Vol. 96 - Avril 2002 Maurice AURÈS
BULLETIN DE L’UNION DES PHYSICIENS 737
À propos de l’étymologie des noms
des éléments
par Maurice AURÈS
31400 Toulouse
RÉSUMÉ
Remarques sur l’orthographe des mots écrits en caractères grecs dans l’article de
L. MARTHINET paru dans le BUP n° 840 (janvier 2002).
Dans le n° 840 (janvier 2002) du BUP, j’ai apprécié les articles consacrés à l’étymo-
logie des noms des éléments chimiques, et, tout particulièrement, celui de L. MARTHINET.
Je regrette d’autant plus qu’une erreur se soit glissée dans la graphie des mots grecs,
erreur qualifiée de « faute d’orthographe » dans la langue maternelle mais sanctionnée
d’un très sec « barbarisme » dans un thème grec.
Nous lisons ainsi :
Actinium : du grec actinos (
α
l
κτινοζ).
La terminale ζ« dzêta » n’a rien à faire ici. Le mot se termine par la lettre « sigma » et
il faut lire
α
l
κτινος. Cette erreur se reproduit tout au long de l’article, concernant tous les
mots se terminant par cette même lettre, en tout à vingt-sept reprises. Par exemple, il faut
lire :
Baryum : du grec barus (βαρυς)
Brome : du grec brômos (βρωµος)
La lettre « sigma » présente deux graphies distinctes σen tête ou dans le corps d’un
mot, ςen finale du mot. Ainsi :
Astate : du grec astatos (
α
l
στατος)
Dysprosium : du grec dusprositos (δυσπροσιτος)
La lettre « bêta » possède elle aussi deux graphies, βen tête du mot, dans le corps
du mot. Ainsi, on écrit :
Molybdène : du grec molubdos (µολυδος)
Iode vient du mot grec ion (
ι
l
ον), la violette. Ce n’est pas de ce mot que FARADAY
a tiré le mot ION, qu’il soit anion ou cathion : cathion avec H pour respecter l’étymolo-
gie grecque (καθιων) avec « théta » (θ: th en français) et non un « tau » (τ: t en fran-
çais) ; c’est ce qui justifie l’orthographe du mot « théâtre » en grec théatron (θεατρον).