Sequence 5 : Une saison en enfer, Illuminations

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Sequence 5 : Une saison en enfer, Illuminations, Rimbaud
Lecture Analytique : Incipit d'Une saison en enfer
I. Un passé antérieur
1) En arrière
– « Jadis » = légendaire, fabuleux / « Tout dernièrement » = bornes temporelles du texte.
– Texte nostalgique ? Une saison = constat d'une expérience passée. Entre le « Jadis » (qui exprime la période
1870-1872) et le moment où il écrit Une saison : rupture intérieure chez Rimbaud très forte, malgré le nombre
d'année très petit qui a permis ce changement → fulgurance de l'œuvre poétique et de son évolution chez
Rimbaud.
2) Bonheur et passé
– Festin = fête hyperbolique. Référence à la bible et aux noces de Cana (où Jésus transforme l'eau en vin).
Abondance, fertilité, fraternité, harmonie (→ La Cène du Christ par Vinci : impression d'unité, mais elle ne
semble pas exister → Rimbaud pensait que ce passé était heureux et qu'il était poète, mais ça n'était qu'une
illusion)
II. Les images négatives
1) Sous le signe de la négativité
– « La Beauté » = la musicalité et l'harmonie de ses premiers poèmes, cette beauté que Rimbaud « [a] trouvé
amère » et « [a] injuriée » à travers son désir de renouveau et de modernité. Il l'a injuriée en utilisant le vers
libre et la prose, en remettant sévèrement en cause ce qu'il n'aime pas, en essayant te transcrire à l'écrit ses
expériences du voyant à l'aide d'un nouveau langage. La « Beauté » serait donc l'harmonie d'une poésie
purement artistique (poésie parnassienne).
– Paragraphe 2 à 6 : anaphore en « je » + phrases courtes → rythme soutenu et rapide et accumulation images
négatives.
– Paragraphe 4: « O sorcières, ô misère, ô haine » → ces forces semblent être supérieurs à lui, il ne peut y
résister et a décidé de leur confier son « trésor » qui représente sans-doute sa pensée, son esprit, voire son
âme.
– Champ lexical de la violence : « l'étrangler », « bête féroce », « bourreaux », « en périssant », « mordre »,
« fusils », « m'étouffer », « crime ».
– Paragraphe 6 : apogée de l'indécence et du culte du malheur (« le malheur a été mon dieu »)
2) A l'ombre de la mort
– Paragraphe 8 : « de faire le dernier couac ! » = référence au drame de Bruxelles. Inscrit vraiment le texte dans
l'autobiographie, malgré les guillemets du début. Onomatopée agressive, discordante → intéresse Rimbaud par
sa sonorité.
III. Les renversements du biblique au satanique
1) Un monde à l'envers
– Les commandements de la bible sont inversés (il tue, convoque les fléaux bibliques).
– Le Je est iconoclaste, injurieux, blasphématoire. Il se libère du baptême chrétien et rentre dans une attitude
contre-religieuse → un des moyens d'arriver au dérèglement de tous les sens.
– Paragraphe 3 : vers blanc, décasyllabe. La justice = conventions. Inversion du socle de la société. Le Je se
place au-delà du bien et du mal.
– Paragraphe 4: fuite du monde conventionnel.
– Révolte sociale, métaphysique et artistique. Plus le texte avance, plus Rimbaud se révolte contre la société.
2) Un au-delà en deçà
– Passage dans un autre monde. Cet autre monde = bestiaire féroce (« bête féroce », « hyène »), un humanité
inquiétante (« O sorcières »), où Dieu n'est plus Dieu (« le malheur a été mon dieu »). Monde basé sur la
destruction.
– Volonté dans le texte de convoquer tout ce qui est contraire au monde biblique (paragraphe 6 à 10).
– Rimbaud se place sous l'égide, sous la protection de Satan.
– Rimbaud a voulu « rechercher la clef du festin ancien », probablement parce qu'il a failli mourir. Mais il ne peut
y retourner, il est allé trop loin dans son entreprise de déconstruction (par. 10 « tu resteras » → futur
catégorique)
– Paragraphe 11 : « facultés descriptives ou instructives » = poésie belle, cohérente, instructive. Évocation du
dérèglement de tous les sens.
– Rimbaud, en créant un verbe, en donnant à voir au lecteur un autre monde, a voulu être Dieu : « me couronna
de si aimables pavots » → couronne d'épines du Christ. Pavot = plante immorale. Texte = évangile inversé.
Rimbaud = antéchrist.
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