fiscales et régler le problème. On voit que Monsieur Draghi n’ a rien inventé. La dite banque fut créée
sous le nom de Banque Royale qui fut en fait la première banque centrale de l’histoire.
Parallèlement, il fallait créer une « Compagnie des Indes », à qui on donnerait le monopole du
commerce avec la Louisiane et les Colonies, et les actions de cette compagnie, au nominal de 500
livres, allaient être vendues au public et cotées ensuite. Cerise sur le gâteau, ces actions pouvaient
être souscrites avec des titres de rente à leur valeur faciale. Or ces obligations souffraient d’ une forte
décote. On offrait donc au bon peuple d’acheter des actions de 500 livres avec des titres qui étaient
cotés à 300 livres.
La bourgeoisie Française est ainsi faite qu’elle ne peut pas résister à une mauvaise affaire pour
peu qu’une occasion de s’enrichir sans prendre de risque lui soit offerte et tout le monde de se
précipiter.
Assez rapidement, la décote sur la rente disparaît et le cours des actions de la Compagnie des
Indes s’envole pour passer en quelques années de 500 à 20 000 …Et tous les problèmes de
financement du royaume de France de disparaître. L’euphorie règne au Palais Royal.
Arrive à ce moment là en France un Irlandais, Richard Cantillon, grand opérateur financier devant
l’Éternel qui comprend tout de suite trois choses.
1. Le système de Law ne crée aucune richesse supplémentaire, mais pousse à la
hausse massivement le cours de ces actifs compte tenu de l’abondance de liquidités.
Nous sommes dans un monde où il y a plus d’idiots que d’argent…
2. La quantité de biens produite par la France n’augmente en rien, malgré une
hausse effrénée du prix des actifs de production puisqu’il est bien plus rentable
d’emprunter pour acheter des actifs anciens que d’en créer de nouveaux. .
3. Les dividendes payés par la Compagnie des Indes ne sont versés que grâce aux
nouvelles souscriptions et nous sommes installés dans un système à la Madoff / Ponzi
(léger anachronisme) qui s’écroulera le jour où les actionnaires demanderont leur
remboursement en or. Or dans les livres de la Banque Royale, le stock d’or
représente à peine 5 % de la valeur des papiers émis.
Et notre homme de vendre à découvert la Livre Française contre la Livre Anglaise en attendant
tranquillement que les premières demandes de remboursement en or ne fassent imploser le
système. Ce qui se produit lorsque le Prince de Conti envoie quelques unes des ses voitures pour
se faire rembourser en or des titres qu’il détient.
Et Cantillon de vendre à découvert les titres de la compagnie des Indes, qui en un an passent de
20 000 à moins de 800, en attendant d’aller à zéro. Et notre homme de gagner de l’argent
comme un bandit, Irlandais bien sur…Cantillon sera poursuivi en justice et gagnera à chaque fois.
A cette époque, la Justice Française était indépendante…