PC*1 / PC*2 / PC 2014 / 2015 Devoir surveillé de physique n°4 22 novembre 2014
PC*1 / PC*2 / PC DEVOIR SURVEILLE DE PHYSIQUE N°4
22 novembre 2014
Etude documentaire : Félix… et Alan s’envoient en l’air
Merci Archimède
Le 14 octobre 2012, dans le cadre du projet
Stratos, Felix Baumgartner s’est élevé en
ballon jusqu’à une altitude de 39
kilomètres, pour effectuer un saut en chute
libre, devenant le premier homme à
dépasser la vitesse du son en chute libre.
L’ascension s’est effectuée à l’aide d’un
ballon gonflé à l’hélium, comme pour les
sondes météorologiques, qui a emmené les
1500 kg du passager, de son scaphandre et
de sa capsule.
Pour que la poussée d’Archimède
compense le poids de cet équipage, le
ballon devait déplacer une masse d’air au
moins aussi importante. Au niveau de la mer, l’air a une masse volumique de 1,2 kg.m-3 ; il fallait donc au
minimum une sphère de 13 m de diamètre. A 39 km d’altitude, la masse volumique de l’air est de 4,4 g.m-3.
Il a fallu donc concevoir un ballon gigantesque faisant 100 m de hauteur et 130 m de diamètre lors de son
extension maximale.
Au décollage, le ballon est rempli partiellement d’hélium, en s’assurant que la pression interne est, et reste
la même que celle de l’air extérieur. Ainsi, quand le ballon s’élève, la poussée d’Archimède reste constante.
La longue chute
Au bout d’environ deux heures et demi d’ascension, c’est le moment pour Félix d’ouvrir la porte de sa capsule
et de sauter. Muni de sa combinaison, il pèse 120 kg. Au bout de 30 s, sa vitesse est déjà de 300 m.s-1, et plus
de 4 km ont été parcourus.
La vitesse atteint ensuite un maximum de 373 m.s-1, au bout de 50 s de chute. Félix se trouve alors encore à
plus de 30 km d’altitude, où la pression est 100 fois plus faible qu’au niveau du sol.
Ensuite, la force de trainée prend le dessus, et le sauteur se met à décélérer fortement. Il faut attendre environ
2 min et 30 secondes, vers 10 kilomètres d’altitude, pour que le sauteur atteigne sa vitesse limite de chute,
comme tout parachutiste ordinaire !
Le mur du son était mou !
Pour promouvoir cet exploit, on mentionne souvent que Félix Baumgartner aurait franchi le mur du son : c’est
tout à fait exact, mais aussi un peu trompeur ; le passage du mur du son s’accompagne du fameux « bang »,
provoqué par une onde de surpression de l’air. A l’altitude où le passage du mur du son a été franchi, il est peu
probable que cela ait créé une onde de choc notable, donc qu’il y ait eu une signature sonique importante.
Il est par ailleurs mentionné que ce saut pourra alimenter la réflexion sur les procédures de survie des
astronautes lors d’un retour sur terre : au lieu d’attendre la destruction de leur vaisseau spatial dans les
hautes couches de l’atmosphère, ne peuvent-ils pas sauter et revenir sur Terre comme Félix Baumgartner ?
Du point de vue technique, le scaphandre et le parachute sont au point, mais il reste une grande différence :
Félix Baumgartner sautait sans vitesse initiale, alors que des astronautes auraient la vitesse de leur vaisseau, de
l’ordre de sept kilomètres par seconde pour une navette en orbite basse, vitesse à laquelle les forces de trainée
compliqueraient considérablement l’éjection et exerceraient des contraintes très fortes sur les scaphandres.