BIODIVERSITE ET CONSERVATION DANS LES TERRITOIRES FRANÇAIS ULTRAMARINS AVRIL 2015 BIODIVERSITE ET CONSERVATION DANS LES TERRITOIRES FRANÇAIS ULTRAMARINS Le présent document a été créé à l'initiative d'étudiants en école d'agro-développement international (ISTOM) à Cergy. Ce travail prend place dans le cadre de notre Mission Jeunes Expert (MJE) qui consiste en une mission d’expertise à réaliser par de jeunes étudiants au sein d’une association loi 1901 : IMExpertise (International Mission Expertise). Le projet de l'association pour l'année 2014-2015 s'intitule : « Recensement et capitalisation des initiatives en matière d'indicateurs de biodiversité dans les territoires d'outre-mer français » Ce projet est soutenu et accompagné par le Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie (MEDDE) et s'inscrit dans le projet de l'Observatoire National de la Biodiversité (ONB). Le contenu suivant est un regroupement de synthèses bibliographiques sur les différentes collectivités d'outre-mer qui reprend divers travaux réalisés. Les membres du groupe sont les 10 membres d’IMExpertise qui ont participé à la réalisation de cet ouvrage : CAPELLE Claire CARTON Alice CORDEL Pierre DARTEYRON Luce-Eline DURAND Suzie GALMICHE Adrien GRANGER JOLY DE BOISSEL Camille L'HARIDON Laurane QUESNEY Emmanuel TRUONG Cécile SOMMAIRE Sommaire Introduction ...................................................................................................................................................... 3 Amérique Tropicale .......................................................................................................................................... 4 Martinique ...................................................................................................................................................... 5 Guadeloupe .................................................................................................................................................... 9 Guyane ......................................................................................................................................................... 13 Saint-Barthélemy .......................................................................................................................................... 22 Saint-Martin ................................................................................................................................................. 27 Atlantique Nord .............................................................................................................................................. 33 Saint-Pierre et Miquelon .............................................................................................................................. 34 Océan Indien ................................................................................................................................................... 41 Mayotte ......................................................................................................................................................... 42 La Réunion ................................................................................................................................................... 46 Subantarctique et Antarctique ...................................................................................................................... 54 Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) .................................................................................. 55 Pacifique .......................................................................................................................................................... 59 Clipperton..................................................................................................................................................... 60 Nouvelle-Calédonie ...................................................................................................................................... 62 Polynésie Française ..................................................................................................................................... 68 Wallis et Futuna ........................................................................................................................................... 76 Introduction La France dispose d'un incroyable patrimoine faunistique et floristique en métropole et surtout dans ses territoires d'outre-mer. Dispersés aux quatre coins du globe, ces derniers sont bien souvent des îles où des petits territoires isolés qui présentent une diversité d'espèces et des taux d'endémismes très élevés. En effet, les DROM-COM représentent 97 % de l’espace maritime français, 80 % de la biodiversité française et sont composés d’environ 13 000 espèces endémiques. Ces zones constituent un hotspot de la biodiversité et comprennent des habitats naturels uniques. Cependant, la destruction des milieux, la pollution et la mauvaise gestion des ressources entre autres, représentent une grande menace pour la conservation de cette biodiversité. Par conséquent, ceci confère à la France une responsabilité dans la préservation de ce riche écosystème. Les présentes synthèses ont pour objectif de montrer la richesse de ces territoires mais aussi les menaces qui pèsent sur eux, ainsi que les acteurs majeurs qui agissent dans ces DROM-COM. Amérique Tropicale Martinique (Ministère des outre-mer, 2015) 1. Présentation 1.1. Géographie La Martinique se situe dans l’archipel des Petites Antilles, à 6 858 km de la métropole. Elle s’étale sur 1 128 km², ce qui en fait l’un des plus petits départements français. Les températures sont en moyenne de 27°C avec des maximums à 32°C et descendent rarement en dessous de 20°C (Vivre la Martinique, 2015). Quant à la pluviométrie, elle varie en moyenne entre 1 500 et 6 000 mm/m² sur l’ensemble de l’île. En effet sur certaines côtes il peut tomber seulement 600 mm/m² alors qu’au sommet de la montagne Pelée cela peut aller jusqu’à 11 000 mm/m² d’eau (Carte Martinique, 2015). Il s’agit donc d’un climat tropical maritime caractérisé par un air chaud et humide (hygrométrie entre 80 et 87 %) (Observatoire de l'eau, 2015). La Martinique est une île volcanique possédant une grande zone montagneuse au Nord avec principalement la montagne Pelée (1397 m) qui est un volcan toujours en activité et surveillé. Le reste de l’île est constitué d’un relief assez accidenté allant jusqu’à 500 m d’altitude, excepté une plaine au centre de l’île : le Lamentin (Ministère des Outre-Mer, 2015). 1.2. Population Au 1er janvier 2013, la population totale de la Martinique était estimée à plus de 385 000 habitants (0,6 % de la population française). Elle est la région la plus dense après l’Île-de-France (342,6 habitants/km²). Cela montre bien que l’île souffre d’une forte pression démographique. La Martinique à connu des périodes de fortes croissances dans les années 60 et 90 mais également de plus faibles croissances dans les années 70 et 80. La Martinique à donc une croissance en « yo-yo » ce qui l’empêche de réellement décoller au niveau économique. La population reste proche des 400 000 habitants sans l’atteindre. Cela est dû à une forte émigration des jeunes martiniquais vers la métropole afin de trouver du travail. Cela explique également que la Martinique possède un taux de chômage important (22,2 % en 2013) qui touche principalement les moins de 25 ans (68 % de chômage). Enfin, la population est féminine à presque 54 % (contre 52 % en métropole) (Insee, 2014). 1.3. Organisation politique La Martinique est un département d’outre-mer qui a été créé par la loi du 19 mars 1946. Elle est devenue une des vingt-six régions françaises par la loi du 2 mars. Elle est découpée en quatre arrondissements, 45 cantons et 34 communes. Tous les textes législatifs nationaux y sont applicables mais peuvent faire l’objet de mesures d’adaptation (Art. 73 de la Constitution). Elle est représentée en métropole par quatre députés, deux sénateurs et un conseiller économique et social. Le préfet établi à Fort-deFrance et les trois sous-préfets représentent l’état sur l’île. Enfin, la Martinique est une région ultrapériphérique de l’Union Européenne (Ministère des Outre-Mer, 2015). 2. Etat actuel de la biodiversité 2.1. Biodiversité terrestre 2.1.1. Les milieux La Martinique se situe sur le troisième principal hotspot de biodiversité du monde, c’està-dire un milieu qui possède au moins 1 500 espèces endémiques et qui en a déjà perdu au moins 70 % (Ykéva, 2015). La Martinique possède de grandes et luxuriantes forêts (26 % de sa superficie) dont certaines sont proches de l’état primitif. Les différentes forêts de l’île suivent un gradient altitudinal sur 4 zones : basse (végétation semi-caducifoliée), moyenne (forêt sempervirente saisonnière tropicale et lieu de l’habitat urbain et des cultures), basse montagne (forêt ombrophile tropicale avec une architecture complexe de lianes, d’épiphytes et de fougères arborescentes) et supérieure (forêt ombrophile tropicale de brouillard et des savanes semi-arborées d’altitude) (Gargominy, 2003). 2.1.2. Les espèces La Martinique possède de nombreuses espèces endémiques. Il y a deux types d’endémismes à la Martinique : l’endémisme martiniquais et l’endémisme des Petites Antilles. Ø Les oiseaux : il existe une quarantaine d’espèces sur l’île sans compter les 77 espèces migratrices qui fréquentent l’île. Très peu d’espèces d’oiseau sont endémiques. L’Oriole de la Martinique (Icterus bonana) est l’une des dernières espèces endémiques (Sutour, 2009). Ø Les mammifères : il y a peu de mammifères en Martinique, surtout endémiques, à part quelques chauvesouris ou encore l’agouti ou le rat musqué, ce dernier ayant quasiment disparu de l’île (Sutour, 2009). 2.2. Biodiversité marine 2.2.1. Les milieux La Martinique possède des récifs coralliens distribués sur la côte Atlantique et une partie sur la côte des Caraïbes. Il y a 10 000 ha de prairies sous-marines et 2 200 ha de mangroves (Gargominy, 2003). 2.2.2. Les espèces La Martinique abrite 182 espèces de poissons, 48 de coraux et 331 mollusques. De nombreux cétacés sont présents au large de la Martinique et des Petites Antilles et la plupart sont protégés (Gargominy, 2003). 3. Protection juridique du patrimoine naturel 3.1. Espaces naturels compte plus de 200 espèces différentes (ONCFS, 2015). Quant à la flore, il existe un arrêté ministériel qui répertorie la liste des espèces végétales protégées en Martinique. Il s’agit de l’arrêté ministériel du 26 décembre 1988 qui à été revu en février 2006 (Ministre de l'agriculture et de la forêt et al. , 2006). 4. Acteurs de la conservation de la biodiversité 4.1. Administrations territoriales et collectivités La Martinique est un département français. Elle possède donc, à ce titre, la même structure publique que dans la métropole : DIREN (Direction Régionale de l’Environnement), ONF – (Office Nationale des Forêts), DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), Office de l’eau, ONCFS… De plus, l’ensemble des espaces naturels de l’île est géré par le Parc Naturel Régional de la Martinique ainsi que le CSRPN (Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel) qui est une instance spécialisée consultante auprès des autres organismes (DEAL Martinique, 2015). 4.2. Organisations non gouvernementales La Martinique compte deux réserves naturelles nationales (une à Trinité au Nord-est et l’autre à Sainte-Anne au Sud de l’île). Il y a également deux projets en cours de réserve naturelle régionale. De plus, la Martinique compte actuellement 23 arrêtés préfectoraux de protection de biotope sur l’ensemble de l’île. Enfin, l’île possède trois sites classés et douze sites inscrits également répartis de manière égalitaire sur l’ensemble de l’île. Le site des versants de la Montagne Pelée, au Nord de l’île, est le site le plus suivi en Martinique (DEAL Martinique, 2015). 3.2. Faune et flore L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) publie une liste des différentes espèces protégées sur l’ensemble des Antilles qui Il existe de nombreuse ONG sur l’île, qu’elles soient nationales ou internationales, dont voici quelques exemples : SEVE (Synergie pour l’Environnement et la Valorisation des Espèces), qui agit pour la protection de l’environnement et la sensibilisation et l’insertion des jeunes ; le Carouge qui fait de l’éducation à l’environnement et de la protection des oiseaux martiniquais ; Entreprises & Environnement qui souhaite protéger l’environnement et promouvoir sa protection, sauvegarder et participer à la mise en valeur des espaces ; ASSAUPAMAR (Association Pour la Sauvegarde du Patrimoine Martiniquais) pour respecter et protéger la terre martiniquaise, défendre la forêt et la mangrove, des zones humides et des rivières, la mer et le littoral ; et de nombreuses autres associations (Gargominy, 2003). Bibliographie Carte Martinique. 2015. Carte Pluviométrie (Pluie annuelle) en Martinique. Carte Martinique. [En ligne] 2015. [Citation : 27 Mars 2015.] http://www.cartemartinique.com/la-martinique/carte-pluviometrie-de-lamartinique.php. DEAL Martinique. 2015. La connaissance et la protection des espaces naturels. DEAL Martinique (Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement. [En ligne] 2015. [Citation : 03 Avril 2015.] http://www.martinique.developpement-durable.gouv.fr/la-connaissance-et-la-protection-des-espacesr166.html. Gargominy, Olivier. 2003. Biodiversité et conservation dans les collectivités françaises d'Outre-Mer. Paris : Collection Planète Nature, 2003. p. 246. Insee. 2014. En résumé - Martinique. Institut National de la statistique et des études économiques. [En ligne] Octobre 2014. [Citation : 04 avril 2015.] http://www.insee.fr/fr/regions/martinique/default.asp?page=faitsetchiffres/presentation/presentation.htm. Ministère des Outre-Mer. 2015. Martinique : Présentation. Les Outre-Mer. [En ligne] Octavo, 2015. [Citation : 27 Mars 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation-martinique.html. Ministre de l'agriculture et de la forêt et al. . 2006. Arrêté du 26 Décembre 1988. Droit nature. [En ligne] 2006. [Citation : 04 Avril 2015.] http://droitnature.free.fr/pdf/Arretes%20Ministeriels/Martinique/1988_1226_VegetauxMartinique.pdf. Observatoire de l'eau. 2015. Le climat. Observatoire de l'eau Martinique. [En ligne] 2015. [Citation : 27 Mars 2015.] http://www.observatoire-eau-martinique.fr/leau-en-martinique/le-climat-1/le-climat. ONCFS. 2015. Espèces protégées des Antilles. ONCFS. [En ligne] 2015. [Citation : 03 Avril 2015.] http://oncfs-outremer.pagesperso-orange.fr/fauneprotegeeantilles.htm. Sutour, Jean-Michel. 2009. La faune de Martinique. Voyage aux isles de l'Amérique. [En ligne] 03 Mai 2009. [Citation : 03 Avril 2015.] http://jm.sutour.pagespersoorange.fr/visite%20enmartinique/faune%20martinique/faune.htm. Vivre la Martinique. 2015. Le climat martiniquais. Vivre la Martinique. [En ligne] 2015. [Citation : 27 Mars 2015.] http://www.vivre-la-martinique.fr/about.html. Ykéva. 2015. La Martinique appartient à l'un des premiers points chauds mondiaux de la biodiversité. Ykéva Entre nature & culture. [En ligne] 2015. [Citation : 03 Avril 2015.] http://www.ykeva.com/biodiversite-demartinique_530.html. Guadeloupe (Ministère des outre-mer, 2015) 1. Présentation 1.1. Géographie Située dans les Caraïbes, la Guadeloupe est un archipel de 1 702 km² constitué de cinq groupes d’îles : les deux îles principales, composée de la Basse-­‐Terre à l’Ouest (848 km²) et la Grande-­‐Terre à l’Est (590 km²), séparées par un étroit canal, la Rivière Salée et les trois îles voisines, l’archipel des Saintes (14 km²), La Désirade (22 km²) et Marie-­‐Galante (158 km²). Les influences maritimes et les alizés donnent à la Guadeloupe un climat tropical tempéré. La température moyenne annuelle est de 25°C. Il y a des pluies intermittentes concentrées en septembre et octobre. (Ministère des Outremer, 2015) Son réseau hydrographique est très diversifié en raison de la variété des reliefs. La majorité des cours d’eau est située en Basse-Terre et alimentée par le massif montagneux. Le plus grand bassin versant est celui de la Grande Rivière à Goyaves (158 km²) (DEAL, 2011). Les sols guadeloupéens sont eux aussi très hétérogènes et particulièrement riches en minéraux secondaires typés (plus de 90% d’argile). On distingue les sols sur substrat calcaire en Grande-Terre et les sols sur pyroclastie andésitique en Basse-Terre. Les sols les plus sensibles à l’érosion sont situés en zone sèche, au sud de la côte sous le vent. Les autres sols de Guadeloupe, calcaires et acides, sont stables. (DEAL, 2011) 1.2. Population Au 1er janvier 2013, la population est estimée à plus de 405 000 habitants soit 20 000 habitants de plus par rapport à 1999. C'est le deuxième département d'outre-mer le plus peuplé après la Réunion. Les deux principales agglomérations sont Point-à-Pitre-Les Abymes avec environ 258 000 habitants (64% de la population régionale) et Basse-Terre avec 51 000 habitants (13% de la population régionale) (INSEE, 2014) La Guadeloupe présente une population relativement jeune, avec quelque 320 000 habitants ayant moins de 60 ans, 31 % de jeunes âgés de moins de 20 ans. Cela induit une demande forte en termes de formation. (Conseil régional de la Guadeloupe, 2015) 1.3. Organisation politique La Guadeloupe est un département français d’outre-mer depuis 1946. Il est découpé en deux arrondissements, 40 cantons et 32 communes. Il est représenté au niveau national par 3 sénateurs, 4 députés et 2 représentants au Conseil économique et social. L’Etat est représenté par le Préfet établi à BasseTerre et un sous-préfet à Pointe-à-Pitre. En tant que département français d’outre-mer, la Guadeloupe fait partie de l’Union européenne où elle constitue une région ultrapériphérique. Elle bénéficie de mesures spécifiques qui adaptent le droit communautaire en tenant compte des caractéristiques et contraintes particulières de cette région. Les textes législatifs nationaux y sont applicables mais peuvent faire l’objet de mesures d’adaptation en cas de situations spécifiques (Ministère des Outre-mer, 2015). 2. Etat actuel de la biodiversité 2.1. Biodiversité terrestre Depuis la colonisation, la biodiversité terrestre de l'archipel a été subit de nombreuses dégradations. Dans toutes les îles, après l'abandon des activités agricoles sur certaines terres, des savanes herbacées et des fourrés épineux ont progressivement remplacé les différents écosystèmes forestiers ; pour d'autres, leur bon fonctionnement. Les milieux ont été très fragilisés tant par les catastrophes naturelles que par les pressions humaines. Chaque formation végétale présente différents stades d'altération, avec leurs cortèges floristiques caractéristiques. Les formations secondaires sont fréquentes. C'est ainsi que la forêt semi-décidue originelle et la forêt sempervirente saisonnière (type de forêts toujours vertes) ne subsistent plus qu'à l'état de lambeaux ou d'îlots plus ou moins secondarisés. La forêt ombrophile est elle-même soumise à un « mitage » qui s'accentue de façon inquiétante avec une augmentation des espèces banales et peu structurantes. Ces dégradations entraînent la perte d'espèces rares, dépendantes des formations climatiques et subclimatiques et présentant une forte valeur écologique et patrimoniale. Ainsi, plusieurs espèces animales et végétales ont disparu dont certaines endémiques strictes, ce qui représente une perte définitive pour la biodiversité mondiale: trois oiseaux, un reptile et un mollusque terrestre sont éteints. Vingt-sept plantes, cinq mammifères, un oiseau, deux reptiles et un mollusque terrestres sont inscrits comme menacés. (ONF, 2015) 2.2. Biodiversité marine Les écosystèmes marins subissent également de nombreuses dégradations et perturbations. Les récifs coralliens sont présents sur toutes les îles. Les mangroves couvrent 3000 ha. Les prairies marines (6700 ha) où l'on trouve principalement l'herbe à tortues marines (Thalassia testudinum) se situent dans des zones abritées. 260 espèces sont connues. 109 espèces ont été recensées dans le Grand Cul-de-sac Marin. Trois espèces de tortues marines pondent encore sur certaines plages de Guadeloupe. 17 espèces de cétacés ont actuellement été recensées dans les eaux guadeloupéennes. D'autres, plus communes, sont présentes toute l'année (certains dauphins tel le Globicephala macrorhynchus) ou en migration hivernale pour la reproduction et la mise bas. (ONF, 2015) 3. Protection juridique du patrimoine naturel 3.1. Espaces naturels Quatre réserves naturelles ont été créées et sept arrêtés de protection de biotopes adoptés. Le Parc national de Guadeloupe a pour but la protection et la mise en valeur de la zone des cinquante pas géométriques. Cette zone correspond à une bande de terre de 81,20 mètres de large, qui court le long du littoral. Incorporée au domaine public maritime de l'État, cette zone concentre des problématiques complexes et enchevêtrées, liées à une occupation massive sans droit ni titre. Les espaces naturels situés à l’intérieur de la zone sont gérés par le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres. En cas de refus du Conservatoire, la gestion de ces espaces naturels peut être confiée à une collectivité territoriale (BOUGRIER Gérard, 2004). Le décret du 7 juillet 2000 a institué auprès du ministre chargé de l’environnement et du ministre chargé de l’outre-mer un comité de l’Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR). Ce comité est notamment chargé d’élaborer la stratégie et le plan d’action national pour les récifs coralliens ; de développer l’information du public sur les récifs coralliens; de formuler des recommandations et des avis sur les moyens d’assurer la protection et la gestion durable de ces récifs ; et la gestion intégrée des zones côtières. Un comité local de l’IFRECOR est présent en Guadeloupe. Le Comité français pour l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) siège au sein du Comité national de l’IFRECOR. (Comité français pour l'UICN, 2003) 3.2. Faune et flore Il existe une liste des espèces végétales sauvages des départements d’outre-mer dont le ramassage, la récolte ainsi que la cession à titre gratuit ou onéreux peuvent être interdits ou autorisés par arrêté préfectoral. Plusieurs textes fixent les mesures de protection des reptiles et amphibiens, des mammifères et des oiseaux représentés dans le département de la Guadeloupe. (Comité français pour l'UICN, 2003) 3.3. Introduction d’espèces L’arrêté du 31 juillet 2000 établit la liste des organismes nuisibles aux végétaux, produits végétaux et autres objets soumis à des mesures de lutte obligatoires. Des dispositions relatives aux départements d’outre-mer sont prises dans les annexes qui fixent la liste de ces organismes, parmi lesquels se trouvent des espèces introduites ayant un impact sur la biodiversité (Comité français pour l'UICN, 2003). 3.4. Chasse En matière de chasse, la loi introduit dans le département de Guadeloupe la législation métropolitaine. Cependant, des dispositions ont été prises pour une application adaptée à la situation locale comme les dates d’ouverture et de clôture de la chasse et la liste des espèces de gibiers pouvant être chassées pendant certaines périodes de l’année (Comité français pour l'UICN, 2003). 4. Acteurs de la conservation de la biodiversité 4.1. Administrations et collectivités territoriales La Guadeloupe est une région monodépartementale avec un Préfet de Région, un Conseil régional et un Conseil général. Une Direction Régionale de l'Environnement (DIREN) est présente en Guadeloupe. Elle comprend des organismes publics comme le Parc national, l’Office Nationale des Forêts (ONF), l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), la Direction des Services Vétérinaires (DSV) et deux organismes consultatifs, le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) et le Comité scientifique du Parc national de Guadeloupe. Il y a un office de l’eau, établissement public local à caractère administratif, dont la mission, comparable à celle impartie à l’agence de bassin en métropole, est chargé de faciliter les diverses actions d’intérêt commun dans le domaine de l’eau et des milieux aquatiques. (Comité français pour l'UICN, 2003) 4.2. Organisations non gouvernementales 4.2.1. Principales associations locales Il existe la Ligue pour la Défense du Patrimoine et des intérêts guadeloupéens, l'Union régionale des Associations de Protection de l’Environnement de Guadeloupe (URAPEG), l'Association pour l’Etude et la protection des Vertébrés et végétaux des petites Antilles (AEVA), les Amis du Parc national de la Guadeloupe, l’Association Guadeloupéenne d’Orchidophilie (AGO), l’Association Conseil Environnement Développement durable (ACED), l'Association Evasion Tropicale. (Comité français pour l'UICN, 2003) 4.2.2. Associations nationales / internationales Il existe plusieurs ONG nationales et internationales participant à la conservation de la biodiversité. La Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) intervient notamment sur les études des Chiroptères. C'est une association qui a pour objectif la connaissance, la promotion et la protection des Mammifères et de leurs habitats sur tout le territoire national, métropole et DROM-COM. La Société Caraïbe d’Ornithologie et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) ont des adhérents sur l’île. Grâce à leur aide, la LPO porte plainte pour la destruction et le transport d’espèces d’oiseaux protégées. BirdLife International travaille en collaboration avec les associations locales pour évaluer le statut et les menaces pesant sur les espèces d’oiseaux. (Comité français pour l'UICN, 2003) 4.2.3. Organismes de recherche et de gestion de la biodiversité Plusieurs organismes de recherche sont impliqués dans la conservation de la biodiversité en Guadeloupe comme l'Université Antilles-Guyane, le CIRAD, l'INRA qui sont sur place en permanence. Il y a également des missions du Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN). (Comité français pour l'UICN, 2003) Bibliographie BOUGRIER Gérard, BERSANI Catherine. 2004. Rapport sur les cinquante pas géométriques en Guadeloupe et en Martinique. s.l. : Ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, 2004, p. 94. Comité français pour l'UICN. 2003. Guadeloupe et dépendances. [auteur du livre] Olivier Gargominy. Biodiversité et conservation dans les collectivités françaises d’outre-mer. Paris : LES ARTS GRAPHICS, 2003. Conseil régional de la Guadeloupe. 2015. formation. regionguadeloupe.fr. [En ligne] 2015. http://www.regionguadeloupe.fr/des-actions-des-priorites/pour-nos-habitants/formation/. DEAL. 2011. Profil environnemental regional de la Guadeloupe. s.l. : ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, 2011. INSEE. 2014. En résumé-Guadeloupe. [En ligne] http://insee.fr/fr/regions/guadeloupe/default.asp?page=faitsetchiffres/presentation/presentation.htm. 2014. Ministère des Outre-mer. 2015. Présentation de la Guadeloupe. [En ligne] 2015. http://www.outremer.gouv.fr/?presentation-guadeloupe.html. ONF. 2015. L'état de la biodiversité en Guadeloupe. http://www.onf.fr/guadeloupe/++oid++640/@@display_advise.html [En ligne] 2015. Guyane (Ministère des outre-mer, 2015) 1. Présentation 1.1. Géographie et climat La Guyane est un département français d'outremer située en Amérique du Sud. Elle est bordée par l'Atlantique au nord et possède des frontières naturelles avec le Suriname à l'est et le Brésil à l'ouest. La superficie du département est de 86 504 km2 dont les forêts couvrent 96 % du territoire. (ONF, 2015) Le climat tropical humide et son vaste territoire couvert de forêts humides font de la Guyane un haut lieu de la biodiversité faunistique et floristique avec un taux d'endémisme autour de 20 %. (DégéOM/SEPDE/DSSIOM, 2012). 1.2. Population Peuplée de 242 000 habitants lors du recensement de 2012, la population se concentre essentiellement dans les villes, dont les principales par ordre d'importance sont : Cayenne le chef-lieu, Saint Laurent-du-Maroni, Matoury et Kourou. (INSEE, 2015) La densité de population reste très faible avec un peu moins de 3 habitants/km². En revanche, le taux de croissance est de 3,7 % par an ce qui en fait le plus élevé de tous les départements français et un des plus importants au monde. (INSEE, 2008) A ce rythme, la population guyanaise atteindrait un demi millions d'habitants d'ici 2040. On a donc une population jeune dont la part des moins de 20 ans est proche des 45 %. Le métissage est de plus très important dans la région : la population guyanaise est composée de 40 % de Créoles guyanais, de 12 % de métropolitains, et également de 40 % de populations d'origines diverses dont la majorité de Chine, du Liban, du Brésil ou encore du Suriname. Il existe une minorité d'Amérindiens, de population noire et autres petites communautés. Le taux de chômage en 2012 était de 22,3 %, valeur quasiment doublée par rapport à la métropole. (INSEE, 2007) 1.3. Organisation politique La Guyane fait partie des 101 départements que compte la France et figure parmi les 5 situés en outre-mer créés par la loi du 19 mars 1946. La France est le seul pays européen à gérer une forêt équatoriale. Le département Guyanais représente donc un enjeu considérable sur lequel la France peut s'appuyer pour avoir du poids face aux questions relatives à la biodiversité et aux pressions environnementales dans les zones tropicales. L'organisation territoriale est similaire à la France : le département est découpé en deux arrondissements (Cayenne et Saint Laurent du Maroni), subdivisés en 19 cantons et 22 communes. La Guyane est représentée au niveau national par deux députés, un sénateur et un conseiller économique et social. La législation nationale et européenne s'applique de plein droit en Guyane. Cependant, le territoire bénéficie de « mesures spécifiques » qu'il adapte sur certains points de la législation dues aux caractéristiques et contraintes de cette région (Ministère des Outre-Mer, 2015). 2. L'économie guyanaise Située sur la façade atlantique, la ville de Kourou abrite le plus important des centres spatiaux européens. Cette base de lancement et de recherche participe largement à l'économie du pays (15 % du PIB) et emploie jusqu'à 15 % de la population active de Guyane. (Centre Spatial Guyanais, 2014) De plus, si on regarde les exportations de la Guyane en 2013 (en valeurs), 53,2 % d'entre elles concernent des « biens d'équipements » pour le secteur spatial. L'exportation de minerais et notamment de l'or a fortement décliné depuis 10 ans. Elle représentait 70,7 % des exportations en 2003 (en valeurs) contre 31,6 % en 2013. De même, l'agriculture et la pêche, ainsi que les industries agroalimentaires sont en recul depuis 10 ans (0,3 et 4,9 % des exportations respectivement) (IEDOM, 2014). Le développement minier se fait souvent au détriment de la préservation de l'environnement. De plus, l'Etat restreint et contrôle de plus en plus les entreprises ayant des permis d'exploitations minières. (Ministère de l'écologie et du développement durable , 2012) En effet, l'orpaillage exerce une pression constante sur le milieu, et reste souvent illégal. La croissance démographique, notamment dans les principales villes de la côte, s'accompagne d'un déboisement progressif dû à la nécessité de développer l'agriculture. Entre 2000 et 2010, la Superficie Agricole Utilisée (SAU) a augmenté de 8%. Parallèlement, les exploitations agricoles ont gagné 2800 ha sur la forêt sur cette même période. (Agreste, 2012) Le bois est également destiné à la construction, à 90 % pour le marché local. Cette exploitation a également augmenté passant de 57000 m2 en 2002 à 75000 m2 en 2012. (ONF, 2013) 3. Protection juridique du patrimoine naturel 3.1. Espaces naturels La loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature (Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature, publiée au JO du 13 juillet 1976), « reconnaît d'intérêt général la protection des espaces naturels et des paysages, la préservation des espèces animales et végétales, le maintien des équilibres biologiques et la protection des ressources naturelles ». La Guyane obéit à un régime dit « d'identité législative » (article 73 de la Constitution); les lois et les règlements nationaux s'appliquent de pleins droits mais des adaptations sont cependant possibles en tenant compte de la spécificité du département. (CROQUET, 2007) 3.2. Faune et flore Riche en faune et flore tropicale, la Guyane possède de nombreux arrêtés qui régissent la collecte, le ramassage ainsi que la cession des espèces (à titre gratuit ou non). En ce qui concerne la flore, l'arrêté du 9 avril 2001 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Guyane énumère la liste des espèces végétales en danger et dont toute intervention (prélèvement, coupe, cueillette, mise en vente, etc.), sauf exploitation agricole est strictement interdite. (Legislation Française, 2001) Il existe différents arrêtés pour la faune. L’arrêté ministériel du 24 juillet 2006 (dernier modifié en vigueur) fixe des mesures de protection des reptiles et amphibiens. L'arrêté ministériel du 14 octobre 2005 fixe quant à lui la liste des tortues marines protégées. Il existe d’autres arrêtés pour les oiseaux, les mammifères terrestres et marins. 3.3. Introduction d’espèces L'introduction d'espèce en Guyane est réglementée par l'Etat français sous couvert du Comité Français de l'Union International pour la conservation de la Nature. (Comité Français UICN) Elle est adaptée aux outre-mer qui bénéficient de législations et arrêtés spécifiques. Ainsi, des dispositions locales limitent les introductions d’espèces. 3.4. Chasse Les activités de chasse en Guyane sont contrôlées par l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS). L'organisme est chargé de contrôler et d'assurer une chasse respectueuse de l'environnement sans menacer les espèces animales. 3.5. Gestion et protection de la forêt Les législations relatives à la gestion des forêts se trouvent dans le Code forestier qui a mis en place des dispositions spécifiques dans les outre-mer. Deux organismes gèrent la forêt guyanaise : l’ONF qui gère plus de 5,3 millions d'hectares et le Parc Amazonien de Guyane qui gère 3,4 millions d'hectares. (Parc Amazonien de Guyane , 2015) 3.6. Conventions internationales de portée régionale De nombreux programmes internationaux sont financés par les Nations-Unis à travers leur programme pour l'environnement (Programme des Nations Unies pour l'environnement). Il existe également des coopérations régionales, notamment le CAR-SPAW. C'est le Centre d'Activités Régional (CAR) destiné à la mise en œuvre du protocole relatif aux zones et à la vie sauvage spécialement protégées de la zone Caraïbe (SPAW). Cette convention a été signée par 37 états ou territoires en 2000 depuis le Golfe du Mexique jusqu'à la mer des Antilles qui porte sur la biodiversité marine et côtière. C'est par ailleurs la France qui héberge ce programme. (CAR-SPAW, 2015) 4. Etat actuel guyanaise de la biodiversité 4.1. Biodiversité terrestre 4.1.1. Milieu Le milieu est divisé en deux zones. La première est une bande côtière composée de mangroves, marécages, savanes ainsi que de forêts littorales. La seconde est constituée de forêts tropicales humides. La Guyane compte en tout 8 millions d’hectares de forêts soit 96 % de la surface du territoire. D’une part, on observe que les plaines côtières s’étendent d’Amazone à Orénoque tandis que les mangroves se trouvent sur l’île de Cayenne. D’autre part, les savanes se situent entre Cayenne et Organabo et s’étendent sur 75000 ha. Les forêts littorales se trouvent dans la région de Mana et les forêts tropicales humides se situent dans la zone intérieure du territoire. Les marécages se divisent dans 2 zones l’une à l’est de Cayenne et l’autre à l’ouest qui comptent une faune différente. La Guyane française présente un réseau hydrographique dense et bien alimenté. Tous ces éléments confèrent à la Guyane une très grande hétérogénéité d’un point de vue écologique. (UICN, 2003) 4.1.3.2. Zones protégées 4.1.2. Faune et flore caractéristiques du milieu 4.1.3.3. Outils de connaissances La flore guyanaise compte actuellement 5500 espèces végétales regroupant les orchidées, les fougères ainsi que les lianes. On peut ajouter 1500 espèces d’arbres. (Parc Amazonien de Guyane , 2015) On compte également 35000 espèces de champignons. La faune est assez diverse. On a recensé 74 espèces de mollusques avec un fort taux d’endémisme. On compte peu de crustacés en Guyane, environ une dizaine. On peut noter que très peu d’entre eux sont endémiques. 480 espèces de poissons d’eau douce ont été recensées et elles présentent par ailleurs un très fort taux d’endémisme, jusqu’à 40 % selon les régions. Il y a 110 espèces d’amphibiens, 159 de reptiles, 740 oiseaux et 186 mammifères (C.POIXBLANC, 2007). On peut cependant faire remarquer que les inventaires comportent beaucoup de lacunes. Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) sont des zones uniques qui renferment un écosystème riche et possèdent un intérêt environnemental. Ces zones font l’objet de préservation particulière. On distingue le type I, de surface limitée et sensible, et le type II, qui sont en général de grands ensembles naturels peu modifiés. L’inventaire des ZNIEFF consiste en l’apport de connaissances sur la faune et la flore de Guyane mais est également un outil d’aide à la décision pour les acteurs de l’aménagement de l’environnement et de la biodiversité. Le premier inventaire a été réalisé en 1992 et se poursuit depuis. Les Système d’Informations sur la Nature et les Paysages (SINP) permettent de collecter les données concernant l’environnement et la biodiversité. Ce sont des bases de données organisées accessibles au plus grand nombre. Cet outil permettra une meilleure gestion de la biodiversité au long terme. L’herbier de Guyane rassemble les espèces végétales recensées en Guyane et permet un accès à un certain nombre d’informations sur les écosystèmes guyanais. Cet herbier est constitué en partenariat avec l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Les données collectées sont accessibles sur le net. Le Conservatoire Botanique National est un projet en cours. Ce dernier est soutenu par le Muséum National d’Histoire Naturelle. Le Système d’Informations du Développement durable et de l’Environnement (SIDE) donne accès aux informations relatives à la biodiversité collectées par le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie. 4.1.3. Stratégies de conservation 4.1.3.1. Sites protégés On compte 11 espaces protégés dont le Parc Amazonien de la Guyane, six réserves naturelles nationales, une régionale, une biologique intégrale ainsi que deux zones de conservation littorales. (Conservatoire d'espaces naturels Guyane, 2015) Le parc Amazonien de la Guyane créé en 2007 représente à lui-seul 3,4 millions d’hectares d’espaces protégés qui sont combinés au parc national brésilien Tumuc-Humac. Les réserves naturelles sont dispersées sur tout le territoire et représentent environ 302 000 ha. Trois sites sont inscrits dans la convention de Ramsar pour la conservation des milieux humides qui sont les suivants : Basse-Mana, l’Estuaire du fleuve Sinnamary et les Marais de Kaw. Tout ceci dans le but de protéger et valoriser un patrimoine naturel et culturel, d’accroître les connaissances sur l’environnement Guyanais et sa biodiversité mais aussi d’accompagner le développement durable sur le territoire. (Conservatoire d'espaces naturels Guyane, 2015) On compte des zones de forêts qui sont aménagées et dédiées à la production de bois d’œuvre qui représente environ 450 000 ha. Les séries de protection et les zones inexploitables intègrent la catégorie zone aménagée et représentent environ 50 %. 4.1.3.4. Protection d’espèces De nombreuses espèces sont protégées par un certain nombre d’arrêtés ministériels de la chasse et du commerce. Le CITES intervient pour contrôler le commerce d’espèces sauvages dans le but de les conserver. De plus, la Guyane prend en compte la biodiversité pour les aménagements territoriaux. On compte également de nombreux gardes de l’ONF et de l’ONCFS qui sont accrédités pour surveiller les activités illégales. De nombreux organismes de recherche tentent de limiter la chasse illégale et de la gérer de façon plus durable. 4.1.4. Problèmes identifiés On identifie un processus lent de mise en place des aires protégées. Les populations locales manquent d’intérêt pour la préservation biodiversité dû à un manque d’informations et de formations. 4.1.4.1. Conservation des espaces et des espèces On trouve notamment une introduction d’espèces sur le territoire potentiellement invasive. De plus, la construction de routes (RN1 et RN2) ainsi que la construction du barrage hydroélectrique de Petit Saut, ont eu un impact négatif sur la biodiversité. En effet, ces aménagements ont provoqué la fragmentation et la disparition de certaines espèces. On peut citer également la surexploitation des ressources piscicoles. 4.1.4.2. Chasse Malgré quelques avancées ces dernières années, il y a très peu de réglementation pour la chasse en Guyane. Le nombre de chasseurs tend à augmenter soit pour subsister, commercialiser ou encore pour le loisir. Néanmoins, il existe des arrêtés préfectoraux concernant des espèces protégées qu’il est interdit de chasser ainsi que des périodes et des quotas imposés. Un arrêté ministériel a été signé en 2006 pour réglementer et gérer les ressources selon les spécificités et les contraintes locales. Il s’agit d’instaurer un cadre de prélèvement pour limiter la capture et la commercialisation des espèces protégées. L’objectif est de préserver la biodiversité tout en intégrant le contexte local. (E.HANSEN) 4.1.4.3. Exploitation aurifère L’orpaillage est une activité souvent clandestine qui entraîne une dégradation des sols, un morcellement des forêts et une pollution des fleuves dus au déversement du mercure. Ceci a un impact direct sur les ressources piscicoles dont dépendent majoritairement les populations locales. Malgré des dispositifs mis en place depuis 2008, l’orpaillage ne fait qu’augmenter. (UICN, 2003) 4.1.4.4. Etudes d’impact Les réglementations pour les études d’impact environnemental ne sont bien souvent pas mises en place correctement. 4.1.4.5. Pollutions Les pollutions sont dues notamment à l’orpaillage, aux gaz émis par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) et enfin par un grand nombre de produits phytosanitaires utilisés dans les rizicultures parfois illégaux. (UICN, 2003) 4.1.4.6. Espèces menacées et éteintes On compte aujourd’hui 65 espèces menacées en Guyane. 48 sont vulnérables, 9 sont en danger et 8 sont en danger critique d’extinction. Ce sont des estimations des espèces menacées mais bon nombre de paramètres ne sont pas pris en compte. On peut dire alors que le nombre d’espèces menacées est sans doute supérieur. On constate en revanche que le nombre d’espèces éteintes est nul. (Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie, 2014) 4.2. Biodiversité marine et côtière 4.2.1. Milieu Les espaces côtiers sont instables puisque l’Amazone apporte des sédiments en grande quantité, ce qui provoque la formation de bancs de boue. Les milieux sont assez diversifiés sur la côte. On peut citer des mangroves, des palmeraies et des prairies marécageuses. 4.2.2. Faune et flore caractéristiques du milieu Il y a environ 366 espèces de mollusques recensées, près de 60 crustacés, 20 échinodermes. Cinq tortues marines ont été recensées. On compte 2 espèces aquatiques dont le dauphin et le lamantin. (Parc Amazonien de Guyane , 2015) On peut noter que l’inventaire des espèces marines et côtières présente de grandes lacunes mais est continuellement mis à jour. 4.2.3. Points forts 4.2.3.1. Aires protégées Il n’existe pas d’aires marines protégées en Guyane, seulement les extensions des réserves naturelles de l’île du grand Connétable. Ceci a été créé pour améliorer la gestion des ressources marines, rendre compte aux acteurs des enjeux et informer les populations locales. On peut citer également un organisme consultatif (CSRPN) ainsi que l’office de l’eau. 4.2.3.2. Protection des espèces KWATA est une association qui permet la gestion des ressources naturelles, un programme de conservation des espèces menacées, des expertises écologiques et environnementales, une sensibilisation du public à l’environnement et pour terminer l’association prend en charge la gestion de sites naturels. (KWATA, 2015) GEPOG est une association pour préserver la nature et spécifiquement les oiseaux. (GEPOG, 2015) SEPANGUY est une association qui étudie, préserve la biodiversité et sensibilise la population. (SEPANGUY, 2014) Environnement, Ecologie d’Organabo est une association qui mène des actions pour préserver l’environnement ainsi qu’améliorer les conditions de vie des locaux. CROA est un centre de soin pour les oiseaux d’Amazonie. GRAINE est une association locale qui met en place des programmes de sensibilisation et d’éducation du public vis-à-vis de l’environnement. (GRAINE, 2015) On compte un nombre important d’associations locales qui ont pour vocation de conserver la faune et flore locale ainsi que de sensibiliser le public à la préservation de l’environnement. La Guyane fait partie des outre-mer dans lesquels 5 espèces de tortues marines sur 7 nidifient. Le territoire Guyanais a mis en place un plan de restauration des tortues marines, programme de 5 ans pour préserver les 3 espèces qui nidifient fréquemment : la tortue luth, la tortue olivâtre et la tortue verte. (DEAL, 2015) En ce qui concerne les cétacés, la richesse marine de la Guyane était peu connue jusqu’en 2008. Le survol de la Zone d’Echange Exclusive (ZEE) et l’inventaire effectué par la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) ont permis d’apporter beaucoup d’informations sur les espèces présentes dans les eaux guyanaise. La Guyane compte environ 15 cétacés. Deux au moins sont considérés comme menacées comme le cachalot et le rorqual commun. Le lamantin est considéré par l’UICN comme en danger d’extinction. L’association Kwata effectue régulièrement des inventaires et réalise des suivis de cette espèce afin de mieux connaitre l’espèce (habitat, inventaire…) et de mettre en place des programmes de conservation adaptés. 4.2.4. Problèmes rencontrés Nombre d’espèces marines sont menacées d’extinction en Guyane dont le dauphin, le lamantin et les tortues marines. On peut ajouter que la gestion des ressources halieutiques n’est pas durable, le gaspillage est très fréquent. Et enfin, les connaissances du milieu marin en Guyane sont largement insuffisantes. (UICN, 2003) 5. Acteurs relatifs à la biodiversité en Guyane 5.1. Collectivités territoriales Le territoire guyanais est une région monodépartementale. Elle comporte un préfet de région ainsi qu’un conseil régional et général. On compte également une Direction Régionale de l’Environnement (DIREN) et des organismes publics comme l’Organisme National Forestier (ONF) et l’ONCFS. 5.2. Organisations non gouvernementales 5.2.1. Au niveau local 5.2.2. Au niveau international WWF France collabore avec les organismes locaux. L’ONG agit pour conserver les tortues marines menacées d’extinction et participe à la gestion durable des ressources locales. Birdlife international est une ONG internationale qui agit en faveur de la conservation des oiseaux en Guyane et des zones protégées pour la reproduction des oiseaux. Guianashield Initiative finance des projets de conservation de l’environnement et de préservation de la biodiversité en Guyane. (Guiana Shield Facility , 2015) Le PNUD est une branche de l’organisation des Nations Unies et finance des projets de conservation. La SFEPM est une association française qui étudie et agit en faveur de la conservation des mammifères en métropole et dans les DROMCOM. (SFEPM, 2011) De nombreux autres organismes internationaux sont présents. 5.2.3. Organismes de recherches On peut citer de nombreux organismes sur place tels qu’AgroParistech, le CIRAD, l’INRA, le CNRS, ou encore l’Université Antilles-Guyane qui constitue un laboratoire nommé le Centre d’Etudes de la Biodiversité Amazonienne ayant pour but de gérer les forêts guyanaises. Un de leur projet UMR EcoFog intervient pour mesurer l’évolution et comprendre le fonctionnement des écosystèmes forestiers sous l’effet des pressions climatiques et anthropiques. (UMR EcoFog, 2015) On compte également le CNRS, l’INRA, le CIRAD, l’IRD, l’IFREMER, le MNHN ainsi que de nombreuses universités. Bibliographie Agreste. 2012. Recensement agricole en Guyane. Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt . [En ligne] 9 Janvier 2012. [Citation : 23 Mars 2015.] http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_D97112A01-2.pdf. Bird life international2015Country Internationalhttp://www.birdlife.org/datazone/country/guyana profile: GuyanaBird Life CAR-SPAW. 2015. Qu'est ce que le CAR-SPAW. CAR-SPAW-RAC Caraïbes. [En ligne] 2015. [Citation : 26 Mars 2015.] http://www.car-spaw-rac.org/?Historique,8. Centre Spatial Guyanais. 2014. Economie du spatial. Centre Spatial Guyanais. [En ligne] 2014. 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Réglemention de la chasse en Guyane, une situation particulièreONCFShttp://www.oncfs.gouv.fr/IMG/file/outre-mer/fs284_hansen.pdf SEPANGUY2014Société d'Etude de Protection GuyaneSEPANGYhttp://www.sepanguy.com/ et d'Aménagement de la Nature en SFEPM2011Présentation de l'associationSFEPMhttp://www.sfepm.org/association.htm UICN2003Amérique TropicaleBiodiversité et conservation Methttp://www.uicn.fr/IMG/pdf/03_UICN_2003_Biodiv_OM_-_Guyane.pdf UMR EcoFog2015UMR EcoFogEcologie et Forêts de Guyane http://www.ecofog.gf/ en Outre- Saint-­‐Barthélemy (Ministère des outre-mer, 2015) L’île de Saint-Barthélemy est une île située dans les Petites Antilles, à l’est des Caraïbes. Elle possède une superficie de 21 km² seulement, et compte moins de 9 000 habitants. Tout comme Saint-Martin, Saint-Barthélemy était un département annexé à la Guadeloupe, et est devenu une collectivité d’outre-mer à part entière à partir de 2007. (Ministère des Outre-mer) 1.1. Situation géographique luxe, avec également plus de 600 villas de location. En 2006, plus de 80 % des entreprises présentes sur l’île sont consacrées aux activités de services, de commerce de construction et restauration hôtellerie, toutes liées au tourisme. Le secteur de la pêche et de l’agriculture sont des activités artisanales marginales. Seuls une vingtaine de pêcheurs professionnels existent. Le PIB par habitant est estimé à 26 000€, en 2006. Cela représente 10 % de plus par rapport à la métropole, et plus sensiblement plus élevé que celui de la Guadeloupe (IEDOM, 2007). 1.1.1. Climat 1.3. Organisation politique Le climat est de type tropical avec une température à peu près constante de 27°C tout au long de l’année. On distingue une saison humide de mai à novembre, et une saison sèche le reste de l’année, appelé le carême. (Ministère des Outremer) Depuis 2007, Saint-Barthélemy fait partie d’une collectivité à part entière, tout comme la collectivité de Saint-Martin. La création des collectivités de Saint-Martin et de SaintBarthélemy renforce la présence de l’Etat dans ces territoires. Le représentant de l’Etat est le préfet de la Guadeloupe, assisté par un préfet qui exerce la direction effective des services de l’Etat à Saint-Barthélemy. Il existe une seule préfecture pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Elle regroupe les élus locaux qui sont chargés de mettre en œuvre les politiques publiques. Sur le plan fonctionnel, les services de la préfecture sont composés des services de l’ancienne sous-préfecture, et de ceux des directions départementales et régionales de la Guadeloupe. La collectivité de Saint-Barthélemy est composée d’une Assemblée territoriale de 19 membres élus pour cinq ans. Ce conseil territorial est consulté obligatoirement sur les projets de loi. Il exerce ses compétences et fixe les règles applicables en matière d’environnement, d’énergie, d’urbanisme, etc. Un conseil exécutif et un conseil économique social et culturel sont chargés d’assister le conseil territorial dans la gestion des affaires concernant la collectivité. Depuis 2012, Saint-Barthélemy est passé du statut de RUP (Région Ultrapériphérique) à celui de PTOM (Pays et Territoire d’Outre-mer). Celui-ci lui permet entre autre de s’affranchir des normes européennes et de bénéficier d’une compétence douanière. (Ministère des Outre-mer) 1. Contexte géographique et social 1.1.2. Pédologie et relief L’île de Saint-Barthélemy est à dominante calcaire et à relief montagneux ce qui témoigne donc d’un passé volcanique. (HATZENBERGER, 2001) Son altitude maximale est de 281 m. L’île est également entourée de nombreuses petites îles comme l’île Coco, Les Grenadins, ou Pain de Sucre. (Ministère des Outre-mer) 1.2. Contexte économique et social 1.2.1. Histoire La première colonisation de Saint-Barthélemy par les français a eu lieu en 1650, en même temps que les îles Sainte-Croix et Sainte-Lucie. Les anglais se sont emparés du gayac, arbre exploité pour son bois de teinture, jusqu’à sa disparition au milieu du XVIIIème siècle (HATZENBERGER, 2001). L’île, ne produisant plus aucune richesse, fut cédée au roi de Suède en 1784, qui fut rétrocédée à la France en 1852, après le passage d’un cyclone qui dévasta toutes les ressources de Saint-Barthélemy. (Ministère des Outre-mer) 1.2.2. Economie L’économie à Saint-Barthélemy est essentiellement basée sur le tourisme de luxe avec environ 70 000 visiteurs par an. Il y a de nombreux parcs hôteliers constitués d’hôtels de 2. Etat actuel de la biodiversité 2.1. Biodiversité terrestre 2.1.1. Les milieux La topographie de l’île est très diversifiée. Il y a des formations rocheuses, des étangs et des plateaux calcaires. Il n’y a pas de forêt tropicale sur l’île, mais seulement des formations boisées au profil forestier (St.Barth Online). De minces franges de mangroves sont observables et subsistent à Grand Cul-de-Sac et petit Cul-deSac, au sud de Saint Jean, à l’Est de l’île (HATZENBERGER, 2001). 2.1.2. Les espèces La faune terrestre à Saint-Barthélemy est très diversifiée. En effet, on y rencontre huit espèces de chauves-souris sur quinze rencontrées dans les Antilles françaises. Il y a également plusieurs espèces d’oiseaux comme des canards, des foulques, des hérons mais également des colibris et quelques rapaces. On retrouve aussi des reptiles comme des anolis 1 , qui comptent plus de 400 espèces, des iguanes, des tortues charbonnières (Chelonoidis carbonaria), des améives 2 et des serpents. Il existe par ailleurs quelques petits amphibiens, et autres invertébrés tels que les scorpions, araignées, fourmis ou escargots. (Réserve Naturelle Saint-Barthélemy) La flore de Saint-Barthélemy est commune à celle rencontrée dans les zones tropicales et bords de mer. On y trouve notamment des amandiers, bananiers, des poiriers dont les fleurs sont très appréciées des colibris, mais aussi des palétuviers, et des cotonniers. (LPO, 2008) 2.1.3. Les points forts Saint-Barthélemy possède une grande diversité d’espèces tropicales. Les cyclones, bien que très dévastateurs et très fréquents dans la zone, favorisent la dissémination et les apports de semences. Cela conduit à une raréfaction de certaines espèces mais, en même temps, au développement de nombreux autres. 2.1.4. Problèmes rencontrés L’expansion démographique importante et le développement intensif d’activités touristiques ont accéléré la destruction des habitats naturels. La construction de routes, d’hôtels, de cours de golf et autres infrastructures touristiques font également pressions sur l’écosystème. Par exemple, la superficie des mangroves a décliné 1 2 Famille de reptiles Lézards terrestres dans la région au cours de ces vingt-cinq dernières années. (PETIT, 2008) 2.2. Biodiversité marine 2.2.1. Les milieux Les fonds marins rocheux sont occupés par quelques jeunes récifs coralliens, peu étendus. Les herbiers de phanérogames, notamment Thalassa tetudinum, occupent le fonds des baies. Quatre espèces de mangroves peuplent également les lagunes côtières (HILLY, 2010). 2.2.2. Les espèces Il n’existe pas d’espèces endémiques à SaintBarthélemy à proprement parler. Les espèces recensées sont présentes et remarquables dans les Antilles. Au niveau de la faune, on dénombre environ : - 183 espèces de poissons communs au reste des Caraïbes - 2 espèces de tortues marines sont également observées : la tortue verte (Chelonia mydas), et la tortue imbriquée (Eretrochelys imbricata). Une autre espèce beaucoup moins fréquente de tortue est la tortue luth (Dermochelys coriacea) - Une trentaine d’espèces de mammifères marins dont les baleines à bosse et les grands dauphins - 51 espèces différentes de coraux : SaintBarthélemy est un des sites les plus riches des Antilles françaises à posséder un récif coralliens - 14 espèces d’oiseaux marins - 200 espèces de mollusques - 13 espèces de crustacées connues - 60 espèces d’éponges - 27 espèces de gorgones3 La flore marine de Saint-Barthélemy est essentiellement composée d’algues (une cinquantaine d’espèces) et d’herbes sous-marines (cinq espèces). Ces herbes sont appelées des phanérogames, plantes à fleurs qui servent à l’alimentation des animaux marins, comme l’herbe à tortue et l’herbe à lamantin. (Réserve Naturelle Saint-Barthélemy) 2.2.3. Les points forts 3 Ordre de coraux Saint-Barthélemy possède une réserve naturelle de 1200 ha à terre et en mer, et quelques hectares sont en plus protégés par le Conservatoire du littoral. Cette réserve concerne seulement le milieu marin. non indigène au territoire. Exception faite lorsqu’il s’agit d’espèces servant à des fins agricoles, piscicoles ou forestière, et accordées par une autorité administrative. (Les services de l’Etat à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, 2012) 2.2.4. Problèmes rencontrés 3.4. Chasse Un des phénomènes observé dans les eaux de Saint-Barthélemy est la régression des herbiers, due notamment aux pressions anthropiques. Les fortes houles engendrées par les vents cycloniques participent également au dépeuplement des herbiers. Mais les espèces pionnières recolonisent rapidement les zones dévastées. (HILLY, 2010) Afin de garantir un équilibre entre la faune et la flore de l’île, l’ONF est le seul détenteur de l’autorisation de chasse. Une licence peut être délivrée par le Préfet si une demande est faite. (Code forestier) 3. Protection juridique du patrimoine naturel Les applications liées aux droits forestiers sont codifiées dans le Code forestier. Le défrichement est soumis à une autorisation préalable (Code forestier). Le système juridique de l’île est identique à celui de l’île de Saint-Martin. 3.1. Espaces naturels 3.5. Gestion et protection de la forêt 4. Les acteurs de la biodiversité 4.1. Administration et collectivité territoriale Une réserve nationale a été créée sur l’île de Saint-Barthélemy par l’Etat. L’autorité est exercée par le Préfet, et est gérée par une association de gestion de la Réserve Naturelle de SaintBarthélemy (GRENAT), association loi 1901. Un plan de gestion est rédigé tous les 5 ans, qui doit être approuvé par le Conseil d’Administration et le Conseil territorial de la collectivité de SaintBarthélemy (Collectivité de Saint-Barthélemy). La collectivité de Saint-Barthélemy est constituée de Commissions territoriales pour étudier les dossiers soumis au Conseil territorial ou Exécutif. Une Commission environnement, qualité de vie et développement est également présente pour agir pour la conservation de la biodiversité. (Collectivité de Saint-Barthélemy) 4.2. Organisations non gouvernementales 3.2. Faune et flore Le code de l’environnement interdit tout arrachage, destruction ou enlèvement d’œufs ou de nids à des fins non scientifiques. Il est également interdit de cultiver ou d’élever toutes espèces végétales ou animales non domestiques et protégées dans l’intérêt de protéger la faune et la flore sauvage et de conserver les habitats naturels. (Code de l'environnement) 3.3. Introduction d’espèces L’article L411-3 stipule qu’il est interdit d’introduire dans le milieu naturel, que ce soit volontairement, par négligence ou imprudence, tout spécimen d’une espèce végétale ou animale La Réserve Naturelle de Saint-Barthélemy a été mise en place afin de protéger les milieux, la nature et l’histoire de l’île. Elle protège les environnements marins et les espèces menacées (Réserve Naturelle Saint-Barthélemy) Il existe d’autres associations qui œuvrent pour la protection de la nature. Ainsi, l’Association Alsophis étudie, protège, sauvegarde et réhabilite les espèces animales et végétales sauvages des Antilles. Elle œuvre également pour la connaissance, la conservation, et la restauration et la valorisation de la biodiversité. L’Association Fleur Australe Expéditions effectue des prélèvements d’eau de mer pour la connaissance et la sauvegarde des océans (Direction de l’information légale et administrative). Bibliographie Code de l'environnement. [En ligne] [Citation : 02 04 2015.] http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idArticle=LEGIARTI000006833715&idSectionTA=LEGISCT A000006176521&cidTexte=LEGITEXT000006074220&dateTexte=20100125. Code forestier. [En ligne] [Citation : 02 04 2015.] http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=0416D1515E0201D79DE4996B1AA83BF6.tpdila2 2v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006184019&cidTexte=LEGITEXT000006071514&dateTexte=2012020 6 >. Collectivité de Saint-Barthélemy. Les Commissions. [En ligne] [Citation : 03 04 2015.] http://www.comstbarth.fr/commissions.aspx. Direction de l’information légale et administrative. Journal officiel. [En ligne] [Citation : 02 04 2015.] http://www.journalofficiel.gouv.fr/association/index.php?ACTION=Rechercher&HI_PAGE=1&HI_COMPTEUR=0&original_ method=get&WHAT=&JTH_ID=024000%2F024020&JAN_BD_CP=&JRE_ID=OutreMer%2FGuadeloupe&JAN_LIEU_DECL=&JTY_ID=&JTY_WALDEC=&JTY_SIREN=&JPA_D_D=&JP A_D_F=&r. HATZENBERGER. 2001. Paysages et végétations des Antilles. s.l. : Karthala, 2001. p. 285. HILLY, C. 2010. Les herbiers de phanérogames marines de l’outre-mer français. IFRECOR. 2010. p. 114, Ecosystèmes associés aux récifs coralliens. IEDOM. 2007. Saint-Barthélemy. Paris : s.n., 2007. p. 90. Les services de l’Etat à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. 2012. Mission environnement au sein du STMDD à Saint-Martin. [En ligne] mars 2012. [Citation : 29 03 2015.] http://www.saint-barth-saintmartin.pref.gouv.fr/Les-actions-de-l-Etat/Environnement-et-prevention-des-risques/Mission-environnementau-sein-du-STMDD-a-Saint-Martin. LPO, La Protection des Oiseaux. 2008. Aperçu de la nature de Saint-Barthélemy. [En ligne] 2008. [Citation : 03 04 2015.] https://www.lpo.fr/images/voyagesornithos/France/Antilles_St_barthelemy_2008_Moutou.pdf. Ministère des Outre-mer. Saint-Barthélemy. Les Outre-mer. [En ligne] [Citation : 23 03 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation-saint-barthelemy.html. PETIT, et PRUDENT. 2008. Changement climatique et biodiversité dans l'outre-mer européen. UICN. Gland : s.n., 2008. p. 41. Réserve Naturelle Saint-Barthélemy. Biodiversité. [En ligne] [Citation : 30 03 2015.] http://reservenaturellestbarth.com/decouvrir/biodiversite. St.Barth Online. La flore terrestre de Saint-Barthélemy. [En ligne] [Citation : 01 04 2015.] http://www.stbarths.com/fr/terrestrial-flora.html Saint-­‐Martin (Ministère des outre-mer, 2015) L’Ile de Saint-Martin est une île située dans la partie nord des Caraïbes. Elle a une superficie de 93 km² et compte 75 000 habitants. Divisée en deux Etats, elle présente une partie française au Nord et une partie hollandaise au Sud, Sint-Maarteen (SASTRE, 2007). Le territoire français de l’île, qui était au départ un département annexé à la Guadeloupe, est devenu une collectivité française à part entière en 2007. (INSEE, 2008) 1. Contexte géographique et social 1.1. Situation géographique 1.1.1. Climat Saint-Martin est situé en zone intertropicale. Il bénéficie d’une saison sèche de décembre à mai, appelé « carême », et une saison humide et plus chaude de juillet à octobre, appelé « hivernage ». Les températures tout au long de l’année sont assez stables et tournent autour des 28°C. Les précipitations annuelles sont modérées (1000 mm/an), mais peuvent être parfois brèves et violentes. (Capaustral, 2013) 1.1.2. Pédologie Le sol est à dominante calcaire, et une grande partie de l’île possède un relief montagneux, ce qui témoigne donc d’un passé volcanique. Cette particularité donne à Saint-Martin une terre relativement riche en matière organique, et favorise la pratique de l’agriculture. 1.1.3. Relief Son altitude maximale est à 424 m, au Pic du Paradis, dans la partie française de l’île. Ce faible relief comparé à la Guadeloupe et à la Martinique lui procure un climat tropical beaucoup plus sec que ces derniers. (SASTRE, 2007) 1.2. Contexte économique et social 1.2.1. Histoire Avant l’arrivée des colons au XVIIème siècle, les petites Antilles, qui regroupent les petites îles caribéennes de l’est, étaient peuplées par des indigènes. A cet époque, les indiens commencèrent à mettre en place des cultures tels que le manioc ou l’ananas sp. venus du Brésil (HATZENBERGER, 2001) En 1648, les français et les hollandais ont décidé, d’un commun accord, le partage des terres de l’île de Saint-Martin. Suite à cette colonisation, les français y développent l’agriculture. En plus des cultures initialement présentes comme l’igname, le manioc, ou la patate, ils y introduisent des cultures à destinée de vente comme le gingembre, l’indigotier et surtout le tabac. Entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, le gayac, un bois de teinture, était un arbre convoité par les anglais. Sur Saint-Martin, la partie française a pu conserver le reste de gayac qui peuplait l’île, contrairement à la partie hollandaise. (HATZENBERGER, 2001) 1.2.2. Economie Comme dans les autres îles des Antilles françaises pendant période coloniale, la culture principale était la canne à sucre, le tabac, et le cotonnier. L’exploitation des marais salants était également une source de revenu importante. (INSEE, 2008) Aujourd’hui, le secteur primaire est délaissé au profit des secteurs secondaire et tertiaire. En effet, le tourisme est devenu l’activité principale de l’île, qui accueille principalement des touristes nord-américains. La fréquentation touristique est en hausse depuis les années 2000. Les entreprises présentes sur l’île sont principalement à destinée touristique avec 24,1 % dans le secteur du commerce et 23,1 % dans l’hôtellerie et la restauration (INSEE, 2008).Une forte concurrence existe cependant avec la partie néerlandaise de l’île qui enregistrait un taux de fréquentation plus élevé avec une augmentation des croisiéristes de 13,6 % par an entre 2000 et 2007, tandis que Saint-Martin observait une chute annuelle de 5,1 % (RIVIERE, 2010). Le second secteur florissant est le secteur du BTP (Bâtiment et Travaux Publics), secteur qui découle directement de l’activité touristique. En 2006, le secteur concentrait environ 12 % de l’ensemble des entreprises de Saint-Martin, et employait 6,9 % de la population. Toutefois le suivi de l’évolution du secteur est difficile en raison de l’absence de statistiques. De nombreux nord-américains ont investi dans la construction de résidence secondaire, surtout à Sint-Marteen. A partir de 2008, l’île a subi les conséquences de la crise financière avec une chute de la fréquentation touristique, et donc une baisse de la clientèle pour les secteurs de l’hôtellerie, la restauration et autres commerces. Cette crise a également eu un impact négatif sur le secteur du BTP qui subsiste encore aujourd’hui grâce à la commande publique qui représente 70 % de leur carnet de commande. (RIVIERE, 2010) 1.3. Organisation politique Jusqu’en 2007, l’organisation administrative de Saint-Martin était celle d’un arrondissement rattachée à la Guadeloupe. La création des collectivités de Saint-Martin et de SaintBarthélemy s’est accompagnée d’un renforcement de l’Etat. Le représentant de l’Etat est le préfet de la Guadeloupe, assisté par un préfet qui exerce la direction effective des services de l’Etat à SaintMartin. La préfecture de Saint-Martin et Saint-Barthélemy regroupe tous les élus locaux, qui sont chargés de mettre en œuvre les politiques publiques. Sur le plan fonctionnel, les services de la préfecture sont composés des services de l’ancienne souspréfecture, et de ceux des directions départementales et régionales de la Guadeloupe (Ministère des Outre-mer). également plus de 100 espèces d’oiseaux qui ont été observées sur Saint-Martin, comme les pélicans, frégates, martin-pêcheur, ou hérons, nichant généralement dans les palétuviers. Il n’y a pas d’espèces d’oiseaux endémiques à sur l’île proprement dites mais il y a deux espèces et six sous-espèces endémiques aux Petites Antilles. Les mammifères et les reptiles existent au nombre d’une dizaine d’espèces chacune. Seulement 3 espèces d’amphibiens sont présentes (La Faune Terrestre). 2.1.3. Les points forts Saint-Martin est un refuge de faune terrestre très diversifiée. Son climat sec nous offre un contraste entre la végétation aride et une autre plus luxuriante. Au bord des plages, une concentration d’espèces faunistiques et floristiques logent dans les mangroves situées au nord de l’île. (Ile de SaintMartin, 2010) 2. Etat actuel de la biodiversité 2.1.4. Problèmes rencontrés Il existe plus d’un millier d’espèces végétales et animales recensées sur l’île de Saint-Martin. Ce milieu est cependant très perturbé par l’homme. Tout au long de la colonisation de nombreuses espèces végétales ont disparu. Cela est dû plus particulièrement au défrichement de la forêt littorale et à l’introduction massive d’espèces étrangères floristiques et faunistiques invasive (HATZENBERGER, 2001). 2.1. Biodiversité terrestre 2.1.1. Les milieux L’île possède trois étages de végétation : mésophile4, xérophile5, et littoral. Cette végétation subit des dégradations non seulement par les activités humaines, telles que la déforestation intensive à but agricole ou l’urbanisation, mais aussi par le passage de cyclones qui sont très fréquents dans cette région. Les parties les moins dégradées sont les parties les moins accessibles situées derrière les falaises de Red Rock, avec une majorité de plantes xérophiles et notamment des cactacées (HATZENBERGER, 2001). 2.1.2. Les espèces La partie terrestre de Saint-Martin abrite de nombreuses espèces. Les populations les plus nombreuses sont représentées par les insectes avec plus de 500 espèces différentes. Il existe 2.2. Biodiversité marine 2.2.1. Les milieux Les herbiers y sont très présents et occupent le fond des lagunes côtières, tandis que quatre espèces de mangroves bordent le fond les rives des lagunes littorales. Les surfaces occupées par les herbiers tout autour de Saint-Martin est l’une des plus importantes avec une surface de 6152ha (HILLY, 2010). 2.2.2. Les espèces Il existe très peu de récifs coralliens autour de l’île de Saint-Martin et ceux-ci sont principalement des récifs frangeants 6 ou embryonnaires. Cependant, les herbiers abritent une faune nombreuse d’invertébrés tels que des oursins, des langoustes, des holothuries, et une centaine d’espèces de poissons. 4 Mésophile = formation intermédiaire entre les xérophiles et les hygrophiles (qui aime les lieux humides) 5 Xérophile = qui aime les lieux secs 6 Premier type de récif à se développer, formé de corail mort, sable et alluvions On peut également voir des gorgones, anémones, éponges et autres mollusques dans les fonds marins. Des reptiles marins comme la tortue verte et la tortue imbriquée fréquentent les plages de la côte Est pour la ponte. (Destination Guadeloupe, 2003) 2.2.3. Les points forts Saint-Martin possède une réserve naturelle de 3060ha à terre et en mer. 300 ha sont en plus protégés par le Conservatoire du littoral. (MEDDE, 2011) Depuis 1998, la Réserve Naturelle de SaintMartin protège une grande partie de l’océan (Destination Guadeloupe, 2003). Un plan de gestion a également été mis en place pour les années 2000 à 2015 pour contribuer à la conservation du patrimoine naturel, et de la biodiversité des écosystèmes présents. (Réserve naturelle de Saint-Martin) 2.2.4. Problèmes rencontrés L’urbanisation massive intervenue depuis les années 80 avec notamment la construction de nombreux hôtels et des aménagements pour touristes, contribuent à dénaturer le paysage de l’île. (SASTRE, 2007) On observe également une régression des mangroves qui ont un état de conservation qualifié de « moyen », selon la Réserve Naturelle de SaintMartin. 3. Protection juridique et patrimoine naturel Le système juridique de l’île est très particulier et pose quelques problèmes de gouvernance. En effet, le degré d’autonomie par rapport aux métropoles n’est pas le même des deux côtés. Le côté hollandais est rattaché à la Fédération des Antilles Néerlandaises et bénéficie d’un degré d’autonomie plus élevé car il est en mesure édicter ses propres lois (REDON, 2009). Alors que pour Saint-Martin, la création du statut de Collectivité d’Outre-mer en 2007 a d’autant plus renforcé la présence de l’Etat. (Ministère des Outre-mer) 3.1. Espace naturel Une réserve naturelle de biodiversité a été créée en 1998 au nord-est de la partie française de l’île de Saint-Martin. La réserve est gérée par l’association de gestion de la Réserve Naturelle de Saint-Martin, association loi 1901, par convention et pour le compte du Préfet de Saint-Martin. (Les services de l’Etat à Saint-Martin et SaintBarthélemy, 2012) 3.2. Faune et flore Le code de l’environnement interdit tout arrachage, destruction ou enlèvement d’œufs ou de nids à des fins non scientifiques. Il est également interdit de cultiver ou d’élever toutes espèces végétales ou animales non domestiques et protégées dans l’intérêt de protéger la faune et la flore sauvage et de conserver les habitats naturels. (Code de l'environnement) 3.3. Introduction d’espèces L’article L411-3 stipule qu’il est interdit d’introduire dans le milieu naturel, que ce soit volontairement, par négligence ou imprudence, tout spécimen d’une espèce végétale ou animale non indigène au territoire. Exception faite lorsqu’il s’agit d’espèces servant à des fins agricoles, piscicoles ou forestière, et accordées par une autorité administrative. (Les services de l’Etat à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, 2012) 3.4. Chasse Afin de garantir un équilibre entre la faune et la flore de l’île, l’ONF est le seul détenteur de l’autorisation de chasse. Une licence peut être délivrée par le Préfet si une demande est faite. (Code forestier) 3.5. Gestion et protection de la forêt Les applications liées aux droits forestiers sont codifiées dans le Code forestier. Le défrichement est soumis à une autorisation préalable. (Code forestier) 4. Les acteurs de la biodiversité 4.1. Administration et collectivité territoriale La collectivité de Saint-Martin comprend un pôle développement durable qui agit pour la conservation de la biodiversité, avec notamment un service environnement. Un code de l’urbanisme a également été mis en place récemment pour la protection des écosystèmes de la biodiversité et des ressources naturelles. (Collectivité de Saint-Martin) L’Institut Caribéen de la Biodiversité Insulaire (ICBI) agit également pour le développement économique en intégrant la conservation et valorisation de la biodiversité (Préfecture de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, 2010). 4.2. Organisation non gouvernementale La Réserve Naturelle nationale de Saint-Martin est chargée de la gestion et de la sauvegarde des milieux tels que les récifs coralliens, les mangroves et la forêt sèche. Elle veille à la protection de ce patrimoine indispensable au bon fonctionnement de l’île. L’Association I love my island turtle est une association œuvrant pour la protection des tortues de mer, s’adressant plutôt à un jeune public. L’Association Oyster Pond Nature agit pour la sauvegarde et préservation du site Oyster Pond à Saint-Martin, lieu-dit sur la côte Est de la partie française. Il existe également une Association de Préservation de l’Environnement à Saint-Martin. (Direction de l’information légale et administrative) Bibliographie Capaustral. 2013.Saint-Martin, Climat de Saint-Martin. [En ligne] 2013. [Citation : 25 03 2015.] http://www.capaustral.com/climat-saint-martin.php. Code de l'environnement. [En ligne] [Citation : 02 04 2015.] http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idArticle=LEGIARTI000006833715&idSectionTA=LEGISCT A000006176521&cidTexte=LEGITEXT000006074220&dateTexte=20100125. Code forestier. [En ligne] [Citation : 02 04 2015.] http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=0416D1515E0201D79DE4996B1AA83BF6.tpdila2 2v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006184019&cidTexte=LEGITEXT000006071514&dateTexte=2012020 6. Collectivité de Saint-Martin. Direction de l'Environnement et du cadre de vie. [En ligne] http://www.comsaint-martin.fr/P_D_D/Pages/Directiondelenvironnementetducadredevie.aspx. Destination Guadeloupe. 2003. Saint-Martin, une côte encore sauvage. 2003, 12. Direction de l’information légale et administrative. [En ligne] Journal officiel. 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Economie 1.1. Géographie et climat L'économie de l'archipel a été pendant très longtemps basée sur la pêche. L'île connaît en effet un essor économique grâce à cette activité : les infrastructures ainsi que la ville se développent très rapidement lors de la seconde moitié du XIXe siècle. Cependant l'activité de pêche décline rapidement due à des successions de mauvaises saisons. La prohibition d'alcool aux Etats-Unis place l'archipel comme une plaque tournante du trafic d'alcool de 1920 jusqu'à 1933, année d'abolition de la loi. La pêche à la morue s'intensifie après la seconde guerre mondiale grâce à l'utilisation de bateauxusines (pêche et congélation directement à bord). La « bataille » pour le partage des eaux territoriales avec le Canada, l'imposition de quotas de pêches, mais surtout l'épuisement des stocks de morue ont décliné l'activité économique de SaintPierre et Miquelon. En 2010, 85 % des salariés sur l'île travaillent dans le domaine de la fonction publique. L'archipel mise également sur le tourisme pour le dynamiser mais celui-ci reste faible. Le secteur du bâtiment joue également un rôle dans l'économie de l'archipel (IEDOM, 2013). Saint-Pierre et Miquelon est un petit archipel de 242 km2. Situé dans l'Atlantique Nord à 25 km au large de Terre-Neuve, il est composé de trois îles principales : Langlade (91 km2) et Miquelon (110 km2) toutes deux reliées par un isthme de sable ; et Saint-Pierre (26 km2). Enfin, des îlots rocheux autours des principales îles viennent compléter ce petit territoire. Le point culminant se situe sur l'île de Miquelon à 250 mètres. L'archipel se caractérise par un climat continental moins rude qu'au niveau du Canada sous l'influence océanique avec une moyenne annuelle de 5°C et un taux d'humidité supérieur à 80 %. Des vents soutenus, des précipitations (sous forme de pluies ou neige) et des brumes sont très courant dans cette région (Ministère des Outre-Mer, 2015) 1.2. Population Bien qu'étant la plus petite des trois îles, SaintPierre concentre 90 % de la population du territoire avec 5662 habitants. Les deux autres îles sont peuplées de 637 habitants. Cette petite population sur ce petit territoire engendre une densité de population assez élevée avec 26 habitant par km2 (INSEE, 2014). Le nombre d'habitant a augmenté depuis 1920 mais diminue légèrement depuis quelques années en raison du départ de la jeune population qui part étudier sur le continent sans forcement revenir sur l'archipel (INSEE, 2000). 1.3. Organisation politique Après des successions de colonisations française et anglaise, l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon est définitivement rattaché à la France en 1816, d'abord avec le statut de Territoire d'Outre-Mer (TOM) depuis 1946 puis de Département d'OutreMer (DOM) le 19 juillet 1976. En 1985, il devient une collectivité territoriale sui generis. Depuis 2003, l'archipel est régi par le statut de Collectivité d'Outre-Mer (COM). Toutefois, l'Etat français accorde une certaine autonomie et des fonctionnements spécifiques dus à la particularité de ce territoire. Saint-Pierre et Miquelon est représenté au niveau national par un député, un sénateur et un conseillé (Conseil Economique et Social). 2. Etat actuel de la biodiversité L'archipel de Saint-Pierre et Miquelon ne possède aucune espèce endémique de par sa proximité avec la Terre-Neuve. Cependant on peut observer de nombreux type de milieux malgré la petitesse du territoire. L'archipel n'a bien évidemment rien à voir avec l'incroyable biodiversité que l'on retrouve en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie mais reste tout de même unique de par sa position géographique spécifique. En effet, on trouve ici l'unique forêt boréale française. Le travail sur ce territoire pour la biodiversité consiste en une bonne gestion des ressources et une conservation du patrimoine naturel appropriée (UICN, 2008). 2.1. Biodiversité terrestre 2.1.1. Les milieux Malgré la petite taille de l'archipel, les îles SaintPierre et Miquelon comportent plusieurs types de milieux : - Des plages de sables et de galets ainsi que des dunes et des pelouses côtières - - Des falaises abruptes, qui offrent un lieu idéal pour la reproduction de nombreuses espèces d'oiseaux Des tourbières à sphaignes (avec présence d'étangs) ainsi que des zones marécageuses recouvrant plus de 50 % de la surface de l'archipel Des sommets dénudés Des vallées peuplées de forêts où s'écoulent des torrents 2.1.2. Les espèces La flore de l'archipel regroupe environ 600 espèces de plantes vasculaires dont la moitié de ces espèces sont dites aquatiques ou semiaquatiques. Les îles regorgent d'espèces de mousses et de lichens. 196 espèces ont été introduites. La présence de poissons vivant exclusivement en eau douce est inexistante : tous passent au moins une partie de leurs cycles de vie en mer. Il existe qu'une seule espèce d'amphibien, une grenouille, qui a d'ailleurs été introduite (Rana septentrionalis). Il n'y a aucune espèce de reptiles recensée sur l'archipel. Saint-Pierre et Miquelon constitue un véritable refuge pour les oiseaux migrateurs. On y trouve jusqu'à 320 espèces dont 90 d'entres elles se reproduisent sur l'archipel. Les rares espèces sédentaires sont le Roitelet à couronne dorée, la Mésange, le Moineau domestique, l'Etourneau sansonnet, le Bruant des neige et l'Alouette. En ce qui concerne les mammifères, on trouve principalement des espèces introduites tel que le Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), le Lièvre variable (Lepus americanus) et le Lièvre arctique (Lepus arcticus). Ces espèces font l'objet d'un suivi par l'ONCFS, à des fins cynégétiques. L'origine du Renard roux (Vulpes vulpes) reste floue et le Campagnol de Pennsylvanie aurait été importé avec l'arrivée de fourrages sur l'archipel de Saint-Pierre (Etcheberry, 2012). 2.1.3. Points forts La spécificité de ce territoire est bien prise en compte par les autorités. Les premiers inventaires remontent du milieu du XIXème siècle et par la suite, de nombreux explorateurs et botanistes ont recensé la faune et flore. Mises en place en 1982, les Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristiques (ZNIEFF) ont étaient entreprises pour la 1ère fois en 2006 avec la création du Conseil Scientifique Territorial du Patrimoine Naturel (CSTPN) sur l'archipel. Des Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) avaient été mises en place en partenariat avec le Canada au nombre de deux (Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire , 2008). 2.1.4. Problèmes rencontrés L'urbanisation constitue aujourd'hui le problème majeur pour la protection de la biodiversité. Paradoxalement, les réserves de chasses sont implantées sur les réserves naturelles. D'après la liste rouge des espèces menacées de 2013 de l'UICN, 4 mammifères sont en danger d'extinction et 2 oiseaux sont dits vulnérables. Les quelques espèces qui ont disparu (Renard argenté, Lagopède des saules) seraient certainement dues à une intensification de la chasse (IUCN, 2014). 2.2. Biodiversité marine et côtière 2.2.1. Les milieux Des inventaires ont été entrepris mais pour le moment, aucune donnée n'est disponible. 2.2.2. Les espèces Le seul reptile observé est la tortue luth qui passe pendant l'été. De nombreux mammifères marins sont présents pendant toute l'année. D'autres sont de passage à certaines périodes de l'année. D'importantes populations de baleines sont également observables : Baleine à bosse, Rorqual commun, petit Rorqual et Orque. Enfin, des dauphins sont également présents (Etcheberry, 2012). 2.2.3. Problèmes rencontrés L'effondrement des stocks de poissons marins et notamment de la morue a eu un fort impact économique sur l'archipel. Cependant les effets sur la faune et flore marine sont peu connus si ce n'est que les populations de cette espèce sont menacées. La perturbation des milieux marins naturels est également peu connue mais le rejet des eaux usées en mer et l'utilisation des moteurs de bateau peuvent fortement perturber la faune et la flore (UICN, 2003). 3. Protection juridique du patrimoine naturel 3.1. Législation nationale applicable Le droit en matière de protection du patrimoine naturel est le même qu'en métropole sauf dispositions particulières au territoire de SaintPierre et Miquelon qui s'adapte, notamment en matière de pêche. La loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature (Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature, publiée au JO du 13 juillet 1976), «reconnaît d'intérêt général la protection des espaces naturels et des paysages, la préservation des espèces animales et végétales, le maintien des équilibres biologiques et la protection des ressources naturelles » (CROQUET, 2007). 3.1.1. Faune et flore L'arrêté ministériel du 28 mars 1989 fixe les mesures de protections des espèces animales (oiseaux et mammifères) représentées à SaintPierre et Miquelon (SPN, 2013). 3.1.2. Chasse 4. Les acteurs de la conservation de la biodiversité 4.1. Administrations et collectivités territoriales On trouve la Direction des Territoires, de l'Alimentation et de la Mer (DTAM), ainsi que l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS). 4.2. Organisations non gouvernementales 4.2.1. Principales associations locales La Fédération territoriale des associations agréées pour la pêche et la protection des milieux aquatiques de Saint-Pierre et Miquelon entreprend la protection du milieu aquatique et la sensibilisation aux pratiques de pêches. AIRPURSPM agit contre les pollutions diverses (air, eaux et sols) et la gestion des déchets. La Maison de la nature et de l'environnement à Saint-Pierre et Miquelon rassemble les diverses associations et les pouvoirs publics qui œuvrent pour la préservation et la protection de l'environnement (Direction de l'information légale et administrative, 2014). L'arrêté ministériel du 27 juin 1985 fixe la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée dans l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Le Lièvre et le Cerf de Virginie sont chassés environ 8 mois de l'année (ONCFS, 2014). 4.2.2. Associations nationales et internationales 3.1.3. Pêche 4.3. Organismes de recherche et de gestion de la biodiversité L'arrêté du 24 mars 2015 fixe certaines mesures techniques et les tailles de capture pour la pêche professionnelle dans les eaux territoriales et la zone économique françaises au large des côtes de Saint-Pierre et Miquelon. 3.1.4. Gestion de la forêt Le Code forestier fixe les dispositions applicables dans l’archipel. BirdLife International suit les populations d'oiseaux migrateurs et a déjà réalisé un inventaire ZICO. L’Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER) et le Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) sont actifs sur l’archipel. Le Service Canadien de la Faune (SCF) collabore avec Saint-Pierre et Miquelon sur les données de Faune, notamment sur les oiseaux et les espèces menacées. Bibliographie Agreste. 2012. Recensement agricole en Guyane. Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt . [En ligne] 9 Janvier 2012. 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UICN. 2003. Biodiversité et conservation en Outre-Mer - Saint-Pierre et Miquelon. UICN comité français. [En ligne] 2003. [Citation : 3 Avril 2015.] http://www.uicn.fr/IMG/pdf/06_UICN_2003_Biodiv_OM__St_Pierre_et_Miquelon.pdf. —. 2008. Changement climatique et biodiversité dans l’outre-mer européen. UICN Comité français. [En ligne] Juillet 2008. [Citation : 2 Avril 2015.] http://www.cbd.int/islands/doc/idr/Climate%20Change%20and%20Biodiversity%20in%20EU%20overseas %20entities/Reunion%20publication-fr.pdf. Océan Indien Mayotte (Ministère des outre-mer, 2015) 1. Présentation 1.1. Géographie Mayotte est située à l’entrée du canal du Mozambique, au Sud Est du continent africain. Elle est rattachée à l’archipel des Comores. Ellemême constitue un petit archipel volcanique d’une superficie de 374 km² comprenant Grande Terre (363 km²), Petite Terre (11 km²) ainsi qu’une multitude de petits îlots. L’île principale, Grande Terre, découpée et pentue, est formée de 6 massifs érodés. Sa forme particulière l’a baptisé « île hippocampe ». Cet ensemble d’îles est dispersé au sein d’un des plus vastes lagons coralliens du monde (plus de 1500km²). Le climat à Mayotte est qualifié de tropical humide et comprend 2 saisons distinctes. La saison chaude, aussi saison des pluies, est caractérisée par ses fortes chaleurs (27-30°C) et 80 % d’humidité dans l’air. C’est aussi en cette saison que surviennent les cyclones. La saison sèche, quant à elle, se rencontre durant l’hiver austral et les précipitations sont moins abondantes et l’air y est plus respirable, grâce aux alizées qui rafraichissent l’air (Ministère des Outre-Mer, 2015). sein de la population mahoraise des personnes ayant droit à la polygamie, à l’inégalité des sexes vis-à-vis de la succession, etc. Néanmoins, la départementalisation de Mayotte le 31 mars 2001, a entrainé une réforme du statut personnel pour correspondre aux principes énoncés par le Conseil Constitutionnel. Cependant, une grande partie de la population mahoraise ne connait pas son propre statut. Depuis, le 1er Mars 2014, Mayotte est une des régions ultrapériphériques de l’union européenne. (Ministère des Outre-Mer, 2015) 2. Etat actuel de la biodiversité Mayotte fait partie des territoires insulaires comprenant une bonne préservation de ses espèces endémiques. Pourtant, malgré l’historique des recherches scientifiques sur ses richesses commencé durant le 19ème siècle, l’inventaire de sa faune et de sa flore reste bien incomplet pour certains groupes. On constate même des espèces totalement ignorées, soit à cause de problèmes d’identifications relatifs au petit nombre d’experts existants, soit à cause d’un manque d’intérêt direct pour l’homme (Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, 2005). 1.2. Population 2.1. Biodiversité terrestre Depuis les années 50, on constate un boom démographique qui tend à ralentir de nos jours. La population mahoraise compte 212 645 habitants en 2012. Elle est principalement rassemblée autour de Mamoudzou, le chef-lieu de l’île qui rassemble plus de 53 000 habitants. (Ministère des Outre-Mer, 2015). La densité de population (570 hab/km²) est bien plus conséquente qu’en Métropole (112 hab/km²) et a des répercussions sur l’employabilité au sein des villes. C’est pour cela qu’on constate un fort taux de chômage à Mayotte. Pour finir, la religion majoritaire de Mayotte est l’islam, ce qui justifie l’importance du droit coutumier dans son organisation politique. (Comité français de l'UICN, 2013) 1.3. Organisation politique Le statut de Mayotte a tout d’abord été défini par la loi n°2001-616 du 11 juillet 2001 qui en a fait une collectivité départementale d’outre-mer. Le droit coutumier inspiré du droit musulman s’applique aux Mahorais ayant conservé leur statut personnel. Ce droit concerne essentiellement les droits de la personne, de la famille et les droits patrimoniaux, ceci entraine au 2.1.1. Ecosystèmes terrestres On distingue principalement 3 types d’écosystèmes terrestres (Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, 2005) : - Forêts, naturelles (1 118 ha) ou non (14 800 ha), inégalement réparties sur le territoire entre forêts humides, mésophiles et semi sèches (Rolland, et al., 2005) - Falaises côtières - Ilots 2.1.2. Espèces terrestres Plusieurs populations endémiques et des espèces menacées d’animaux sauvages sont répertoriées à Mayotte. Mayotte fait partie des 218 zones d’endémismes pour ses oiseaux (2 espèces et 5 sous-espèces endémiques) au niveau mondial. Il faut noter l’importance des populations de lémuriens et de chauves-souris Roussettes, protégées par des conventions internationales. En ce qui concerne les reptiles (15 espèces indigènes) et les mollusques (41 espèces endémiques), on constate une diversité et un endémisme remarquable. Pour les insectes, l’inventaire étant encore très partiel, les 34 % d’endémismes au sein des 1106 espèces recensées est donc à relativiser. Pour finir, la flore indigène (629 espèces) de Mayotte est considérée comme l’une des plus riches au monde vis-à-vis de sa superficie mais l’endémisme est considéré comme faible (6 %) par rapport à l’archipel des Comores (15 %). (Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, 2005) (Rolland, et al., 2005). 2.2.1. Ecosystèmes marins On distingue 2 espaces principaux : - Des mangroves (730 ha), qui sont des espaces transitoires - Des récifs coralliens, répartis en 3 sortes : la barrière récifale continue (157 km), une double barrière au Sud-ouest (très rare dans le monde) et des herbiers à phanérogames, ce qui en fait un complexe récifo-lagonaire de 1 500 km² (Rolland, et al., 2005) 2.2.2. Espèces marines 2.1.3. Points forts Le gouvernement a pris conscience de l’importance de la conservation de la biodiversité à Mayotte et met en place différentes actions pour y parvenir. On assiste à la mise en place de sites protégés sur tout le territoire de Mayotte (640 ha acquis par le Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres) et à la création de nombreux outils permettant le suivi de cette biodiversité par différentes instances (inventaire de la flore en collaboration avec le MNHN, atlas des espaces naturel, programme « Écosystèmes Tropicaux » du Ministère de l'Écologie et du Développement Durable). Pour finir, de nombreuses mesures juridiques à échelle nationale et internationale sont appliquées au sein du territoire de Mayotte (projets réglementaires de protection, Convention de Nairobi pour le Maki et le Drongo de Mayotte) (Rolland, et al., 2005). 2.1.4. Problèmes rencontrés La pression engendrée par l’augmentation conséquente de la population et sa forte densité, entraine la continuité de la déforestation liée à l’agriculture. De plus, on assiste à une incompatibilité au sein des régimes fonciers qui bloquent la mise en place d’aires protégées. Par ailleurs, les très nombreuses espèces introduites, devenues pour certaines très envahissantes (2 escargots carnivores, différents mammifères, des lianes …), engendrent des répercussions sur la faune et la flore indigène. Pour finir, l’UICN a ajouté à ces listes rouges de nouvelles espèces menacées et des espèces éteintes entre 1997 et 2000 (Rolland, et al., 2005). 2.2. Biodiversité marine Le recensement des espèces marines est encore partiel. Cependant, ont été mis en évidence : 177 coraux, 270 algues, 10 phanérogames, 239 poissons (recensement partiel), plus de 400 mollusques, une grande richesse en Cnidaires et Spongiaires. Par ailleurs, il est important de noter que Mayotte compte 163 sites de pontes recensés pour la Tortue verte et la Tortue imbriquée. Pour finir, on compte aussi 17 espèces de cétacés (22 % des espèces mondiales) et la présence notoire du Dugong, une espèce menacée d’extinction (Rolland, et al., 2005). 2.2.3. Points forts Mayotte a créé 3 espaces marins protégés sur son territoire depuis 1991 et d’autres sont actuellement en discussion (Parc marin de Saziley, Passe en S et la zone de protection de Ngouja) ainsi que 3 Observatoires pour les Mammifères Marins (OMM), pour les Récifs Coralliens (ORC) et pour les Tortues de Mer (OTM). De plus, de nombreux plans de protection ont été ou sont en train d’être mis en place (plan de gestion du lagon, lieux désignés par la Convention de Ramsar, protection locales d’espèces telles le Dugong ou les tortues marines) (Rolland, et al., 2005). 2.2.1. Problèmes rencontrés Comme pour la biodiversité terrestre, la population mahoraise engendre des pressions sur le milieu marin. On constate un accroissement de la pêche, du braconnage de tortues et des prélèvements de coraux et de coquillages à usage local mais aussi pour satisfaire les touristes. Le tourisme engendre aussi des dégâts au sein des récifs coralliens avec une augmentation des plongeurs et des plaisanciers (Rolland, et al., 2005). 3. Protection juridique du patrimoine naturel De nombreuses actions sont mises en place sous la tutelle de différentes conventions internationales. La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) est un traité international concernant l’utilisation durable des ressources. La Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS ou Convention de Bonn) permet d’assurer la conservation des espèces migratrices terrestres, aquatiques et aériennes dans l'ensemble de leur aire de répartition. A Mayotte, les espèces concernées sont : la Tortue imbriquée, la Tortue verte, le Héron Crabiers Blanc. La Convention de Nairobi sert à la protection, la gestion et le développement de l’environnement marin et côtier de la région de l’Afrique de l’Est. Cela engendre des mesures appropriées pour maintenir les processus écologiques, pour préserver la diversité génétique et assurer une utilisation durable des ressources. Elle permet aussi de protéger et préserver les écosystèmes rares et fragiles, ainsi que les espèces rares, en déclin, menacées ou en danger et leurs habitats dans la région Est-Africaine. La Convention de Washington sur le transport et le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) garantie que les importations, exportations, réexportations et introductions des espèces inscrites dans les annexes, ainsi que des parties et produits qui en sont issus, ne nuisent pas à la conservation de la biodiversité et reposent sur une utilisation durable des espaces sauvages. Ces conventions ont permis la création de 3 Aires Marines Protégées (AMP) réglementées par des arrêtés préfectoraux, un plan de gestion du lagon de Mayotte, 2 réserves naturelles (L’îlot Mbouzi et la Réserve Naturelle du Lagon) et différentes réserves forestières. De plus, une politique d’Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotopes (APPB) a été développée. 4. Les acteurs de la conservation de la biodiversité Le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres (CELRL) intervient à Mayotte depuis 1995. On trouve également la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAF), le Gouvernement des Comores pour les réserves forestières, la Collectivité Départementale de Mayotte (CDM : service forêt de la direction de l’agriculture et de la forêt) et le Conseil des Rivages de l’Océan Indien. Bibliographie Comité français de l'UICN. 2013. Proposition pour une stratégie Biodiversité en vue d'un développement durable de Mayotte. UICN. [En ligne] 2013. [Citation : 2 Avril 2015.] http://www.uicn.fr/IMG/pdf/Biodiversite_Mayotte-bd.pdf. Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. 2005. Mayotte Plan d'action pour la Biodiversité 2005-2010. [En ligne] Juillet 2005. [Citation : 2 Avril 2015.] http://www.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN_18_Mayotte.pdf. Ministère des Outre-Mer. 2015. Présentation. Les Outre-Mer. [En ligne] 2015. [Citation : 2 Avril 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation,138.html&decoupe_recherche=mayotte. Rolland, Robin, Boullet, Vincent et Quod, Jean-Pascal. 2005. Mayotte Biodiversité et Evaluation patrimoniale. [En ligne] Aoüt 2005. [Citation : 2 Avril 2015.] http://etic.univreunion.fr/get/images/Mayotte/mayotte_inventaire%20znieff.pdf La Réunion (Ministère des outre-mer, 2015) 1. Présentation 1.1. Géographie L’île de la Réunion se situe au cœur de l’archipel des Mascareignes comprenant les îles Maurice et Rodrigues. Elle est située à 800 km à l’est de Madagascar (Ministère des outre-mer, 2015). L’île est d’une superficie de 2512 km², avec 210 km de côte dont une grande partie est très accidentée. L’île est très ouverte aux courants marins ; seule la baie de St Paul est un abri pour la navigation (Ministère des outre-mer, 2015). Le relief de l’île est marqué par deux ensembles volcaniques. Au nord-ouest, à 3069 m, le Piton des Neiges en éruption perpétuelle domine les trois cirques de Cilaos, Salazie et Mafate. Au sudest, le Piton de la Fournaise qui culmine à 2 631 m est un volcan actif, en éruption environ trois fois par an. Deux plaines relient les massifs des deux volcans : la Plaine des Cafres et la Plaine des Palmistes (Ministère des outre-mer, 2015). L’île est soumise à des pluies très abondantes durant la saison humide, jusqu’à 4000 mm dans l’Est. Cette pluviométrie favorise l’érosion qui est une des plus fortes du monde et qui forge le paysage de l’île (Ministère des outre-mer, 2015). Il existe environ une centaine de microclimats dans l’île en raison de la diversité de paysage, de relief et de végétation. Néanmoins, on peut distinguer deux grands types de climat : un climat humide sur la côte est dite la « côte au vent » et un climat sec sur la côte ouest dite « sous le vent ». (Ministère des outre-mer, 2015) 1.2. Population La population de La Réunion est estimée au 1er janvier 2013 à 841 000 habitants. Elle est deux fois plus peuplée qu’en 1967. En 2040, elle devrait être de 1 061 000 habitants. La Réunion n’a pas terminé sa transition démographique. Cette forte croissance démographique s’explique par une natalité élevée. La population est encore jeune mais elle vieillit. En effet, en 2013, un tiers de la population réunionnaise à moins de 20 ans contre un quart en France. Mais les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses. (INSEE, 2014) La densité de 312 habitants par km², est la plus importante de tout l’outre-mer. La société réunionnaise est métissée avec des origines multiples : africaines, malgaches, européennes, indiennes, chinoises… (Ministère des outre-mer, 2015) Les deux plus grandes villes de La Réunion sont Saint-Denis (140 733 habitants en 2007, 23e ville de France) et Saint-Paul (10 .023 habitants en 2007, 40ème ville de France). 1.3. Organisation politique La Réunion est une île française depuis 1638, un département français depuis 1946 et une région monodépartementale depuis 1973 (Magnard, 2011). Le département est sous l’autorité du Préfet nommé par le gouvernement. La Préfecture se situe à St Denis et les 3 sous-préfectures à St Pierre, St Paul, St Benoit. Toutes les lois s’y appliquent de la même façon qu’en Métropole sauf lorsque des aménagements sont prévus par la loi. La Réunion est dotée d’un conseil départemental et d’un conseil régional dotés des mêmes prérogatives que les départements et les régions de métropole. La Réunion fait partie de l’Union Européenne (UE) mais il existe certains aménagements du droit communautaire pour tenir compte des spécificités de la région. (Ministère des outre-mer, 2015). Les DOM sont considérés comme des régions ultrapériphériques de l’UE et font partie des 46 régions européennes de l’objectif 1 (régions les moins favorisées). Ils sont éligibles aux Fonds Structurels de l’Union européenne pour le financement du développement. La Réunion comprend 24 communes et 25 cantons. Elle est représentée par 5 députés et 3 sénateurs au Parlement et par un conseiller au Conseil Economique et Social. (Ministère des outre-mer, 2015) 2. Etat actuel de la biodiversité 2.1. Biodiversité terrestre 2.1.1. Les milieux Un référentiel réalisé par le Conservatoire Botanique National Mascarin (CBNM) distingue 8 grands types de milieux terrestres à La Réunion selon la nomenclature Corine Biotope (Picot, et al., 2010) : -­‐ Milieu côtier et halophile : dunes, plages de sables et de galets, falaises, ilots rocheux -­‐ Milieu aquatique non marin : lacs, rivières, cascades, eaux saumâtres -­‐ Milieu de broussaille et d’herbe : savanes, pelouses, landes, friches -­‐ 2.1.2. Les espèces Le peuplement d'oiseaux de l'île compte 19 espèces indigènes, dont 11 taxons sont endémiques. En parallèle, les hommes ont introduit de nombreuses espèces exotiques. Aujourd'hui, 20 espèces introduites ont fait souche et se maintiennent plus ou moins dans le paysage de l'île de La Réunion (SEOR, 2014). Il y a 12 espèces de mammifères, dont seulement 5 sont originaires de l’ile. La roussette noire endémique des Mascareignes est une chauvesouris en voie d’extinction ; en effet, elle est très menacée par la chasse et la destruction de son habitat. (UICN, 2013) 2.1.2.1. La flore 2.1.3. Points forts Un inventaire permanent des plantes vasculaires de la Réunion est tenu par le CBNM (CBNM, 2013). La flore vasculaire spontanée de la Réunion s'élève actuellement à 1743 espèces (sensu stricto) de plantes vasculaires. On trouve 49 % d’espèces indigènes, 48 % d’espèces exotiques et 3 % d’espèces cryptogènes, de statut indigène possible mais encore obscur. L'endémisme de la flore vasculaire est élevé à la Réunion avec des taux de 26,3 % pour l'endémisme strict et de 45,3 % pour l'endémisme régional total (Mascareignes). Ces taux sont élevés et contribuent à ce titre à faire de la Réunion un des 34 hotspots de la biodiversité. 2.1.3.1. Aires protégées Milieu forestier : forêts sèches, humides, de montagne -­‐ Milieu de tourbière et de marais -­‐ Milieu rocheux : éboulis rocheux, pentes volcaniques, grottes -­‐ Milieu agricole et artificialisé : cultures, vergers, villes et villages Des fiches plus détaillées sont associées à chacun des habitats. La végétation est aussi diverse que les climats. On distingue près de 193 types d’habitats différents. 2.1.2.2. La faune 54 espèces de mollusques indigènes sont présentes à La Réunion, dont 80 % d’endémiques de l’île ou des Mascareignes. (Rochat, 2008) Il existe 9 espèces de crustacés d’eau douce originaires des Mascareignes dont une est endémique. Quatre d’entre elles sont menacées. (Rochat, 2008) On compte environ 2000 espèces d’insectes avec des taux d’endémisme variables. (Rochat, 2008) Il existe 24 espèces de poisson d’eau douce indigènes et 13 espèces introduites. On compte 8 espèces menacées dont 4 en danger critique. (UICN, 2013) Il y a seulement 2 espèces d’amphibiens qui ont toutes les deux été introduites. (Ile de La Réunion, 2014) On dénombre actuellement 17 espèces de reptiles terrestres qui vivent à l'état sauvage sur l'île. 14 d'entre-elles ont été introduites volontairement ou non par l'homme et seules trois espèces sont indigènes et endémiques. L’état des lieux fait apparaitre un fort taux d’extinction chez les reptiles terrestres. (Association Nature Océan Indien, 2014) Les réserves naturelles sont encadrées par le code de l’environnement. La réserve nationale de l’étang de St-Paul a été instaurée par décret le 2 janvier 2008. La réserve est de 450 ha. Cette zone est une zone reconnue d’intérêt pour la biodiversité, classée ZNIEFF 1. La mise en place d’une telle zone s’explique d’une part par une volonté des pouvoirs publics de protéger ce biotope particulier mais aussi de protéger les activités touristiques qui dépendent de ce lieu remarquable. (DEAL, 2015) La directive européenne « Natura 2000 » ne s’applique pas dans les départements d’outre-mer. Pour protéger les petits espaces la Réunion utilise trois Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope (APPB). Le parc naturel de la région s’étend sur 105 400 ha (pour le cœur du parc) et sur une zone d’adhésion de 87 800 ha (DEAL, 2015). Il est inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Cette zone est classée à la fois comme représentant des phénomènes naturels remarquables et comme contenant les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle. La gestion de cette zone est confiée au parc national et un plan de conservation de l’UNESCO est intégré au plan de gestion du parc. Les espaces naturels sensibles sont des dispositifs de protection foncière définis par le code de l’urbanisme. Ils permettent au département de mettre en place un réseau de milieux naturels protégés. A La Réunion, le Conseil général en partenariat avec les communes, les groupements de communes, l’Etat et les acteurs concernés ont acquis 1850 ha répartis sur 23 sites, dont la gestion est confiée à des associations. Le conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres gère 17 sites pour une surface totale de 1500 ha. Les réserves biologiques sont créées par l’ONF au sein des espaces dont il assure la gestion. Une réserve biologique est obligatoirement dotée d’un plan de gestion, validé par le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN), qui définit des modalités de gestion conformes aux objectifs de protection et de valorisation et permet la mise en œuvre opérationnelle des actions de terrain. En 2013, on compte 7 réserves biologiques (DEAL, 2015). Un programme de lutte contre les rats a été mis en place pour préserver les derniers Tuit-tuit par les associations locales, les scientifiques, les gestionnaires d’espaces naturels et les autorités locales. Afin de contribuer à la préservation des espèces, beaucoup d’effort sont faits pour limiter la progression des espèces envahissantes. Dans une autre optique, on peut citer le projet de réintroduction d’oiseaux disparus de la Réunion mais toujours présents sur l’île Maurice : la Perruche Cateau et la Crécerelle de Maurice. 2.1.4. Problèmes rencontrés 2.1.3.2. Outils de connaissance Le chantier d’inventaire des espèces présentes sur les ZNIEFF a été terminé en 2001. Depuis, il est mis à jour en permanence. Il fait l’objet d’une méthodologie unique et d’une validation au niveau régional par le CSRPN et au niveau national par le MNHN. (DEAL, 2013) La Réunion a adopté la typologie des habitats selon la norme CORINE BIOTOPE et leur typologie descriptive. C’est un outil de communication tant scientifique que politique. Les cartographies des habitats permettent d’enrichir les travaux d’indicateurs des différents acteurs. Aussi, elles sont extrêmement utiles et attendues pour mener à bien différents plans, projets, ou stratégies conservatoires. L’herbier de la Réunion recense toutes les plantes de l’île. Il est géré par l’université de la Réunion. Une base de données informatisée est en cours d’élaboration en partenariat avec l’université de La Réunion. Il existe également des programmes pluriannuels de suivi des oiseaux marins et terrestres par la Société d’Etudes Ornithologiques de La Réunion (SEOR, 2014). Enfin, il faut noter l’inventaire ZICO de BirdLife International (Bird Life, 2005) 2.1.3.3. Protection des espèces Les Plans Nationaux d’Actions (PNA) sont des documents stratégiques pour sauvegarder des espèces en danger critique d’extinction (classées CR par l’UICN) et relevant d’une initiative nationale. Ils concernent 8 espèces végétales et animales à La Réunion : 5 espèces de flore et 3 espèces de faune terrestre. Les Plans De Conservation (PDC) sont des documents régionaux stratégiques pour des espèces menacées et relevant d’une initiative locale. Il existe 3 PDC pour la faune et 27 pour la flore, rédigés par le CBNM. (DEAL, 2015) Le problème majeur à La Réunion est celui des invasions biologiques. On compte ainsi 2000 espèces végétales introduites dont 826 sont naturalisées, 64 espèces exotiques de vertébrés et de nombreux invertébrés (ravageurs, moustiques…). Près de 7 % de la flore et 30 % de la faune introduites sont envahissantes (Radjassegarane, 2012). Pour lutter contre les plantes invasives a été mise en place une stratégie de lutte contre les espèces exotiques envahissantes. On peut compter 24 espèces en danger d’extinction (dont 14 en danger critique) et 22 espèces éteintes depuis 1500 (mais 5 le sont seulement à La Réunion, on trouve d’autres spécimens ailleurs). (UICN, 2013) 2.2. Biodiversité marine 2.2.1. Les milieux Dans le référentiel réalisé par le CBNM, les milieux marins sont tous regroupés selon la dénomination « milieux côtiers et halophiles » (Picot, et al., 2010). Les récifs coralliens sont très localisés, à l’ouest de l’île. Ils constituent une ceinture discontinue d’une longueur totale de 25 km, représentent à peine 8 % du périmètre de l’île et occupent une surface équivalente à 7,5 km². Il n’y a pas de mangrove à la Réunion. Les herbiers sont rares. 2.2.2. Les espèces En ce qui concerne la flore sous-marine, il existe 156 espèces d’algues dont 146 vivent sur les récifs coralliens. Il y a plus de 150 espèces de coraux présents majoritairement sur le récif de St-Gilles la Saline. (OMAR, 2015) On compte environ 2500 espèces de mollusques dont 10 % sont endémiques des Mascareignes. Plusieurs centaines sont inférieures à 1 cm. Il y a 868 espèces de poissons dont 9 espèces sont endémiques de La Réunion. 6 espèces de reptiles sont présentes, dont 4 sont présentes depuis plus de 500 ans. Parmi ces 4 espèces, 2 sont menacées. (UICN, 2013) Il y a 22 espèces de mammifères : 13 ont été introduites et 9 sont indigènes ; parmi ces dernières, 2 sont menacées d’extinctions. 2.2.3. Points forts Deux espèces de faune sont protégées par des PNA : la loche et les tortues marines. La réserve marine de la Réunion s’étend sur 40 km de côtes du Cap La Houssaye à Saint-Paul. Cet espace protégé abrite plus de 3500 espèces et permet la protection de la barrière de corail. Elle a pour mission de suivre la biodiversité et de sensibiliser la population. (Réserve Naturelle de la Réunion, 2015) Certaines ZNIEFF couvrent le domaine marin. 2.2.4. Problèmes rencontrés D’après l’IRD, la biodiversité des récifs coralliens diminue. La diversité des espèces a fortement décliné en une décennie à cause de la mauvaise santé des coraux. Les facteurs qui provoquent cette dégradation sont multiples : la déforestation accentue l’érosion des sols et entraîne plus de terre et d’engrais charriés vers le fond du lagon, l’accroissement de la population sature les stations d’épuration qui rejettent des eaux souvent peu dépolluées, l’urbanisation et l’agriculture contaminent la nappe phréatique qui provoquent une eutrophisation dans le lagon, le tourisme entraine aussi une pression supplémentaire sur les coraux. (IRD, 2010) L’importation illégale de tortue ajoute une pression supplémentaire sur ces espèces qui sont déjà en danger d’extinction. La connaissance très insuffisante des ressources marines non-récifales freine la compréhension et le diagnostic de la situation de la biodiversité dans le milieu océanique. 3. Protection juridique du patrimoine naturel 3.1. Espaces naturels Les biodiversités terrestres et marines sont conservées grâce aux aires protégées. Les milieux naturels sont gérés par les APPB et par diverses directives abordées précédemment. 3.2. Faune et flore Les engagements du Grenelle de l’environnement visent à renforcer la protection de la biodiversité en France. L’article 23 stipule ainsi : « pour stopper la perte de biodiversité sauvage et domestique, restaurer et maintenir ses capacités d’évolution, l’Etat se fixe comme objectifs : la mise en place d’ici à 2013 de plans afin de protéger les espèces végétales et animales en danger critique d’extinction en France métropolitaine et outre-mer, dont 131 ont été recensées en 2007 ». 3.3. Introduction d’espèces Une réglementation spécifique à La Réunion concernant l’introduction dans le milieu naturel des espèces exotiques, ainsi que le transport et la commercialisation de ces espèces, est en cours de réalisation (DEAL, 2013). Cependant, il existe beaucoup d’arrêtés préfectoraux qui interdisent un certain nombre d’espèces en raison de leur dangerosité pour l’homme ou pour l’environnement. Les espèces invasives sont un problème très important à la réunion, la nécessité de légiférer pour limiter leur nombre, leur impact et l’introduction d’autres espèces est indispensable. 3.4. Chasse La réglementation de la chasse est la même qu’en métropole mais certains aménagements sont faits dans les outre-mer, en particulier pour la chasse de subsistance. A la Réunion, la chasse est accessible au plus grand nombre car les droits de chasse des propriétaires sont le plus souvent cédés à titre gracieux aux structures de chasse. Il est possible de chasser 9 espèces (3 mammifères et 6 oiseaux). (ONCFS, 2013) 3.5. Gestion et protection de la forêt D’après le Code forestier, la gestion des forêts soumises au régime forestier est assurée par l’ONF, comme en Métropole. Aux dispositions classiques viennent s’ajouter des articles qui renforcent l’application du régime forestier dans ce département. En ce qui concerne les forêts privées, le code forestier s’applique également mais les propriétaires à la Réunion ne peuvent pas exploiter de végétation ligneuse ou de chouxpalmistes, ni procéder à un défrichement sans autorisation préalable. Le défrichement des bois et forêts est soumis à une interdiction générale valable sur l’ensemble du territoire (tant pour les défrichements des bois du privé que des particuliers). Il existe cependant quelques dérogations. L’ONF mène des actions de protection et de lutte contre l’érosion à la fois sur le domaine géré mais aussi en dehors. C’est une activité à long terme qui inclut la prévention et la gestion des risques naturels (ONF, 2013). D’après le code forestier, ce sont les départements qui décident des actions de reboisement. 3.6. Conventions internationales de portée nationale La Conférence de Rio en 1992 a créé la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Cette convention vise trois objectifs : la conservation de la biodiversité, l’utilisation durable des espèces et des milieux naturels et le partage juste et équitable des bénéfices issus de l’utilisation des ressources génétiques (Ministère de l'écologie, 2010). Adoptée en 1973 et en vigueur depuis 1975, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) est applicable à La Réunion (DEAL, 2013). 5. Acteurs de la conservation de la biodiversité 5.1. Administrations territoriales et collectivités Le conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres est un établissement public administratif. Il a pour vocation de mener, en partenariat avec les collectivités territoriales intéressées, une politique foncière de sauvegarde de l’espace littoral et de respect des sites naturels et de l’équilibre écologique. Le conservatoire n’assure pas lui-même la gestion directe des espaces acquis mais la confie à des partenaires qui peuvent varier : établissements publics, collectivités ou associations. Le conservatoire gère à ce jour 17 sites pour une superficie totale d’environ 1500 ha, répartis sur l’ensemble du littoral. 5.2. Organisations non gouvernementales 5.2.1. Principales associations locales La Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion (SEOR) est une association agréée par la préfecture depuis 2004 comme « Association de protection de l’environnement ». Elle collabore avec de nombreux acteurs associatifs et gouvernementaux. Elle est l’interlocuteur local de l’opération « Life + Cap DOM ». Ce programme ambitieux prévoit une protection prioritaire de l’avifaune des outre-mer et la mise en place d’outils adaptés pour la mesurer. La durée de ce programme est de 2010 à 2015. Les oiseaux sont un indicateur très représentatif et très fiable de l’état de la conservation de l’environnement (SEOR, 2010). L’Insectarium de La Réunion est une petite association agréée de protection de l’environnement qui œuvre pour la connaissance, la promotion et la protection des insectes, et plus largement des arthropodes terrestres et de leurs habitats. Elle bénéficie du soutien financier de l’État et des collectivités locales de La Réunion. Elle est reconnue au niveau local et international pour sa connaissance de la faune invertébrée de La Réunion. SREPEN Réunion Nature Environnement s'est engagée pour la protection de la biodiversité réunionnaise et compte 250 adhérents. Acteur clé de l'environnement sur l'île, elle est au cœur des projets environnementaux, on la retrouve au sein de nombreuses commissions, organismes et établissements publics et surveille les décisions prises dans le cadre de l'aménagement. Ecologie Réunion participe activement à la vie citoyenne, aux débats et prises de décision autour de toutes questions influençant notre environnement : agriculture, qualité de l’eau, de l’air, aménagement du territoire, éducation et sensibilisation, consommation, énergie et santé. La Société Réunionnaise des Amis du Muséum a pour but de donner son appui moral et financier au Muséum, d’enrichir ses collections et de favoriser les travaux scientifiques et l’enseignement qui s’y rattachent. 5.2.2. ONG nationales et internationales Le Comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) est le réseau des organismes et des experts de l’UICN en France. Il regroupe 2 ministères, 13 organismes publics et 40 ONG. Il joue un rôle de plateforme d’expertise et de concertation pour répondre aux enjeux de la biodiversité. Il est constitué de 250 experts répartis en cinq commissions thématiques, dont la Commission de sauvegarde des espèces qui réunit 130 spécialistes. L’UICN International a développé la méthodologie de référence pour guider les pays dans l’élaboration de leur Liste rouge nationale des espèces menacées. Le Muséum National d’Histoire naturelle (MNHN) est également présent à la Réunion. Le Service du patrimoine naturel du MNHN est responsable de la conduite scientifique de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN). Pour réaliser cette mission, il développe un système d’information national (en métropole et à l’outre-mer) sur la nature rassemblant la connaissance sur la biodiversité et la géodiversité. 5.3. Organismes de recherche et de gestion de la biodiversité Avec son unité de recherche à la Réunion, l’IRD travaille sur l’environnement et ses ressources, la santé et la société. Le CIRAD répond à 3 missions principales pour la Réunion : produire des résultats scientifiques d’excellence, répondre aux besoins du développement rural des deux îles et mener une politique de coopération régionale active dans l'océan Indien. Bibliographie Association Nature Océan Indien. 2014. Espèce de la Réunion. [En ligne] 2014. [Citation : 26 mars 2015.] http://www.nature-ocean-indien.org/pages/Especes_de_La_Reunion-1212261.html. Bird Life. 2005. Projet ZICO. [En ligne] 2005. [Citation : http://www.birdlife.org/datazone/userfiles/file/IBAs/AfricaCntryPDFs/resume.pdf. 26 Mars 2015.] CBNM. 2013. Introduction à la flore vasculaire de la Réunion - Un bilan permanent de la flore. [En ligne] 2013. 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[Citation : 26 mars http://www.1re.geolycee.magnard.fr/system/files/9782210104099-geo1-region-reunion.pdf. 2015.] Ministère de l'écologie. 2010. Convention sur la diversité. [En ligne] 2010. [Citation : 01 Avril 2015.] http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-Convention-sur-la-diversite,12582.html. Ministère des Outremers. 2015. Présentation de la réunion. [En ligne] 2015. [Citation : 26 Mars 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation-la-reunion.html. OMAR. 2015. Les récifs coralliens. [En ligne] 2015. [Citation : 27 mars 2015.] http://www.omar.fr/lesrecifs-coralliens. ONCFS. 2013. Reglementation de la chasse en outre-mer. [En ligne] 2013. [Citation : 01 avril 2015.] http://www.oncfs.gouv.fr/Fiches-juridiques-chasse-ru377/Reglementation-de-la-chasse-en-outre-mer-ar1592. ONF. 2013. Action en faveur de l'environnement. [En ligne] 2013. [Citation : 27 mars 2015.] http://www.onf.fr/la-reunion/sommaire/onf/connaitre/environnement/20070906-094736373133/@@index.html. —. 2013. Lutter contre l'érosion. [En ligne] 2013. [Citation : 03 avril 2015.] http://www.onf.fr/lareunion/sommaire/onf/connaitre/environnement/20070906-100523-937447/@@index.html. Picot et Saliman. 2010. Typologie des habitats. [En ligne] 2010. [Citation : 26 Mars 2015.] http://www.reunion.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/Typologie_CORINE_BIOTOPE_2010_cle019f91.pdf. Radjassegarane, Soudjata. 2012. Especès envahissantes outremer. [En ligne] 23 janvier 2012. [Citation : 27 mars 2015.] http://www.especes-envahissantesoutremer.fr/pdf/atelier_ocean_Indien_2012/La_Reunion.pdf. Reserve Naturelle de la Réunion. 2015. Présentation de la réserve. [En ligne] 2015. [Citation : 30 mars 2015.] http://www.reservemarinereunion.fr/. Rochat, Jacques. 2008. Biodiversité invertébrée terrestre de la réunion. [En ligne] 2008. [Citation : 26 mars 2015.] http://www.regionreunion.com/fr/spip/IMG/pdf/Insectarium_biodiv_invert.pdf. SEOR. 2014. Etudes réalisées. [En ligne] 2014. [Citation : 26 Mars 2015.] http://www.seor.fr/etudes.php. UICN. 2013. Faune de la réunion. [En ligne] 2013. [Citation http://inpn.mnhn.fr/docs/LR_FCE/Liste_rouge_faune_de_La_Reunion.pdf : 26 mars 2015.] Subantarctique et Antarctique Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) (Ministère des outre-mer, 2015) 1. Présentation 1.1. Géographie Les TAAF regroupent 4 territoires distincts, pour la plupart d’origine volcaniques : -­‐ Les îles Amsterdam (54 km²) et SaintPaul (8 km²) ont un climat tempéré malgré la prédominance des pluies et des vents. Il n’y a pas beaucoup de changement au fil des saisons. -­‐ Les îles Crozet (500 km²) sont constituées de 5 îles. Le climat considéré comme subantarctique est caractérisé par ses pluies et ses vents. -­‐ L’archipel de Kerguelen est quant à lui composé de plus de 300 îles (7 200 km²). On trouve aussi un climat subantarctique. -­‐ La Terre Adélie (432 000 km²) correspond à une portion du continent Antarctique. 1.2. Population Il n’y a pas de population autochtone dans les TAAF. En effet, les seules personnes accédant à ces terres sont des scientifiques installés au sein de différentes bases (UICN, 2003). 1.3. Organisation politique Les TAAF sont sous l’autorité d’un préfet qui représente l’Etat et la collectivité. Pour chaque district un chef relaie les informations au préfet. Ils n’appartiennent pas à l’Union européenne mais bénéficient d’un régime spécial. (Ministère des Outre-Mer, 2015). 2. Etat actuel de la biodiversité 2.1. Biodiversité terrestre 2.1.1. Ecosystèmes terrestres On peut distinguer divers écosystèmes qui peuvent varier suivant les territoires. Les îles Crozet et Kerguelen sont restées fortement isolées à cause de leur découverte tardive et du peu de fréquentation de ces terres. Dépourvues d’arbres et d’arbustes, la végétation est principalement localisée sur les versants protégés des vents dominants. Sur les espaces exposés au vent, la végétation est proche de celle de la prairie. On trouve aussi des zones humides dans les dépressions et les bas de pente. Les îles Saint-Paul et Amsterdam ont été soumises à de très nombreuses perturbations anthropiques. Les pâturages dus aux activités d’élevage du 17ème siècle sur les îles redeviennent progressivement des forêts. On peut aussi y trouver quelques tourbières d’altitude. La Terre Adélie a un climat et une situation géographique particuliers puisqu’elle fait partie du continent Antarctique. Le climat est polaire. En été, on trouve des mammifères marins sur ces côtes. 2.1.2. Espèces terrestres Il y a peu d’espèces vasculaires dans les TAAF : on en trouve 24 à Crozet, 26 à Amsterdam et 29 à Kerguelen. Ces formations végétales se trouvent aujourd’hui confrontées de manière inquiétante à l’introduction d’espèces introduites ; au moins 5 d’entre elles ont colonisé toutes les îles et d’autres sont en pleine expansion. Il y a 34 espèces d’oiseaux marins, dont 11 sont menacées d’extinction d’après l’UICN. L’albatros d’Amsterdam, espèce endémique, est « en danger critique d’extinction ». Les iles Crozet comptent la plus vaste colonie de manchots royaux et les plages de Kerguelen accueillent la seconde population mondiale d’éléphants de mer du sud. (TAAF, 2013) L’île de la Possession de l’archipel Crozet héberge trois espèces endémiques de vers de terre et certains taxons ne sont pas décrits à ce jour. L’endémisme strict est également très marqué chez les insectes, notamment chez les charançons de Crozet. La faune subantarctique s’est adaptée de façon très originale aux conditions climatiques et au manque de ressources. Parmi les invertébrés, il y a très peu de prédateurs. Ils sont de ce fait très sensibles à l’introduction d’espèce ; aujourd’hui une trentaine perturbe profondément le fonctionnement de ces écosystèmes. 2.2. Points forts L’un des avantages des TAAF en ce qui concerne la protection de la biodiversité est sa faible population. Cela permet de garantir le minimum de perturbation anthropique pour la faune et la flore (UICN, 2003). Les TAAF sont protégés par une réserve naturelle qui s’étend sur 700 000 hectares. La réserve terrestre rassemble l’ensemble des archipels Crozet, Kerguelen, Amsterdam et St Paul (TAAF, 2012). De nombreux travaux sont réalisés sur la biogéographie et l’écologie de ces archipels depuis 40 ans. Des inventaires précis nous permettent d’avoir une connaissance des espèces et ainsi d’identifier des espèces à protéger (Muséum National d'Histoire Naturelle, 2015). L’intégralité des mammifères marins et des oiseaux autochtones des TAAF est protégée. (TAAF, 2014) Il y a 7 zones à accès réglementé et 16 zones réservées à la recherche scientifique et technique (TAAF, 2013). 2.2. Biodiversité marine 2.2.1. Ecosystèmes marins Sur les bas-fonds des îles Kerguelen, on trouve des algues qui servent de lieu de nourrissage et de reproduction pour de nombreuses espèces de poissons. Sur le fonds polaire au large de Kerguelen et de Crozet on trouve de nombreuses espèces pélagiques (UICN, 2003). 2.2.2. Espèces marines Les eaux des TAAF de la zone subtropicale hébergent près de 205 espèces de poissons marins ; la zone subantarctique compte 125 espèces, dont une partie endémique du plateau de Kerguelen. On peut remarquer deux espèces du groupe des poissons à sang incolore. Les poissons sont les ressources des mammifères marins. L’inventaire de l’ichtyofaune est terminé. Celui des invertébrés du benthos ne l’est pas encore, il reste beaucoup de recherche à faire dessus. Cependant, quelques taxons tels les mollusques, les crustacés et les échinodermes ont fait l’objet de travaux qui ont révélé la présence d’espèces endémiques. On trouve plusieurs espèces de mammifères : éléphant de mer, otarie de Kerguelen, otarie subantarctique d’Amsterdam. Le phoque de Weddel se reproduit en été en Terre Adélie. On peut aussi observer une espèce de phoque et un léopard de mer. Dans les eaux côtières de Kerguelen, on trouve la seule population d’une sous-espèce de dauphin (Ministère des outre-mers, 2014). Crozet et Kerguelen accueillent une population d’orques qui viennent chasser les jeunes éléphants de mer. 2.2.3. Points forts On peut souligner l’existence de la réserve naturelle qui s’étend autour de toutes les îles qui constituent les TAAF. La partie marine couvre quant à elle 1 570 000 hectares (TAAF, 2012). La pêche est très réglementée dans les TAAF et les recommandations concernant les quotas sont données par le MNHN (TAAF, 2014). 2.2.4. Problèmes rencontrés L’introduction d’espèces par l’homme telles que les rats ou les chats a engendré de gros dégâts sur les espèces endémiques des îles. (TAAF, 2013) La surpêche est un danger pour les oiseaux et les mammifères marins. L’arrivée des hommes a aussi entrainé la prolifération de certaines maladies qui touchent les populations animales. Enfin, le changement climatique a des impacts conséquents dans ces régions où les températures froides dominent et où les conditions climatiques spécifiques d’origine ont entrainé une spéciation des espèces. Le moindre dérèglement a des conséquences notoires (Muséum National d'Histoire Naturelle, 2015). 3. Protection juridique du patrimoine naturel La protection juridique du patrimoine naturel concerne autant les espaces naturels que les espèces à protéger. Les TAAF sont une richesse précieuse et spécifique à la France, ils sont considérés comme tels depuis 1938 (UICN, 2003). En effet, comme pour la métropole, les TAAF ont bénéficié de la mise en place de réserve naturelle nationale qui s’étend sur 2,2 millions d’hectares. En ce qui concerne la protection de la faune, de nombreuses études sont mises en place pour aider à la préservation d’espèces menacées comme pour le Dauphin de Commerson et l’Orque de Crozet. Parallèlement à cela, des campagnes de dératisation ont été entreprises pour permettre à certaines espèces de reconquérir leurs territoires, qui étaient peuplés d’espèces invasives. Il faut ajouter à cela, de nombreuses mesures pour gérer la chasse et l’introduction de nouvelles espèces qui servent aussi à la protection de la faune et de la flore. Pour finir, des conventions internationales ayant des portées régionales ont été mises en place (UICN, 2003): - Le traité de l’Antarctique est axé sur la Terre Adélie - La convention de Londres permet de protéger les phoques en gérant leur chasse - La Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) La Convention Baleinière Internationale (CBI) interdit l’exploitation des différentes espèces dans les eaux de Crozet, Kerguelen et la Terre Adélie depuis 1994. 4. Les acteurs de la conservation de la biodiversité L’administration des TAAF est située à la Réunion. Elle gère les affaires juridiques, la pêche et l’environnement. Il existe une politique environnementale très présente malgré l’isolement de ces territoires. BirdLife International réalise un travail important avec des scientifiques pour évaluer le statut et les menaces pesant sur les espèces d’oiseaux (établissement de la liste rouge, zone d’endémisme) (Plantema, 2014). L’UICN travaille en coopération étroite avec Birdlife sur la biodiversité dans les TAAF afin de lister les espèces en danger. Un des acteurs essentiel de la biodiversité dans les TAAF est l’Institut Polaire français Paul-Emile Victor (IPEV). Il permet la recherche scientifique grâce à un cadre administratif et des moyens financiers, humains et techniques. Il a aussi un rôle de conseiller scientifique pour les opérations sur les TAAF. (Institut polaire, 2014) Enfin, la fondation Veolia environnement s’est quant à elle engagée à protéger les récifs coralliens des îles Eparses. Bibliographie Institut polaire. 2014. L'Institut polaire français Paul-Emile Victor. [En ligne] 2014. [Citation : 24 Mars 2015.] http://www.institut-polaire.fr/ipev/l_institut. Ministère des Outre-Mer. 2015. Présentation. Les Outre-Mer. [En ligne] 2015. [Citation : 2 Avril 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation,138.html&decoupe_recherche=mayotte. Ministère des outre-mers. 2014. La biodiversité dans les TAAF. [En ligne] 2014. [Citation : 22 mars 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?la-biodiversite-des-taaf.html. Muséum National d'Histoire Naturelle. 2015. Terres australes et antarctiques françaises: des territoires isolés à la biodiversité menacée. Muséum National d'Histoire Naturele. [En ligne] 10 Mars 2015. [Citation : 2 Avril 2015.] https://www.mnhn.fr/fr/recherche-expertise/actualites/terres-australes-antarctiques-francaisesterritoires-isoles-biodiversite-menacee. Plantema, Otto. 2014. Espèces endemiques. [En ligne] 2014. [Citation : 23 mars 2015.] http://www.oiseaux-birds.com/dossier-especes-endemiques-taaf-fr.html. TAAF. 2014. Cadre juridique des activités de pêche dans les TAAF. [En ligne] 2014. [Citation : 24 Mars 2015.] http://www.taaf.fr/Cadre-juridique-des-activites-de-peche-dans-les-TAAF. —. 2013. Impacts et menaces sur la biodiversité. TAAF. [En ligne] 2013. [Citation : 22 mars 2015.] http://www.taaf.fr/Impacts-et-menaces-sur-la-biodiversite-420. —. 2012. La réserve naturelle des terres australes françaises. [En ligne] 2012. [Citation : 23 mars 2015.] http://www.taaf.fr/-La-Reserve-Naturelle-Nationale-des-Terres-australes-francaises-. —. 2013. Le patrimoine naturel des Terres australes françaises. TAAF. [En ligne] 2013. [Citation : 22 mars 2015.] http://www.taaf.fr/Le-patrimoine-naturel-des-Terres-australes-francaises-419. —. 2014. Liste des espèces protégées. [En ligne] 2014. [Citation : 23 mars 2015.] http://www.taaf.fr/Listedes-especes-protegees. UICN. 2003. Biodiversité et conservation en Outre-Mer Subantarctique et antarctique. UICN. [En ligne] 2003. [Citation : 2 Avril 2015.] http://www.uicn.fr/IMG/pdf/10_UICN_2003_Biodiv_OM_-_TAAF.pdf. Pacifique Clipperton 2.1.1. La flore 1. Présentation 1.1. Géographie L’île Clipperton est un des plus petits territoires terrestres. Elle possède une superficie de 1,7 km² et une altitude de 2 mètres. Cependant, cette île confère à la France une Zone Economique Exclusive (ZEE) considérable de 435 600 km². Cette île se situe en plein milieu du Pacifique à 1280 km de la côte Mexicaine et à environ 5450 km de la Polynésie Française. Le climat est tropical humide à tendance équatorial. Elle présente une faune et une flore unique du fait de son isolement. (C.JOST, 2014) 1.2. Population Il n’y aucun résident sur cette île. Seuls des militaires ou encore des scientifiques se rendent ponctuellement sur l’île pour effectuer des missions. 1.3. Politique Le territoire français le plus proche étant la Polynésie française, c’est donc là où se trouve le Haut-commissariat de la République Française qui a délégation d’autorité sur l’île Clipperton et le commandement supérieur des forces françaises dans le Pacifique. En effet, cet atoll est utilisé fréquemment pour des missions militaires et scientifiques par les français mais également par les étrangers. (Ministère des Outre-Mer, 2015) 2. Etat actuel de la biodiversité 2.1. Milieu terrestre Le climat de l’île est chaud et humide. Cette dernière est sous la pression de houles contraires et de fréquentes tempêtes ou encore des sécheresses. Les sols sont constitués de sable et de débris de coraux, ils sont donc pauvres et peu diversifiés. Une partie est constituée de limon phosphaté qui était exploitée dans le passé (de 1892 à 1917). Ces éléments confèrent à cette île des conditions de vie hostiles. Seules quelques espèces se sont adaptées à ces conditions particulières. (UICN, 2003) La flore se limite à une vingtaine d’espèces formées de graminées et de plantes vivaces. On compte notamment les cocotiers qui ont été introduits par l’homme sur la couronne de sable et de la végétation herbacée que l’on trouve davantage sur les îlots. En tout, la flore est composée de 26 phanérogames, de 4 mousses et de quelques lichens et champignons. L’île tendait vers une désertification depuis une cinquantaine d’années car les crabes présents sur l’île se nourrissent essentiellement de ces végétaux. Mais depuis 2005, une réapparition de la couverture herbacée a été observée, corrélée notamment à la diminution de la population de crabe. (C.JOST, 2014) 2.1.2. La faune On compte 2 espèces de mollusques. Il y a environ 14 espèces de crustacés sur l’île. Le crabe est l’espèce dominante. Sa population fluctue en fonction du temps et des ressources disponibles. Ils se nourrissent essentiellement des œufs d’oiseaux qui nichent sur l’île Clipperton. En ce qui concerne les insectes, on compte quelques diptères et une espèce de libellule. Une espèce de petit lézard a été observée. Les oiseaux sont dominés largement par l’espèce Fou maqué, au nombre de 100 000 individus sur l’île. Leur population est directement liée à la population de crabe qui est leur principal prédateur. En effet, lorsque la population de crabe diminue, la population d’oiseaux augmente du fait du faible nombre de prédateurs et des ressources nutritives plus abondantes. On trouve aussi des Fous au ventre blanc, des frégates, des foulques ainsi que des sternes. Les espèces de mammifères observées ont été introduites. On compte notamment le rat. Dans les années 1890, les exploitants de phosphates avaient introduits des porcs sur l’île, mais par la suite, ils ont constaté qu’ils dévoraient les œufs d’oiseaux, ils ont donc pris la décision d’exécuter tous les porcs de l’île en 1858 (C.JOST, 2014). Les espèces observées dépendent des expéditions effectuées. Même si certaines espèces ne sont pas observées à un instant t, il se peut qu’elles soient toujours présentes à une autre période. 2.1.3. Points forts L’île présente un endroit unique et isolé où les oiseaux peuvent nidifier. L’île de Clipperton a été recommandée pour être inscrite dans la convention de Ramsar, traité rédigé pour conserver les zones humides. 2.1.4. Problèmes rencontrés Très peu d’expériences sont menées par les scientifiques. La dernière expédition a été effectuée en 2004 par le CNRS, le MNHN, l’IRD, l’EPHE et l’INRA financée par GDF et Unilever. Il est donc difficile d’observer l’évolution et le fonctionnement de cet écosystème de façon pertinente. 2.2. Milieu marin L’île Clipperton est un atoll entouré de coraux. La biomasse est importante mais les espèces sont peu diversifiées. 2.2.1. Le lagon L’atoll est fermé et l’eau située dans le lagon est douce. On a observé la présence de bactéries planctoniques et des algues en abondances consommées par les crabes. On note qu’un phénomène d’eutrophisation est observé. En effet, l’absence de passage d’eau salée et les excrétions produites par les oiseaux a entraîné ce processus. Ceci provoque la multiplication d’algues et organismes unicellulaires qui ont les capacités de supporter ce genre de conditions. Le développement d’autres espèces est limité étant donné les conditions difficiles. 2.2.2. Le récif corallien Les zones sablonneuses sont situées au fond du récif interne. La flore y est essentiellement constituée par les algues. On compte une cinquantaine d’algues coralliennes. On observe un grand nombre d’oligochètes (annélides), quelques espèces de crustacés et quelques insectes qui se protègent dans les coraux. Le récif externe compte également de nombreux polychètes, 10 espèces de coraux dont les principales sont Pocillopora, Pavona et Porites. Il y a aussi quelques oursins et des holothuries (concombres de mer). Le seul reptile observé est une tortue verte vue en train de pondre en 1823. La majorité des poissons est de grande taille et carnivore. Au large, on peut observer des requins marteaux, des requins pointes blanches et des dauphins. On observe également des poissons pélagiques et de nombreux poissons prédateurs près des récifs (C.JOST, 2014). 3. Protection juridique du patrimoine naturel Aucune réglementation n’a été mise en place sur cette île inhabitée. 4. Les acteurs de la biodiversité On compte un acteur, le Haut-commissaire de la Polynésie française. Bibliographie C.JOST. 2014. Géographie. Bienvenue sur l'île de la passion ... Clipperton! [En ligne] 2014. [Citation : 28 mars 2015.] http://clipperton.fr/geographie.html. —. 2014. Milieu Marin . Bienvenue sur l'île de la passion... Clipperton! [En ligne] 2014. [Citation : 28 Mars 2015.] http://clipperton.fr/milieu-marin.html. —. 2014. Milieu Terrestre. Bienvenue sur l'île de la passion ... Clipperton! [En ligne] 2014. [Citation : 28 Mars 2015.] http://clipperton.fr/milieu-terrestre.html. Ministère des Outre-Mer. 2015. L'île Clipperton . Les Outre-Mer. [En ligne] 2015. [Citation : 28 Mars 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation-de-clipperton.html. UICN. 2003. BIODIVERSITÉ ET CONSERVATION EN OUTRE-MER, L'île Clipperton . UICN. [En ligne] 2003. [Citation : 28 Mars 2015.] http://www.uicn.fr/IMG/pdf/14_UICN_2003_Biodiv_OM__Clipperton.pdf. Nouvelle-­‐Calédonie (Ministère des outre-mer, 2015) 1. Présentation 1.1. Géographie La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d’îles situées dans le Pacifique Sud s’étendant sur 18 575 km² (Ministère des Outre-Mer, 2015). L’archipel regroupe tout d’abord, Grande-Terre, île étroite de 400 km de long sur 50 km de large qui représente près de 90 % des terres. Cette île se caractérise par sa présence de massifs de péridotites, principalement dans le Sud, dont on extrait le cobalt, le nickel et le chrome ; cela constitue la richesse minière de cette collectivité ultramarine. En plus de cette île principale, il faut aussi ajouter l’archipel des îles Loyauté (Tiga, Lifou, Ouvéa et Maré), des îles Belep, l’île des Pins et quelques îlots lointains (Haut Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, 2014). La Zone Economique Exclusive (ZEE) néocalédonienne, c'est-à-dire l’espace maritime sur lequel la Nouvelle-Calédonie exerce ses droits, représente près de 1,5 millions de km². La Nouvelle-Calédonie possède une grande variété de paysages : la Grande-Terre est traversée du Sud au Nord par un massif montagneux qui coupe l’île entre une côte Est et une côte Ouest dont le gradient climatique est fort différent ; les îles Loyauté ont un relief tabulaire avec de nombreux lagons et petits atolls ; certaines îles sont d’origine volcanique etc. (Mathieu, 1995). Le climat peut être qualifié de tropical océanique, tempéré et ensoleillé (Ministère des Outre-mer, 2015). 1.2. Population En 2013, les néocalédoniens sont au nombre de 262 000. Deux habitants sur trois vivent dans l’agglomération du Grand Nouméa, chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie ; en conséquence, le Sud de l’île est nettement plus peuplé que le Nord. Deux habitants sur cinq appartiennent à la communauté kanake, caractérisée comme étant coutumière, autochtone et entretenant un lien fort avec l’environnement. Les clivages persistent entre les communautés puisque dans l’enseignement supérieur, les Européens sont dix fois plus nombreux que les kanaks (INSEE, 2015). Les résultats au niveau de l’éducation sont contrastés non seulement entre les ethnies mais aussi entre les Provinces. Ainsi, les obtentions de baccalauréat et les diplômés de l’enseignement supérieur sont deux à quatre fois plus nombreux dans la Province Sud que dans les autres Provinces (Institut d'Emission d'Outre-Mer, 2013). Cela accentue encore plus le clivage Nord / Sud de la Grande-Terre. 1.3. Organisation politique L’accord de Nouméa définit le statut très particulier de la Nouvelle-Calédonie depuis 1998, jusqu’au référendum d’autodétermination prévu pour 2018. Cet archipel est ainsi considéré comme une collectivité sui generis, ce qui signifie que sa singularité ne peut pas la rattacher à d’autres collectivités françaises. La Nouvelle-Calédonie est divisée en 3 provinces : la Province du Nord, du Sud et des îles Loyauté. Le Haut-commissaire de la République représente le gouvernement. La République comporte diverses institutions ; il est important de prendre en considération le Sénat coutumier composé de seize membres soit deux représentants par aire coutumière. Les communautés coutumières sont ainsi incorporées à la gestion de la NouvelleCalédonie (Haut Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, 2014). 1.4. Economie Il faut d’abord noter que les trois quarts des entreprises sont implantées dans la Province Sud de la Nouvelle-Calédonie. Le premier secteur d’activité est représenté par les services qui participent à 43 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Le commerce représente 13 % du PIB. Il s’agit du deuxième secteur économique néocalédonien. Cela représente le commerce de détail mais aussi et surtout automobile ; ce dernier constitue par ailleurs un indicateur pertinent pour le suivi de la consommation des ménages. L’activité des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) est également un secteur important : il représente plus de 11 % du PIB. C’est ainsi le troisième secteur néocalédonien. Il s’agit de logements mais aussi de chantiers commerciaux et industriels. Le nickel représente à lui seul plus de 5% du PIB. En effet, la Nouvelle-Calédonie possède la deuxième réserve mondiale après l’Australie. L’extraction du minerai, assurée par une dizaine de sociétés, a été l’un des moteurs de la croissance de l’économie calédonienne et son impact sur la balance commerciale est déterminant. Cependant, les conséquences sur l’environnement de cette activité sont dramatiques. L’agriculture a un poids faible dans l’économie puisqu’elle ne participe qu’à 1,5 % du PIB néocalédonien. L’élevage permet principalement la production de viande bovine et porcine. La production végétale concerne les fruits et légumes (bananes, squashs, pommes de terre…).La pêche (essentiellement de thons blancs) et l’aquaculture (filière crevette) ne représentent que 0,1% du PIB. Ce secteur connait de grandes difficultés et doit en conséquence être de plus en plus soutenu par les pouvoirs publics. Le tourisme, à travers l’hôtellerie et la restauration, ne représente que 2% du PIB. Cependant, ce chiffre est en augmentation avec une progression du tourisme en NouvelleCalédonie. Le transport et les télécommunications représentent 7% du PIB. Le Port Autonome de Nouvelle-Calédonie situé à Nouméa est par ailleurs le dixième port français et le premier ultramarin en termes de tonnage. La Nouvelle-Calédonie dépend fortement des importations, elle n’est pas autosuffisante (Institut d'Emission d'Outre-Mer, 2013). - 2. Etat actuel de la biodiversité - La Nouvelle-Calédonie est un territoire extrêmement riche en biodiversité : sur une superficie vingt fois moins grande que la France, on trouve presque autant d’espèces végétales terrestres (Maison de la Nouvelle-Calédonie, 2009). Cependant, cette biodiversité est en danger ; en effet, elle abrite 270 espèces inscrites sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) : c’est plus que la totalité de l’outre-mer français et deux fois plus qu’en métropole (Magnier, 2009). Ainsi, l’archipel a été classé par l’organisation américaine de protection de la nature Conservation International deuxième des 34 hotspots de biodiversité après Madagascar (Maison de la Nouvelle-Calédonie, 2009). 1.5. Biodiversité terrestre 1.5.1. Ecosystèmes terrestres Plus des deux tiers du couvert originel ont été modifiés par l’Homme. La Nouvelle-Calédonie n’est pas un pays d’exploitation forestière mais les forêts ont été converties pour l’agriculture et l’élevage, réduites par les feux et l’exploitation minière (Comité français pour l'UICN, 2003). On trouve cependant 5 grands types de végétation (Maison de la Nouvelle-Calédonie, 2009): - La mangrove occupe 80% du littoral occidental et près de 20% de la Côte Est - - 1.5.2. La forêt dense humide sempervirente: recouvre 20% de la Grande-Terre et possède 80% d’espèces endémiques La forêt sèche ne représente que 45 km² mais héberge plus de 50% des plantes endémiques de l’île. C’est un des écosystèmes les plus menacés de la planète en raison de la menace des activités humaines et des Espèces Exotiques Envahissantes (EEE). Un programme forêt sèche a été mis en place en 1999 afin de préserver cet écosystème Le maquis minier correspond à des formations végétales sur des roches ultramafiques (où l’on trouve principalement des péridotites et des serpentinites). En raison de ce sol très particulier, les espèces végétales ont développé des adaptations spécifiques. Une préoccupation majeure dans cet écosystème est la réhabilitation des sites miniers dégradés La savane à niaoulis recouvre la Côte Ouest et Nord de la Grande-Terre. C’est un milieu important pour l’installation de l’élevage bovin, activité agricole emblématique de la Côte Ouest. Il est pauvre en biodiversité mais est couvert par les niaoulis ignifuges, c'est-à-dire résistants aux feux Espèces terrestres La situation insulaire de la Nouvelle-Calédonie lui confère un fort endémisme. Les particularités de l’archipel sont l’absence d’amphibiens et de mammifères natifs autres que les chauves-souris (si on omet les introductions d’espèces exotiques souvent envahissantes). On compte 3 261 espèces de plantes vasculaires dont 76% sont endémiques. Cela place la Nouvelle-Calédonie au troisième rang mondial après Hawaii et la Nouvelle-Zélande. En ce qui concerne la faune, près de 90% des 69 espèces de reptiles indigènes sont endémiques. Les mammifères sont uniquement représentés par les chiroptères. On peut trouver 56 espèces d’oiseaux migrateurs et 112 espèces nicheuses, parmi lesquelles le cagou, emblème de la Nouvelle-Calédonie et unique représentant d’une famille endémique (Comité français pour l'UICN, 2003). 1.5.3. Points forts La Nouvelle-Calédonie possède un réseau de 27 aires protégées qui représentent 58 039 hectares (ha) soit 3% du territoire. La Nouvelle-Calédonie peut compter sur de bonnes connaissances scientifiques. Du fait de sa forte endémicité, de nombreux scientifiques souhaitent participer à l’inventaire de cette flore si spéciale. Elle est ainsi une des flores tropicales les mieux inventoriées. L’archipel agit également pour la protection de ses espèces. Chaque Province possède une liste d’espèces protégées. Un volet important de la recherche scientifique porte sur les EEE. Le commerce international d’espèces est réglementé par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) (Comité français pour l'UICN, 2003). 1.5.4. Problèmes rencontrés La prise de conscience de la richesse et de la fragilité de la biodiversité néocalédonienne est encore insuffisante. L’un des problèmes majeurs auquel se confronte la Nouvelle-Calédonie est la problématique des EEE. Celles-ci menacent la faune et la flore endémiques de l’archipel. Les réglementations en matière d’environnement sont sectorielles, désuètes et inadaptées au contexte. Les actions ne peuvent donc être correctement orientées par les réglementations divergentes d’une Province à l’autre. De plus, le développement de politiques d’aides économiques est souvent contraire au maintien de la biodiversité. Les feux de brousse qui réduisent en cendres des pans entiers de forêts sont encore trop fréquents et les moyens de lutte sont trop limités (Magnier, 2009). Le décapage minier dû à l’exploitation minière entraine une réduction de la biodiversité. Seule une faible proportion des sites dégradés est réhabilitée, souvent avec des EEE. Les aires protégées ne représentent que 3% de la superficie de la Nouvelle-Calédonie et n’abritent que 17% des espèces menacées. Par ailleurs, la majorité des aires n’a pas de plan de gestion et n’est pas surveillée (Comité français pour l'UICN, 2003). 1.6. Biodiversité marine 1.6.1. Ecosystèmes marins La Nouvelle-Calédonie abrite un récif de 1 600 km, ce qui en fait le 2ème plus grand après la Grande Barrière Australienne. Les lagons représentent 23 400 km². Ceux-ci sont généralement en bon état sauf en aval des mines et dans la zone de Nouméa (Haut Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, 2014). La Nouvelle-Calédonie représente ainsi 75% des récifs et lagons français (Maison de la NouvelleCalédonie, 2009). 1.6.2. Espèces On trouve dans l’écosystème marin néocalédonien une richesse spécifique mais un faible endémisme (inférieur à 5%). Les récifs abritent environ 600 espèces de coraux. Trois espèces de tortues marines viennent se reproduire en Nouvelle-Calédonie. On trouve également plusieurs mammifères marins (delphinidés, dugongs, baleine à bosse…) (Comité français pour l'UICN, 2003). 1.6.3. Points forts La population de Nouvelle-Calédonie est globalement très fière de son lagon et souhaite le protéger. En 2008, 60% des lagons ont été inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO (Maison de la Nouvelle-Calédonie, 2009). La NouvelleCalédonie comprend par ailleurs 20 réserves marines protégées : 19 dans le Sud et une dans le Nord. De nombreuses campagnes afin de mieux connaitre la biodiversité marine sont menées, comme par exemple le programme ZoNéCo qui a pour objectif de valoriser et de gérer les ressources de la ZEE et les lagons de NouvelleCalédonie (Comité français pour l'UICN, 2003). 1.6.4. Problèmes rencontrés La biodiversité marine subit les impacts négatifs des activités minières. Au débouché des fleuves, la pollution de cette activité influe négativement sur l’environnement marin. Il existe également un épuisement des ressources et des atteintes aux récifs dans la région du Grand Nouméa. En effet, les effluents collectifs de Nouméa sont encore rejetés dans la mer. De plus, des zones d’épurations naturelles telles que les mangroves subissent une pression urbaine et foncière. De la même manière que pour la biodiversité terrestre, la mise en œuvre de la réglementation demeure complexe et le contrôle du braconnage est quasi inexistant. Il existe un réel manque en matière répressive. 2. Protection juridique du patrimoine naturel La richesse de l’environnement est une fierté pour les néocalédoniens, en plus de retombées économiques significatives qu’elle entraine (Magnier, 2009). Il est donc nécessaire de protéger la biodiversité si particulière de la Nouvelle-Calédonie. Malheureusement, l’environnement n’a pris de l’importance que depuis quelques années dans les politiques publiques. Sauf extension spécifique, il n’y a pas d’application des lois françaises en NouvelleCalédonie. Les accords de Matignon de 1988 déterminent que la gestion de l’environnement est une compétence provinciale. Ainsi, les trois Provinces sont libres d’établir leurs propres textes, hormis ceux relatifs à la pollution marine. La conséquence de cela est que les compétences sont très éclatées en matière de politique environnementale. Il est donc nécessaire de mettre en place une coordination entre les acteurs et un enjeu de mutualisation des connaissances et des moyens humains et financiers (Maison de la Nouvelle-Calédonie, 2009). La Nouvelle-Calédonie crée un schéma d’aménagement et de développement tous les 5 ans, qui est alors évalué et réexaminé. Le Territoire de Nouvelle-Calédonie peut gérer ses ressources naturelles, biologiques et non biologiques ; les Provinces possèdent quant à elles une compétence de droit commun. Les Provinces Nord et Sud gèrent ainsi leurs propres ressources, tant que la Province des îles Loyauté est régie par le statut coutumier qui freine la mise en place de lois sur l’environnement. La Nouvelle-Calédonie est également soumise à plusieurs conventions internationales : - La CITES est applicable en NouvelleCalédonie depuis 1982 - La Convention d’Apia sur la protection de la nature dans le Pacifique Sud est entrée en vigueur en 1990 afin d’encourager la création de zones protégées - La Convention de Nouméa encourage la protection des ressources naturelles et de l’environnement dans le Pacifique Sud afin de protéger, mettre en valeur et gérer l’environnement marin et côtier depuis 1990. 3. Les acteurs de la biodiversité Etant donné les informations récoltées sur la biodiversité en Nouvelle-Calédonie, certains acteurs semblent incontournables, que ce soit en raison de leur impact positif ou négatif sur la biodiversité locale. Un certain nombre d’administrations sont responsables des actions au niveau environnemental. Comme on l’a vu, la gestion de l’environnement est une compétence provinciale et il est donc nécessaire de considérer les actions de la Direction de l’Environnement (Province Sud), de la Direction du Développement Economique (Province des Îles Loyauté) et de la Direction du Développement Economique et de l’Environnement (Province Nord). La Direction du service d’Etat de l’Agriculture, de la Forêt et de l’Environnement (DAFE) est quant à elle un service décentré du ministère de l’agriculture qui est chargé de l’écologie dans toute la NouvelleCalédonie. Certaines associations ont aussi un poids non négligeable dans la biodiversité néocalédonienne. L’Association de Sauvegarde de la Nature en Nouvelle-Calédonie (ASNNC) a été créée il y a plus de 40 ans pour préserver la biodiversité locale. D’autres associations sont plus spécialisées sur un type d’animal ou de végétal : Bwära Tortues Marines, l’Association pour la Conservation des Chauves-souris (ACCS) ou encore la Société Calédonienne d’Ornithologie (SCO) par exemple. Quelques organismes publics et de recherche agissent également en Nouvelle-Calédonie : on y trouve ainsi l’Agence Française de Développement (AFD), le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN), l’Agence des Aires Marines Protégées (AAMP) ou l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER). Au-delà des acteurs bénéfiques à la préservation de l’environnement, il est aussi nécessaire de considérer les acteurs dont l’impact sur l’environnement peut être néfaste. Il faut ainsi considérer des groupes miniers comme la Société Le Nickel (SLN) et la Société Minière du Sud Pacifique (SMSP) qui sont les principaux opérateurs miniers, concentrant plus des trois quarts de la production. Bibliographie Comité français pour l'UICN. 2003. Nouvelle-Calédonie. [auteur du livre] Olivier Gargominy. [éd.] Pascal Le Grand. Biodiversité et conservation dans les collectivités françaises d’outre-mer. Paris : LES ARTS GRAPHICS, 2003, pp. 147-170. Haut Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. 2014. L'Etat en Nouvelle-Calédonie. Présentation / La Nouvelle-Calédonie. [En ligne] 06 11 2014. [Citation : 12 03 2015.] http://www.nouvelle-caledonie.gouv.fr/site/La-Nouvelle-Caledonie/Presentation. INSEE. 2015. Insee - Population - Recensement de la population en Nouvelle-Calédonie. Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques. [En ligne] 21 03 2015. [Citation : 25 03 2015.] http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1338. Institut d'Emission d'Outre-Mer. 2013.Nouvelle-Calédonie. Rapport annuel 2013. Paris : IEOM, 2013. Magnier, Yves. 2009. Atelier 6 - Environnement et cadre de vie. [auteur du livre] Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Schéma d'aménagement et de développement de la Nouvelle-Calédonie. Nouméa : s.n., 2009, pp. 163-204. Maison de la Nouvelle-Calédonie. 2009.La biodiversité de la Nouvelle-Calédonie. Paris : Horizon Pacifique, 2009. p. 42. Mathieu, Jean-Luc. 1995.La Nouvelle-Calédonie. Paris : Presses Universitaires de France, 1995. Ministère des Outre-mer. 2015. Présentation - Les Outre-mer. Les Outre-mer. [En ligne] 18 03 2015. [Citation : 23 03 2015.] http://www.outre-mer.gouv.fr/?presentation-nouvelle-caledonie.html Polynésie Française (Ministère des outre-mer, 2015) 1. Contexte 1.1. Géographie La Polynésie française, située au centre de l’océan Pacifique, est composée de 118 îles regroupées en cinq archipels (Société, Tuamotu, Gambier, Australes et Marquises). Seul 76 d’entre elles sont habitées. (Hautcommissariat de la république en Polynésie française, 2010) D’après Olivier Gargominy, ces îles sont divisées en deux catégories : les îles hautes volcaniques et les îles basses coralliennes (ou atolls). Les terres émergées occupent 3 521 km², dont Tahiti représente près d’un tiers, sur une Zone Economique Exclusive (ZEE) d’environ 5,5 millions de km², dont 12 800 km² de lagons. Le territoire est caractérisé par son extrême isolement géographique au sein du Pacifique et son éclatement. De par sa position géographique, le climat polynésien est dit tropical et de type maritime humide. On distingue généralement deux grandes saisons : une « chaude » ou été austral et une autre « fraiche » aussi appelée hiver austral. Cependant, son éclatement est tel que ce cycle saisonnier ne s’applique pas toujours rigoureusement à chacune de ces îles. (Météo France, 2008) 1.2. Population et Economie D’après l’INSEE, la population en Polynésie française était d’environ 268 000 habitants en 2012. Elle est très inégalement répartie avec 87 % des habitants concentrés sur les îles du vent, Tahiti et Moorea, dont 69 % pour la seule île de Tahiti où se situent les principales activités économiques et administratives. Cette disparité dans la répartition de la population est à l’origine des différences majeures dans l’état de l’environnement des îles et l’impossibilité d’aborder les problèmes d’environnement d’une façon globale à l’échelle de la Polynésie. (GABRIE, et al., 2006) En ce qui concerne son économie, les activités tertiaires ne cessent de se développer et emploient 79 % des actifs occupés. L’activité touristique est quant à elle très importante dans les îles sous le vent. Elle représente un quart des actifs occupés répartis comme suit : BoraBora 50 %, Moorea 21 % et Tahiti 6 %. Le secteur primaire est non négligeable grâce à la perliculture, l’agriculture et l’aquaculture. Il ne faut pas non plus négliger l’artisanat traditionnel qui tient une place particulière impliquant 13 % des actifs alors que le poids de l’industrie est lui, très faible. (INSEE, 2012) 1.3. Organisation politique D’après Olivier Gargominy, la Polynésie française est reconnue comme un territoire d’outre-mer doté d’un statut d’autonomie par la loi organique n°96-312 du 12 avril 1996. Elle ne fait pas partie de l’Union Européenne mais bénéficie d’un régime spécial d’association en tant que « Pays et Territoires d’Outre-Mer » (PTOM). La Polynésie se gouverne donc librement et démocratiquement par ses représentants élus et par la voie du référendum local. Le pays a toutes les compétences dans les matières réservées à l’Etat, en particulier au niveau de l’environnement. Les institutions du pays comprennent le Président, le Gouvernement, l’Assemblée et le Conseil Economique, Social et Culturel. 2. Etat actuel de la biodiversité 2.1. Biodiversité terrestre 2.1.1. Les milieux Le milieu terrestre de la Polynésie française est constitué de : - Zones humides, par exemple les mares à Kopara (des tapis microbiens se développant en milieux salés ou hypersalés) ou encore les mangroves qui ont proliféré à Moorea, Raiatea, Huahine, et Tetiaroa suite à l’introduction du palétuvier - Forêts et autres formations végétales dont la répartition de la végétation varie suivant les caractéristiques écologiques spécifiques à chaque archipel ou à chaque île (GABRIE, et al., 2006) 2.1.1.1. Les formations végétales des îles hautes Un document sur l’état de l’environnement en Polynésie en 2006 nous donne une distribution des zones de végétation de façon concentrique de la mer vers le centre de l’île, qui se fait comme suit : - Zone littorale : les activités humaines ont grandement altéré les formations d’origine les réduisant à de simples ilots isolés. Cette zone est constituée principalement de plantes introduites et d’un petit nombre d’espèces indigènes. - Zone à vocation agricole de la plaine côtière et des basses vallées, des collines et des plateaux de basse altitude : l’abandon de surface agricole, combiné avec les feux, entraîne la prolifération de plantes introduites ou indigènes pionnières sur les zones de friches. Des actions de reboisement sont menées depuis plus de 20 ans ; elles ont pour objectifs la lutte contre l’érosion naturelle et la production forestière. - Zone des forêts humides de moyenne altitude et des fonds de vallée à Mara - Zone des forêts ombrophiles d’altitude ou « forêts des nuages » : la présence de fougères arborescentes endémiques est une des fortes caractéristiques de son environnement. La composition floristique, la structure, la richesse en espèces endémiques, en font la zone aux forêts les plus originales. Leur aspect est resté intact jusque là, contrairement aux autres. Mais elle est aujourd’hui très menacée, ainsi que les forêts humides de moyenne altitude et des fonds de vallée à Mara, par l’introduction d’une espèce d’arbre à seule vocation ornementale. L’éclatement et les différentes caractéristiques écologiques régissant les 118 îles de la Polynésie française en font un territoire à la biodiversité variée et particulière à chacune. A Ruturu et Tubuai dans l’archipel des Australes et quelques îles de la Société dont l’altitude est inférieure à 600 m, les formations primaires ont quasiment toutes disparues. Seules quelques plantes endémiques menacées ont été localisées sur les sommets. 2.1.1.2. Les formations végétales des atolls, ou îles basses coralliennes Les atolls ont des caractéristiques particulières pouvant être qualifiées de contraignantes pour le développement de la végétation (sol corallien calcaire sans humus, forte insolation, importante évaporation, vent et salinité de l’air). Moins d’une centaine d’espèces de plantes indigènes y ont été recensées. Ce sont les paramètres tels que le substrat, la proximité d’une nappe, et l’exposition aux embruns qui sont à l’origine de cette faible végétation. La cocoteraie est le type forestier prédominant à l’intérieur de l’anneau corallien. En 150 ans, il a remplacé la plus grande majorité des forêts d’origine à Puatea (GARGOMINY, 2003). 2.1.2. Les espèces La connaissance des espèces en milieu terrestre est aujourd’hui encore limitée bien qu’en pleine évolution. L’endémisme est une caractéristique très importante de la végétation Polynésienne. Par exemple, les plantes vasculaires ont un taux d’endémisme d’environ 58 % et le taux des angiospermes seuls est de 74 %. L’introduction d’espèce est aussi un critère important. En 2007 on comptait déjà plus de plantes introduites (1700) que d’espèces indigènes (893) sur le territoire. Outre l’avifaune et les gastéropodes, la faune polynésienne est caractérisée par une grande pauvreté. Aucun batracien ou mammifère, sauf introduits, n’y sont présents et seules 10 espèces de reptile y vivent. Cette pauvreté augmente sur les archipels d’ouest en est (GABRIE, et al., 2006). 2.1.3. Points forts 2.1.3.1. Aires protégées Les espaces protégés terrestres couvrent 9 îles de la Polynésie française (Conservation des forêts naturelles et gestion des aires protégées en Polynésie française, 2007). Ces espaces étaient au nombre de huit en 2003, dont cinq se situant sur le même archipel, les Marquises, et les trois autres sur celui de Société (GARGOMINY, 2003). Ces sites protégés sont classés par l’UICN depuis 1995 suivant les objectifs de conservation ciblés. Suite à ce classement, d’autres sites ont intégré le classement de l’UNESCO ou de RAMSAR (GABRIE, et al., 2006). La réserve naturelle « Taiaro » créée en 1972 sur l’archipel de Tuamotu a été reclassée réserve de biosphère en 1977 (Conservation des forêts naturelles et gestion des aires protégées en Polynésie française, 2007). Depuis 2005, le ministère du développement durable a lancé une stratégie et un plan d’action pour la biodiversité en Polynésie dont l’objectif vise à protéger 10 % de la superficie terrestre en 10 ans (Conservation des forêts naturelles et gestion des aires protégées en Polynésie française, 2007). 2.1.3.2. Protection des espèces La Polynésie française est dotée d’une réglementation qui permet de protéger les espèces animales et végétales à différentes échelles de vulnérabilité. La catégorie A, pour les espèces vulnérables ou en danger, regroupe : pour la faune, 33 espèces d’oiseaux et toutes les espèces de mollusques gastéropodes appelées partulas ; pour la flore, 165 espèces. La catégorie B considère les espèces rares ou présentant un intérêt particulier (GABRIE, et al., 2006). Les espèces protégées comptent 26 oiseaux, 19 plantes endémiques, toutes les espèces d’escargots endémiques de la famille des Partulidés, les chevrettes de rivière et le poisson de rivière. La chasse et la capture de la faune aviaire sont prohibées par des textes anciens (GARGOMINY, 2003). En ce qui concerne l’impact de l’introduction de diverses espèces sur la biodiversité, celui ci a été juridiquement traité, déclarant certaines espèces menaçantes pour la biodiversité. C’est le cas de 13 plantes envahissantes et 4 oiseaux. Un comité de lutte contre ces espèces a été mis en place. Le Groupement d’Espèces Envahissantes (GEE) créé en 2013 a pour but de définir une stratégie de lutte contre leur propagation (UICN, 2013). Des programmes de conservation sont menés pour les quatre espèces en danger critique d’extinction et la Société Zoologique de Londres gère la conservation des escargots de la famille Partulidés (GARGOMINY, 2003). 2.1.3.3. Protection des milieux Pour protéger les milieux de Polynésie, de grandes campagnes de destruction du Miconia (plante introduite) sur l’île de Raiatea ont été lancées depuis 1992. En 2003, un programme de lutte biologique par l’introduction d’un champignon pathogène a été mis en place (GARGOMINY, 2003). 2.1.4. Problèmes rencontrés 2.1.4.1. Mesures de protection des sites sensibles insuffisantes Les espaces protégés ne représentent que neuf îles sur les cent dix-huit, dont six sont inhabitées, soit 2,3 % des terres émergées. Il s’agit donc d’un espace faible. La Polynésie fait aussi face à une mauvaise gestion et répartition de ces espaces protégés. Par exemple, « aucune zone de forêt sèche, de forêt de nuages, de forêt littorale sur plateaux calcaires ou de maquis sommital n’est protégée, alors qu’il s’agit des types de végétation les plus rares en Polynésie française » nous cite Olivier Gargominy. Pour ce qui est des zones humides, le bilan est tout aussi inquiétant que celui des forêts : aucune des zones susceptibles d’être élues à la convention RAMSAR ne sont protégées. Ce manque de gestion est appuyé par le faible nombre de recherche scientifique mais aussi un manque de sécurité avec l’absence de « gardesnature » et de formation. Quant au manque de soutien politique et financier pour l’amélioration du réseau d’aires protégées, il bloque toujours la concrétisation de plusieurs projets de classement de sites à fort intérêt écologique (GARGOMINY, 2003). 2.1.4.2 Introduction d’espèces Les nombreuses introductions d’espèces en Polynésie sont la première cause de l’appauvrissement de la biodiversité, à la fois végétale et animale. L’introduction d’espèces alliée à la régression des habitats est un risque pour l’extinction des espèces insulaires. Des recherches doivent être menées en matière d’éradication et de contrôle des pestes végétales et animales afin de maitriser au mieux les impacts dus à l’introduction d’espèce. (GARGOMINY, 2003) 2.1.4.3. Régression des forêts En 2012, toujours aucune donnée quantitative sur le recul des forêts n’a été récoltée (Direction de l'environnment en Polynésie française, 2015). Cependant en raison des feux et des défrichements, les forêts d’origine ne sont aujourd’hui présentes qu’à l’intérieur des îles (GARGOMINY, 2003). A Tahiti, les forêts supra-littorales dominées par les grands arbres indigènes ont presque toutes disparues, ainsi que la végétation littorale sur sables ou galets. Cependant elles sont toujours bien présentes sur quelques îlots isolés des Australes, de la Société et des Marquises. Le surpâturage intensif dû à l’introduction du mouton a provoqué de nombreux dégâts tels que la disparition du couvert herbacé en sous-bois de forêts littorales. Il est aussi l’une des causes de l’érosion du sol et de l’augmentation rapide de la désertification. D’autres actions menées par l’Homme ont gravement impacté les écosystèmes forestiers présents sur ces archipels comme l’exploitation intensive du phosphate sur l’atoll de Makatea (Tuamotu), ou encore la construction d’une piste d’aviation sur l’île Rimatara (Australes) qui a entrainé un déboisement de 40 % de la surface des plateaux calcaires de l’île (Conservation des forêts naturelles et gestion des aires protégées en Polynésie française, 2007). Cependant l’absence de lieux de conservation tels qu’un « conservatoire botanique » est un frein à la conservation in situ et ex situ de plantes protégées par la réglementation. Le projet de dératisation mené par le Service du Développement Rural (SDR) est le seul ayant pour but la conservation d’espèces végétales menacées (GARGOMINY, 2003). Ainsi la liste des plantes protégées de 19 espèces en 1995 a augmenté jusqu’à 148 espèces en 2006 (Conservation des forêts naturelles et gestion des aires protégées en Polynésie française, 2007). 2.2. Biodiversité marine 2.2.1. Les milieux La culture du taro pendant la période proeuropéenne avait déjà fortement réduit la surface des zones humides. Au début des années 2000, ce sont les grands travaux d’aménagements pour l’assainissement et la démoustication qui ont entrainé une baisse constante de ces surfaces, en plus de la pollution (Conservation des forêts naturelles et gestion des aires protégées en Polynésie française, 2007). De plus, l’urbanisation a causé la disparition de deux espèces aviaires liées à ce type d’habitat (GABRIE, et al., 2006). La Zone Economique Exclusive (ZEE) de Polynésie française est la deuxième du Pacifique sud. Ses eaux sont sous l’influence de deux principaux courants océanographiques : le tourbillon du Pacifique Sud et l’upwelling équatorial, qui ont influencé l’apparition de régions océanographiques et ainsi le développement d’une large biodiversité et d’écosystèmes très riches. En Polynésie, les récifs (12 800 km²) montrent une grande diversité géomorphologique. On peut y trouver tous les types de récifs : des atolls, des bancs, des récifs barrières, des récifs frangeants mais aussi des complexes de massifs coralliens. La richesse écologique spécifique n’est pas le seul atout des récifs coralliens. Ils permettent aussi de protéger les côtes et leur productivité a permis de développer des activités économiques qui sont des sources de revenus importantes en Polynésie (GABRIE, et al., 2006). 2.1.4.5. Espèces menacées/éteintes 2.2.2. Les espèces La Polynésie est le territoire avec le plus grand nombre d’espèces éteintes et menacées de toutes les collectivités d’outre-mer. 19 espèces de plantes menacées sont protégées grâce à un texte de loi en 1995 (Délibération sur la protection de la nature en Polynésie française). En 2004, les plans de conservation Butaud, Meyer sont mis en place pour 24 espèces grandement menacées (Sites de conservation importants et prioritaires en Polynésie française., 2005). On distingue une grande disparité de richesse d’un archipel à l’autre. Par exemple, l’archipel de la Société constitue la plus grande diversité d’habitat, de biotope et donc d’espèces. Au contraire, l’archipel de Tuamotu a une richesse maritime moindre mais composée d’espèces endémiques et spécifiques (GARGOMINY, 2003). La diversité et la richesse de la faune maritime sont liées à l’éclatement caractéristique du territoire et à la répartition géographique très 2.1.4.4. Régression littorales des zones humides diversifiée des cinq archipels. Par exemple la faune des Marquises est considérée comme deux à dix fois moins nombreuse, en termes d’espèces, que le reste du territoire. Cependant le taux d’endémisme des mollusques et des décapodes y est bien supérieur. En tout, 16 espèces de mammifères ont été recensées. Celles-ci prennent une grande importance pour le développement de l’écotourisme. Cependant, les inventaires restent incomplets. Les groupements les mieux répertoriés sont les poissons, les coraux et les mollusques, et la dernière mission d’inventaire fut réalisée aux Marquises en 2008 (GABRIE, et al., 2006). 2.2.3. Points forts 2.2.3.1. Aires protégées Les deux réserves territoriales maritimes sont situées sur l’archipel Société : il s’agit des lagons des atolls de Scilly et de Bellinghausen (GARGOMINY, 2003). L’extension en 2006 de la réserve de biosphère de l’atoll de Taiaro lui a permis de rester éligible en tant que réserve de biosphère. L’atoll, dépourvu d’habitat permanent, ne correspondait plus aux critères de désignation de l’UNESCO en 1998. Cette réserve s’est donc agrandie à six nouveaux atolls de la commune de Fakavara et porte son nom depuis 2006 (GABRIE, et al., 2006). Outre les aires protégées déjà existantes, plusieurs zones sont potentiellement éligibles à la convention de RAMSAR et en 2014 un comité de pilotage s’est rassemblé, lançant le processus de création de la grande aire marine protégée des Marquises « Te Tai Nui a Hau ». Le projet est aujourd’hui en cours de construction (La présidence de la Polynésie française, 2015). 2.2.3.2. Protection des espèces La catégorie A regroupe pour la faune 4 espèces de mollusques, la raie manta, 5 espèces d’oiseaux, les tortues olivâtre et caouannes. La catégorie B comprend les mammifères marins et les requins autres que les raies (GABRIE, et al., 2006). De plus, diverses espèces font lieu d’actions de protection locale, particulièrement les tortues victimes de braconnage (GARGOMINY, 2003). Certaines mesures concernent aussi des parties du cadre de réglementation de la CITES. 2.2.4. Problèmes rencontrés La pollution et la dégradation du milieu récifal sont dues principalement à des pressions anthropiques (démographie, activités humaines, etc.). La zone la plus touchée est celle du récif frangeant (zone à fort intérêt économique) car elle est la plus proche de la côte. Par exemple, à Tahiti 20 % du récif a été détruit par les extractions et les remblais. (GARGOMINY, 2003) De nombreuses activités humaines contribuent à la dégradation des récifs. Il peut s’agir d’une pollution par les eaux usées agricoles ou domestiques, mais aussi de l’élevage et de l’aménagement pour la perliculture, d’un phénomène d’hyper-sédimentation dû à l’érosion du sol sur les bassins versants (agriculture, urbanisation, etc.), ainsi que des remblais et dragages de récifs frangeants. 2.2.4.1. Mesures de protection des sites insuffisantes En 2003 les aires protégées ne couvraient que 12,3 km², dont 11,8 km² de lagons, ce qui représente moins de 0,1% de la surface lagunaire (GARGOMINY, 2003). 2.2.4.2. Espèces menacées La pression exercée sur le milieu marin entraine une menace pour les récifs coralliens qui se répercute sur les espèces dépendantes de celui-ci. Il est donc nécessaire en Polynésie française d’évaluer l’impact des pollutions sur ce système afin de sauvegarder et gérer au mieux sa ressource (GARGOMINY, 2003). Des actions sont menées dans le but de conserver les espèces menacées mais la mauvaise gestion des aires protégées entraine un manque de respect des lois instaurées. Aussi, pour les espèces de tortue de Polynésie, le braconnage est très pratiqué même dans les réserves de Scilly et Bellinghausen, qui devraient être des lieux de préservation pour ces espèces. 3. Protection juridique du patrimoine naturel 3.1. Législation nationale applicable En 1999 un comité de l’Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR) a été créé. Celui-ci « agit pour la protection et la gestion durable des récifs coralliens et des écosystèmes associés (mangrove, herbiers) dans les collectivités françaises d’outre mer ». C’est une initiative collective rassemblant tous les acteurs concernés par la protection et la gestion durable des récifs coralliens, constituée d’un comité national et d’un réseau de 8 comités locaux (IFRECOR, 2014). 3.2. Législation spécifique De par son statut, la Polynésie fait preuve d’une certaine autonomie, notamment au niveau environnemental. C’est elle qui met en place les actions juridiques pour l’environnement. Elle a des textes sur les Plans de Gestion des Espaces Maritimes (PGEM), les études d’impact ou encore la protection de la nature. En 1995, une délibération sur la thématique de la protection de la nature a été adoptée. Celleci dit que la protection de la nature est d’intérêt général, elle met donc en avant la responsabilité collective et individuelle en ce qui concerne la préservation de la faune et de la flore, les aires protégées et la précaution vis à vis des espèces introduites envahissantes dites menaçant la biodiversité (GARGOMINY, 2003). 3.2.1. Espaces Les sites protégés de Polynésie sont classés depuis la délibération de 1995 en 6 catégories distinctes par l’UICN suivant les objectifs ciblés (GABRIE Catherine, 2006) : - Réserve naturelle intégrale / Zone de nature sauvage (I) - Parc territorial (II) - Monument naturel (III) - Aire de gestion des habitats ou des espèces (IV) - Paysage protégé (V) - Aire protégée de ressources naturelles gérées (VI) Afin de conserver au mieux les milieux, les textes permettent de mettre en place des espaces naturels protégés volontaires, à l’initiative des propriétaires, ou de créer des réserves temporaires pour les habitats sensibles des espèces de la catégorie B. Les habitats sensibles d’espèces appartenant à la catégorie A sont quant à eux protégés par l’interdiction d’un impact quelconque sur ceux-ci (GARGOMINY, 2003). 3.2.2. Espèces Les espèces protégées sont réparties en deux catégories : - Catégorie A : espèces vulnérables ou en danger - Catégorie B : espèces rares ou d’intérêt particulier Une liste de ces espèces a ensuite été réalisée par diverses délibérations ou arrêtés (GABRIE, et al., 2006). 3.2.3. Introduction d’espèces L’introduction d’espèces a mené à de nombreux bouleversements dans la biodiversité de la Polynésie. A présent elle est interdite, sauf cas particulier avec dérogation. Les espèces déjà présentes sur le territoire et qui représentent une potentielle menace pour la biodiversité ont été inventoriées dans des arrêtés (GARGOMINY, 2003). 3.3. Convention internationale de portée régionale La convention d’Apia sur la protection du Pacifique Sud de 1976 et celle de Nouméa sur la protection des ressources naturelles et de l’environnement de la région du Pacifique Sud de 1986 sont les deux seules conventions de portée régionale en Polynésie (GARGOMINY, 2003). 4. Les acteurs de la conservation de la biodiversité Il existe différents types d’acteurs qui agissent pour la conservation de la biodiversité en Polynésie française. Nous pouvons y retrouver des associations locales comme : SOP MANU, Te Ora Naho ou encore l’Observatoire de Cétacés de Polynésie. Mais aussi des associations d’ampleur nationale et internationale avec l’UICN et BirdLife International. Par ailleurs de nombreux organismes de recherche et de gestion de la biodiversité sont actifs sur le territoire, il peut s’agir d’organismes territoriaux, d’Etat ou étranger avec l’université de Berkeley. Le Programme Régional Océanien pour l’Environnement (PROE) est un acteur dont le statut est celui d’une organisation intergouvernementale, c’est donc une organisation régionale créée par les gouvernements et les administrations de la région Pacifique. Pour finir il y a des acteurs de type administratif, dont plusieurs commissions consultatives, un comité interministériel et le ministère polynésien, qui est responsable de l’environnement sur le territoire à travers son service administratif : la Délégation à l‘environnement, qui ont des actions en faveur de l’environnement (GARGOMINY, 2003) Bibliographie Conservation des forêts naturelles et gestion des aires protégées en Polynésie française. MEYER, Jean-Yves. 2007. 2007, Bois et forêt des tropiques, p. 16p. GABRIE Catherine, YOU Héloïse, FARGET P. 2006. L'Etat de l'environnement en Polynésie française 2006. Polynésie française : Ministère de l'environnement polynésien, 2006. GARGOMINY, Olivier. 2003. Polynésie française. Biodiversité et conservation dans les collectivités françaises d’outre-mer. Collection Planète Nature. Paris, France : Comité français pour l'UICN, 2003. p. 246p. Haut-commissariat de la république en Polynésie française. 2015. Géographie - Climat. L'Etat en Polynésie française. [Online] Avril 02, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.] http://www.polynesiefrancaise.pref.gouv.fr/Presentation-de-la-PF/Geographie-Climat. IFRECOR. 2015. Qui sommes nous? [Online] Avril 02, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.] http://www.ifrecor.com/qui-sommes-nous.html. INSEE. 2012. Légère croissance de la population en Polynésie française malgré un déficit migratoire sans précédent. [Online] Août 22, 2012. [Cited: Avril 02, 2015.] http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1474. La présidence de la Polynésie française. 2015. Projet de création de la grande aire marine protégée des Marquises Te Tai Nui a Hau. [Online] Maris 23, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.] http://www.environnement.gov.pf/index.php/mrm-filtre/1683-projet-de-creation-de-la-grande-airemarine-protegee-des-marquises-te-tai-nui-a-hau. Météo France. 2015. Climat polynésien. [Online] Avril 02, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.] http://www.meteo.pf/climat.php?lien=pf. Sites de conservation importants et prioritaires en Polynésie française. MEYER, Jean-Yves, THIBAULT, Jean-Claude, BUTAUD, Jean-François, et al. 2005. s.l. : Contribution à la Biodiversité de Polynésie française, 2005, Vol. 13, pp. 1-35. UICN. 2015. Polynésie française. [Online] Avril 02, 2015. [Cited: Avril 02, 2015.] http://www.especes-envahissantes-outremer.fr/collectivite-polynesie-francaise-5-88.html Wallis et Futuna (Ministère des outre-mer, 2015) 1. Présentation 1.1. Géographie Wallis et Futuna sont 2 îles séparées de 250 km l’une de l’autre et appartenant à un ensemble d’archipel qui se situe entre Tahiti et NouvelleCalédonie. L’archipel Wallis est composé principalement de l’île Uvea, et l’archipel de Horn est composé principalement de deux grandes îles : Futuna et Alofi (PETIT, et al., 2008). L’archipel mesure environ 250 km² et appartient à l’Océanie polynésienne. La ZEE qui en résulte représente quelques 300 000 km². Le climat est humide avec une saison chaude et humide et une saison sèche (IFRECOR, 2013). 1.1.1. Wallis Wallis mesure environ 77,9 km² et est relativement plate. Cette île est bordée d’un lagon et d’une barrière de corail. On y trouve une demidouzaine de lacs dont le niveau est souvent en dessous de celui de la mer et ayant des profondeurs qui peuvent être assez importantes, mais il n’y a pas de cours d’eau en raison de la perméabilité des sols et au faible relief de l’île dont le point culminant est à 151 m d’altitude (IFRECOR, 2013). 1.1.2. Futuna Futuna est une île montagneuse d’origine volcanique mesurant environ 46,3 km². Elle ne possède pas de lagon et a un relief très accidenté (IFRECOR, 2013). Futuna qu’il y a eu une baisse importante de 26 % en dix ans, tandis qu’à Wallis, il y a eu une diminution de 15 % en dix ans. La croissance démographique est en diminution en raison de l’émigration importante des jeunes vers la Nouvelle-Calédonie ou en Métropole. En 2009, 8,7 % de la population Calédonienne était déclarée wallisienne et futunienne (INSEE, 2015). 1.3. Organisation politique Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, Wallis-et-Futuna relève du statut de Collectivité d’Outre-mer, régi par l’article 74 de la constitution. La loi organique n°2007-224 du 21 février 2007 définit un statut propre à Wallis-etFutuna. Le Préfet est assisté d’un Conseil territorial, qui réunit trois chefs traditionnels et trois représentants, nommés après approbation de l’Assemblée territoriale. Wallis-et-Futuna est divisé en trois circonscriptions, dont le découpage est calqué sur les trois royaumes du Territoire (Uvea, Alo et Sigave) (IEOM, 2011). Les circonscriptions disposent d’un budget autonome et sont dotées d’une personnalité morale. Celles-ci correspondent aux communes métropolitaines. Elles intègrent les institutions coutumières : chaque roi des Royaumes préside dans le conseil de la Circonscription. Par contre, elles ne disposent d’aucune ressource fiscale et dépendent des dotations attribuées par l’Etat (IEOM, 2011). 2. Etat de la Biodiversité actuel 1.1.3. Alofi Alofi est un îlot d’origine volcanique, comme Futuna. Cet îlot mesure 17,8 km² et est inhabité. Il est néanmoins utilisé par les agriculteurs qui s’y établissent régulièrement dans le cadre de travaux agricoles et pour l’exploitation du bois (IFRECOR, 2013). 1.2. Population La population en 2013 (dernier recensement) était de 12 197 habitants (Ministère des outre-mer, 2015). La population est repartie sur les deux îles principales, Wallis et Futuna : deux tiers à Wallis et un tiers à Futuna. Entre 2003 et 2008, la population a diminué de 10 % puis de 9,2 % entre 2008 et 2013. C’est à 2.1. Biodiversité terrestre Les îles de Wallis et Futuna sont relativement jeunes et petites, elles ont donc une biodiversité limitée. Les îles sont majoritairement recouvertes de forêts secondaires (plus ou moins dégradées), de cultures et de jachères (PETIT, et al., 2008). Néanmoins, suite à différentes études, il a été constaté que la biodiversité de ces îles est caractérisée par un faible endémisme. On notera cependant, un endémisme plus marqué à Futuna qu’à Wallis (Ministère des outre-mer, 2006). 2.1.1. Milieux Il y a deux types de végétation : la végétation naturelle et modifiée. La végétation naturelle se compose principalement de : - Végétation marécageuse à base de graminée - Végétation littorale caractérisée par la présence de psammophiles - Forêts littorales situées entre 0 et 20 mètres (600 hectares) - Forêts denses humides (environ 2600 hectares) La végétation modifiée se caractérise principalement par : - Forêts secondaires plus ou moins dégradées. A Wallis la part des forêts primaires est inférieure à 10 % (PETIT, et al., 2008) - Landes à Dicranopteris (environ 8450 hectares) - Des cultures et jachères (Ministère des outre-mer, 2006). L’île d’Uvéa (Wallis) présente également des zones humides à base de plusieurs lacs de cratère qui recouvrent une superficie d’environ 43 hectares (Ministère des outre-mer, 2006). 2.1.2. Les espèces 2.1.2.1. Flore On trouve environ 350 espèces de plantes vasculaires dont sept endémiques (PETIT, et al., 2008). Le taux d’endémisme observé est de 2 % pour les plantes vasculaires (Ministère des outremer, 2006). Il a été observé 604 spécimens d’herbiers, dont 123 sur Alofi, 229 sur Futuna et 252 sur Wallis. 338 plantes introduites ont été recensées soit près de 49 % de la flore vasculaire totale de Wallis et Futuna. La flore primaire se compose quant à elle de 351 espèces (MEYER, et al., 2010). 2.1.2.2. Faune Wallis-et-Futuna comprend 25 espèces nicheuses d’oiseaux, dont 15 espèces terrestres (PETIT, et al., 2008). On trouve 35 espèces de mollusques pour Wallis et 48 pour Futuna et Alofi ; 3 espèces sont envahissantes (UICN, 2010) et 11 espèces sont endémiques. Le taux d’endémisme observé est ainsi de 38 % (Ministère des outre-mer, 2006). On a trouvé 13 espèces de mammifères dont une autochtone. Il y a 11 espèces de reptiles dont 2 ont été introduites. Il n’y a qu’un amphibien, de surcroit introduit. Il n’y a pas d’inventaire des insectes hormis en ce qui concerne les auxiliaires agricoles qui représentent 135 espèces (UICN, 2010). 2.1.3. Les menaces Un des problèmes environnementaux du territoire est l’érosion et la perte de fertilité des sols, notamment à Futuna. Ceci est dû aux pratiques culturales de brûlis et de jachère (PETIT, et al., 2008). De plus, la pollution due aux aménagements et à l’amélioration des conditions générales de vie est assez présente notamment à Wallis (Ministère des outre-mer, 2006). Il y a aussi une forte pression due a l’invasion des plantes envahissantes. Il y a déjà eu des extinctions observées à Wallis et cela commence à s’observer à Futuna. L’expansion des plantes envahissantes, notamment par des plantes introduites est un danger pour la biodiversité de ces trois îles, même si Alofi reste la plus préservée (UICN, 2010). 2.2. Biodiversité marine 2.2.1. Milieux 2.2.1.1. Les récifs A Wallis, il y a un complexe récifal de 63 km², composé de récifs frangeants, d’un récif barrière et d’un lagon de 200km² (Ministère des outre-mer, 2006). Futuna et Alofi ont un récif d’environ 100 mètres de large en moyenne, mais ils n’ont pas de lagon (PETIT, et al., 2008). Ces îles sont entourées de récifs frangeants constitués d’un platier très dégradé et d’une pente externe (Ministère des outre-mer, 2006). 2.2.1.2. Les mangroves Les forêts de mangroves littorales occupent environ 30 ha sur un linéaire côtier de 8 km à Uvéa. Par contre, Alofi et Futuna sont dépourvues de mangrove. 2.2.1.3. Les herbiers Futuna et Alofi n’ont pas d’herbiers. Par contre elles occupent une grande surface sur les récifs frangeants de Wallis (Ministère des outre-mer, 2006). 2.2.2. Les espèces Suite à une étude, 194 espèces d’algues marines ont été identifiées (N’YEURT, et al., 2004). On a répertorié 52 genres de coraux (PETIT, et al., 2008). En ce qui concerne la faune, 10 espèces d’oiseaux marins ont été observées ainsi que 310 espèces de mollusques. 648 espèces de poissons appartenant à 79 familles ont été identifiées (WILLIAMS, et al., 2006). Enfin, en 2008, suite à un inventaire des crustacés, il a été observé 127 espèces qui représentent moins de 10 % des espèces potentiellement existantes dans l’archipel (POUPIN, et al., 2008). 2.2.3. Les menaces Les substances contenues dans les engrais ou dans la matière organique sont emportées vers la mer. Cela crée une sédimentation qui dégrade les récifs. Cette dégradation est aussi accentuée par la turbidité et l’eutrophisation causées par l’érosion (PETIT, et al., 2008). De plus, certaines méthodes de pêche sont destructrices. Il y a surexploitation des ressources et une production de pollution, agissant comme une pression sur l’écosystème marin (Ministère des outre-mer, 2006). Le milieu marin est aussi menacé par des aléas climatiques tels que les cyclones, les tempêtes et les tremblements de terre. 3. Protection juridique du patrimoine naturel protection de l’environnement apparaît comme capital (IEOM, 2010). Deux conventions de portée régionale s’appliquent sur le Territoire : la Convention d’Apia et la Convention de Nouméa. La mise en place du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) a pour objectif de mieux organiser et structurer les systèmes d’information sur la nature. Le CSRPN participe à garantir une cohérence entre les politiques de l’État et des collectivités locales en matière de protection et de gestion du patrimoine naturel (République française, 2007). 4. Les acteurs de la conservation de la biodiversité 4.1. Administration territoriale En 2010, le Service Territorial de l’Environnement (STE) a repris le programme de suivi de l’état de santé des récifs coralliens (IEOM, 2010). Cet établissement a une compétence générale en matière de protection de l’environnement et d’amélioration du cadre de vie (Ministère de l’Outre-mer, 2006). Il y a aussi le service territorial des affaires rurales et de la pêche qui est « appelée à se renforcer encore dans un proche avenir pour une meilleure efficacité et clarté des politiques publiques territoriales servant l’environnement » (Ministère de l’outre-mer, 2006). Les Circonscriptions jouent un rôle dans la protection de l’environnement par leur devoir de récolter les déchets. 4.2. Organisations non gouvernementales En 2006, l’Assemblée territoriale a voté pour la dernière version du code de l’environnement de Wallis-et-Futuna. L’article E. 213-3 est un article concernant les plantes envahissantes et leur autorisation lors de la plantation. Le décret du 7 juillet 2000 a institué auprès du Ministre chargé de l’environnement et du Ministre chargé de l’outre-mer un comité de l’initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) (UICN, 2003). Plusieurs articles sont apparus sur la protection de l’environnement à Wallis-et-Futuna (PETIT, et al., 2008). En 1994, des réglementations ont été optées concernant la pêche, notamment les pratiques destructives. Les autorités coutumières ont le droit de dicter des interdictions et des règles. En ce sens, la responsabilisation des chefferies en matière de Le territoire de Wallis et Futuna est membre de deux organisations régionales établies par les gouvernements et les administrations : le PROE (Programme Régional Océanien pour l’Environnement) et la CPS (Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique) avec lesquelles il participe aux programmes mis en œuvre tout en sollicitant leurs expertises si besoin. Wallis et Futuna participe aussi au programme National d’IFRECOR (IEOM, 2010). 4.3. Autres organismes La biodiversité est un sujet qui touche beaucoup d’organismes externes. Il y a notamment des travaux de recherche qui sont réalisés par l’IRD de Nouvelle-Calédonie ainsi qu’avec l’Université de Nouvelle-Calédonie et l’Université de Polynésie française. De plus, le CIRAD et l’Ecole Pratique de Hautes Etudes de Perpignan mènent aussi des recherches dans ces îles sous la demande du territoire (IEOM, 2010). De plus, l’UICN, le PNUE, le Ministère de l’écologie, de l’énergie et du développement rural sont des acteurs de la conservation de la biodiversité de Wallis-et-Futuna, même si leurs actions ne sont pas menées directement par eux. Ils mettent en place des projets pour la conservation de la biodiversité. Bibliographie IEOM. 2011. Wallis et Futuna, rapport annuel 2010. Nouméa : Institut d’Emission d’Outre-mer. 154p. [25/03/2015] http://www.ieom.fr/wallis-et-futuna/publications-31/infos-financieres/evolutions-monetairesau-31-12-2014.html IFRECOR. 2013. Mécanisme de gouvernance et planification stratégique,[On-line].IFRECOR, 28p.[25/03/2015]http://www.ifrecor.com/comites-locaux-p51-les %C3%89cosyst%C3%88mes.html INSEE. 2015. Institut National de la Statistique http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1511 et des Etudes. 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Territoire des iles de Wallis et Futuna : Code de l’environnement. 94p. [02/04/2015]. http://orioai.univ-nc.nc/nuxeo/site/esupversions/90404d42-b60a-48b8-bd109f17653ec1fb WILLIAMS, J.T. et al. 2006. Checklist of the shorefishes of Wallis Island (Wallis and Futuna French territories, South central Pacific). IFRECOR. 247-260p [25/03/2015] http://ifrecor-doc.fr/items/show/1299 Conclusion Les territoires français d’outre-mer présentent un formidable potentiel écologique et économique de par une biodiversité très variée. Ces territoires sont façonnés par des forêts équatoriales, boréales, des îles volcaniques, des terres arctiques ou encore des barrières de corail aux richesses remarquables. Les politiques de protection de tous ces milieux sont alors primordiales pour assurer le renouvellement des espèces faunistiques et floristiques. Ainsi, l’état et le suivi de cette biodiversité permettront de mieux comprendre la complexité des écosystèmes qui nous entourent et de proposer des plans d’actions concrets afin de les préserver de façon durable.