hypertension canada - STA HealthCare Communications

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HYPERTENSION
CANADA
TABLE DES
MATIÈRES
MARS 1998
BULLETIN N° 56
Un nouveau code
d’éthique pour les
chercheurs
canadiens . . . . . . . . 3
Traitement de
l’hypertension en
prévention secondaire
de l’AVC . . . . . . . . . . 4
Stress, tension
artérielle et tensions
domestiques . . . . . . 5
Interactions des
médicaments avec le
jus de pamplemousse :
un problème réel . . . . 7
Rapport annuel du président
Une année de changements
pour la SCHA
Publiée par la :
SOCIÉTÉ
CANADIENNE
D’HYPERTENSION
ARTÉRIELLE
Avec l’aide d'une
subvention à
l’éducation de :
par Ross Feldman
Pour la Société canadienne d’hypertension artérielle, 1998 a été une année marquante et ce,
dans plusieurs domaines. Nous avons, par exemple, modifié l’organisation de notre réunion
annuelle. Nous avons également pris la responsabilité d’élaborer une version révisée des recom-
mandations cliniques sur le traitement de l’hypertension. Enfin, nous avons augmenté le nom-
bre de membres du comité de révision par les pairs et avons ajouté d’autres volets à notre pro-
gramme de bourses.
«Hypertension 1998» aura lieu à Ottawa, du 22 au 25 octobre. La tenue de cet événe-
ment concrétise la restructuration importante des activités de notre réunion annuelle pour les
rendre encore plus intéressantes à tous nos membres. Cette réunion se déroulera en partie en
même temps que celle de la Société canadienne de cardiologie (SCC).
Le DrFrans Leenen et les membres de son comité ont, de concert avec leurs homologues
de la SCC, élaboré un programme scientifique exceptionnel. La réunion commencera par une
séance d’affiches le jeudi 22 octobre 1998. Le programme du vendredi se déroulera conjointement
avec celui de la SCC; les participants assisteront à des conférences, à une séance d’affiches et à
des séances plénières tenues conjointement, notamment la Conférence du Président de la SCHA.
Le samedi matin aura lieu un symposium SCC/SCHA, qui sera suivi de l’assemblée annuelle de la
SCHA. À souligner, la Conférence du Jeune Investigateur ainsi qu’un forum sur les nouvelles
recommandations cliniques seront présentés dans le cadre de ce symposium.
Le DrLeenen organise également une série de petits déjeuners-causeries («Meet the
Professor») pour donner l’occasion à des étudiants, à des boursiers de recherche et à de jeunes
scientifiques de rencontrer un scientifique chevronné. Ces rencontres porteront sur les nouvelles
frontières et les perspectives futures de la recherche sur l’hypertension artérielle au Canada.
La SCHA consacre également beaucoup d’efforts à la révision des recommandations
cliniques sur l’hypertension artérielle. La dernière mise à jour a été faite en 1992 et la révision
actuelle tient compte de la publication récente des recommandations du JNC VI, des États-Unis.
Les recommandations canadiennes, qui sont fondées sur une revue critique de la littérature
scientifique et sur l’évaluation des résultats d’études cliniques pour déterminer les degrés de
preuve (levels of evidence), sont reconnues au niveau international; elles servent également de
modèle à l’élaboration de lignes directrices sur l’hypertension dans différents pays.
L’élaboration de nouvelles recommandations est un travail de longue haleine; il faut
d’abord recruter des experts chargés de la revue critique de la littérature, puis il faut transmet-
tre le document de travail à une gamme d’experts dans le domaine de l’hypertension artérielle
ainsi qu’à des organismes concernés par ces questions; après une revue officielle, ces experts
nous feront part de leurs commentaires et une conférence de consensus permettra d’élaborer
Société canadienne
d'hypertension artérielle
Comité exécutif
Ross Feldman, président élu
Ellen Burgess, ancien président
Michel Bouvier, président élu
Donald D. Smyth, secrétaire-trésorier
Anciens présidents
George Fodor Martin Myers Simon W. Rabkin
Jacques de Champlain R. Brian Haynes Pierre Larochelle
Otto Kuchel Alexander Logan Robert Lee
John K. McKenzie S. George Carruthers Ellen Burgess
Frans H.H. Leenen Ernesto L. Schiffrin
Pavel Hamet Richard Ogilvie
HYPERTENSION
CANADA
est publiée par la
Société canadienne
d'hypertension artérielle
Avec l’aide d’une
subvention à
l’éducation de
Servier Canada Inc.
Hypertension
Canada
Une publication de la
Société canadienne
d'hypertension artérielle
Conseil d’administration
Jake Onrot, Vancouver, président
Jean Cléroux, Québec
Tim Dean, Halifax
Louis Laplante, Montréal
Richard Ogilvie, Toronto (ex-officio)
Luc Poirier, Québec
John Smeda, Hamilton
Alain Vanasse, Rimouski
Sudesh Vasdev, St. John’s
Albert Yeung, Edmonton
Kelly Zarnke, London
Bureau de rédaction
Richard Ogilvie, rédacteur en chef
Uwe Ackerman
Bill Balfe
John Floras
Christine Forster
Alexander Logan
Brian O’Kelly
William Schabas, directeur de la publication
Hypertension Canada est une revue trimestrielle, publiée en
français et en anglais par STA Communications Inc., 955,
boul. St-Jean, bureau 306, Pointe-Claire, Québec, H9R
5K3. Toute personne qui s'intéresse à l'hypertension
artérielle peut s'y abonner gratuitement. Les articles publiés
dans Hypertension Canada n'engagent que leurs auteurs et
ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Société
canadienne d'hypertension artérielle, de STA Communica-
tions Inc. ou de Servier Canada Inc. © 1998 STA
Communications Inc. Tous droits réservés. Dépôt légal pre-
miere trimestre 1998. Les articles peuvent être soumis en
anglais ou en français au Bureau de rédaction,
Hypertension Canada, The Toronto Hospital (Western
Division), 399 Bathurst St, Toronto, Ontario M5T 2S6 (FAX:
(416) 866-7919; (416) 603-7919). La date de tombée pour
le prochain numéro est le 15 mai. Hypertension Canada est
publiée grâce à une subvention à la formation continue
accordée par Servier Canda Inc. Société canadienne des
Postes. Envois de publications canadiennes, contrat de
vente no0174610.
2HYPERTENSION CANADA mars 1998
une version préliminaire des recommanda-
tions. Le projet de recommandations sera
diffusé et ensuite étudié lors de la réunion
annuelle de la SCHA, au mois d’octobre.
Soulignons enfin que 1998 a mar-
qué l’expansion du programme de soutien
salarial offert par la SCHA. Notre société
finance actuellement toute une gamme de
bourses individuelles, notamment un pro-
gramme d’études d’été, un programme de
bourses d’études et un autre d’études
post-doctorales. À compter de 1998, nous
financerons un programme de bourse d’é-
tudes, conjointement avec le Conseil de
recherches médicales du Canada (CRMC),
pour aider des nouveaux scientifiques à
devenir des chercheurs de carrière indé-
pendants dans le domaine de l’hyperten-
sion artérielle.
D’une part, nous avons donc élargi le
rôle de la SCHA dans l’octroi de bourses
d’études, soumises à la révision par les
pairs, et d’autre part, nous avons restruc-
turé le comité des bourses. Cette initiative,
sous la direction du DrMichel Bouvier, prési-
dent élu, permettra d’assurer l’efficacité et la
transparence du processus d’octroi des
bourses, une activité qui devient de plus en
plus importante pour répondre aux besoins
de nos membres.
En résumé, j’espère que 1998 sera
non seulement une année très occupée,
mais aussi une année marquante pour la
croissance et le développement de notre
Société. J’anticipe avec plaisir l’occasion de
vous rencontrer et de vous faire part du tra-
vail accompli pour essayer de concrétiser
un programme très ambitieux. Je vous
présenterai alors mon rapport annuel à la
réunion d’octobre, à Ottawa.
Ross D. Feldman, M.D., Président, Société
canadienne d’hypertension artérielle
Rapport annuel du président
Suite de la page 1
par Ellen Burgess
Le groupe de travail Tri-Council Working
Group, dont les membres sont issus du
Conseil de recherches médicales du
Canada, du Conseil de recherches en scien-
ces naturelles et en génie et du Conseil de
recherches en sciences humaines, a com-
plété le nouveau code d’éthique de la
recherche menée auprès d’êtres humains
(Code of Ethical Conduct for Research
Involving Humans). C’est le deuxième docu-
ment que ce groupe soumet pour étude.
Vous pouvez consulter la version anglaise sur
Internet (http:://www.hssfc.ca) sous la
rubrique General Interest, ou vous pouvez en
faire la demande à l’un des trois Conseils.
Bien que le document semble avoir
atteint le stade final, le groupe de travail
accepte encore les commentaires. Le code
d’éthique n’apportera probablement pas
beaucoup d’éléments nouveaux aux cher-
cheurs biomédicaux. Cependant, les cher-
cheurs dans d’autres disciplines seront
peut-être étonnés de la rigueur des revues
imposées; ils et elles découvriront aussi que
la revue par les pairs devra avoir lieu avant
la réalisation de l’étude, plutôt qu’après, au
moment où les résultats de la recherche
sont soumis pour publication.
On prévoit que tous les chercheurs
qui reçoivent des subventions et les orga-
nismes auxquels ils sont affiliés se con-
formeront à ce nouveau code. Les trois
Conseils mentionnés se réservent le droit de
procéder à une vérification des recherches
pour lesquelles ils ont octroyé des fonds.
Bien qu’on ne l’ait pas dit encore ouverte-
ment, il est probable que ce code d’éthique
deviendra la norme pour tous les orga-
nismes de recherche et pour toutes les
agences de financement.
Des directives plus claires à
l’intention des comités d’éthique
Le nouveau code énonce des directives
beaucoup plus claires à l’intention des
comités d’éthique de la recherche et des
chercheurs, allant même jusqu’à proposer
des modèles de formulaire de consente-
ment. La composition des comités d’éthi-
que de la recherche est la même que celle
adoptée par les IRB (Institutional Review
Boards) des États-Unis. Une enquête
menée auprès des comités d’éthique de la
recherche canadiens a révélé que tous les
intervenants qui s’occupent de revoir les
recherches médicales au Canada ne satis-
font pas aux critères américains. Cette
lacune pourrait avoir incité la Federal Drug
Administration à refuser de reconnaître les
résultats d’études cliniques menées dans ces
établissements pour évaluer les demandes
de nouveaux médicaments. Une partie du
code porte sur le modèle de fonction-
nement des comités d’éthique de la
recherche et sur les interrelations entre ces
comités.
Il se pourrait que ces mesures met-
tent fin à la prolifération des comités
d’éthique de la recherche commerciaux
puisque selon les nouveaux critères, les
membres de tels comités devront inclure
une personne issue du «milieu commu-
nautaire» où se déroulera l’étude. «Milieu
communautaire» pourrait désigner une
communauté géographique, mais il pour-
rait aussi s’agir de la population d’où sont
issus les sujets, par exemple des groupes
autochtones, des femmes autochtones,
etc.
Il semble que la définition du concept
de recherche soit plus large qu’auparavant
et inclut «l’investigation systématique pour
déterminer les faits, les principes ou les
connaissances pouvant être généralisées»
en faisant appel à des personnes ou à des
groupes, ou «renseignements privés identi-
fiables», ou à l’aide de restes humains, de
cadavres, d’embryons, de tissus ou de li-
quides biologiques. Le code n’indique pas
clairement si une partie ou la totalité des
travaux pour vérifier l’assurance de la qua-
lité devra faire l’objet d’une revue. Les pro-
jets d’études pilotes et des recherches sur
des traitements innovateurs devront être
soumis, évalués et approuvés avant le
début même de ces recherches. Il est éga-
lement probable que les recherches effec-
tuées dans le cadre d’un cours (par exem-
ple pour les étudiants universitaires) devront
également faire l’objet de revues.
Possibilité d’obtenir la permission
initiale d’un substitut
Le code d’éthique contient aussi des sec-
tions biens structurées sur les concepts de
choix éclairé et de consentement éclairé, sur
l’utilisation d’un consentement substitut dans
les cas où un sujet potentiel n’est pas com-
pétent à cause de son âge, de la maladie ou
d’un traumatisme; une autre section porte
sur l’inclusion de l’ADN dans des bases de
données et sur les recherches sur l’ADN.
Puisqu’un nombre croissant de recherches
seront menées auprès de patients victimes
d’une incapacité temporaire, par exemple
par suite d’un traumatisme crânien ou d’un
AVC, il est important de mettre sur pied un
système qui permettra à un chercheur d’ad-
mettre un patient à son étude clinique dans
les plus brefs délais.
Le code autorise l’obtention de la
permission initiale d’un membre de la famille
ou d’un substitut (en théorie, seule la per-
sonne elle-même peut accorder un consen-
tement en ce qui le ou la concerne; un sub-
stitut, un fondé de pouvoir et un parent peut
donner une permission); cette permission
initiale est sujette à la ratification par le
patient qui a retrouvé ses facultés et est en
mesure d’évaluer la décision du substitut.
L’Université de Calgary a élaboré un formu-
laire spécial pour ces cas. Dans les circon-
stances où un substitut n’est pas dispo-
nible, ou lorsque le protocole de recherche
exige une intervention immédiate (recherche
sur la réanimation), la recherche doit porter
uniquement sur les aspects de la maladie à
l’origine de la situation d’urgence, elle ne
doit pas entraîner pour le patient plus qu’un
risque minimal ou raisonnable. En outre, ce
risque doit être évalué en regard des avan-
tages potentiels. La dérogation au consen-
tement doit faire l’objet d’une demande au
Comité d’éthique de la recherche; le cher-
cheur ne peut instituer une telle demande
de façon unilatérale, et la demande doit être
approuvée par le Comité d’éthique de la
recherche.
Protocoles sur la propriété des
échantillons humains
Maintenant que les chercheurs se passion-
nent pour les aspects génétiques des ma-
ladies, le chapitre du code sur la recherche
génétique arrive à un moment bien oppor-
tun. Nombreux sont ceux et celles qui ont
fait part de leurs préoccupations au sujet de
la création de banques de tumeurs, de tis-
sus et de matériel génétique prélevés chez
HYPERTENSION CANADA mars 1998 3
Le groupe de travail des trois Conseils prépare
un nouveau code d’éthique pour les
chercheurs canadiens
Suite de la page 8
par Richard K.T. Chan et
Vladimir Hachinski
Chez les patients qui ont subi un accident
vasculaire cérébral (AVC), qu’il s’agisse
d’un accès ischémique transitoire, d’un
infarctus cérébral ou d’une hémorragie
cérébrale, l’hypertension artérielle est sou-
vent présente. Chez ces patients, le risque
d’AVC augmente parallèlement à l’éléva-
tion des pressions diastolique et sys-
tolique. Ainsi, abaisser la tension artérielle
de patients hypertendus peut diminuer si-
gnificativement le risque d’un premier AVC.
Qu’en est-il des patients qui ont
déjà subi un AVC? Dans leur cas, est-ce
qu’abaisser la tension artérielle diminue
également le risque d’un nouvel AVC? La
réponse est loin d’être évidente. Chez les
patients hypertendus, l’AVC témoigne en
général de la lésion d’un organe cible.
Parmi ces lésions, on note la lipohyalinose
ou anévrysme de Charcet-Bouchard qui
affecte les microvaisseaux cérébraux, les
plaques athéroscléreuses dans les artères
de petit calibre ou de calibre intermédiaire,
et la fibrose endomyocardique. Une
baisse de la tension artérielle n’est pas
susceptible de faire régresser de telles
lésions. Tant et aussi longtemps que la
pathologie est présente, le patient court
un risque plus élevé d’AVC.
Par ailleurs, le fait d’abaisser la ten-
sion artérielle pourrait empêcher la progres-
sion de ces lésions, et peut-être prévenir la
formation de nouvelles lésions. En théorie
du moins, cela diminuerait le risque d’un
nouvel AVC.
Des résultats d’études cliniques en
apparence contradictoires
Dans les années 1970, deux études cli-
niques contrôlées par placebo ont été
menées auprès d’un petit nombre de
patients pour évaluer le risque d’un AVC
récurrent chez des sujets hypertendus
ayant subi un AVC et traités par diuré-
tiques; ces recherches ont produit des
résultats contradictoires. À cela s’ajoutent
plusieurs rapports portant sur de petits
nombres de patients et qui laissent enten-
dre qu’un traitement antihypertensif
énergique a accru le risque d’AVC — le
fameux phénomène de la courbe en J.
Dans ces rapports, le risque d’AVC était
élevé lorsque la tension artérielle était
élevée ou inférieure à une valeur tension-
nelle dite «optimale».
Les cliniciens trouveront donc difficile
d’évaluer de telles préoccupations théori-
ques et des observations cliniques en appa-
rence contradictoires. Ces questions trou-
veront peut-être réponses dans quelques
années lorsque l’étude clinique PROGRESS
sera terminée. En l’absence de résultats
concluants, comment faudrait-il alors
maîtriser la tension artérielle chez des
patients qui ont déjà subi un AVC?
Toutes les études cliniques réalisées
jusqu’à maintenant indiquent qu’une ten-
sion artérielle systolique plus élevée que
160 mm Hg et (ou) une tension artérielle
diastolique de plus de 100 mm Hg
entraîne un risque plus élevé d’AVC. Les
cliniciens doivent donc prendre les
mesures nécessaires pour maintenir la
tension artérielle dans les valeurs avoisi-
nantes. Nous ne connaissons pas encore
de façon certaine les conséquences
d’abaisser la tension artérielle dans la plage
dite «normale», c’est-à-dire 120/80 mm Hg,
et on ne peut préconiser une telle stratégie
à ce stade.
Les antihypertenseurs et
un nouvel AVC
Quant au type d’antihypertenseur qui
pourrait être bénéfique, il n’existe pas de
résultats d’études pour indiquer que l’un
est plus efficace que l’autre pour prévenir
un nouvel AVC. La diète, l’exercice, les
diurétiques et les bêta-bloquants sont la
pierre angulaire du traitement initial. Des
résultats d’études expérimentales permet-
tent de croire que les antagonistes du cal-
cium et les inhibiteurs de l’enzyme de con-
version de l’angiotensine influent de façon
bénéfique sur la perfusion cérébrale et
qu’ils seraient, en théorie, préférables,
mais les résultats d’études cliniques à cet
effet manquent encore.
Une mise en garde s’impose
L’hypertension artérielle est seulement un
des nombreux facteurs de risque d’un nou-
vel AVC. Le recours aux agents antiplaquet-
taires ou antithrombotiques (acide acétylsal-
icylique, ticlopidine, warfarine) et le recours
judicieux à l’endartériectomie carotidienne
peuvent diminuer de façon substantielle le
risque d’un nouvel AVC, et on doit les envi-
sager dans le cas de tous les patients.
Références
1. Carter AB. Hypotensive therapy in stroke
survivors. Lancet 1970;1:485-489.
2. Hypertension-Stroke Cooperative Study
Group. Effect of antihypertensive treat-
ment on stroke recurrence. JAMA
1974;229:409-418.
3. Irie K, Yamaguchi T, Minematsu K, Omae
T. The J-curve phenomenon in stroke
recurrence. Stroke 1993:24;1844-1849.
4. Nakamura K, Oita J, Yamaguchi T.
Nocturnal blood pressure dip in stroke
survivors: a pilot study. Stroke
1995;26:1373-1378.
5. Barnett JHM, Eliasziw M, Meldrum HE.
Drugs and surgery in the prevention of
ischemic stroke. N Engl J Med 1995;
332:238-248.
Richard K.T. Chan, MBBS, MRCP (UK),
Vladimir Hachinski, m.d., FRCP(C), M.sc.
(DME), D.sc. (Méd.), Département des sci-
ences neurologiques cliniques, University of
Western Ontario.
4HYPERTENSION CANADA mars 1998
Traitement de l’hypertension en prévention
secondaire de l’AVC
Figure 1
Niveaux moyens des tension artérielles
associés aux risques d’AVC
mm Hg
160
>
TA systolique
Risque
d’AVC
augmenté
mm Hg
100
>
TA diastolique
Risque
d’AVC
augmenté
par Brian Baker
La plupart des gens sont convaincus qu’il y
a une relation directe entre le stress et la
tension artérielle. Les médecins savent que
le stress peut élever la tension artérielle,
mais ils sont en général sceptiques quant
aux effets du stress sur l’hypertension
même. Ce n’est que récemment que les
scientifiques ont commencé à élaborer des
stratégies pour évaluer les interrelations
entre les facteurs psychosociaux, la tension
artérielle et l’hypertension artérielle essen-
tielle.
Dans la population générale, les
événements de la vie qui sont source de
stress — relations interpersonnelles, trau-
matisme ou catastrophe naturelle tel un
tremblement de terre — sont reliés à des
élévations transitoires de la tension
artérielle. Certaines situations, par exemple
vivre dans un environnement surpeuplé
(prison), ont également été reliées à une
réaction d’élévation de la tension artérielle.
Quant au phénomène de l’hypertension dite
«de la blouse blanche», il n’est pas encore
élucidé.
Au cours des quelques dernières
décennies, des études en laboratoire ont
été menées pour déterminer les circons-
tances qui aboutissent à des élévations de
la tension artérielle. Les résultats de ces
études dites psycho-physiologiques ont été
très constants. Les chercheurs ont constaté
que lorsqu’un sujet est confronté à un
obstacle facile, ou au contraire, impossible
à surmonter, il y a élévation initiale de la ten-
sion artérielle mais cette tendance n’est pas
maintenue. Cependant, lorsque le sujet a
une maîtrise partielle de la situation et qu’il
lutte pour surmonter l’obstacle, l’élévation
de la tension artérielle devient soutenue. Ce
phénomène est décrit comme une stratégie
d’adaptation active et ressemble au con-
cept de lutte.
Est-ce que les conclusions des
études sur la réactivité peuvent être
étendues à l’hypertension?
De même, dans le contexte de relations inter-
personnelles, la tension artérielle s’élève
lorsqu’un sujet essaie de persuader une
autre personne ou que lui-même résiste à
une tentative de persuasion. La tension
artérielle peut également s’élever s’il y a
hostilité. Cette association peut être reliée
au sexe. Toutefois, ces observations n’ont
pas été concluantes.
Le plus difficile a été d’appliquer les
conclusions d’études sur la réactivité à
l’hypertension artérielle même. En un mot,
les résultats ne sont pas convaincants.
Ainsi, la question de la relation entre le
stress et l’hypertension n’est pas résolue.
Plusieurs raisons expliquent pourquoi les
résultats de recherche n’ont pas été con-
cluants.
D’une part, concevoir et appliquer
des tests normalisés isolés de «stress»
peut être très loin de la réalité quotidienne.
D’autre part, si le stress produit une réac-
tion trop idiosyncrasique, il sera impossible
d’extrapoler les résultats. La solution serait
peut-être de choisir des facteurs de stress
que l’on retrouve dans la vie quotidienne.
Ces situations se présentent au travail et à
la maison. C’est dans ces environnements
que nous trouverons des facteurs de
stress constants, persistants et réalistes,
qui peuvent être appliqués à un très grand
nombre, voire à la majorité de la population
générale.
Une des erreurs fréquentes des
recherches sur les facteurs psychosociaux
dans le contexte de l’hypertension artérielle
est de croire que ces facteurs peuvent
causer par eux-mêmes l’hypertension
artérielle. Rien n’appuie objectivement une
telle approche. Les facteurs sociaux ne
peuvent être qu’un facteur déclencheur ou
aggravant de l’hypertension.
L’évaluation des traits de
personnalité est inexacte
Une autre erreur est d’attribuer aux person-
nes hypertendues des faiblesses psycho-
logiques particulières. Si nous reconnais-
sons que les études sur le profil psycho-
logique de patients hypertendus ont produit
des résultats assez concordants, il est
important de souligner aussi que l’évalua-
tion de la méthodologie de ces études a mis
en évidence toutes sortes de lacunes. Je
crois que ces résultats sont erronés.
Même si la définition rigoureuse des
symptômes psychiatriques tels que la
dépression se sont révélés très fiables et
utiles sur le plan clinique, l’évaluation des
caractéristiques psychologiques demeure
une science très inexacte. Chaque person-
ne se situe à un endroit ou un autre dans
le large spectre des traits de caractères.
Puisque nombreux sont ceux et celles qui
présentent de telles caractéristiques, par
exemple le manque d’assurance, une vul-
nérabilité particulière, ils seront plus sus-
ceptibles de ne pas gérer efficacement leur
stress. Il est toutefois important de se ren-
dre compte que ce phénomène n’est pas
unique aux patients hypertendus. Cepen-
dant, lorsqu’une personne hypertendue a
de la difficulté à gérer des facteurs de
stress, ces derniers sont beaucoup plus
susceptibles d’avoir des effets délétères.
Ce qui est tout à fait remarquable dans le
cas des hypertendus, c’est leur tendance
à l’hypertension!
Les recherches nous ont permis de
constater que si les facteurs psychosociaux
ont un impact, cet impact se manifeste dès
le stade précoce de la pathologie, avant
que d’autres mécanismes tels qu’une aug-
mentation des résistances périphériques
soient présents. Lorsque le diagnostic
d’hypertension est confirmé et que le traite-
ment antihypertensif est amorcé, il est diffi-
cile de déterminer le rôle des facteurs de
stress psychosociaux.
Stress au travail :
une corrélation plus grande
Par contre, des recherches menées en
milieu de travail produisent un nombre
croissant de résultats montrant que les
facteurs de stress psychosociaux ont bel
et bien un impact sur une hypertension
soutenue. Le milieu de travail crée des
conditions assez constantes dans la vie
des gens. La nature et la charge du travail
demeurent le plus souvent les mêmes, et
sont donc très prévisibles. Des recher-
ches ont montré de façon répétée que la
tension artérielle est plus élevée durant
les heures de travail que durant les heures
passées à la maison. Ainsi, les personnes
qui n’ont qu’une faible maîtrise sur les
conditions de leur travail sont beaucoup
plus susceptibles de présenter une ten-
sion artérielle élevée que celles qui jouis-
sent d’une latitude plus grande dans leurs
activités professionnelles.
HYPERTENSION CANADA mars 1998 5
Le stress peut-il maintenir la tension artérielle élevée?
Stress, tension artérielle et tensions
domestiques
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