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COMORES
ÉCONOMIE
La
situation
économique
s'est
quelque
peu
dégradée
durant
l'année
2005.
De
plus,
pour
satisfaire
aux
exigences
du
FMI
et
avoir accès à l'initiative pays pauvres
très
endettés
(PPTE), le
gouvernement
de
l'Union
a décidé de geler les
embauches
et
les salaires
dans
la
fonction
publique.
À la fin
du
mois de janvier, l'Assemblée
de
l'Union
avait
adopté
la Loi de finances
déterminant
les quotes-parts
revenant
à
l'Union
et
à
chacune
des îles (37,S %
pour
l'Union,
27,4
%
pour
Ngazidja, 25,7
0/0
pour
Anjouan
et
9,4 %
pour
Mwali).
Bien
que
n'ayant
que
très
peu
de pro-
duits
à
exporter
(vanille,
huile
d'ylang-
ylang, girofle), les
Comores
souhaitent
intégrer
l'Organisation
mondiale
du
com-
merce (OMC).
Le
ministre
de
l'Économie
a plaidé la cause
du
pays à Genève avec le
soutien
de la
Chine,
du
Programme des
Nations
Unies
pour
le
développement
(PNUD)
et
des pays
donateurs
représentés
à cette occasion
par
les États-Unis.
En 2005,
comme
en
2004, le
marché
de
la vanille s'est dégradé, à tel
point
que
les
préparateurs
n'ont
pas
trouvé
l'argent
né-
cessaire
pour
financer
la récolte.
Le
prix
du
kilogramme
atteint
les 25-30
US
$ (au
lieu de 600
US
$
en
2003). De plus, la seule
banque
privée sur place, la Banque inter-
nationale
du
commerce
(BIC), filiale de la
BNP-Paribas, a refusé de
prêter
les
sommes
nécessaires
aux
producteurs
en
2004, ce
qui
a
perturbé
leur
préparation
de la cam-
pagne
2005.
Cette
situation
risque de s'ag-
graver car
beaucoup
d'industriels, face à
la
cherté
actuelle de
l'arôme
naturel
de la
vanille, se
tournent
vers la
vanilline
(pro-
duit
de synthèse).
SOCIÉTÉ
La
présence
française
dans
l'île
de
Mayotte continue
d'en
faire
un
mirage pour
les
habitants
des trois autres îles. Depuis la
mise
en
place
d'un
visa d'entrée dans cette
île (1995), certains
tentent
d'y accéder par
des kwasa-kwasa (embarcations de fortune).
En mars 2005,
une
embarcation
en
prove-
nance
de l'île d'Anjouan a encore coulé,
faisant 36 morts et disparus,
ce
qui porte-
rait, selon des enquêtes d'ONG comorien-
nes, à plus de 4 000 le
nombre
de morts et
disparus entre Anjouan et Mayotte.
À la mi-juillet, le Collège des sages a or-
ganisé sa première conférence de presse
dans l'île de Ngazidja. L'ONG veut, selon
son
président, le
docteur
Kassimou Saïd
Hamadi, « jouer le rôle de force motrice de
la
notabilité comorienne rénovée. » Même
si
le président
s'en
défend, le Collège, com-
posé d'anciens fonctionnaires et de com-
merçants,
ambitionne
de pouvoir tenir le
rôle qu'avaient autrefois les notables
de
l'île,
c'est-à-dire «
encadrer
la
population
» et
« devenir
le
gardien des valeurs culturelles,
traditionnelles et celle de l'identité como-
rienne. » En accueillant des personnalités
qui
ont
réussi dans d'autres domaines que
celui de la société traditionnelle,
le
Collège
entend
aussi défendre des concepts moder-
nes comme « le civisme, le patriotisme, la
fraternité et la solidarité nationale. »
Une équipe de chercheurs de l'Univer-
sité d'Oxford, encadrée par deux techni-
ciens
comoriens,
a
mené
en
juillet des
observations sur la biodiversité des Como-
res.
De
nouvelles espèces
ont
encore été
trouvées. Mais ces chercheurs
s'inquiètent
vivement des risques de disparition de cette
« diversité biologique
unique
au
monde
»,
à cause de la pression démographique.
Le réveil
du
volcan
Karthala
Le
24
mars
2004,
une
reprise sismique
du
Karthala
provoque
40 séismes,
au
lieu des 17 journaliers.
Le
16
avril, des fumées
noires
s'échappent
du
volcan, des
odeurs de soufre apparaissent, puis
une
pluie de cendres
recouvre le sol
et
les maisons.
Craignant
une
éruption
violente, les autorités
évacuent
les
habitants
du
sud-
est
de
Ngazidja, près
de
10 000 personnes. Finalement,
il
n'y
a pas
eu
de coulées de lave, mais
un
risque de
pollution
des
eaux
souterraines
est à craindre.
AFI2006 269