3.2. De l’alumine à l’aluminium
Le procédé de Saint Claire Deville est rapidement supplanté par un procédé électrolytique mis
au point en 1886 par le Français Paul Héroult (et quasi simultanément par Charles Martin-Hall
aux Etats-Unis). Ce procédé fut proposé à Alfred Rangold dit « Péchiney » directeur de l’usine de
Salindres par Héroult lui-même, mais Péchiney ne fut pas séduit…
L’alumine est électrolysée pour donner naissance à l’aluminium. Cependant la température de
fusion de l’alumine égale à 2 040°C empêche son utilisation pure. Il faut donc y adjoindre un
fondant qui permet d’abaisser cette température. Le fondant utilisé est de la cryolithe AlF
3
, 3 NaF
(extrait de mines au Groenland ou fabriquée industriellement).
Les cuves à électrolyse (voir schéma) sont donc remplies avec un mélange constitué de 5 %
d’alumine, de 83 % de cryolithe et également de 7 % de fluorure d’aluminium et 5 % de fluorure
de calcium. La température du
mélange à l’état liquide est
comprise entre 940°C et 980°C.
Cette température est maintenue
grâce à la chaleur dégagée par
l’électrolyse (effet Joule). Dans le
bain en fusion l’alumine est sous
la forme d’ions Al
3+
et O
2−
.
Dans les conditions normales,
l'électrolyse ne présente pas de
réaction parasite (il faut
néanmoins que la teneur en
alumine soit supérieure à 1,5 %)
L'aluminium formé, de densité
2,35, se dépose au fond de la cuve
et est ainsi protégé de l'air
ambiant. Il est ensuite siphonné et transporté à l'état liquide jusqu'à la fonderie. L'aluminium ainsi
produit a un degré de pureté de l'ordre de 99,5 %. Le rendement de l'électrolyse (masse
d'aluminium obtenue sur masse théoriquement possible), lui, est d'environ 95 %.
L'intensité du courant dans l'électrolyseur est de l'ordre de 300 kA, la tension aux bornes d'une
cuve est de 4,0 V. Une usine d'électrolyse de l'aluminium peut comporter jusqu’à 250 cuves
montées en série.
Le carbone de l'anode doit être régulièrement renouvelé.
La production d'une tonne d'aluminium nécessite : 2 tonnes d'alumine
400 kg de carbone
60 kg de cryolithe
13 000 kWh
3.2.1. Pourquoi faut-il que le contenu des cuves soit à l'état liquide ?
3.2.2. Quels ions peuvent réagir à la cathode ? Ecrire l'équation correspondante. S'agit-il d'une
oxydation ou d'une réduction ?
3.2.3. Quels ions peuvent réagir à l'anode? Ecrire l'équation correspondante. S'agit-il d'une
oxydation ou d'une réduction ?
3.2.4. En déduire ce que pourrait être le bilan de l'électrolyse de l'alumine.
3.2.5. Que peut-on supposer de la densité du mélange fondu alumine-cryolithe ?
3.2.6. Pourquoi l'aluminium déposé au fond de la cuve n'empêche-t-il pas la poursuite de
l'électrolyse ?
3.2.7 Que peut-il se passer à l'anode qui justifie la consommation des électrodes en carbone et
donc leur remplacement régulier ou progressif ?
3.2.8. Les valeurs des tonnages données sont-elles en accord avec le rendement annoncé de
l'électrolyse ?
Evacuation
alumine et
cryolithe