II Variabilité de la molécule d’ADN
Un gène qui possèdent plusieurs allèles est dit polyallélique. Un gène est qualifié de polymorphe
si au moins deux de ses allèles sont présents dans l’espèce à une fréquence supérieure ou égale à
1%.
A Les mutations ponctuelles et le polyallélisme
Les mutations sont des modifications accidentelles d’un nucléotide de la séquence d’un gène. Une
mutation peut résulter d'une erreur d'appariement lors de la réplication de l'ADN, mais aussi de
différentes altérations des nucléotides. C'est un phénomène rare, spontané et aléatoire, mais dont la
fréquence peut être augmentée par certains facteurs qualifiés de mutagènes (UV, rayons X,
radioactivité, substances chimiques,...).
On distingue la substitution, qui ne change pas le nombre de nucléotides, de la délétion (perte
d’un nucléotide) et de l’insertion (ajout d’un nucléotide).
Dans le cas d’une substitution, la mutation peut ne pas s’exprimer aux différents niveaux
du phénotype (moléculaire, cellulaire et macroscopique) à cause de la redondance du code
génétique : mutation silencieuse.
Si un acide aminé est remplacé par un autre dans la protéine, on parle de mutation faux-
sens. La protéine peut rester fonctionnelle, perdre de son efficacité (pour une enzyme),
ou devenir sensible à de nouveaux facteurs comme la température, suivant la nature de
l’acide aminé substitué et sa position par rapport au site actif dans le cas d’une enzyme.
Si un codon stop apparaît dans la séquence protéique, on parle de mutation non-sens. Le
plus souvent, la protéine n’est plus fonctionnelle.
Les additions et les délétions provoquent un décalage complet du cadre de lecture du
ribosome sur l’ARNm entraînant une modification complète de la séquence peptidique
traduite à partir de la mutation : on parle de mutation décalante. Le plus souvent, la
protéine n’est plus fonctionnelle.
Rappel 2
nde
: Une modification nucléotidique sur l'ADN de cellules somatiques, c'est-à-dire non
reproductrices, n'affecte que les cellules issues de cette cellule mutée, et ne se transmet pas à la
descendance. Pour qu'un nouvel allèle soit transmis de génération en génération, il est nécessaire que la
mutation affecte les cellules germinales, c'est-à-dire celles qui sont à l'origine des gamètes.
Le taux de mutation germinale (nombre de mutations par gamète produit) est évalué, chez
l'homme à 10
-6
par gène. Ce faible taux est en accord avec l'apparition constante de nouveaux allèles au
cours des temps et le polyallélisme résulte donc de l'accumulation de mutations au cours des
générations.
B Les mutations géniques et les familles multigéniques
Les gènes dont la séquence présente de grandes similitudes sont qualifiés d’homologues. Ils
proviennent de l’évolution d’un même gène ancestral unique et constituent une famille multigénique.Les
familles de gènes permettent de construire des arbres phylogénétiques qui retracent l’histoire
évolutive de ces familles et de dater approximativement les duplications des gènes.
Au cours de l’évolution, les génomes des êtres vivants se sont enrichis en nouveaux gènes à
partir d’un nombre initial réduit grâce à la duplication. Les nouvelles copies du gène subissent des
mutations ponctuelles aléatoires : il y a divergence de la séquence. Certaines copies, dont la séquence
et l’information restent proches, s’expriment dans des organes différents ou à des périodes