25 septembre 2010 DU RHUMATISME DOSSIER DE PRESSE

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DOSSIER DE PRESSE
25 septembre 2010
Journée Grenobloise
DU RHUMATISME
A tout âge, mieux
vivre avec son
rhumatisme.
Le bénéfice de
l’activité et
du sport
Contacts presse : BV CONSEiL Santé
Emmanuelle Klein - 7, rue Greffulhe/75008 Paris - Tél. : 01 42 68 83 40
E-mail : [email protected]
SOMMAIRE
Edito :
Pourquoi une journée dédiée aux rhumatismes à Grenoble ?
I/ L’événement du 25 septembre
Grenoble consacre une journée dédiée aux rhumatismes
- Séances plénières
- Tables rondes
- Stands, rencontres…
- Programme détaillé synoptique
II/ Que regroupent les rhumatismes ?
- Arthrose, arthrite, rhumatismes inflammatoires…
- Lumière sur le syndrome Sapho
III/ L’importance de la Recherche
Interview de Athan Baillet
IV/ Sport et rhumatismes
- L’importance du sport
Interview de Lionel Comole
- Le sport et les personnes âgées
- Rencontres avec les sportifs de haut niveau
Interview d’un sportif de la région
V/ Partenaires
- CHU de Grenoble
- AFLAR
- Fondation Arthritis
SAMEDI 25 SEPTEMBRE 2010 :
UNE JOURNÉE GRENOBLOISE PAS COMME LES AUTRES
On n’a pas le droit d’être perclus de douleur, quel que soit son âge ! Tout le monde a envie de mener une vie normale, de pratiquer du sport, de sortir… Pendant longtemps, cette
« vie normale » a été interdite à nombre de personnes souffrantes de rhumatismes. Pourtant, nous sommes convaincus que souffrir de rhumatismes ne doit plus être une fatalité.
Les compétences de chaque pôle du service de rhumatologie du CHU de Grenoble que sont les soins, la recherche et l’enseignement, convergent vers un objectif commun : une prise en charge optimale et une meilleure qualité de vie du patient.
Depuis 20 ans, le service de Rhumatologie du CHU de Grenoble s’investit dans des programmes d’éducation thérapeutique innovants qui visent à améliorer sans cesse l’état de santé des
patients, l’observance thérapeutique et la qualité de vie au quotidien. Ce service a notamment été un des premiers en France à développer une école de la polyarthrite rhumatoïde, ce
rhumatisme inflammatoire chronique qui touche pas moins de 300 000 personnes en France.
Depuis 2005, les patients souffrants de rhumatismes inflammatoires peuvent bénéficier,
au sein de l’hôpital de Jour, d’un programme d’apprentissage et d’accompagnement.
Ce programme représente une innovation majeure sur le plan de l’aide aux patients et
à leurs proches pour qu’ils puissent mener une vie la plus normale possible. Ainsi, une
étude multicentrique1 montre que grâce à ces programmes, 74% des patients ont tiré
un bénéfice et ont changé de comportement vis-à-vis de la maladie et des traitements.
Mais la dynamique du service ne se contente pas de ce résultat et depuis plusieurs
années, des rencontres avec le grand public sont organisées afin d’informer, d’appréhender et de comprendre. Le samedi 25 septembre prochain sera une journée de
grande ampleur entièrement dédiée aux rhumatismes et organisée conjointement avec
l’AFLAR (Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale), le service de Rhumatologie du CHU de Grenoble, la ville de Grenoble et la Fondation Arthritis (Fondation reconnue d’utilité publique qui récolte des fonds pour la recherche sur les rhumatismes).
Plusieurs thèmes sont à l’honneur avec notamment un nouveau regard sur « le sport et les rhumatismes ». En effet, le vivier de sportifs grenoblois férus de trekking, de cyclisme ou de sports
de montagne en tout genre, pousse à favoriser d’autant plus, la pratique sportive pour les
personnes atteintes de rhumatismes. Cette pratique doit être suivie, personnalisée et mesurée
pour être bénéfique. C’est notamment la raison pour laquelle une table ronde animée par des
sportifs de haut niveau sensibilisés par les rhumatismes sera organisée durant cette journée.
1
LGrange et al . Qualitative analysis of the efficiency of the multicentric
program of therapeutic education called apprivoiser for the patient affected
by inflammatory rheumatism: survey among 111 patients.
(ann Rheum Dis 2009;68:358).
Des conférences-débats sur les thèmes de l’arthrose, et des rhumatismes inflammatoires chroniques seront également l’occasion de sensibiliser le public
à l’importance du diagnostic précoce. Il convient de préciser que si ces dix
dernières années les biothérapies ont révolutionné la prise en charge des
rhumatismes inflammatoires chroniques tels que la spondylarthrite ankylosante ou la polyarthrite rhumatoïde, de nombreuses pathologies ne bénéficient pas des mêmes progrès thérapeutiques. Certains patients
répondent peu ou pas aux biothérapies (moins de 30%). La prise en charge précoce des personnes atteintes de
maladies rhumatismales est donc primordiale
pour les traiter tôt et leur assurer une qualité
de vie.
Nous invitons toutes les Grenobloises
et tous les Grenoblois à venir à cette
journée et nous sommes convaincus
qu’ils seront nombreux à discuter, à échanger et à débattre.
Professeur Juvin, Rhumatologue, Responsable du
service de Rhumatologie du CHU de Grenoble
Professeur Gaudin, Rhumatologue, Adjoint au service de
Rhumatologie du CHU de Grenoble
Docteur Grange, Rhumatologue dans le service de
Rhumatologie du CHU de Grenoble, Président de l’AFLAR
Dauphiné, vice-Président de L’AFLAR national
I/ L’ÉVÉNEMENT DU 25 SEPTEMBRE :
LE PROGRAMME DE LA JOURNÉE
ACCES LIBRE ET GRATUIT
EN CONTINU
A tout âge, mieux vivre avec ses rhumatismes de 10H00 à
17H00
Rhumatologie : traitement intra-articulaire de l’arthrose
Kinésithérapie : activité physique
Diététique : comment se nourrir quand on a un rhumatisme ?
Ergothérapie : comment vivre mieux au quotidien avec
un rhumatisme ?
Pharmacie : information sur les différents traitements
Associations de patients : pour s’informer, échanger,
se faire conseiller…
Table ronde :
« Sport et rhumatismes » de 16H00 à 17H00
Animée par : Pr Gaudin
Tirage au sort du quizz de la Fondation Arthritis
pour gagner trois stages de pilotage sur Porsche
997 GT3 en fin de journée.
CONFERENCE
séances de 11H00 à 12H00 et de 14h30 à 17h00
Animée par : Pr Juvin, Pr Gaudin et Dr Grange
Thèmes : arthrose, les rhumatismes inflammatoires, les différences fondamentales , les
différentes prises en charge, diagnostic précoce pour un traitement précoce, la recherche, vivre avec un rhumatisme en 2010.
RENCONTRE DEDICACE
durant la journée
Animée par : Lionel Comole, pilote automobile
Thème : comment lutter contre la maladie par le sport, la passion
et le dynamisme ?
Dédicace de son Livre : « la Colonne bambou » un livre attachant,
dynamique et incroyablement positif.
II/ QUE REGROUPENT LES RHUMATISMES ?
L’arthrose, les rhumatismes inflammatoires chroniques, l’arthrite…
Quelles différences entre ces pathologies ?
L’arthrose
L’arthrose est une dégénérescence du cartilage des articulations sans infection ni inflammation particulière. Elle peut
toucher toutes les articulations, mais elle se manifeste plus
fréquemment au niveau de certaines articulations: genoux,
hanches, doigts (articulations du pouce, articulations interphalangiennes proximales et distales des doigts) ainsi
que les gros orteils. D’autres articulations, comme celles de
l’épaule, du coude et de la cheville, sont moins souvent atteintes. La colonne vertébrale, peut également être touchée
par l’arthrose.
L’arthrose est une maladie chronique qui évolue lentement.
Très souvent, le cartilage a déjà subi une dégradation avant
que les douleurs n’apparaissent. Des signes d’arthrose peuvent être visibles sur des radiographies sans que le patient
ne ressente de douleur. L’arthrose touche plus souvent les
sujets en surcharge pondérale au niveau des articulations
portantes et plus les femmes que les hommes au niveau des
doigts. A un âge plus avancé, la maladie se manifeste presque aussi souvent chez les hommes que chez les femmes. Le
risque d’avoir une arthrose augmente avec l’âge - vraisemblablement parce que le cartilage se régénère moins bien
chez les personnes âgées.
L’arthrite
L’arthrite est une pathologie aiguë ou chronique des articulations dont l’origine est inflammatoire. La plupart des
formes d’arthrite, qui peuvent apparaître à n’importe quel
âge, même chez les enfants, se caractérise par des douleurs
violentes et lancinantes.
Cette maladie se caractérise par des périodes de poussée
et de rémission. La tuméfaction, la raideur, la douleur et la
rougeur sur une ou plusieurs articulations sont communes
à tous les types d’arthrite. Généralement, la douleur et la
raideur sont plus importantes le matin avec des réveils nocturnes.
A RETENIR
Les rhumatismes regroupent
l’ensemble des pathologies du
système ostéo-articulaire, des
muscles et du tissu conjonctif,
de nature inflammatoire (Arthrites) ou de nature dégénérative
(Arthroses). Les rhumatismes
inflammatoires sont qualifiés de
« chroniques » si les symptômes
durent plus de 3 mois. Les rhumatismes sont considérés à tort,
comme des maladies réservées
aux personnes âgées.
Les Rhumatismes Inflammatoires
Chroniques, en particulier, frappent à tout âge et atteignent
souvent des adultes jeunes, des
enfants, comme dans l’arthrite
juvénile idiopathique pouvant
remettre en cause le pronostic
fonctionnel.
Les douleurs des rhumatismes
inflammatoires surviennent
par crise et sont permanentes,
même sans sollicitation de
l’articulation ; la douleur est
souvent violente et nocturne
avec un dérouillage important
au réveil. A terme, ils déforment
le squelette jusqu’au handicap
physique. Ils s’accompagnent
aussi d’une fatigue chronique
particulièrement importante.
La douleur de l’arthrose, quant
à elle, s’installe progressivement, est plus forte en fin de
journée, peut s’atténuer passagèrement pendant une période
de repos, mais s’accentue si
l’on sollicite trop l’articulation.
II/ QUE REGROUPENT LES RHUMATISMES ? (suite)
LES RHUMATISMES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES
Les Rhumatismes Inflammatoires Chroniques
Les rhumatismes inflammatoires chroniques regroupent plusieurs dizaines de maladies
comme la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, l’arthrite juvénile idiopathique. Ils touchent principalement les articulations des pieds, des genoux, des hanches,
mais aussi les épaules ou les mains ou le dos ; ces rhumatismes s’intègrent souvent dans le
cadre de maladies de système ou immunitaires qui touchent d’autres organes.
La polyarthrite rhumatoïde
en est la plus fréquente (0,5 % de la population adulte, soit
près de 300 000 personnes en France) et sans doute l’une
des plus invalidantes. La maladie peut survenir à n’importe
quel âge (y compris pendant l’enfance), mais elle apparaît
le plus souvent au cours de la quarantaine surtout chez
la femme. Elle se présente sous des formes plus ou moins
sévères : 30 % sont considérées comme bénignes, 20 %
comme sévères et d’évolution rapide, et enfin les 50 % restantes sont dits « modérées » (intermédiaires).
Comment se manifeste-t-elle ? La maladie se manifeste prioritairement dans les petites articulations (doigts, poignets, pieds, chevilles…), mais elle peut aussi concerner d’autres articulations (genoux, épaules, hanches…). Les articulations sont douloureuses, et inflammatoires.
Attaquée par le système immunitaire, l‘articulation se détruit progressivement. Les lésions sont
alors définitives et le handicap menace. Le dos n’est pas touché dans ce rhumatisme .
La spondylarthrite ankylosante
est une maladie à prédominance masculine dont les premiers
symptômes surviennent en moyenne aux alentours de 25 ans.
Comment se manifeste-t-elle ? Son évolution lente et progressive se
manifeste par des douleurs nocturnes de la colonne vertébrale (rachialgies) et/ou des fesses (fessalgies), non calmées par le repos
et diminuant avec l’exercice. Au gré des poussées inflammatoires
affectant les articulations et les enthèses (insertion du tendon sur
l’os) de la colonne vertébrale et du bassin, les vertèbres finissent
par se souder les unes aux autres, entraînant une ankylose définitive du rachis. Dans le meilleur des cas, cette ankylose se fait dans
une position physiologique (dos droit). Le plus souvent, l’enraidissement entraîne une cyphose marquée (dos courbé, tête projetée
en avant), peu compatible avec le maintien d’une activité.
L’arthrite juvénile idiopatique
Le terme Arthrite Juvénile Idiopathique (AJI) regroupe un ensemble de
maladies articulaires inflammatoires sans cause reconnue, débutant
avant l’âge de 16 ans et durant plus de 6 semaines. L’AJI entraîne
des handicaps dans 20 à 30% des cas. Le niveau de handicap
dépend du nombre et du niveau des atteintes articulaires et du profil
évolutif de la maladie.
Comment se manifeste-t-elle ? Il s’agit d’atteintes polyarticulaires très
invalidantes du fait du rythme douloureux pouvant entraver le sommeil, du dérouillage matinal
pouvant compromettre la scolarité et des difficultés fréquentes à se déplacer seul et à participer
aux activités de groupe. La pratique d’activités sportives en milieu scolaire est souvent très limitée
chez ces enfants.
LUMIÈRE SUR UNE MALADIE RARE :
LE SYNDROME SAPHO
Le syndrome SAPHO désigne plusieurs affections chroniques qui peuvent toucher à la fois la peau, les os et les articulations. Le regroupement de ces affections sous un même
syndrome a été proposé en 1987 par le professeur Kahn et
la Société Française de Rhumatologie. Les initiales formant
le mot SAPHO correspondent aux principales manifestations observées au cours du syndrome : la Synovite, l’Acné,
la Pustulose palmo-plantaire, l’Hyperostose et l’Ostéite.
- La synovite désigne l’inflammation de l’enveloppe qui
entoure les articulations (appelée synoviale) et se manifeste
par une articulation enflée, douloureuse et raide.
- L’acné est une affection de la glande sébacée des poils
(glande de la peau qui sécrète le sébum, une substance
grasse), qui se bouche et forme des boutons, surtout sur le
visage et dans le dos.
- La pustulose est une maladie inflammatoire de la peau qui
se caractérise par des pustules (petites cloques remplies de
pus) apparaissant sur la plante des pieds ou la paume des
mains, qui sèchent et entraînent ensuite une desquamation
de la peau.
- L’hyperostose correspond à la croissance excessive d’un
ou plusieurs os (avec épaississement puis déformation
éventuelle).
- L’ostéite est une atteinte inflammatoire de l’os qui se traduit
par des douleurs souvent continuelles.
- Les personnes atteintes du syndrome SAPHO ne présentent pas forcément toutes ces manifestations en même
temps, ni successivement, quasiment toutes les combinaisons de symptômes sont possibles.
L’Association AIRSS-Syndrome SAPHO sera présente lors
de cette journée.
Le rhumatisme psoriasique
avec atteintes articulaires
Plusieurs années après avoir développé un psoriasis, certains patients peuvent souffrir d’atteintes articulaires.
Appartenant au groupe des spondylarthropathies, le rhumatisme psoriasique concernerait ainsi environ 15 %
des patients atteints de psoriasis.
Le rhumatisme psoriasique touche
aussi fréquemment les hommes que
les femmes, apparaît entre 30 et 50
ans et dans la moitié des cas, avant
40 ans.
Comment se manifeste-t-il ?
Les symptômes se caractérisent par
des douleurs articulaires inflammatoires, survenant la nuit et le matin.
Contrairement aux usures mécaniques de l’arthrose, ces douleurs ne
sont pas calmées au repos. La raideur
matinale et une évolution par poussées finissent d’en dresser le tableau
clinique. Les atteintes articulaires sont
soit à localisation périphérique (au niveau des mains, des genoux et des
pieds le plus souvent), soit à localisation axiale (au niveau de la colonne
vertébrale), ainsi qu’à l’insertion des
tendons (ou enthèses).
III/ QU’EN EST-IL DE LA RECHERCHE ?
Propos recueillis auprès de Athan Baillet, interne en rhumatologie au CHU de Grenoble et étudiant en thèse de
sciences au laboratoire de recherche GREPI, TIMC-Imag,
CNRS UMR 5525 dirigé par le Pr Morel.
En quoi consistent vos travaux de recherche ?
« Le GREPI de Grenoble (Groupe de Recherche et d’Etude
du Processus Inflammatoire) est un groupe de recherche étudiant les mécanismes de fonctionnement des NADPH oxydases dédiées à la production des radicaux oxydants.
Une partie de notre travail consiste à identifier2 des biomarqueurs aidant au diagnostic ou à la prise en charge thérapeutique de la polyarthrite rhumatoïde, le rhumatisme in- Docteur Athan Baillet
flammatoire chronique le plus répandu (300 000 personnes
atteintes en France). Parmi les nombreuses protéines du liquide articulaire, nous avons pu
caractériser plusieurs d’entre elles spécifiquement exprimées dans la polyarthrite rhumatoïde
constituant des outils prometteurs pour un diagnostic précoce. Nos travaux s’appliquent également à identifier des biomarqueurs prédictifs de la réponse aux biothérapies afin de proposer
la bonne molécule au bon patient dans l’objectif d’une prise en charge individualisée du rhumatisme inflammatoire. Cela permettrait de proposer le meilleur traitement dès les premières
prises médicamenteuses. Même si l’arrivée des biothérapies a révolutionné les traitements des
rhumatismes inflammatoires, nous poursuivons notre recherche pour faciliter la mise sous traitement efficace et réduire au maximum le temps « d’errance thérapeutique ». De plus, 1/3 des
patients sous biothérapie répondront insuffisamment, obligeant à proposer d’autres stratégies
thérapeutiques.
Comment concilier rencontre grand public et
recherche ?
« Nos stratégies de recherche doivent servir le diagnostic
et la prise en charge, et pour cela nous travaillons conjointement avec les patients et les médecins du CHU de Grenoble. Cette journée du 25 septembre pendant laquelle
se dérouleront des rencontres et des conférences d’informations sur les rhumatismes à Grenoble est une formidable opportunité pour rapprocher la recherche et le grand
public. Cet événement offre la possibilité d’apporter aux
patients et à leur entourage un éclairage différent sur leur pathologie. La vulgarisation de
nos travaux de recherche me semble essentielle pour que les patients comprennent mieux
leur pathologie ce qui n’est pas toujours évident lors d’une consultation et notamment lors
de l’annonce du diagnostic. L’intérêt du grand public pour la recherche est de plus en plus
tangible car il y a une volonté de désacraliser le chercheur parfois caricaturé. Aujourd’hui
c’est une personne qui se situe au cœur des problématiques des médecins et des patients. »
Quel est votre point de vue sur le sport et les
rhumatismes ?
« Nous nous sommes penchés sur ce thème afin d’analyser les effets de l’activité sportive sur plusieurs critères
d’évaluation majeurs de la polyarthrite rhumatoïde : douleur, handicap, qualité de vie et évolution structurale.
Les résultats d’une étude publiée cette année sont probants et ont d’ailleurs conduit à une méta-analyse3 des
essais randomisés. Les conclusions sont très positives
puisqu’elles démontrent qu’une activité sportive que l’on
appelle scientifiquement « aérobie » c’est-à-dire une activité du type course à pied, natation ou vélo a des effets
positifs sur la douleur, la qualité de vie et la fonction De
plus, l’étude démontrerait des résultats positifs sur l’évolution des lésions radiologiques des patients. Le sport dans
les rhumatismes inflammatoires doit maintenant être envisagé comme un véritable traitement qui améliore significativement la douleur, la fonction, la qualité de vie plutôt
que comme un hobbie. »
A. Baillet, Protéines S100A8, S100A9 et S100 A12 : marqueurs inflammatoires ou acteurs physiologiques de la polyarthrite rhumatoïde, 2010 Société nationale française de médecine interne (SNFMI), publié par Elsévier Masson SAS
2
Baillet, Zeboulon, Gossec, combescure, Bodin, Juvin, Dougados, Gaudin, Efficacy of Cardiorespiratory Aerobic Exercise in Rheumatoid Arthritis : Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials, Arthritis Care & research Vol.62, N° 7, July
2010, pp 984-992, 2010 American College of rheumatology
3
IV/ ACTIVITÉ PHYSIQUE ET RHUMATISMES
C’est avant tout du bon sens…
L’activité physique régulière est indispensable pour le bon fonctionnement articulaire, y compris et même surtout en cas d’arthrose. Cela va permettre d’éviter
la fonte musculaire, de lutter contre les mauvaises positions et stimuler de façon
bénéfique le cartilage. Au cours de la vie quotidienne, il n’existe aucun geste particulier accusé de générer des rhumatismes. Toutefois, certains mouvements, lorsqu’ils
sollicitent trop une articulation arthrosique, peuvent déclencher des douleurs. Il faut
donc savoir doser son activité, juger du caractère tolérable ou non de la gêne et, lorsque c’est nécessaire, chercher des aides pour faciliter le mouvement.
L’erreur à ne pas commettre est donc de cesser toute activité quotidienne. D’une part
cela a un effet néfaste sur l’articulation arthrosique, mais cela contribue également à rendre la personne dépendante et invalide. Les répercussions morales sont alors inévitables et
une baisse du moral s’ensuit en général. Un cercle vicieux risque alors de s’installer car la
douleur se trouve majorée. L’autre erreur à éviter est d’adopter la position inverse et de
nier la douleur lorsqu’elle survient. Une douleur déclenchée par une activité, un geste,
constitue un signal d’alarme qu’il ne faut pas négliger. Il faut réussir à poursuivre cette
activité en adaptant son geste. Ce qui peut se traduire par exemple par utiliser un tabouret pour jardiner au lieu de rester accroupi, ou s’aider d’un caddie pour les courses
plutôt que de porter des charges trop lourdes, se munir d’une canne pour faciliter la
marche et soulager l’articulation arthrosique, etc.
Lionel Comole, pilote automobile
Lionel Comole est atteint de spondylarthrite ankylosante depuis l’âge de 5 ans. Le diagnostic
n’a pas laissé de place à son rêve d’enfant : devenir un jour pilote automobile. Pourtant à force
de persévérance et en s’investissant totalement dans la course automobile qui demande une résistance physique intense,
Lionel peut déclarer aujourd’hui : c’est ma maladie qui s’est
adaptée à ma vie de sportif de haut niveau et non l’inverse.
L’avis de Lionel Comole sur l’importance de l’activité physique et du sport dans les rhumatismes.
L’activité physique est un catalyseur d’action ! Elle génère des
mouvements du corps mais aussi déclenche un travail intense
de notre cerveau… Le rhumatisme est par excellence la maladie de la sédentarité. Alors pour lutter il faut bouger. Je me
rappelle qu’au plus fort de ma maladie, sous morphine à forte
dose, ayant perdu 14Kg, et n’ayant quasiment plus de force…
je m’accrochais à des sources de bien-être
absolu : me retrouver derrière le volant, me
battre avec des concurrents, prendre cet intense plaisir que propose le sport automobile.
Cette simple perspective suffisait à me donner
la force de me lever, de faire des exercices
pour déverrouiller ce squelette figé dans le
marbre et qui me faisait tant souffrir ! Le sport,
la passion et le plaisir qu’il procure déclenche
les meilleurs antalgiques et antidépresseurs
du monde, sinon j’aurais certainement sombré et mon corps ne serait plus qu’une statue
inerte…
Aujourd’hui, même si les effets de cette maladie et du traitement me permettent difficilement de
faire jeu égal avec mes concurrents, je vis quasiment normalement et je peux envisager des perspectives sportives incroyables. Dans le sport que je pratique, mon corps, et plus particulièrement
ma colonne vertébrale, subissent de violentes contraintes. La course automobile demande une
condition physique et mentale parfaite pour supporter les vibrations et les efforts répétés. En étant
sélectionné pour la Porsche Carrera Cup en France, j’atteinds un niveau de performance qui me
demande beaucoup de travail.
Pour performer j’ai besoin d’une préparation physique et mentale personnalisée, adaptée à mon sport et prenant en compte les contraintes de ma pathologie. J’ai engagé
une démarche de préparation physique dans un centre spécialisé « sport/santé »
avec une méthodologie spécifique. Ce sont ces méthodes innovantes et le suivi personnalisé d’un centre qui me permettent d’améliorer ma condition physique, mais
aussi et surtout, de réduire certaines douleurs handicapantes dans le cadre d’une
performance de haut niveau et inhérentes à ma pathologie.
Un préparateur physique travaille en collaboration avec un kinésithérapeute / ostéopathe. Certains massages thérapeutiques étant
bénéfiques pour les contractures occasionnées par les courses alors que d’autres techniques de mobilisation articulaire
agissent positivement contre l’ankylose.
Il est important de pouvoir définir des protocoles d’activité
physique personnalisés. Dès lors, tous les patients (sportifs ou
non) pourraient profiter des bienfaits de l’activité physique pour
appréhender au mieux leur maladie et connaître « les gestes qui
font du bien ».
V/ LES PARTENAIRES ET ORGANISATEURS
AU SERVICE DU GRAND PUBLIC
Clinique Universitaire de Rhumatologie du CHU
de GRENOBLE
Les équipes de la Clinique de Rhumatologie du CHU de
Grenoble suivent au quotidien les patients atteints de rhumatismes et informent les personnes sur cette pathologie
encore trop peu mise en lumière. Les équipes des Professeurs Juvin, et Gaudin se sont donc associées à cette
journée pour en faire un rendez-vous d’information et de
prévention tout spécifiquement conçu pour les grenoblois.
Diététiciennes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, rhumatologues et pharmaciens : l’ensemble des experts sur la chaîne de soins interviendra pendant la journée, soit au travers
des conférences, soit au niveau des ateliers proposés.
Association Française de Lutte Anti Rhumatismale
La journée Grenobloise du Rhumatisme est organisée sous
l’égide de l’AFLAR DAUPHINE.
Seule association reconnue d’utilité publique regroupant
l’ensemble des pathologies rhumatismales, de l’ostéoporose et maladies des os et des articulations. Le Docteur
Grange est vice président national et président de la section Dauphiné de cette association. L’AFLAR a pour mission
d’optimiser et de coordonner la lutte anti-rhumatismale
en rassemblant toutes les personnes physiques et morales
concernées.
Les rhumatismes (arthrites, arthrose, mal de dos, ostéoporose, périarthrites…) sont les premiers motifs de recours
aux soins en France, le premier poste de coût économique
et social. Causes de douleurs et de handicaps, à tous les
âges, ils compromettent la qualité de vie (« fléau social ») ;
les traitements et les moyens de prévention doivent être mis
en oeuvre de façon optimale.
La Fondation Arthritis Courtin
Initiée il y a 20 ans au travers de l’ARP (Association de Recherche pour la polyarthrite rhumatoïde) et reconnue d’utilité
publique depuis 2006, la Fondation ARTHRITIS est la seule
source de financements privés dans le domaine des rhumatismes. Elle est exclusivement dédiée à la collecte de fonds au
profit de la recherche contre les rhumatismes.
100% des dons pour la Recherche ! Sa spécificité est de
pouvoir reverser la totalité du don du grand public à la recherche. Ceci grâce à son partenariat historique avec la Société
Clarins qui prend en charge l’ensemble des frais de fonctionnement.
Elle est composée d’un conseil d’administration (CA), d’un
conseil Scientifique (CS), d’un collectif d’associations et d’un
comité d’orientation stratégique de la recherche (COSR). Le
CA regroupe les principaux acteurs de la rhumatologie française : médecins, chercheurs (INSERM,CNRS…), SFR (Société
Française de Rhumatologie), mais aussi le collectif d’associations de patients (la quasi-totalité des associations couvrant 7
des grandes pathologies rhumatismales) et un Commissaire
du Gouvernement. Le CS et COSR sont composés des plus
grands chercheurs Européens.
En 2009, la Fondation a financé plus de 20 projets à travers
toute la France pour une somme de 550 000 €… mais ce
n’est pas encore suffisant ! En France, une personne sur cinq
est touchée par un Rhumatisme (12 millions de personnes !),
une personne sur 100 est touchée par les rhumatismes inflammatoires chroniques (700 000 RIC). Aujourd’hui, s’il est
possible de vivre avec ces pathologies, aucune d’entre elles
ne peut être guérie. Beaucoup de patients répondent encore
négativement aux traitements de nouvelles générations. La
recherche avance mais elle est plus que jamais indispensable
pour mieux comprendre les mécanismes impliqués et ouvrir
de nouvelles voies de thérapeutiques. Les dons et l’adhésion
du grand public sont une part essentielle dans le processus
d’avancée technologique.
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