17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
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LE NAVIRE TOUT ÉLECTRIQUE _____________________________________________________________________________________________________________
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D 5 610 − 4© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
— 35 MW vers 28 nœuds, au maximum, avec les considérations
suivantes :
• 33 MW pour la propulsion et ses auxiliaires,
• 2 MW pour les deux réseaux de bord.
Cette puissance de « production » ne prend pas en compte le
besoin des armes futures. Ces besoins estimés, aujourd’hui, à envi-
ron 100 MW et 100 MJ crête, se révéleront plus ou moins contrai-
gnants selon la répétitivité et les capacités de stockage d’énergie
réservés à cet usage. On considère que la puissance de recharge-
ment du stockage sera prise sur la propulsion pendant les courtes
durées nécessaires.
■Les régimes de navigation étant très variables (veille, écoute,
croisière, forcing et combat), les architectes sont amenés à associer
des groupes électrogènes de puissance et de nature différentes
afin de mieux répondre au besoin énergétique et de souplesse
d’exploitation (§ 3).
2.3 Tanker
Autant la propulsion électrique a été adoptée par la plupart des
armateurs de navires de croisière depuis de nombreuses années,
autant dans le domaine de la marine marchande ce concept est
récent (hormis pour les navires spéciaux et l’offshore, où il est rapi-
dement devenu incontournable).
À partir de 1994, la réalisation de 7 transporteurs de produits chi-
miques (
chemical tankers
) à propulsion électrique a constitué une
première mondiale ; cette première commande sera suivie de 5
pour des navires identiques puis de 9 pour des navires identiques à
tonnage inférieur.
■Les bureaux d’études des chantiers ne se sont pas limités à placer
une propulsion électrique dans une salle des machines standards,
mais ont conçu un véritable navire électrique. Cette démarche a per-
mis de tirer le meilleur parti de la propulsion électrique et de réaliser
un navire comparable, sur le plan de l’investissement initial, à un
navire à propulsion par moteurs Diesel, et offrant de meilleures per-
formances dans de nombreux domaines. Nous n’évoquerons ici
que les principales.
● D’une part, les moteurs Diesel de la centrale de production
d’énergie électrique étant dissociés de la ligne d’arbre, les différents
matériels peuvent être logés aux meilleurs emplacements possi-
bles. Cette souplesse d’implantation des matériels électriques est
très appréciable. Il en résulte une diminution des coûts d’installation
et une augmentation de l’espace disponible. Cela a permis d’instal-
ler des réservoirs supplémentaires pour le transport des produits
chimiques.
● D’autre part, en propulsion électrique, les diesels-alternateurs
tournent sous une charge optimale et à vitesse constante, ce qui a
pour effet d’en limiter l’encrassement et l’usure, et donc de réduire
les coûts de maintenance.
● Autre avantage non négligeable, ces diesels génèrent moins de
gaz polluants, ce qui permet l’accès des navires à des ports aux nor-
mes antipollution de plus en plus draconiennes.
■Pour la série de bâtiments de 37 000 t, les besoins en énergie
sont environ les suivants.
● Propulsion (figure 2) : 1 x 2 MW à 10 nœuds
1 x 4,4 MW à 13 nœuds
1 x 10 MW à 17 nœuds
● Propulsion auxiliaire : 1 x 1,2 MW (propulseur d’étrave)
● Réseau de bord (440 V-60 Hz), dont pompes de
chargement/déchargement : 1,8 MW.
■La centrale d’énergie retenue, équipée de trois alternateurs de
3 500 kW à 720 tr/min et d’un alternateur de 2 400 kW à 720 tr/min,
permet d’alimenter :
— soit la propulsion, en navigation ;
— soit les pompes de chargement/déchargement, à quai.
Ainsi, contrairement à une propulsion diesel mécanique utilisant
un ou plusieurs diesels pour la propulsion et plusieurs groupes élec-
trogènes pour l’alimentation du bord, le concept « tout électrique »
permet l’utilisation d’une seule centrale d’énergie commune.
2.4 Navire de recherche offshore
Faisant suite aux sous-marins et aux navires de croisière, les navi-
res de recherche, qu’ils soient de type océanographique ou offshore,
ont été parmi les premiers à être équipés en « tout électrique ».
■Outre la plus grande souplesse d’exploitation et la meilleure
manœuvrabilité, la forte réduction des bruits et vibrations géné-
rés par le système de propulsion a été un critère essentiel pour le
choix du « tout électrique » sur ce type de navire. En effet :
— d’une part, les diesels des groupes électrogènes fonctionnant à
vitesse constante, il est facile de dimensionner des systèmes amor-
tisseurs efficaces ;
— d’autre part, les progrès en matière de conception des moteurs
électriques (alimentation double étoile, forme des pôles, ordonnan-
cement des fréquences propres, suspension élastique du stator,
ventilation optimisée...) ont permis de réduire les bruits et vibra-
tions générés par ces moteurs.
Ainsi, les bruits transmis dans l’eau, nuisibles aux mesures sous-
marines, sont considérablement réduits par l’utilisation d’une pro-
pulsion électrique à la place d’une propulsion classique diesel-
mécanique.
Par ailleurs, l’utilisation de moteurs à double enroulement
apporte une redondance permettant une grande disponibilité du
navire.
■Ci-après, on donne l’exemple d’un navire de recherche offshore
de 4 500 t destiné à la recherche géophysique par méthode sismi-
que, autrement dit à l’étude des fonds sous-marins pour la recher-
che de gisements d’hydrocarbures.
Ce type de navire est équipé de compresseurs générant vers le
fond de la mer une onde acoustique. L’écho est alors capté par des
hydrophones répartis le long de lignes d’écoute tractées par le
navire. Les mesures sont analysées à bord par un puissant calcula-
teur.
Les besoins en énergie pour un tel navire sont environ les sui-
vants.
● Propulsion principale (figure 2) :
— en campagne de mesure : 2 x 0,3 MW à 2 nœuds
2 x 1,7 MW à 3,5 nœuds
2 x 5 MW à 5 nœuds
— en route libre, à vitesse maximale : 2 x 1,7 MW à 11 nœuds
2 x 3,3 MW à 13 nœuds
2 x 5 MW à 15 nœuds
● Propulsion auxiliaire : 1 x 600 kW (propulseur d’étrave)
● Compresseurs sismiques : 3 x 700 kW
● Réseau de bord (440 V − 60 Hz) : 2 MW
■Dans ces conditions, la centrale d’énergie retenue comprend
4 alternateurs de 4 650 kW chacun à 720 tr/min.