Madame le Docteur LETAFATI

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Université TarbiatModares
Faculté des sciences humaines
Département de Français
Mémoire de maîtrise en didactique de F.L.E
L’étude contrastive de l’emploi de la voix passive du français
et du persan et les problèmes de son emploi chez les
apprenants iraniens
Présenté par :
JafarAEINI
Sous la direction de :
Monsieur le Docteur RAHMATIAN
Professeur consultant :
Madame le Docteur LETAFATI
Septembre 2011
Remerciements
Je tiens à exprimer ma plus vive gratitude à Monsieur le Docteur
RAHMATIAN, qui a bien voulu diriger ce mémoire et qui m’a
constamment donné de précieux conseils tout au long de ce travail.
Je remercie également Madame Le Docteur LETAFATI qui a eu la
bienveillance d’être mon professeur consultant et qui m’a permis de mener
cet ouvrage à bien.
Je remercie aussi Madame le Docteur SAFA et Monsieur le Docteur
ABASSI qui ont bien voulu lire ce travail.
Enfin, je remercie vivement tous ceux qui m’ont aidé pendant
l’élaboration de ce travail de recherche.
Abstract
One of the fundamental problems of learning a foreign language is considering what
has already existed and the necessity of replacing the new skills. What already exist,
is the mother tongue and probably two or more languages already learned. We think
the best scholar materials are the ones whose basis is a compared description of the
new language with the mother tongue of the learners. This comparison would help us
to anticipate the problems of learning a new language.
By comparing each structure of the two languages (the mother tongue and the new
one), we can discover the differences and the similarities of each grammatical
elements. It can also help the language teachers to choose suitable strategies and
exercises in order to reduce the amount of such problems.
In this research, we have worked on passive as one of the parts of grammatical
elements in French and Persian languages. As the next step, we have also analyzed
the mistakes of the Iranian learners while they use passive in French. For putting an
end to this work, we have tried to suggest some strategies in order to reduce the
mistakes on this case.
Keywords:voice, passive, mothertongue, comparison, mistake.
Résumé
Une des problématiques fondamentales de l’apprentissage d’une langue seconde
tient à l’obligation de tenir compte de ce qui existe déjà et puis la nécessité d’y
superposer de nouvelles habiletés et connaissances. Ce qui existe déjà, c’est la langue
maternelle et éventuellement deux ou plusieurs langues déjà connues.
Nous pensons que les matériaux pédagogiques les plus efficaces sont ceux qui sont
basés sur une description de la langue à apprendre, comparée avec une description
scientifique de la langue maternelle de l’apprenant. Cette comparaison nous permet
de prévoir les problèmes d’apprentissage par la confrontation des structures de la
langue source et de la langue cible. Elle peut aider aussi l’enseignant à choisir des
démarches convenables pour réduire les problèmes. En comparant chaque structure,
nous pourrons découvrir les divergences et les convergences de deux systèmes dans
tous les domaines de l’emploi des éléments grammaticaux.
Dans cette recherche, d’abord nous avons travaillé sur le passif en tant qu’un élément
grammatical dans les deux langues, à savoir le français et le persan et puis nous avons
analysé les fautes dans l’emploi du passif auprès des apprenants iraniens. Pour
terminer le travail, nous avons présenté des démarches pour réduire les fautes des
apprenants dans ce domaine.
Mots clés : voix, passif, apprenant, enseignant, apprentissage, langue maternelle.
Introduction
La grammaire en tant qu’une réflexion méthodique sur la langue, était d’abord la
« science des lettres». C'est-à-dire le savoir permettant de transcrire, et donc de fixer
le flux de parole.
Aux termes des réflexions sur la grammaire dans l’enseignement/apprentissage
des langues se posent une série de questions, certaines déjà connues et d’autres plus
nouvelles mais non moins importantes.
Il est évident qu’un certain savoir grammatical, quelle que soit l’option
pédagogique, est inévitable dans une classe de langue. Des règles grammaticales
constituent
une
composante
indispensable
dans
le
processus
enseignement/apprentissage.
Ce qui justifie l’étude de la grammaire d’une langue est le besoin de découvrir le
fonctionnement de la langue, non pas à partir de mots et de phrases isolées mais dans
le contexte situationnel où la langue est utilisée.
Un savoir grammatical est indispensable à l’enseignement des langues ; non pas
pour apporter des réponses toutes faites à l’apprenant, mais pour comprendre un peu
mieux comment il apprend et dans quelles conditions quelles techniques peuvent
l’aider à apprendre mieux la grammaire de la langue.
La demande de connaître la grammaire de la langue cible est logique de la part des
apprenants. Cette demande paraît être liée à la connaissance qu’ils ont reçue sur leur
langue maternelle. Donc la grammaire correspond aux besoins d’apprentissage et aux
attitudes de l’enseignant.
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Selon les recherches, la maîtrise parfaite des formes grammaticales d’une langue a
une place prépondérante dans une compétence de communication. Tout enseignement
de langue suppose et met en jeu non seulement une certaine représentation du
fonctionnement de cette langue, mais aussi de son apprentissage.
Les conceptions sur la façon d’apprendre et de faire apprendre une langue jouent
un rôle important dans l’enseignement. Apprendre une langue, c’est alors en quelque
sorte, apprendre les règles de fonctionnement et d’utilisation en tant que corps de
savoir sur cette matière.
La problématique fondamentale de l’apprentissage d’une langue seconde tient à
l’obligation de tenir compte de ce qui existe déjà et puis la nécessité d’y superposer de
nouvelles habiletés et connaissances. Ce qui existe déjà, c’est la langue maternelle et
éventuellement deux ou plusieurs langues déjà connues.
On peut dire qu’un apprentissage conscient des règles grammaticales d’une langue
étrangère, dépend en grande partie, de la façon dont l’enseignant lui-même le conçoit,
l’assume, et l’oriente selon ses propres principes.
Le choix du sujet
Le sujet que nous tentons de traiter, a été choisi pour certaines raisons. D’abord,
parce qu’il se situe dans le champ de la didactique. Puis, nous pensons que les
matériaux pédagogiques qui sont basés sur une description de la langue à apprendre,
comparée avec une description scientifique de la langue maternelle de l’apprenant,
sont beaucoup plus profitables pour l’enseignant et l’apprenant en même temps. Cette
comparaison nous permet d’abord de prévoir les problèmes d’apprentissage par la
confrontation des structures de la langue source et de la langue cible.
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La dernière raison pour le choix du sujet, c’est que jusqu’à présent les recherchent
faites par les étudiants se limitent aux descriptions et aux comparaisons descriptives
de la voix passive des deux langues. Or, ce qui n’a pas été tenu compte, à partir d’une
étude concrète sur la performance des apprenants, est les difficultés auxquels ils font
face dans tous les domaines d’apprentissage et surtout dans le domaine du passif.
Problématiques :
La problématique de cette recherche est de savoir quels seraient les problèmes
des apprenants iraniens en faisant face au passif français. On peut reformuler la
problématique sous forme de deux questions générales : Pourquoi les
apprenants iraniens ont du problème dans l’apprentissage de la voix passive? Et
comment on peut réduire leurs problèmes dans ce domaine?
Les questions de recherche :
Dans cette recherche nous essayerons de répondre aux questions ci-dessous.
1. l’emploi du passif est-il aussi bien fréquent en français qu’en persan ?
2. Peut-on dire que l’emploi du passif français cause des problèmes chez les
apprenants iraniens ?
3. Comment peut-on faciliter l’apprentissage du passif français pour
l’apprenant iranien en tenant compte des caractéristiques du passif persan ?
Les hypothèses de recherche :
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1. Il semble que le passif persan est une voix empruntée, donc son emploi
en persan est plus limité qu’en français.
2. En considérant les différentes structures de passivation en français et
persan, l’apprentissage et l’emploi du passif pourraient provoquer des
problèmes pour les apprenants iraniens.
3. On peut prévoir qu’en se basant sur l’étude contrastive et en donnant des
démarches pour la passivation des phrases persanes, l’apprentissage du passif
français serait de plus en plus facile.
L’objectif :
En considérant les différences interlinguales entre le français et le persan, nous
voulons savoir comment les enseignants auront la possibilité de bien enseigner le
français en donnant de bons outils pédagogiques pour surmonter des difficultés. Il faut
tenir compte du fait que l’enseignement de la langue pourrait avoir des résultats
souhaités si on considère les besoins des apprenants et les caractéristiques de leur
langue maternelle. Nous voulons aussi montrer par quels moyens on peut réduire les
problèmes d’apprentissage et de l’emploi du passif auprès des apprenants du FLE en
Iran.
Méthodologie de recherche :
Cette recherche sera réalisée à partir d’une démarche méthodologique contrastive,
suivie d’une étude de terrain.Nous commencerons par la description des concepts les
plus importants utilisés dans ce domaine pour ensuite les orienter vers une étude sur
corpus afin de vérifier nos hypothèses dans les situations réelles.
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Présentation des chapitres :
Ce travail comprendra
trois chapitres. Le premier chapitre sera consacré au
concept du passif français ; nous présenterons une définition sur le thème proposé,
ensuite l’étude sur la formation de la structure, les degrés, et le classement de
différents types du passif français.
Le deuxième chapitre présentera la notion du passif persan. Comme le premier
chapitre, nous y étudierons minutieusement cette notion en tant qu’un élément
grammatical en persan, tout en le comparant avec celle du français.
Dans le dernier chapitre, nous ferons une étude de terrain sur une comparaison
structurale de l’emploi de cette notion dans les deux langues et sur l’analyse des
résultats obtenus. En dernier lieu, nous montrerons par quels moyens on peut réduire
les problèmes d’apprentissage et de l’emploi du passif auprès des apprenants.
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Chapitre 1
Le passif français
(Définition, formation, morphologie…)
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Dans ce premier chapitre qui est consacré au concept du passif français, nous
présenterons une définition sur le thème proposé, ensuite l’étude sur la formation de la
structure, les degrés, et le classement de différents types du passif français.
1.1. Généralité de la voix
La tradition grammaticale distingue deux voix verbales dans les langues, la voix
active et la voix passive. En français, le rôle du sujet dans l’action est exprimé par ces
voix que le verbe prend. La voix active indique que l’action est faite par le sujet, et
dans la voix passive l’action est subie par le sujet.
Certain grammairiens distinguent une troisième voix, la voix réfléchie, appelée
aussi moyenne ou pronominale, qui indique que l’action se réfléchit sur le sujet. Mais
cette troisième voix peut être considérée comme un cas particulier de la voix active.
Les verbes qui expriment un simple état ou une action qui reste tout entière dans le
sujet ne sont pas susceptibles de la voix passive, et s'appellent verbes neutres. La
langue grecque ancienne reconnaissait entre la voix active et la voix passive une voix
intermédiaire qu'on appelait voix moyenne : cette forme verbale, généralement
semblable à la voix passive, était plus souvent active du point de vue du sens, et
répondait à ceux des verbes pronominaux qui, formés de verbes actifs, sont suivis d'un
complément direct et ont pour complément indirect le pronom qui les précède
immédiatement.
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1.2. La définition dela voix active
Actif, se dit des mots exprimant une action, et s'oppose à passif. On appelle verbe actif
dont le sujet fait l'action. Ainsi j'aime, j'honore, je délie, je montre, j'avertis, je reçois,
je rends, j'imite, je promets, je vais, je viens, je cours, je marche, je parle, sont autant
de verbes qui marquent une action faite par le sujetje.
Néanmoins, dans l'usage, on donne le nom d'actifs aux verbes qui expriment une
action susceptible de passer immédiatement du sujet à l’objet, sans le secours d'aucun
mot intermédiaire, et qui peuvent recevoir la forme passive.
Par extension, on a donné le nom d'actifs à certains verbes qui n'expriment pas
précisément une action, mais qui sont suivis d'un complément direct en français. Tout
verbe qui ne reçoit pas en français un complément direct et immédiat, et que l'on ne
peut pas conjuguer à la voix passive (avoir et pouvoir exceptés), s'appelle neutre.
Parmi les verbes neutres, les uns expriment une action, comme je vais, je viens, je
cours, je marche, je parle; les autres, un simple état, lesquels ne peuvent être rendus en
français que par le verbe être accompagné d'un adjectif ou d'une locution analogue,
être fleuri, être en fleur.
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1.3. La définition de la voix passive
On parle de forme passive ou de voix passive pour qualifier un verbe qui a l'inflexion
par laquelle on marque la passion, c.-à-d., l'action soufferte. Cette inflexion, qui est
mai en grec, oren latin, n'existe pas dans les langues modernes de l'Europe : elles se
servent d'un participe, fait du verbe actif qui se prend en sens passif, avec le verbe
auxiliaireêtre : comme je suis aimé, etc.
Souvent un verbe a le sens passif et n'en a pas la forme : ainsi, périr, succomber,
changer, tourner; C'est encore ainsi que nous disons : "une couleur voyante, une rue
passante. ». Réciproquement, beaucoup de verbes, dans les langues anciennes, avec la
forme passive, ont le sens actif.
La syntaxe des verbes passifs est très simple en français et dans les autres langues
modernes : leur complément se marque par la préposition par ou la préposition de.
Les noms et les adjectifs sont, comme les verbes, susceptibles d'une signification
passive. En français, bénéfice, maladie, résultat; sont des noms passifs; inutile, stérile,
inerte, épineux, sont des adjectifs passifs. Quelquefois le même mot est susceptible
des deux sens. Ainsi, dans :
Le goût de l'effort est nécessaire à la réussite,
goût de l'effort a un sens passif;
mais si l'on dit :
Le goût de l'effort n'empêche pas celui de la détente,
goût de l'effort est actif. Ce double sens de certains mots se retrouve dans
beaucoup de langues.
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1.4. La définition de la voix moyenne
La voix moyenne est forme particulière de la conjugaisongrecque, intermédiaire entre
la voix active et la voix passive, se rapprochant de la première, par le sens, mais
presque identique à la deuxième par la forme. Très souvent la conjugaison moyenne,
par rapport à la syntaxe, répond à ceux des verbes pronominaux qui, formés de verbes
actifs, sont suivis d'un complément direct et ont pour complément indirect le pronom
qui les précède immédiatement. De là on employait le moyen lorsque l'objet souffrant
l'action était quelque chose appartenant au sujet du verbe :
Quelques emplois de la voix moyenne :
1. Les soins corporels: se laver, se raser, etc.
2. Le mouvement du corps sans déplacement dans l'espace:
2-1. le mouvement non translationnel: se tourner, se redresser, etc.
2-2. le changement de position corporelle: s'asseoir, s'allonger, etc.
3. Les événements naturellement réciproques: se rencontrer, s'embrasser, etc.
4. Le mouvement du corps en se déplaçant dans l'espace: s'en aller, se promener,
etc.
5. Le moyen émotionnel: se fâcher, etc.
6. Les actes de parole de type émotionnel: se plaindre, se lamenter, etc.
7. Les actes de parole de type émotionnel exagéré: se confesser, se vanter, etc.
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8. Les verbes d'état mental, le moyen de cognition: se demander, etc.
9. Les événements spontanés: s'évaporer, se dessécher, etc.
10. Le moyen passif, impersonnel ou facilitatif: se vendre, se voir.
1.5. Les débuts de la voix passive française
Avant l’époque littéraire, le système de la conjugaison des verbes français a
modifié totalement. La conjugaison des verbes de l’ancien français s'est différée du
latin classique. Elle ressemblait au système du français moderne.
Certains paradigmes du latin classique se sont conservés, par exemple, le participe
passé. Plusieurs paradigmes ont cependant disparu, comme les formes passives
simples.
Des paradigmes nouveaux se sont formés, avec l’utilisation d’un nouvel auxiliaire,
c’est-à-dire, avoir, en plus de l'auxiliaire être .Ainsi, les deux auxiliaires ont pu se
combiner l'un avec l'autre ou avec lui- même.
Là, on trouve l'origine de toute la conjugaison passive. Le passif latin s'exprimait
au moyen des désinences particulières (am-o, 'j 'aime '; amo-r, 'je suis aimé '; ama-t, 'il
aime '; ama-t-ur, 'il est aimé'). Aux temps composés, le passif latin se présentait par
l'auxiliaire être (amatussum). Le participe passé aimé est la seule forme qui se
conserve du passif latin.
En français d'aujourd'hui, tous les temps du passif se manifestent à l'aide de
l'auxiliaire être (je suis aimé, j'ai été aimé).
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En français moderne, seulement les verbes transitifs directs peuvent se mettre au
passif :
Ma mère est aimée de moi
Par contre, en français classique, l'emploi passif de quelques verbes intransitifs a
été possible, mais seulement à la voix impersonnelle :
Ex : Il futdansé.
Il n'était parlé que de grands préparatifs.
Les formes passives étaient plus courantes en ancien français qu'en français
moderne. Le français moderne préfère souvent la forme pronominale au passif. Cet
emploi passif de la forme pronominale est originairement
populaire. Le passif
pronominal s'est développé considérablement depuis le Moyen Age.
1.6. La voix passive françaiseet la conjugaison
Seuls les verbes transitifs, c'est-à-dire les verbes qui ont un complément d'objet
direct, peuvent passer au passif en français.
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