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Racine
24 L’EXPLORATEUR vol. 22 no 2 Juillet 2012
DOSSIER
En règle générale,
on défi nit la réha-
bilitation de la
manière suivante :
« Action d’adapter
à nouveau une
personne afin de
récupérer des facultés, des fonctionnalités
physiques dégradées ou bien de pallier par
rééducation les carences apparues. »
Dans l’univers de la dentisterie, il arrive de
plus en plus fréquemment, grâce notam-
ment aux progrès de la technologie, que
nous puissions réhabiliter les fonctions
masticatoires des individus. La réhabili-
tation dentaire a pour effet de rétablir des
fonctionnalités physiques dégradées et de
permettre aux patients de bénéfi cier d’une
meilleure qualité de vie. La planifi cation
de ce type de traitement est extrêmement
importante et complexe. En effet, la réha-
bilitation dentaire nécessite l’intervention
d’une multitude de personnes et la mise
de l’avant d’un bon nombre de mesures.
La réalisation d’un pareil traitement fait
appel à plusieurs aspects de la médecine
dentaire : traitements endodontiques,
élévations sinusales, greffes osseuses,
implants, couronnes, ponts, barres CAD-
CAM, interventions parodontales, etc.
La question : quelles sont les raisons qui
ont entraîné une dégradation de l’état
dentaire au point où les structures ne
sont plus fonctionnelles ? Et quels sont
les moyens qui doivent être mis en œuvre
pour éviter que ne se reproduisent les
comportements inappropriés qui risquent
d’avoir un impact sur la viabilité des traite-
ments dentaires de réhabilitation à moyen
et à long termes ? Malheureusement, il
arrive encore trop souvent que l’hygiéniste
dentaire, le spécialiste des plans de trai-
tement préventif ne soit pas consulté
comme il le devrait.
À titre indicatif, je vous ferai part d’une
situation ou encore d’une intervention
courante qui vous fera comprendre les
carences que l’on observe parfois en den-
tisterie. Par exemple, en chirurgie bariatri-
que, on a recours à différentes techniques
chirurgicales de restriction (réduction
de volume) ou de malabsorption (déri-
vation) pour traiter l’obésité morbide ou
encore pour réduire le poids d’un indi-
vidu. L’étape chirurgicale est le noyau ou
encore au cœur de cette réhabilitation, et
ce, au même titre que le sont les interven-
tions curatives en dentisterie. Et pourtant,
jamais un patient ne subira ladite inter-
vention sans avoir au préalable rencontré
la diététiste, spécialiste de l’alimentation,
pour faire le bilan ou l’évaluation de ses
habitudes alimentaires ! Jamais non plus
un patient ne sera opéré et retourné à la
maison sans avoir rencontré de nouveau
un spécialiste de la santé. En effet, on
prendra soin de planifi er plusieurs visites
subséquentes pour contrôler le poids du
patient et pour faire des bilans alimentaires
parce que ces mesures sont indispensables
à la réussite du traitement. Pourquoi en
va-t-il différemment en dentisterie ?
Bien que mon propos porte sur des
réhabilitations complètes, il n’en demeure
pas moins important, après la mise d’un
pont en bouche, de s’assurer que le patient
maîtrise la bonne méthode d’utilisation
de la soie dentaire et que sa technique
soit réévaluée à l’occasion de son rendez-
vous de nettoyage. Évidemment, nous ne
faisons pas revenir un patient uniquement
pour nous assurer qu’il contrôle bien la
technique d’utilisation de la soie pour
un pont unitaire, mais dans les cas de
réhabilitation complète, il en va de la
réussite du traitement de se conformer à
cette mesure. Voilà pourquoi il importe de
bien en informer le patient avant le début
du traitement.
Pour mieux faire comprendre l’impor-
tance du rôle de l’hygiéniste dentaire, je
me servirai de trois patients. Le premier
patient, monsieur « Y », est un homme
d’affaires, fi n quarantaine, qui commence
une nouvelle relation avec une femme un
peu plus jeune. Il s’agit d’un cas classique !
Elle lui fait comprendre, gentiment, mais
clairement, que ses dents sont « inconceva-
bles » ! Après avoir jeté un coup d’œil sur la
photo ci-dessous (Fig. 1), vous en convien-
drez, j’en suis certaine, que ce patient a
indéniablement besoin de soins dentai-
res, et ce, pas uniquement pour séduire
sa nouvelle fl amme. Vous serez également
d’accord avec moi pour affi rmer qu’un
plan de soins préventifs doit être élaboré
pour rééduquer monsieur « Y » qui n’a pas
encore atteint 50 ans et dont la bouche se
trouve dans un état déplorable.
Après analyse de la bouche du patient, le
dentiste, le denturologiste et le chirurgien
ont établi un plan de traitement semblable
à ce qui suit :
Extraction complète des dents et racines
• résiduelles.
Mise en place de cinq implants au
• maxillaire inférieur.
Mise en place d’une barre CAD-CAM.
•
Fabrication d’une prothèse amovible
•
avec système « locator » et « cavalier »
au maxillaire inférieur.
Fabrication d’une prothèse complète
•
amovible équilibrée au maxillaire
supérieur.
La réhabilitation
DE L’HYGIÈNE DENTAIRE
Par Annick Ducharme, HD
Source : Reproduit avec permission. Oral Hygiene, février 2012, pages 28-30
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