Jodoigne, 54 avant J-C : les Geldumnes s`opposent à Jules César !

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Jodoigne, 54 avant J-C : les Geldumnes s'opposent à Jules César !
Publiée le 20 mai 2014
Dans le chapitre 39 du 5e volume de son célèbre ouvrage De bello Gallico (La guerre des Gaules),
Jules César cite quelques peuples celtes qui, en 54 avant Jésus-Christ, prirent part à la grande révolte
qui s’étendit aux régions septentrionales de la Gaule. Parmi ceux-ci, figurent les Geldumnes, en latin
les Geidumni et plus probablement les Geldumni comme l’ont démontré en 1994 les philologues Jozef
Van Loon et Annelies Wouters. L’appellation latine Geldonia, employée au Moyen Âge pour désigner
la petite cité que nous appelons aujourd’hui Jodoigne, laisse imaginer que celle-ci aurait pu être « la
capitale » des Geldumnes il y a de cela un peu plus de 2.000 ans ! Cette histoire ne nous rajeunit pas !
En cette année 54 avant Jésus-Christ, Ambiorix, principal chef des Eburons, un peuple germanique,
dont la capitale Aduatuca occupait vraisemblablement l’emplacement de l’actuelle ville de Tongres,
mène la fronde contre les armées romaines qui ont conquis la Gaule septentrionale à la suite d’une
campagne militaire menée 3 années auparavant. A la tête de ses guerriers, Ambiorix, quelque part dans
la vallée du Geer, entre Tongres et Liège, suite à une ruse militaire, massacre une légion et cinq
cohortes romaines (soit environ 8.000 hommes) commandés par les légats Sabinus et Cotta.
Impressionnés par le succès des Eburons, les Nerviens, peuple celtique, décident de prendre part
militairement à la curée ! Et ils entrainent avec eux une série de peuples dont les Geldumnes !
On pense que le territoire des Nerviens était, grosso modo, limité vers l’est par le cours de la Dyle.
Quant au territoire des Eburons, sa frontière occidentale devait se confondre avec le cours de la Petite
Ghète. Dans la région comprise entre ces deux rivières vivaient, au centre, les Geidumni cités par
César et, au sud de ceux-ci, les Pleumoxii dont l’implantation la plus septentrionale ne devait guère
dépasser la région de Noville-sur-Mehaigne. Il s’agissait, selon César, de peuples celtiques vassaux
des Nerviens mais qui devaient aussi entretenir des relations commerciales avec les Eburons. Emballés
par le succès d’Ambiorix, les Nerviens révoltés, et dans leur sillage les Geldumnes, assiègent les
légions du légat Quintus Tullius Cicéro qui hivernaient en territoire nervien (dans un lieu dont la
localisation n’est pas encore clairement établie). Malheureusement pour nos prédécesseurs, le
retranchement romain allait résister suffisamment longtemps que pour permettre à Jules César
d’arriver à la rescousse. Ses deux légions allaient rapidement donner une solide leçon aux révoltés
dont la fougue dépassait largement le bon sens militaire !
Dans la foulée, César pénétra dans le territoire des Eburons et extermina ce peuple, pour l’exemple (on
parlerait aujourd’hui de génocide) mais Ambiorix ne fut jamais capturé ! Nos malheureux Geldumnes
survécurent-ils à cet épisode ? On peut penser que oui. En tout cas, leur oppidum, à savoir leur centre
religieux, politique, commercial et militaire, prit sans doute leur nom durant le IVe siècle de l’ère
chrétienne ! La prochaine fois que vous vous rendrez à Jodoigne pour visiter l’une ou l’autre surface
commerciale, ayez donc une pensée pour ces ancêtres gaulois qui avaient déjà le commerce dans le
sang ! Pas de statue en vue, du genre de celle d’Ambiorix à Tongres, mais quelques commerçants bien
connus qui n’hésitent pas, comme autrefois, à commercer avec les Eburons… et notamment ceux de la
région d’Hannut ! En illustration, une monnaie utilisée par les Nerviens : le statère d’or (pesant un peu
plus de 6 grammes). Que les Jodoignois gardent l’œil ouvert !
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