17 291 espèces menacées d'extinction
L'année internationale de la biodiversité débute ce mardi. 17 291 espèces sur les 47 677
espèces végétales et animales répertoriées sont menacées d’extinction, selon la dernière mise
à jour de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
L’Union internationale de conservation de la nature (UICN) a actualisé la Liste rouge des
espèces menacées, l’outil d’information le plus complet sur la crise d’extinction actuelle. La
France se situe au 8e rang des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées
(778), résultat de la forte biodiversité des collectivités d’outre-mer. En métropole, le vison
d’Europe est classé «en danger», le scarabée pique-prune vulnérable» et la biscutelle de
Rotgès, petite plante endémique de Corse, «en danger critique». Outre-mer, le dugong
(photo), présent à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, est classé «vulnérable», la tortue luth en
Guyane et la tortue imbriquée des Antilles françaises «en danger critique». Pour les plantes,
le kaori rouge et le kaori blanc, endémiques de Nouvelle-Calédonie, et le bois de catafaille
noir à la Réunion, sont «vulnérables».
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C’est à Paris, en 2005, que l’idée d’un «Giec de la biodiversité» a été lancée par Jacques
Chirac, alors président de la République. «La relation entre le bien-être des populations
humaines et l’évolution des écosystèmes n’est pas une idée neuve, rappelle Claude-Anne
Gauthier, responsable du pôle international et outremer à la FRB. Elle a été évoquée dès 1992
lors du sommet de la Terre à Rio. Mais l’étape décisive a été la première évaluation mondiale
des écosystèmes, réalisée sous l’égide de l’ONU, entre 2001 et 2005, par 1 300 scientifiques.
Elle a montré que partout les écosystèmes étaient en déclin du fait des activités humaines.»
Quelques exemples : pollution, agriculture intensive, urbanisation… font disparaître les
espèces animales et végétales à un rythme jusqu’à 1 000 fois plus élevé que les taux naturels.
Rien que depuis l’an 2000, les forêts primaires ont perdu 6 millions d’hectares par an, et près
de 20% des récifs coralliens ont été détruits, du fait, notamment de la pollution et de la
surpêche… Et les stocks halieutiques s’effondrent.
«date butoir». Quand le tissu vivant de la planète se délite, c’est l’humanité qui flanche, car
c’est de lui que les hommes tirent leurs aliments, médicaments, combustibles… Et c’est aux
écosystèmes qu’ils doivent des services fondamentaux comme la purification de l’air, la
préservation des sols et la stabilisation du climat. On estime que 40% de l’économie mondiale
repose sur ces services rendus par la nature.
Depuis 2005, l’idée du Giec de la biodiversité a fait son chemin sous la houlette d’un comité
de pilotage international, et au fil de six consultations mondiales. En 2008, le programme des
Nations unies pour l’environnement (PNUE) a pris la main sur le projet et fait du lancement
de la plateforme un de ses objectifs prioritaires pour traduire les faits scientifiques en
politiques, afin de galvaniser la lutte contre la destruction du patrimoine naturel. me si
certains pays comme l’Australie, la Colombie ou la Chine renâclent, même si les Etats-Unis
restent léthargiques, cette passerelle entre science et gouvernance prendra forme l’an
prochain. A Nairobi au début du mois, lors de la deuxième réunion intergouvernementale sur
le sujet, Achim Steiner, le directeur du PNUE, a reconnu que «cette date butoir est
importante. C’est l’année le monde avait espéré avoir renversé la tendance à la
dégradation de la biodiversité [en 2002, la communauté internationale s’était fixé l’objectif
d’enrayer l’érosion de la biodiversité d’ici 2010, ndlr]. Nous n’y arriverons probablement pas,
ce qui ne nous détourne pas de notre objectif, mais laisse entrevoir l’ampleur de la tâche pour
mettre en place un mécanisme efficace».
La tâche est énorme en effet. «Le premier chantier sera de mettre d’accord tous les
scientifiques qui travaillent sur ce sujet sur un diagnostic et des scénarios d’évolution,
explique François Letourneux, président du Comité français de l’Union mondiale de
conservation de la nature (UICN). Car nous manquons d’expertise. Par exemple, nous ne
connaissons que 12% des 15 millions d’espèces animales et végétales existant probablement
sur Terre, et encore : même pour ces espèces identifiées, nous ignorons comment elles
s’insèrent dans leur écosystème, comment elles se reproduisent.»
nuisances. Pour le climat, ajoute-t-il, «on a très vite trouvé des indicateurs comme la
variation en degrés de température ou en centimètres pour l’élévation du niveau des océans.
Et pour mesurer la responsabilide l’homme dans le réchauffement climatique, on a inventé
la tonne équivalent carbone». Mais pour la biodiversité, comment calculer la compensation
des nuisances humaines ? Comment mesurer le coût écologique de la construction d’une
route ?
L’Union internationale de conservation de la nature (UICN) a actualisé la Liste rouge des
espèces menacées, l’outil d’information le plus complet sur la crise d’extinction actuelle. La
France se situe au 8e rang des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées
(778), résultat de la forte biodiversité des collectivités d’outre-mer. En métropole, le vison
d’Europe est classé «en danger», le scarabée pique-prune vulnérable» et la biscutelle de
Rotgès, petite plante endémique de Corse, «en danger critique». Outre-mer, le dugong
(photo), présent à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, est classé «vulnérable», la tortue luth en
Guyane et la tortue imbriquée des Antilles françaises «en danger critique». Pour les plantes,
le kaori rouge et le kaori blanc, endémiques de Nouvelle-Calédonie, et le bois de catafaille
noir à la Réunion, sont «vulnérables».
Libération (site internet).
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