpréter et décider enfin.
est marqué par la précarité et par la chute, Dieu riche en miséricorde, tend sa main pour
vous relever.
À Cracovie, lors de l’ouverture de la dernière Journée Mondiale de la Jeunesse, à
plusieurs reprises je vous ai demandé : « peut-on changer les choses ? ». Et vous avez
crié ensemble un retentissant « oui ! ». Ce cri naît de votre cœur juvénile qui ne supporte
pas l’injustice et ne peut se plier à la culture du déchet, ni céder à la globalisation de
l’indifférence. Écoutez ce cri qui monte du plus profond de vous ! Même quand vous
ressentez, comme le prophète Jérémie, l’inexpérience due à votre jeunesse, Dieu vous
encourage à aller là où Il vous envoie: « N’aie aucune crainte […] car je suis avec toi pour
te délivrer » (Jr 1, 8).
Un monde meilleur se construit aussi grâce à vous, à votre désir de changement et à votre
générosité. N’ayez pas peur d’écouter l’Esprit qui vous suggère des choix audacieux, ne
temporisez pas quand la conscience vous demande d’oser pour suivre le Maître. L’Église
même désire se mettre à l’écoute de votre voix, de votre sensibilité, de votre foi, voire de
vos doutes et de vos critiques. Faites entendre votre cri, laissez-le résonner dans les
communautés et faites-le arriver aux pasteurs. Saint Benoît recommandait aux abbés de
consulter aussi les jeunes avant toute décision importante, parce que “ souvent Dieu
révèle à un plus jeune ce qui est meilleur ” (Règle de Saint Benoît III, 3).
Ainsi, aussi par le cheminement de ce Synode, mes frères Évêques et moi-même nous
voulons devenir encore plus les collaborateurs de votre joie (cf. 2 Co 1, 24). Je vous confie
à Marie de Nazareth, une jeune comme vous vers qui Dieu a tourné son regard plein
d’amour, pour qu’elle vous prenne par la main et vous guide à la joie d’un ” me voici ! ”
total et généreux (cf. Lc 1, 38).
Avec mon affection paternelle,
FRANÇOIS, du Vatican, le 13 janvier 2017
Le choix de vie se fait dans le secret de sa propre conscience. Là,
chacun écoute la voix de Dieu et dialogue avec lui, pour une décision
judicieuse. L’aide d’autres personnes est nécessaire dans ce
discernement ; mais il ne pourra jamais remplacer le dialogue intime et
personnel avec Dieu.
5
18
ANNEXES
A. Lettre du pape pour annoncer le synode aux jeunes
Chers jeunes,
J’ai la joie de vous annoncer qu’en octobre 2018 se célébrera le Synode des Évêques sur
le thème « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Je vous ai voulu au centre de
l’attention parce que je vous porte dans mon cœur. Aujourd’hui même est présenté le
document préparatoire, que je vous confie comme “boussole” tout au long de ce
cheminement.
Me viennent à l’esprit les paroles que Dieu adressa à Abraham : « quitte ton pays, ta
parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai » (Gn 12, 1). Ces paroles
s’adressent aujourd’hui aussi à vous : ce sont les paroles d’un Père qui vous invite à
“sortir” pour vous lancer vers un futur non connu mais porteur de réalisations certaines,
vers lequel Lui-même vous accompagne. Je vous invite à écouter la voix de Dieu qui
résonne dans vos cœurs à travers le souffle de l’Esprit Saint.
Quand Dieu dit à Abraham « quitte ! » que voulait-il lui dire ? Certainement pas de
s’éloigner des siens ou du monde. Ce fut une forte invitation, une provocation, afin qu’il
laisse tout et aille vers une nouvelle terre. Quelle est pour nous aujourd’hui cette nouvelle
terre, si ce n’est une société plus juste et fraternelle que vous désirez profondément et que
vous voulez construire jusqu’aux périphéries du monde ?
Mais aujourd’hui, malheureusement, « quitte ! » revêt aussi un sens différent. Celui de la
prévarication, de l’injustice et de la guerre. Parmi vous de nombreux jeunes sont soumis
au chantage de la violence et contraints de fuir leur pays natal. Leur cri monte vers Dieu,
comme celui d’Israël esclave de l’oppression du Pharaon (cf. Ex 2, 23).
Je souhaite aussi vous rappeler les paroles que Jésus dit un jour aux disciples qui lui
demandaient: « Maître, où habites-tu ? ». Il répondit: « Venez et voyez » (Jn 1, 38-39).
Vers vous aussi Jésus tourne son regard et vous invite à aller chez lui. Chers jeunes,
avez-vous rencontré ce regard ? Avez-vous entendu cette voix ? Avez-vous ressenti cette
ardeur à vous mettre en route ? Je suis sûr que, même si le vacarme et la confusion,
semble régner dans le monde, cet appel continue à résonner dans votre âme pour l’ouvrir
à la joie complète. Ceci sera possible dans la mesure où, avec également
l’accompagnement de guides experts, vous saurez entreprendre un itinéraire de
discernement pour découvrir le projet de Dieu sur votre vie. Même quand votre parcours
3. « L’action pastorale » (3ème partie)
« L’objectif de ce chapitre est de bien définir ce que comporte le
fait de prendre au sérieux le défi de la pastorale et du
discernement des vocations, en tenant compte des sujets, des
lieux et des instruments à notre disposition. (…) L’attention est
portée sur les sujets, les lieux et les autres instruments de cet
accompagnement. »
Les sujets de l’action pastorale sont les jeunes eux-mêmes, soit comme
protagonistes, soit comme récepteurs. L’Église leur demande « de
l’aider à identifier les modalités les plus efficaces aujourd’hui pour
annoncer la Bonne nouvelle ». Il faut des personnes de référence : en
premier lieu les parents, puis les pasteurs, les consacrés, les enseignants
et d’autres figures éducatives. Ces personnes de référence doivent
« faire autorité, avec une identité humaine claire, une solide
appartenance ecclésiale, une qualité spirituelle visible, une passion
éducative vigoureuse et une profonde capacité de discernement ».
Puis l’attention se porte sur le rôle et sur la responsabilité de toute la
communauté des croyants.
Les lieux de l’action pastorale sont la vie quotidienne, les activités pour
les jeunes, les JMJ, les événements diocésains, les paroisses, les
« oratoires », les universités, les écoles catholiques, le volontariat, les
activités sociales, les centres de spiritualité, les expériences
missionnaires, les pèlerinages, la piété populaire. Sans oublier un
plongeon dans le « monde numérique » qui ouvre à des opportunités
inédites, mais aussi à de nouveaux dangers.
Les instruments sont les langages (en privilégiant les plus expressifs
pour les jeunes), l’éducation, la prière, le silence et la contemplation.
4. Le questionnaire
Il se divise en trois parties :
17
6
1) La première concerne le recueil de données statistiques.
2) La deuxième est composée des questions.
3) Trois questions spécifiques pour chaque continent.
aspirantes, un des jeunes a témoigné : le vrai handicap à ce que je
ressens c’est mon père ; il n’est pas d’accord que je veuille devir prêtre.
Conclusion
Les réponses au questionnaire serviront à la rédaction de
l’Instrumentum laboris, document qui sera remis aux pères synodaux
avant l’assemblée du synode des évêques prévu pour octobre 2018.
Voilà donc une idée du contenu des lineamenta du prochain synode sur
les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. L’enjeu de ce synode
impose à notre Eglise-Famille de faire un état des lieux pour mieux
apprécier les défis et les pistes que cet événement ecclésial met à jour
pour nous.
II.
REGARD SUR NOTRE ENVIRONNEMENT : LE
MONDE DE NOTRE JEUNESSE DIOCESAINE
On ne peut pas prétendre épuiser les crises du monde ou juger de toute
leur profondeur par un simple regard. Mais untel regard peut tout de
même permettre de viser, dans leur globalité, ces crises. Je voudrais
juste évoquer quelques-unes en les regroupant autant que possibles.
Pour ne pas conclure mais ouvrir les échanges, je voudrais redire que le
prochain synode sur la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel
vient à point nommé au regard des nombreuses crises qui touchent au
devenir du monde juvénile.
C’est une occasion que l’Eglise universelle se donne pour mieux
orienter les jeunes vers le Christ, la solution adéquate à toutes les
questions existentielles et aux aspirations de l’homme et de tout
l’homme. Mais c’est également une occasion donnée à notre Eglisefamille de Dieu qui est à Bobo pour relever les nombreux défis qui se
posent à sa pastorale juvénile.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
Abbé Emile SESSOUMA
1. L’environnement familial
La famille est un élément déterminant pour les jeunes. Mais, de plus en
plus, la famille devient une notion vague, une réalité polyvalente et
imprécise. Qu’est-ce qui fait la famille aujourd’hui ? Papa, maman et
les enfants ? En plus, le lien matrimonial est de plus en plus fragile. On
se marie aujourd’hui, et demain déjà on peut divorcer et se remarier ;
sans oublier ceux-là qui ne pensent plus le mariage nécessaire. Il y a
aussi les familles recomposées. Monsieur a épousé madame en seconde
noces et l’enfant qu’ils ont a été adopté, etc.
Par ailleurs, la sacralité des liens familiaux est en désuétude. Il y a une
époque où tout le monde pensait sacrés les liens de la famille pour qui
7
16
l’appartenance au Christ par la foi, pourront aussi nous aider à relever le
défi des vocations sacerdotales et religieuses.
4. Le défi vocationnel
En rappel, quand le document préparatoire au synode parle de vocation,
c’est dans un sens large. Mais pour ce qui concerne notre diocèse, tout
en évacuant pas la dimension généreuse du mot vocation ici, on devra
prendre plus au sérieux la spécificité des vocations sacerdotales. En
effet, nul doute qu’en termes d’ordinations sacerdotales, notre diocèse
expérimente ces dernières années, une période de vaches maigres.
En exemple, si on compare les sept ordinations sacerdotales de juillet
2015 aux années à venir, la situation est catastrophique. L’année
dernière, on n’ a eu qu’un seul prêtre diocésain; en juillet prochain, ils
seront probablement deux ; dans deux ans, il sera probablement seul,
dans trois ans, zéro prêtre (et on espère que cela soit contredit plus
tard !)… et il faut attendre sept ans encore pour avoir nous l’espérons
sept prêtres.
C’est un gros défi qui n’est pas seulement un défi pour l’évêque où les
curés. Il s’agit d’un défi pour toute la famille diocésaine. Monseigneur
Anselme disait une fois que l’équilibre des vocations sacerdotales dit
aussi l’équilibre des familles chrétiennes. Dans ce sens, la crise des
vocations, si elle est réelle, est aussi réellement une crise des familles
chrétiennes.
Mais cela ne doit pas faire oublier le rôle que doit jouer la commission
des vocations, les comités paroissiaux pour créer les conditions qui
permettront aux jeunes d’entendre l’appel de Dieu et d’y répondre. Nos
lycées et collèges sont des banques à vocations. Mais souvent, les
jeunes n’y ont pas l’encouragement nécessaire.
on devait tous se dévouer ; mais aujourd’hui on peut tuer son père, on
peut tuer sa femme et ses enfants… (Belleville, il y a deux ans…)
Ensuite, de nos jours, bon nombre de citoyens burkinabè ne respectent
plus les normes et valeurs sociales traditionnelles qui régissaient la
famille et la communauté, notamment les valeurs d’intégrité,
d’honnêteté, d’hospitalité, et de respect d’autrui. Il s’ensuit des conflits
de générations, la dislocation des familles, la fragilisation du lien
matrimonial, l’égoïsme, la multiplication des violences et des conflits
au sein des cellules familiales, l’exclusion et la marginalisation, la
délinquance juvénile, etc.
On peut en conclure que si la société est en crise, c’est parce que la
famille, qui est la société de base, est elle-même en crise très profonde.
C’est justement, conscient de cela que récemment le pape François a
convoqué deux assemblées consécutives du synode des évêques sur la
famille.
2. Les problèmes d’emploi et la recrudescence des vices et de
la délinquance juvénile
Comme on le dit souvent, c’est le travail qui travaille à faire l’homme.
Sans travail, même quand peut manger et boire comme à sa guise, on ne
se sent pas pleinement réalisé. Mais dans aucun pays du monde, le
problème du chômage n’a été complètement et parfaitement résolu. Si
Barak Obama n’a pas réussi à gagner ce combat pour les américains, ce
n’est pas le Gouverneur de la Région des Hauts Bassins qui pourra
nécessairement contenir les problèmes d’emploi des jeunes de notre
diocèse.
Dimanche dernier, j’étais en récollection avec les vocandi des lycées et
collèges à l’aspirât des SAB de Nasso. Pendant l’échange avec les
A côté de cela l’initiative de certains jeunes, désenchantés face à la
réalité cruciale du chômage, s’oriente malicieusement dans le génie du
vice. Tous les moyens sont finalement bons pour survivre : on ment, on
tue, on escroque, on vole ; tout cela sans vergogne et sans toupet, hali
bi, Ala m’en kisira. Amina.
15
8
sent seul que personne n'est jamais seul si on met en Lui son
espérance »9.
3. Les problèmes politiques
Le pape Pie XII avait affirmé de fort belle manière que la politique est
la forme la plus parfaite de la charité. Oui ça c’est, pourrait-on prester
de dire, la politique vécue vraiment de manière authentique ! Mais
l’histoire récente de notre pays, à cause de la démagogie, du népotisme,
de la corruption, a fait croire à nombre de jeunes qu’au lieu d’être une
forme de charité, la politique est l’art de la ruse et du mensonge.
Et comme disait déjà Rousseau, le pouvoir corrompt. Et dans notre
pays, ceux qui ont eu un pouvoir absolu ont été absolument corrompus.
La conséquence a été sans appel pour et les événements des 30 et 31
octobre 2014 ont été des manifestations d’un certain ras le bol.
Au Faso, dans le pays des hommes qui se disent intègres, l’insurrection
a témoigné contre une intégrité mal assumée. Et à Bobo-Dioulasso, là
où les aumôniers de la jeunesse convoquent en vain 10 jeunes,
l’insurrection a rassemblé des milliers.
4. Sur le plan de l’éducation
Sur le plan de l’éducation, on assiste comme à une perte de repère. Il il
n y a pas toujours une complicité entre l’école, la famille et la rue.
Finalement l’enfant et le jeune court le risque d’être laissé à lui-même,
devant chercher un modèle à imiter. Ce modèle, faute de le trouver en
famille ou à l’école, il l’attrape dans la rue… et de quelle manière ?
5. Sur le plan de la sexualité
La morale sexuelle connait des crises qui ont-elles-mêmes leurs
origines dans les années 1968. Et c’est le Saint Pape Jean-Paul II qui les
a mises en évidences en en parlant en termes de ruptures. Aujourd’hui,
même à Bobo-Dioulasso, ces ruptures sont déjà là de quelque manière :
-
La première rupture est celle du lien traditionnel entre la
sexualité et le mariage. La tendance désormais est d’instaurer
9
Tout compte fait, répondre à l’invitation du Christ, qui rejoint chaque
jeune dans sa situation particulière revient à un choix fondamental. Ce
choix devra reconnaître le Fils de Dieu comme toute la mesure de
l’existence humaine et qui engage pour la solidarité et la communion
avec les autres en véritable imitateur du Christ. Il s’agit finalement pour
les jeunes de reprendre à leur compte les actes d’amour du Christ dans
une sorte de familiarisation avec Lui10 : « je ne vous appelle plus
serviteurs, mais amis ». C’est le défi de la foi en Jésus-Christ, le Messie
crucifié et ressuscité, qui nous ouvre à un autre défi, celui d’une
pastorale qui donne des raisons de croire.
3. Le défi pastoral
Pour accompagner les jeunes vers un choix de vie fondamental pour le
Christ, cela suppose une proximité des pasteurs. Car, il s’agit de les
aider à discerner à travers la reconnaissance de leur histoire,
l’interprétation de cette histoire pour aider à choisir enfin.
S’il est vrai que l’avenir de notre Eglise c’est sa jeunesse, il reste à
mettre cette jeunesse au cœur d’une sollicitude pastorale conséquente.
En 2011, Monseigneur Paul a détaché une équipe d’aumôniers pour la
jeunesse. Il s’agit certes d’une solution à la question d’une proximité
pastorale. Mais depuis lors aussi, le manque de personnel apostolique
empêche d’étoffer cette équipe pour plus d’efficience sur le terrain. Or
la proximité du pasteur conditionne aussi l’argumentaire catéchétique
de l’identité du Christ pour le chrétien. En effet, pour mener les jeunes à
la foi, il faut leur donner nécessairement des raisons de croire qui se
vérifient dans le quotidien. Ces mêmes jeunes, au-delà de
9
Jean-Paul II aux XIIe J.M.J, 1997 sous le thème « Maître, où demeures-tu? Venez et
voyez.
»
(cf.
Jn
1,38-39).
Cf.
site
Http://www.vatican.va
/holy_father/john_paul_ii/messages/youth/documents/hf.
10
Cf. ZABRE J. P., Op. Cit., pp. 81-82.
14
rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain
ouvre mes yeux sur ce que Dieu fait pour moi et sur sa manière
à Lui de m’aimer »6.
La vie du Christ n’a été que pro-existence. Et la réponse de l’homme à
la pro-existence du Christ doit être une option fondamentale pour le
Christ. Il s’agit pour les jeunes de pouvoir reprendre à leur compte la
solidarité du Christ pour chacun d’eux. Cela devra se vérifier à un
double niveau, en référence à la pédagogie même du Christ : l’être avec
le divin et l’être avec l’humain. Du reste, MOLTMANN le fait
judicieusement remarquer : « Quand on commence à vivre dans le
Royaume du Fils de l’homme, les situations inhumaines et les
comportements inhumains deviennent douloureusement évidents »7.
-
La proximité avec le Christ exige une profonde intimité avec Lui. Il
s’agit de l’acceptation de son amitié, condition de notre communion
présente et future avec son Père. C’est pourquoi, lors des XXème J.M.J. à
Cologne, le pape Benoît XVI affirmait aux jeunes : « Le secret de la
sainteté est l’amitié avec le Christ et l’adhésion fidèle à sa volonté »8.
C’est la manière fondamentale pour l’homme de montrer son être-avecLui ; car, cette communion Christique ouvre les jeunes à eux-mêmes et
aux autres. Là-dessus, l’enseignement de Jean-Paul II aux J.M.J. de
1997 est très explicite :
-
une sexualité libre de tous les liens institutionnels qui
garantissent une stabilité de la communauté conjugale et
familiale.1
La seconde rupture est celle du lien sexualité et procréation. La
procréation a été présentée comme un asservissement de la
femme Et c’est pourquoi il faut « planifier » et avoir un enfant
« quand on veut et comme on veut » ! Aujourd’hui les Européens
sont allés tellement loin dans cette rupture qu’ils sont en train de
passer de la « la sexualité sans procréation, à la procréation sans
sexualité ». Et à Bobo aujourd’hui, les jeunes semblent plus
effrayés par une grossesse que par une maladie sexuellement
transmissible.
La troisième rupture, la plus grave selon le pape, est établie entre
la sexualité et la personne humaine dans son identité véritable.
C’est la conséquence de la réduction de la sexualité à un besoin
physiologique, en faisant du partenaire un objet de plaisir, une
« chose ».
La quatrième rupture, que le Pape Jean-Paul II a dénoncé enfin,
est la « déresponsabilisation » provoquée par la mentalité qui ne
cherche que le plaisir et la jouissance dans la sexualité ; le corps
de l’homme comme celui de la femme est seulement un « objet »
de jeu égoïste.2
6. Les crises religieuses
« Jésus demeure à côté de vous, dans les frères avec lesquels
vous partagez l'existence quotidienne. […] C'est là, parmi les
hommes, que se trouve la maison du Christ, qui vous demande
d'essuyer, en son nom, toute larme et de rappeler à celui qui se
6
Benoît XVI, Lettre encyclique Deus Caritas est, 25 décembre 2005, n° 18.
MOLTMANN J., Un Nouveau Style de Vie, Renouveau de la Communauté. Traduit de
l’allemand par Pierre JUNDT, Le Centurion, Paris, 1984, p. 97.
8
Le pape lors de la cérémonie d’accueil des jeunes à Cologne, Poller Wiesen, le jeudi
18-08-2005. Cf. Benoît XVI, La Révolution de Dieu, Bayard, Paris, 2005, p. 59. Le pape
rend d’ailleurs bien compte de ce que son prédécesseur avait affirmé aux J.M.J. de
2003 : « Rencontrer Jésus, l’aimer et le faire aimer : telle est la vocation chrétienne ».
Si on ne veut se limiter qu’à la religion chrétienne, aujourd’hui, les
jeunes sont de plus partisans d’un évangile du spectacle. Et les mêmes
sont souvent adeptes de mille et une spiritualité à la fois. En même
temps, on assiste à une floraison de mouvements de spiritualités et pire,
à des sectes.
7
13
1
Cf. J. RATZINGER, Entretien sur la foi, pour les deux premières ruptures opérées par
la « révolution sexuelle ».
2
Evangelium vitæ, n° 13.
10
Bien sûr, on pourrait se réjouir du nombre de spiritualités qui permet à
chacun de trouver sa marque particulière pour approcher Dieu. Mais
quand une même personne est amatrice de toutes les sauces, d’où
qu’elles viennent et pourvue qu’on y prononce le nom de Dieu, on peut
se poser des questions graves sur sa maturité spirituelle, psychologique.
A côté de tout cela il y a ceux-là qui sont en train de se convaincre
maintenant de ce qu’a écrit le philosophe allemand Nietzche : Dieu est
mort ! Mais peut-on construire un monde sans Dieu, certainement !
Mais quand l’homme se décide de construire le monde sans Dieu, il le
construit toujours contre l’homme, (cf. Saint Jean-Paul II.
Ce sont là quelques éléments du contexte dans lequel, il me semble, que
notre jeunesse est immergée. Nous n’avons énumérées que les crises
qui caractérisent notre milieu de vie. Ce n’est pas une volonté manifeste
de faire profession de prophète de malheur. Nous sommes conscients de
toutes les vertus dont notre jeunesse fait montre. Mais le visage que
nous avons voulu présenter de notre contexte nous semble mieux mettre
en exergue les défis du synode pour notre Eglise-Famille.
III.
DES DEFIS DU SYNODE POUR NOTRE FAMILLE
DIOCESAINE
L’assemblée ordinaire du synode des évêques sur la jeunesse, la foi et le
discernement vocationnel constitue en elle-même un défi à la fois pour
l’Eglise universelle et pour les Eglises particulières. Ceci étant, elle
nous interpelle aussi à donner aux jeunes des raisons de croire à travers
une pastorale conséquente. En plus, au de-là de ce que l’Eglise a perçu
comme défi vocationnel au sens large du terme, nous à Bobo-Dioulasso,
nous avons à profiter de ce synode pour dynamiser notre pastorale des
vacations sacerdotales et religieuses.
1. Le défi du synode
monde, l’évangélisation, la catéchèse, l’Europe ou l’Afrique, etc. Un
synode sur la jeunesse est donc une première. En cela, le prochain
synode constitue en lui-même un défi pour l’Eglise universelle. Mais
pour nos Eglises particulières, notamment chez nous à Bobo-Dioulasso,
il s’agit d’une interpellation aussi à nous engager dans une marche
générale afin de partager une expérience pastorale vécue avec les
autres, mais aussi d’apprendre de ce que les autres font déjà de positif.
Plusieurs diocèses ont déjà lancé les enquêtes et les sondages en vue
d’écouter les jeunes, leurs aspirations, leurs peurs mais aussi leur soif.
On ne devrait pas rester en marge de cette grande marche et manquer
d’imprimer notre particularité aux travaux du prochain synode.
2. Le défi de la foi en Jésus-Christ, réponse aux questions
existentielles de la jeunesse
Parce que toute la vie de Jésus n’a été qu’une vie totalement donnée
pour les autres afin de leur montrer les chemins d’une solidarité
surnaturelle et universelle3, « le chrétien est un homme fait pour aimer
parce qu’étant fait pour les autres »4. Dès lors, le chrétien, l’ami de
Jésus, combat le repli sur soi pour reconnaître l’existence des autres5
desquels il se fait solidaire.
Pour le pape Benoît XVI :
« Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma
vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis
pas à reconnaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie
je néglige complètement l’attention à l’autre, […], alors même
ma relation à Dieu se dessèche. […]. Seule ma disponibilité à
aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me
3
AA., n° 8
ZABRE J. P., Op L’imitation, spiritualité chrétienne africaine, l’Harmattan, Paris,
2004, p. 85.
5
Cf. Ibid., p. 86.
4
Depuis les années 1960, les synodes ont porté sur des questions très
variées telles que le droit canon, le sacerdoce et la justice dans le
11
12
Téléchargement