obsessionnelle aux codes de son environnement que par son refus que l’anorexie mentale se
développerait.
I.5. Tableau clinique général
Aspect général : jeune fille extrêmement maigre, au visage émacié, et qui nie sa maigreur.
Première urgence: déterminer si c’est une maigreur ou une dénutrition, c’est à dire une décompensation de
l’organisme dont certaines fonctions sont altérées (musculaires, immunitaires)
Cliniquement: la dénutrition s'accompagne de signes:
• cutanés : peau sèche, desquamation
• trophiques : phanères (ongles striés, cassants, bifides), pileux (lanugo, alopécies)
• hydro-électrolytiques : rétention hydrosodée avec oedèmes des membres inférieurs
• muqueux: glossite
• viscéraux: hépatomégalie
Critères de dénutrition: la dénutrition s’évalue par l’Indice de Masse Corporelle (IMC ou en anglais Body Mass
Index = BMI) qui est le rapport du poids sur la taille rapportée au carré (taille en mètre, poids en kilo). Cet IMC
est normal entre 20 et 25, il est idéal autour de 21, insuffisant au-dessous de 18. La perte pondérale (> 25%) doit
être désormais remplacé par le BMI (< 13). Plus il est faible plus la dénutrition est sévère, mais il ne fait pas la
différence entre masse cellulaire active et masse grasse. D’autre part plus que la valeur absolue, c’est la rapidité
de la chute pondérale qui est importante (cinétique).
Autres méthodes d’évaluation:
• circonférence brachiale, plis cutanés (lors de la renutrition surtout)
• mesure de la composition corporelle par impédancemétrie qui permet de différencier masse grasse et masse
cellulaire active.
Aspects diététiques:
• mécanismes : la composition du régime alimentaire résiduel va déterminer en partie les conséquences physio-
pathologiques. Lorsque l’apport protéique est très faible, l’organisme extrait de façon prioritaire de la masse
maigre les protéines nécessaires aux synthèses protéiques indispensables, ce qui entraîne une hypo-
albuminémie, ce qui entraîne une modification de l’osmolalité, et aboutit à la formation d’œdèmes. La perte
pondérale va donc être masquée par le gonflement des secteurs extracellulaire (parotides, membres inférieurs,
lombes).
• en pratique : dans l’anorexie mentale, les apports protéiques sont fréquemment relativement conservés. Ce
sont les apports lipidiques qui sont le plus souvent réduits, ce qui provoque prioritairement une réduction de
la masse grasse. La masse maigre sera d’autant plus faible que l’activité physique est faible. Etant donné que
l’hyperactivité physique relative conduit les anorexiques à entretenir leur masse maigre (en majeure partie
protéique) et que les protéines bénéficient d’un appétit spécifique, on peut comprendre que ce respect relatif
des apports protéiques soit en partie d’origine physiologique.
Biologiquement
• la dénutrition s’évalue sur plusieurs critères sanguins.
• l’albumine (1/2 vie : 20 jours, valeurs normales: [38 - 45])
• la préalbumine (1/2 vie : 2 jours, valeur normales: [25 - 45])
• transferrine (1/2 vie : 8 jours, valeur [1,7 - 3,6])
• autres marqueurs possibles (voir tableau) : la transerythrine et la Rétinol Binding Protéine.
• aucun de ces facteurs biologiques ne permet un diagnostic précoce de l’anorexie mentale.
Tableau clinico-biologique
Endocrinologie de l‘anorexie mentale
Liée à la carence de synthèse d’un certain nombre d’acteurs enzymatiques: hypopituitarisme antéhypophysaire
• hypothyroidie à basse T3 (tri-iodothyronine) alors que la T4 est normale. Ceci est du à la diminution de la 5’
désiodinase qui transforme la T4 en T3 : pas spécifique de l’anorexie mentale
• hypercorticisme dû à la diminution de la 5’a-réductase et à l’augmentation du CRH (cortisol releasing
hormone)
• hypogonadisme, avec des valeurs de FSH et de LH basses. La disparition de pulsatilité de la LH serait
probablement due au niveau très bas de leptine, lui-même dû à la masse grasse très faible. La sécrétion de
leptine est pulsatile, avec un cycle nycthéméral marqué par une acmé nocturne et un nadir diurne (vers midi).
C’est la pulsatilité des sécrétions qui semble déterminante pour leur efficacité.
• Les profils endocriniens sont consécutifs à la diminution d’activation de l’hypothalamus.
Gynécologie de 1 ‘anorexie mentale
• aménorrhée : elle est quasi constante. Elle précède parfois l’amaigrissement. En fait précède surtout sa
découverte, du fait d’un transfert de masse corporelle du compartiment adipeux vers le comportement
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