12.4. IMPOSSIBILIT ´
E D’ATTEINDRE 0 K
Figure 12.3 – Variations exp´erimentales de cpet
cVpour le cuivre (d’apr`es [28, page 247]). A basse
temp´erature, la courbe suit une loi en T3. A haute
temp´erature, on retrouve la loi de Dulong et Petit
Figure 12.4 – Variations des coefficients ther-
mo´elastiques αet χTdu cuivre `a pression atmo-
sph´erique (d’apr`es [14, page 171])
D’apr`es la relation de Clapeyron (7.15), la pente de la courbe d’´equilibre doit s’annuler `a T= 0 K pour un corps pur
car :
lim
T→0„dp
dT «= lim
T→0„s1→2
v1→2«= 0
puisque s1→2s’annule d’apr`es le 3`eme principe et que v1→26= 0. Cette loi est bien v´erifi´ee exp´erimentalement (voir
par exemple les figures 7.28 et 7.29 pour l’h´elium).
Une autre cons´equence imm´ediate du 3`eme principe est que l’enthalpie de changement de phase h1→2=T s1→2doit
tendre vers z´ero avec la temp´erature. Ceci est bien v´erifi´e exp´erimentalement. Par exemple, l’enthalpie molaire de
fusion de l’h´elium 4He suit la loi hS→L= 0,09 T8J/mol pour T < 1,8 K.
Les deux vari´et´es allotropiques du carbone (diamant et graphite) peuvent ˆetre obtenues `a basse temp´erature car la
courbe de coexistence des deux phases se prolonge jusqu’`a 0 K. Ceci est une exception car dans le cas g´en´eral, il
n’y a qu’une seule phase stable au z´ero absolu. Dans certains cas particuliers comme le carbone, on peut n´eanmoins
observer des phases, stables `a haute temp´erature, pr`es du z´ero absolu : ce sont des ´etats m´etastables. Par exemple,
une des premi`eres v´erifications exp´erimentales du 3`eme principe a ´et´e faite sur l’´etain qui poss`ede deux vari´et´es
allotropiques (§8.4.3) dont chacune existe `a l’´etat m´etastable dans le domaine de stabilit´e de l’autre, mˆeme `a tr`es
basse temp´erature.
12.4 Impossibilit´e d’atteindre 0 K
On illustre g´en´eralement l’impossibilit´e d’atteindre le z´ero absolu `a l’aide du diagramme (T,S) de
la figure 12.5. D’apr`es le 3`eme principe, les courbes S(T, X) o`u Xd´esigne toute variable intensive
caract´eristique de l’´etat du syst`eme (pression, champ magn´etique, ..), doivent passer par l’origine.
Pour refroidir un syst`eme, on peut de mani`ere g´en´erale r´eduire son entropie en faisant varier un
param`etre Xde XA`a XB`a temp´erature constante. Ensuite, `a entropie constante, on baisse la
temp´erature de T0`a T1en ramenant le param`etre de XB`a XA, mais on ne parviendra jamais `a
atteindre le z´ero absolu.
Par exemple, une succession altern´ee de transformations isothermes et isentropiques telles que
d´ecrites au §11.4.4 dans l’´etude de la d´esaimantation adiabatique ne permet pas d’atteindre l’axe
T= 0 en un nombre fini d’op´erations. Dans ce cas, le param`etre Xest le champ magn´etique. On
Thermodynamique classique, P. Puzo 256