Par Isabelle Godeau, au nom de la liste : « L`Humain d`abord

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Réponses du Front de Gauche Aquitaine-LimousinPoitou-Charentes au questionnaire de la CCI 79
(http://fr.calameo.com/read/00008430898c8ad7b8004?page=4)
Par Isabelle Godeau, au nom de la liste :
« L’Humain d’abord ! Démocratie citoyenne, pour la justice sociale et l’écologie »
en Deux-Sèvres.
1. Le développement économique figure parmi les compétences renforcées de la Région à
l’occasion de la réorganisation territoriale. Que comptez-vous faire pour associer de façon
structurée et concrète le monde économique de chaque département à l’élaboration de la
stratégie économique de la future grande région ?
En préambule, nous tenons à rappeler que nous n’acceptons pas cette réforme territoriale qui
éloigne citoyens et acteurs économiques ou sociaux des centres de décision, et donne la
priorité aux métropoles (chez nous Bordeaux), au détriment d’un équilibre harmonieux de
l’ensemble des territoires. C’est une question cruciale pour les bassins d’emploi des DeuxSèvres, composés, hors assurances, à plus de 90% de TPE/PME/PMI, dont les carnets de
commande dépendent essentiellement de l’économie locale de proximité (à l’échelle du grand
ouest et du grand sud-ouest).
Stratégiquement, nous veillerons à l’implantation d’entreprises sur l’ensemble de ce vaste
territoire, notamment dans les zones les plus rurales. Nous voulons aussi dépasser le seul
ciblage sur les filières d’excellence (aéronautique, NTIC…), sans bien sûr les délaisser, pour aider
toutes les TPE/PME/PMI qui répondent aux besoins de la population.
Nous pensons que l’activité économique doit irriguer l’ensemble de la région. A l’échelle des
bassins d’emploi (ou de vie), nous voulons créer des instances de démocratie locale, dotées de
moyens, pour échanger, concerter et évaluer les politiques publiques : les Chambres consulaires
(CA-CCI-CMA-CRESS) ont bien sûr toute leur place. Leur représentativité professionnelle et leur
expertise en font des acteurs importants pour améliorer le bien-être social et réussir la
transition écologique que nous voulons impulser.
2. Comment concevez-vous l’action du Conseil Régional en faveur du développement
économique ?
Volontariste.
Notre fil rouge est la transition écologique et le bien-être des populations. Très concrètement,
nous conditionnerons toute aide régionale à son utilité sociale, démocratique ou
environnementale dès le premier euro, en nous appuyant sur l’expertise des comités de bassins
d’emploi. En Deux-Sèvres, cela passe par un soutien renforcé aux TPE/PME/PMI très présentes
dans l’artisanat, le commerce, l’agroalimentaire et les services à la personne et impliquées dans
nos objectifs.
Nous favoriserons l’appropriation sociale et collective des entreprises par les salariés et nous
soutiendrons en priorité l’économie sociale et solidaire.
Nous n’accorderons pas d’aides aux multinationales ou à leurs filiales qui distribuent des
dividendes et/ou pratiquent l’évasion fiscale.
3. Quelles mesures concrètes proposez-vous d’adopter pour favoriser l’entreprenariat local et
les PME/TPE sources de création de richesses et d’emploi ?
La formation et l’installlation/transmission : nous nous projetons dans l’avenir, et la formation
des jeunes –et des moins jeunes- fait partie de nos priorités. Nous mobiliserons les fonds
régionaux, nationaux et européens (Feaga, Fse…) pour favoriser la transmission des entreprises.
La relocalisation de l’économie : au cœur de notre programme, cette priorité ouvrira des
marchés locaux aux entreprises locales : celles-ci seront associées aux décisions stratégiques
(voir notre réponse à la question 1).
Nous nous opposerons aux négociations Etats-Unis/UE visant à adopter un traité de libreéchange transatlantique (Tafta), qui laminerait les TPE/PME/PMI en concurrence avec les
multinationales, sur les marchés publics, l’agriculture et l’agroalimentaire notamment.
L’entreprenariat local ne se relèverait pas de cette concurrence déloyale, ou deviendrait au
mieux les sous-traitants de donneurs d’ordre internationaux.
4. En matière de développement économique, quelles sont, pour vous, les trois premières
priorités du Conseil Régional ?
Au cœur de nos priorités, ces trois thèmes d’égale importance :
1) La transition écologique : tout le tissu productif doit s’y mettre, appuyé par des politiques
publiques volontaristes en matière de formation, de solidarité, de santé et de transports ;
2) La relocalisation de l’économie, et donc la densification d’un tissu de TPE/PME/PMI
innovantes, pourvoyeuses d’emplois de qualité et répondant aux besoins des populations ;
3) L’éducation et la culture, pour l’émancipation de nos concitoyens et la préservation du
patrimoine.
5. Quelles réponses comptez-vous apporter aux problématiques cruciales d'accessibilité et de
mobilité, notamment pour notre territoire rural, que ce soit pour les citoyens, les
marchandises ou les données ?
Sur l’accessibilité aux données : nous la voulons universelle, en tout point du territoire. C’est
pourquoi nous favoriserons le développement numérique, sur la base d’un schéma directeur à
élaborer avec les usagers, dans leur diversité de besoins. La révolution numérique est un outil
formidable pour relocaliser l’économie : c’est pourquoi nos premiers efforts porteront sur les
zones blanches ou mal desservies, pour offrir toutes les chances de réussite aux porteurs de
projets et nous favoriserons l'utilisation de logiciels libres.
Sur la mobilité des voyageurs : dans le cadre des compétences régionales, nous voulons
favoriser le transport pour tous, développer des trains du quotidien, TER, TET (trains d’équilibre
du territoire), ainsi que les gares et dessertes, en associant usagers et cheminots autour de
comités de défense du service public ferroviaire. Nous instaurerons la gratuité pour les jeunes,
les scolaires, les précaires et les demandeurs d’emploi. Nous refusons le tout LGV et
proposerons des alternatives moins coûteuses pour irriguer les territoires. Nous refuserons le
financement des -éventuelles- LGV par les collectivités.
Sur le transport des marchandises : à l’échelle de la future région, nous avons de formidables
atouts pour le développer par voie ferroviaire, fluviale et maritime : en effet, notre région est
riche de trois grands ports (La Rochelle, Bordeaux, Bayonne), de grands fleuves et du canal du
Midi, aujourd’hui à l’abandon, alors qu’il nous relie de l’Atlantique à la Méditerranée.
6. Le Sud Deux-Sèvres concentre aujourd’hui des atouts majeurs dans le secteur de la
logistique et du transport de marchandises notamment avec la mise en service de la
plateforme de transport combiné rail-route de Niort Saint Florent (Niort Terminal). Comment
imaginez-vous mettre à profit cet outil au service du développement économique ?
Comme exprimé en réponse à la question 5 précédente, nous voulons développer les
alternatives au « tout camion ». Niort-Terminal s’inscrit parfaitement dans les schémas
intermodaux que nous proposons : « arrière port » de La Rochelle, cette plateforme doit jouer
un rôle central dans le développement du fret ferroviaire que nous portons.
7. La crise économique a révélé sur notre territoire des secteurs en difficulté pour lesquels il
est urgent d’aider à leur mutation. Qu’en pensez-vous ?
Oui, il est urgent de sortir l’économie réelle de l’emprise de la finance. Nous y travaillons au
niveau international et national, notamment en luttant contre les politiques d’austérité qui
laminent le bien-être social, et incidemment vos carnets de commande.
Au niveau régional, nous allons donc relancer l’investissement public pour réussir notre
transition écologique : travaux publics, logement, infrastructures sanitaires et sociales,
transports... Nous engagerons un vaste programme en faveur de la sobriété des consommations
et de l’efficacité de la production énergétique.
Au cœur de la crise financière qui nous plombe depuis 2008, le secteur bancaire fera l’objet
d’une attention toute particulière de notre part : dès le lendemain des élections, nous
convoquerons une conférence bancaire régionale, pour faire le point sur le financement de
l’économie que pratique ce secteur dans notre région, avec tous les acteurs concernés : chefs
d’entreprise, syndicats de salariés, collectivités… Notre objectif est de mobiliser l’argent des
banques en créant des fonds régionaux de transition écologique pour l’emploi, la formation et
l’environnement.
8. Les Deux-Sèvres, territoire rural, possèdent des atouts importants dans le domaine agricole
et agroalimentaire pour répondre aux enjeux de demain, quelle place ce secteur aura-t-il dans
votre politique de développement économique ?
Une place centrale.
Les filières agricoles et agroalimentaires locales, qui pèsent de « la fourche à la fourchette » un
emploi sur cinq dans nos zones rurales, sont à la croisée des chemins : s’orienter vers une
politique de volumes, de production à bas coût de « minerais agricoles » dans des conditions
désastreuses pour les agriculteurs, les citoyens et l’environnement ? Ou bien préserver la
diversité des modes de production, renforcer les filières qualité (bio, label, AOP/IGP…) et
développer les circuits de proximité ? C’est évidemment sur cette deuxième option que notre
programme s’articule, pour garder et créer valeur ajoutée et emplois de qualité dans les
territoires ruraux.
9. Les Deux-Sèvres sont fortement ancrés dans les énergies renouvelables et l’efficacité
énergétique. Pour vous, quelle forme doit prendre la transition énergétique et avec quel
accompagnement ?
Comme développé dans les réponses aux questions précédentes, la transition écologique, et
donc énergétique, est au cœur de notre programme. Nous conditionnerons toutes les aides
régionales à l’aune de cet objectif.
Vis-à-vis des ménages et des entreprises du bâtiment, nous amplifierons la rénovation et
l’isolation thermique des bâtiments publics et des logements privés et sociaux. Les ménages les
plus modestes en situation de précarité énergétique seront prioritaires.
10. Quelle est votre stratégie pour le développement des compétences de nos concitoyens/
salariés ? Plus spécifiquement quelle place donnerez-vous à l’apprentissage ? Envisagez-vous
un programme de « mobilité » pour les apprentis qui souhaiteraient accéder aux formations
proposées par la grande région, parfois loin de chez eux ?
Sur le fond, nous sommes pour un enseignement le plus long possible. Nous défendons donc un
enseignement public général, technique, professionnel et agricole non soumis aux intérêts
économiques et patronaux immédiats. Nous engagerons la reconquête par le service public de
la formation professionnelle.
La jeunesse est une de nos priorités : nous voulons lui donner les moyens de choisir une
formation, de se déplacer (voir réponse question 5), de se loger (voir réponse question 7).
11. Ne pensez-vous pas qu’une clarification des rôles et des missions entre les opérateurs en
charge de l’internationalisation des entreprises s’impose pour accroître l’activité de celles
déjà positionnées, tout en augmentant leur nombre ?
C’est une question un peu absconse, qui présuppose que l’internationalisation est une voie en
soit, alors que moins de 10% des TPE/PME/PMI sont concernées.
Nous préférons œuvrer à la relocalisation de l’économie, même si les échanges doivent avoir
une place, dans un contexte de coopération plutôt que de compétition.
Nous ne subventionnerons jamais une entreprise exportatrice et/ou importatrice qui
s’appuierait sur le dumping social, fiscal ou écologique pour gagner des parts de marché.
12. Allez-vous porter une stratégie de marketing territorial ? Comment faire vivre et renforcer
les identités de chaque territoire dans cet exercice ?
Ce terme de « marketing territorial » nous met mal à l’aise s’il présuppose une quelconque
« compétition » territoriale, car nous portons l’idée qu’il vaut mieux développer des
coopérations nouvelles entre territoires, plutôt que la concurrence « libre et non faussée ».
Donc, nous voulons donner l’image d’un territoire riche de sa diversité, de son ouverture au
monde, de sa culture mutualiste et de sa qualité de vie. Et notre programme prétend même en
faire le fleuron européen de la transition écologique et du bien-être social.
13. Face à la raréfaction des ressources budgétaires des acteurs publics, n’est-il pas temps de
changer de modèle et de bâtir une véritable alliance sur tous les champs de l’économie entre
tous les acteurs de proximité du développement économique. Le réseau des CCI est un réseau
déjà construit, très bien implanté et reconnu dans chaque territoire, nous sommes prêts et
bien armés pour vous épauler… Quelle place pensez-vous donner à notre réseau ?
La place qui lui revient : un acteur incontournable, parmi d’autres, qui contribue, comme
beaucoup d’autres, à la vitalité de notre démocratie et de notre pays.
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ANNEXE :
Notre programme régional, en lien ici :
http://fr.calameo.com/read/0044270431f636a23caf3.
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