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Ce cours est dans le prolongement du précédent, nous allons discuter de
l’innovation.
Elle est au centre des préoccupations des économies, et synonyme de croissance,
déjà vu via le dernier cours où nous avons vu que la croissance s’explique par le
PT
Nous allons essayer de comprendre pourquoi elle est tant souhaitée, et en quoi /
pourquoi elle rend les économies plus compétitives
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Mais c’est un concept flou, comment la définir ? Plusieurs conceptions qui
renvoient à des stades de changement différents plus ou moins bénéfiques pour
une économie
Puis nous examinerons les effets de l’innovation au niveau macro : comment agit
elle sur la croissance ? Sur l’emploi qui a son tour peut stimuler la croissance
Puis nous examinerons l’innovation au niveau des firmes, principales
productrices de l’innovation bien que l’Etat joue également un rôle actif
Enfin nous examinerons les technologies plus récentes et leurs effets : les TIC
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On distingue plusieurs stades
Le premier est l’invention : la production de connaissances nouvelles
Avez-vous des exemples d’inventions à l’esprit ? 1437, Gutemberg invente
l’imprimerie en utilisant des caractères en plomb
Autre ex : le microscope inventé en 1595 par un fabricant de lentilles
Autre encore, la locomotive à vapeur en 1804 ou en 1937 on découvre le nillon
Second stade, c’est l’innovation a proprement parler, la mise en œuvre de
l’invention, la vente d’un nouveau dispositif
L’innovation se distingue de l’invention car c’est un processus de mise en
pratique aboutissant à l’utilisation effective
On peut découvrir une nouvelle molécule par exemple, stade de l’invention et
ensuite fabriquer un médicament, stade de l’innovation
Le chewingum : C’est l’américain Thomas Adams, qui, mélangeant du chiclé
(latex issu du sapotier) avec de la résine et du sirop, fabriqua et commercialisa en
1872 les premiers chewing-gums.
Dernier stade, l’innovation se diffuse, elle est adoptée par un nombre élévé de
nouveaux agents : c primordial car deux technologies pour les magnétoscopes se
sont concurrencées : béta max et VHS, la première était supérieure mais peu
adoptée, donc elle a disparu au profit du VHS
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Pendant longtemps on a cru que le processus menant à des nouveaux produits est
linéaire, mais c’est loin d’être le cas car entre l’invention et l’innovation, il y a
toute une série de tests, il faut expérimenter les produits, le passage à l’innovation
n’est pas si simple, plus un processus itératif, les tester auprès des consommateurs
La r&d est essentielle, mais ne suffit pas seulement, les politiques publiques
jouent également un rôle
La diffusion ne va pas de soit comme je vous l’ai dit avec l’exemple du béta max,
il faut que ce soit généraliser
On peut avoir une idée géniale, la mettre en procédé et que cela ne voit jamais le
jour, diffusé à grande échelle : exemple le livre électronique,
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On distingue plusieurs types d’innovation
Tout d’abord les innovations de produit et de procédé
L’innovation produit quels exemples ? Le téléphone mobile, l’Iphone, you tube, wikipédia
L’innovation de procédé : les codes barres : nouvelles méthodes d’organisation passage du minitel à Internet
pour la vente à distance par exemple
Ensuite, il y a des innovations plus ou moins majeures
Les innovation radicales : elle modifie profondément les conditions d’utilisation des individus, ou entraîne
des bouleversements techno : imprimerie, passage du moteur à vapeur au moteur à explosion, télégraphe au
téléphone, VHS et DVD
Innovation incrémentale : c’est une question d’amélioration, permet de conserver une avance technologique :
passage téléphone filaire à sans fil, souris à bille et optique par exemple
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Corrélation importante entre la richesse et l’effort de r&d des pays
L’effort se mesure relativement au PIB : part des dépenses dans le PIB
En valeur absolue, mais on retrouve souvent la même proportion entre les eux
En nombre de personnes employés, mais uniquement chercheurs, mais aussi
ingénieurs, ouvriers employés dans la r&d
Nombre de brevets déposés
Les dépenses peuvent émaner du privé ou du public, mais le public est en perte
de vitesse relativement.
Par exemple en France, l’etat contribue à 54 % des dépenses en 1981, mais 37 %
en 2005
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Il s’agit de chiffres en % du PIB : en 2004, l’investissement dans le savoir atteint
près de 5 % du PIB dans la zone OCDE
Pays dépassant la moyenne et pays sous performant
Tous les pays augmentent en général, mais certains sont plus rapides que d’autre
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Les US ont dépensé 330 milliards en 2006
Chine est passée devant le Japon avec 136 milliards : passage de 0,6% du PIB à
1,23 en 2004 : plus que doublement, rôle important du gouvernement : déblocage
de fonds pour les facs, labo publics et sociétés d’Etat avec pour secteurs clés :
laser, génétique, énergie nucléaire, etc.
Implantation de centre étrangers aussi : Novartis ouverture d’un centre de 100
millions de dollars
Japon 130 milliards, l’Europe est individuellement loi derrière : France moins de
40 milliards
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3,9 millions de personnes en 2005 dans les activités de R&D dans l’OCDE, dont
2/3 dans le secteur des entreprises
On a 7,4 chercheurs pour 1000 actifs contre 5,9 en 1995
Le Japon inclut le plus grand nombre de chercheurs, avant les US et l’Europe
Pour les US, cela exclut ceux qui sont engagés dans les activités militaires
Progression également en Chine, 1,5 en 2005, mais le nombre a augmenté de 77
% en 10 ans, près d’un million
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Pour faciliter les comparaisons, l’ocde a créé des familles de brevets
Une famille de brevets se définit comme un ensemble de brevets déposés dans
divers pays pour protéger une même invention : les familles de brevets triadiques
sont déposés auprès de 3 offices : l’office européen, l’office japonais et l’office
américain
Ralentissement du rythme de croissance des brevets depuis le 21ème siècle, + 2%
alors que la hausse régulière était de 7 % par an de la moitié des années 90 à 2000
Tous les pays ont déceléré
Les US avec 31 % enregistre une perte de 3 points de pourcentage par rapport à
1995 (34,4%), pour l’Europe la perte est de 4 points
La part du Japon a augmenté de 2 points
Le rapport entre les familles de brevets et le nombre d’habitants est le plus fort au
Japon, en Suisse, en Allemagne, Pays bas et suède
Pour la Chine, c’est moins 0,4 famille de brevets pour un million d’habitants
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France assez stable avec environ 2000 brevets
Course entre les US et le Japon avec ralentissement à partir de 2000 : courbe
devient plate nombre entre 15000 pour Japon et 16000 pour les US
Corée dynamique depuis les années 2000
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Parmi les 15 premières, on compte 8 entreprises américaines, 4 japonaises, 1
suisse
Les entreprises européennes ne sont pas dans les 150 premières, la 150 est
chinoise
Secteurs assez orientés dans les 1ères
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Même chose en termes d’effort on retrouve les mêmes secteurs; on voit quelques
françaises dans le classement!
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L’analyse économique de l’innovation au niveau macro
L’objectif est de répondre aux questions suivantes : quel est votre avis?
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Nous avons vu la semaine dernière que le PT est un déterminant de la croissance
économique
Solow a été le premier à l’intégrer pour expliquer la croissance : vous me
rappeler les autres idées de Solow = état stationnaire de l’économie
Mais chez Solow, le PT n’est pas expliqué ! Hors la question est si le PT explique
la croissance qu’est ce qui explique le PT
On a vu que de nouveaux modèles se sont développés pour tenter d’expliquer le
PT technique qui a été endogénéisé, c’est-à-dire qu’on rend compte des
motivations des agents qui innovent
Les entreprises arbitrent entre l’embauche d’un travailleur pour la production
courante et celle de scientifiques pour créer de nouvelles méthodes de travail
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L’innovation créent des nouvelles connaissance qui favorisent à leur tour la création de nouveaux
procédés et de produits : pas de rendements décroissants, c’est cumulatif, effet d’entraînement
On parle de rendements sociaux de l’innovation supérieurs aux rendements privés
La production de connaissance crée des externalités positives
Pour comprendre les bénéfices sociaux associés à l’utilisation de nouveaux produits, on considère
que l’innovation procure un avantage à ses utilisateurs. Par exemple, ils peuvent se manifester par
une réduction de prix des nouveaux produits (on a un ordi plus puissant, au même prix que le
précédent)
Le surplus des consommateurs augmente puisqu’ils paient moins cher un nouveau produit
C’est également bénéfique à l’innovateur qui perçoit des profits et ne fait pas bénéficier aux
utilisateurs de toute la réduction de prix
Si des entreprises imitent l’innovateur, il faut ajouter également leurs profits
En termes de nouveaux procédés : si une nouvelle technique permet de baisser les coûts, deux
possibilités : soit l’entreprise laisse le prix inchangé et s’accapare tout le bénéfice social, s’il
existe des imitateurs, leurs profits viennent s’ajouter, soit l’entreprise partage son bénéfice avec
les consommateurs, cela depend du degré de concurrence, de la l’efficacité de la protection des
brevets
Etudes montrent que le rendement social est deux fois plus élevé que le rendement privé
La seule limite de ces modèles est qu’ils considérent qu’il y a plein emploi, hors l’innovation peut
avoir un effet sur l’emploi : lequel ?
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Les PT sont souvent accusés de détruire l’emploi : mouvements ouvriers, robotisation des années 80 et 90
qui a permis de reduire les besoins en MO
Certaines théories ont en effet avancé que les innovations de procédés réduisent l’emploi, mais pas les
innovations de produits puisqu’elles génèrent de nouveaux débouchés et donc une augmentation de la
production conduisant à l’embauche
Les fluctuations du chomage dans le temps sont donc vues comme résultant des innovations de procédés,
pendant les phases d’innovation produit, l’emploi augmente, tandis qu’il diminue avec des innovations telles
que l’informatisation
Mais en réalité c’est démenti par les faits
La productivité a été multipliée par 20 depuis la révolition industrielle, et le taux d’emploi est resté stable
alors que si cette relation était vérifiée, il ne resterait que 5 à 10 % des emplois du 19ème siècle
C’est dans les pays ou la productivité est la plus forte et augmente que se crée le plus d’emplois : HK, Corée,
USA
Cette visision repose sur une idée que le taux de croissance est fixé et ne dépend pas de la productivité
Exemple des caissière et des caisses automatiques
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Il faut raisonner différemment et prendre en compte l’augmentation de revenus
qui découle de l’augmentation de la productivité
Le PT détruit des emplois dans certaines entreprises, mais il en crée ailleurs, c’est
le mécanisme de compensation
En augmentant sa productivité, une entreprise augmente ses revenus qui se
répartissent entre consommateurs qui voient les prix baisser, et donc son revenu
disponible augmente et sa demande
Les travailleurs percoivent des revenus plus élevés qui augmentent leur
consommation
Les actionnaires aussi ont des profits supérieurs et augmentent leur demande
Les employés qui perdent leur emploi en retrouve un dans les entreprises pour
lesquelles la demande augmente : processus de destruction créatrice de
Schumpeter
Pour que cela fonctionne complètement, il faut que le marché du travail soit
fluide et que la MO puisse se redéployer facilement
Il faut donc que les entreprises puissent embaucher, licencier facilement
Et que les qualifications des travailleurs évoluent également rapidement, il faut
un mécanisme puissant de formation
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Certaines activités de recherche n’intéressent pas les entreprises et sont pourtant utiles
socialement
L’état crée alors des structures publiques pour financer ces recherches : CNRS par
exemple
L’état est utilisateur lui-même et ne produit pas tout, il achète une partie à l’industrie.
C’est une question de compétences, de réduction des coûts par mise en concurrence, c’est
un levier de politique technologique : exemple ordinateurs équipement, réseau…
L’état peuvent fournir des subventions aux entreprises lorsque les bénéfices sociaux
permettent de couvrir les coûts : prêts à taux zéro, remboursement une fois le projet
abouti
Allègement fiscal : on déduit un montant de l’impôt qui a été utilisé pour la recherche
L’état peut encourager la coopération entre les entreprises : permet de réduire les coûts,
bénéficier de compétences scientifiques externes, réduction des risques : programmes
PCRD qui combinent financements publics et coopération entre les entreprises autour de
grands projets, c’est fait au niveau européen
Le brevet : l’accord de brevet permet de protéger l’innovation, d’en tirer un bénéfice par
exploitation ou mise sous licence
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Les entreprises sont au cœur de l'innovation, nous allons étudier leurs incitations
innover
Pourquoi choisir d'innover alors que c'est coûteux ?
Ce sont des coûts fixes de surcroît quelle que soit les quantités vendues,
l'entreprise court un risque puisqu'elle ne sait pas 1) si la recherche va aboutir ? 2)
si cela va être réellement un succès
A votre avis ?
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L'entreprise compare ses coûts et bénéfs potentiels
Les bénèfs de l'innovation sont une rente : différence entre le coût marginal et le prix de vente
Une innovation produit est source de rente de monopole : l'entreprise est seule à fournir le produit
Elle échappe à la pression concurrentielle et peut tarifer à un prix > au coût marginal
Une innovation de procédé permet de fabriquer à un prix inférieur aux concurrents : soit on baisse les prix
pour évincer les concurrents moins efficaces avec l'idée de se retrouver en monopole (attention c'est différent
de la prédation)
Soit on tarifie au prix du marché et le profit est supérieur à celui des concurrent
La rente est toujours temporaire, d'où l'incitation à continuer l'innovation
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Les externalités liées à l'innovation posent des problèmes d'incitation : l'effort
profite à d'autres donc c'est assez peu incitatif
Dans l'absolu, l'innovation se caractérise comme un bien public
Vous me rappeler la signification des deux concepts ?
Elle est non rivale : une fois le bien produit, la consommation d'un individu ne
diminue pas celle des autres, son coût de reproduction est nul. Une fois le bien
produit, il peut être imité par d'autres à moindre coût
Elle est non excludable : il est difficile d'exclure un utilisateur qui ne participe
pas à son financement : difficulté à empêcher des confrères de reproduire une
information écrite
Si une innovation est imitée rapidement, peu d'incitations à innover
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Pour pallier ces problèmes, il existe des mécanismes
Les entreprises peuvent protéger l'innovation par le secret : on garde l'innovation secrète pour empêcher les
concurrents de copier
C'est principalement valable pour les procédés, dans le cas des produits, les concurrents peuvent démontrer le
produit pour le copier
La protection naturelle : plus un bien est complexe, plus il est long et coûteux de le copier (donc dépend de la
nature de l'innovation, si elle est incrémentale, c'est assez facile)
Si le rythme d'innovation est rapide, l'entreprise garde une longueur d'avance sur ses concurrents
Il existe des mécanismes publics comme on l'a vu précédemment : brevets, subventions, etc.
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Examen spécifique des innovations et inventions liées aux TIC
Fin des années 90 introduction de ruptures au niveau macro éco grâce aux TIC et au
niveau de l'entreprise
Le point de départ est les US avant la diffusion à l'Europe et au reste du monde
L'apparition d'internet a accéléré la diffusion des TIC
Les TIC représentent l'ensemble des systèmes permettant le stockage, traitement et
diffusion de l'information en la transformant en bits
Des milliers de fichiers, images, vidéos peuvent être échangés via internet
Les entreprises utilisent les TIC pour les échanges informationnels : email, EDI,
traitement des données clients, etc.
Plusieurs inventions sont à l'origine de ces possibilités nouvelles : le micro-processeur qui
augmente de façon continue la vitesse de traitement des solutions informatiques tout en
permettant une baisse des coûts
Gordon Moore a montré que les perfs des micro processeurs double tous les 18 mois alors
que leur prix est divisé par 2
Les techniques de transmission telles que le protocole TCP / IP permettent d'organiser les
transferts de fichiers
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Ces inventions ont eu pour effet d'augmenter les investissements dans les TIC
La part des TIC dans l'ensemble de l'investissement a doublé et dans certains cas
presque quadruplé entre 1980 et 2000, puis elle a baissé avec l'éclatement de la
bulle internet.
En 2006, elle est particulièrement importante aux US, au UK, en Corée et Pays
bas
Les logiciels sont les secteurs qui ont continu la croissance la plus rapide en
termes d'investissement
Part importante en France de l'investissement TIC dans les logiciels
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Les entreprises mettent en place de nouvelles méthodes de travail
En France, les usages sont présentés sur la figure, principale le téléphone mobile
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Les gains attendus de l'utilisation des TIC sont des baisses de coûts
d'approvisionnement, de distribution, l'extension des marchés, la meilleure
circulation de l'information
Amélioration du service client et de l'organisation interne de l'entreprise
Mais difficultés d'installation des TIC : empilement de couches successives
Pb d'appropriation des outils par les salariés
Changement de métier, formation nécessaire, remplacement de certaines tâches
Ex récent des caisses automatiques : dans les supermarchés où il n'y a pas de
caisses automatiques, elles ont peur, tandis que là ou c'est équipé, elles sont
contentes car travail moins pénible qu'avant.
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