Benoît Schmitz ILFM - Fiche Modèle 2009-2010
Les guerres de religion (1559-1598).
II. Le débat sur la souveraineté du roi dans un royaume divisé (1572-1584).
Protestants et catholiques face à l’État monarchique (1572-1576).
La reprise des guerres civiles s’accompagne d’une réflexion nouvelle sur la légitimité politique. Pour les
huguenots, le roi s’est comporté comme un tyran, ce qui justifie une résistance armée et conduit à refuser
la puissance absolue du monarque. Certains nobles catholiques, les Malcontents, partagent une partie de
ces idées et choisissent de combattre avec les protestants en 1574-1576. Les catholiques intransigeants
montrent quant à eux leur puissance face au roi à travers des ligues défensives et à travers les états
généraux de l’hiver 1576-1577. Le roi Henri III ne parvient pas à se faire obéir.
Une tentative de restauration de la souveraineté monarchique (1577-1584).
Entre 1577 et 1584, Henri III peut profiter d’un temps d’accalmie dans les troubles civils pour tenter de
restaurer sa souveraineté. Il peut s’appuyer sur les idées des Politiques qui préconisent un pouvoir fort. Il
s’efforce de consolider l’appareil d’État et de tisser les liens personnels de fidélité et de dépendance qui lui
attachent certains de ses sujets. Il entreprend aussi une œuvre réformatrice et s’efforce de donner à la cour
un nouvel éclat. Mais de nombreux aspects de sa politique suscitent l’incompréhension : sa piété
sacrificielle et ostentatoire est mal perçue, de même que les faveurs qu’il octroie à ses mignons.
Réforme intérieure et renouveau spirituel.
Protestants et catholiques partagent un même souci de réforme et de purification. Les huguenots
s’attachent à discipliner les comportements pour les rendre plus conformes à l’idéal évangélique. Les
catholiques s’inspirent des décrets du Concile de Trente (1545-1563) pour réaffirmer la foi catholique et
revivifier la vie spirituelle. Chez les premiers comme chez les seconds, les croyances et les pratiques
religieuses sont désormais davantage intériorisées.
III. L’État et la religion : de la crise à la pacification (1584-1598).
Henri III face à la Ligue (1584-1589).
Le 10 juin 1584, la mort du frère d’Henri III, François d’Anjou, fait d’un protestant, Henri de Bourbon,
roi de Navarre, l’héritier présomptif de la couronne. La perspective de voir accéder au trône un hérétique
révulse de nombreux catholiques qui s’engagent dans la Ligue. Celle-ci parvient à imposer au roi sa
politique hostile aux protestants, ce qui provoque une nouvelle guerre civile. Henri III s’efforce de rétablir
son pouvoir, mais ne réussit finalement qu’à creuser un fossé entre lui et les catholiques ligueurs. Le 12
mai 1588, il tente de reprendre le contrôle militaire de Paris, ce qui provoque une insurrection des
Parisiens. Ils remplissent de terre des barriques, grand tonneaux à vin, et s’en servent pour bloquer les
rues. C’est la « Journée des Barricades ». Lors des états généraux de décembre 1588, il fait exécuter le duc
et le cardinal de Guise qui dominent la Ligue. Mais ce qui est aux yeux du roi un acte de justice est pour la
Ligue la preuve qu’Henri III est un tyran impie. La rupture entre le souverain et la Ligue est consommée.
C’est dans un climat de violente hostilité à Henri de Valois qu’un jeune moine dominicain, Jacques
Clément, décide d’aller tuer le roi à Saint-Cloud. Le régicide est perpétré le 1
er
août 1589.
Henri IV et le rétablissement de l’autorité monarchique (1589-1595).
Henri de Navarre est reconnu comme roi de France par les protestants et par les catholiques modérés. Il
entreprend la conquête de son royaume par les armes. Le siège de Paris (début mai 1590-fin août 1590)
échoue, mais fait environ 45 000 victimes, en grande partie à cause de la famine. Henri IV profite surtout
de l’impasse dans laquelle se trouve la Ligue. Les états généraux de 1593 ne parviennent pas à élire un
successeur à Henri III et le parlement de Paris refuse que la couronne soit dévolue à des princes ou des
princesses étrangers car cela violerait les lois fondamentales du royaume. La solution est apportée par la
conversion au catholicisme d’Henri IV (25 juillet 1593), puis par son sacre (27 février 1594). Le 22 mars
1594, le roi entre dans Paris et fait prévaloir l’oubli et l’amnistie sur les représailles. Certains ligueurs
partent en exil. L’absolution pontificale du 17 septembre 1595 consacre la réconciliation de la monarchie
française et de l’Église romaine.
Henri IV et la restauration de la paix (1595-1598).
Le roi parvient à rallier progressivement l’ensemble des villes et des nobles engagés dans la Ligue. Il doit
souvent offrir des faveurs et des compensations financières en échange de la soumission. Le dernier chef