et ses tuyaux de poêle volants

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ÉDITO
Ces mots ne sont pas de moi. C’est bien ainsi qu’en leurs temps avaient été surnommés les avions de Leduc. Il
faut dire qu’ils en avaient en effet la forme générale et le côté « vide ».
En fait, ces avions étaient vraiment de simples statoréacteurs volants auxquels leur inventeur avait rajouté une
cabine de pilotage dans le cône d’entrée d’air et un minimum de surfaces portantes. Une idée d’une redoutable
simplicité … sauf que tout était à inventer pour que cela fonctionne.
Or, Leduc n’était pas un des grands avionneurs de l’entre-deux-guerres, mais seulement un ingénieur
autodidacte. S’il lui fallut beaucoup de génie technique pour mettre au point ces appareils, il lui fallut surtout une
dose magistrale de volonté pour convaincre Breguet et l’État français de l’aider à réaliser son projet.
Certes, aucun avion de série ne vola jamais sous son nom, mais il contribua néanmoins au progrès des
motorisations pour les très grandes vitesses, et surtout au rayonnement du talent français dans le domaine de
l’aéronautique. Tous les passionnés d’aviation connaissent son nom … et pour plus de sûreté, je vais tout vous
redire de son histoire.
Bonne lecture à tous !
Jacques DESMARETS
Courrier des Lecteurs
Pas de courrier ce mois-ci, sinon les contributions de notre ami Donato à l’identification des photos que je vous
avais soumises le mois dernier, et le message de Philippe Keller m’annonçant le prochain Rassemblement des
Femmes Pilotes d’ULM.
J’espère que vous serez plus bavard ce mois-ci. Je vous rappelle que vos critiques me sont utiles pour améliorer le
contenu des futurs numéros. Alors n’hésitez pas à me faire part de tous vos commentaires, qu’ils soient positifs ou
négatifs. Et continuez à m’indiquer les manifestations qui méritent d’être annoncées.
Et au fait, vous ne m’avez pas répondu concernant les jeux Aéroludiques. Je vais finir par croire qu’ils
n’intéressent personne et arrêter d’en faire …
Alors à vos plumes !
Humour :
Si vous avez atterri et que vous devez mettre plein gaz pour avancer jusqu'au terminal, c'est que vous avez
oublié de sortir le train d'atterrissage.
En couverture ce mois-ci :
Les Leduc 010-03 et 022-01
Ces deux « tuyaux de poêle volants », seuls rescapés des six prototypes construits par René Leduc, sont aujourd’hui exposés au Musée
de l’Air, au Bourget. Le 010, présenté sur une maquette partielle de son Languedoc porteur, arbore le nom de René Lorin, dont Leduc a
toujours reconnu la primauté de ses travaux sur les « tuyères thermopropulsives », les statoréacteurs. L’autre nom, moins visible sous les
hublots, est celui de Jean Villey, un autre savant ayant également travaillé dans ce domaine.
Photo signée igor113.livejournal.com, en ligne sur http://igor113.com ,
un blog entièrement en russe, je ne peux donc vous en dire plus sur l’auteur.
2
04
René Leduc
et ses tuyaux de poêle volants.
09
Le pulsoréacteur et le statoréacteur
12
Il y a 50 ans :
13
AeroDynamix
P. 04
Le Mystère 20
la plus importante patrouille du monde
14
A l’aide !
15
Nouvelles photos et solutions du mois dernier
dont …
Le Prone Meteor et le pilotage allongé
18
Expliseat
P. 12
Une start-up française veut révolutionner les
cabines des monocouloirs
P. 13
19
Les P’tites News
23
10° Rassemblement Nationnal des
Femmes Pilotes d’ULM
24
Aéroludique
P. 15
3
et ses tuyaux de poêle volants
René Leduc naît le 24 avril 1898 à SaintGermain-lès-Corbeil. A 14 ans, il arrête ses
études pour devenir apprenti-mécanicien (il
répare des vélos) puis commis de bureau.
A 18 ans (1916), il s'engage dans l'armée
(artillerie) et combat en première ligne. Il
fait le peloton d'officiers de Fontainebleau,
d’où il sort avec le grade de major de sa
promotion.
René Leduc
Démobilisé en 1920, il s’inscrit à l'école
supérieure d'Électricité (future Sup’Elec)
pendant un an, obtient son diplôme
d’ingénieur et s’intéresse à la résistance des
matériaux et à la thermodynamique.
En 1922, il quitte la France pour prendre un
poste de sous-directeur d'une usine de
cellulose en Autriche où il rencontre celle
qui devient son épouse. Mais à la suite du
décès de son père, il revient en France en
1923. Il entre alors aux Établissements
Louis Breguet où il dirige le bureau des
calculs. Il étudie le comportement des
poutres prismatiques (rectilignes et de
section constante) et l’élasticité des corps
creux.
René Lorin
Attention :
L’histoire de l’aéronautique
connaît un second René Leduc,
sans aucun rapport avec celui
objet de notre article.
Neuf ans plus jeune (1907 –
1990) ce constructeur amateur
réalisa plusieurs appareils de
tourisme et de vitesse, dont le
RL-21avec lequel il établit trois
records :
le 13 octobre 1960 : 316 km/h,
le 12 juillet 1963 : 334 km/h, et
le 14 juin 1966 : 350 km/h.
Leduc dépose son premier brevet en 1930.
Il s'agit d'un « propulseur à réactions
intermittentes », connu aujourd’hui sous le
nom de pulsoréacteur (voir explications
plus loin). Trois mois plus tard, l’allemand
Paul Schmitt déposera un brevet similaire.
Bénéficiant du soutien du III° Reich, ce
dernier pourra développer cette invention
qui motorisera en particulier les bombes
volantes V-1.
Il quitte alors Breguet et rejoint la toute
nouvelle Société Générale Aéronautique,
née de la fusion, voulue par le
gouvernement, de cinq avionneurs.
Mais insatisfait des performances de ce
type de moteur, il développe une nouvelle
4
théorie, celle des « tuyères
thermopropulsives ».
Il s’agit en fait du statoréacteur.
A la fermeture de la S.G.A. en 1933, il
prend une année sabbatique et profite de
ses indemnités de licenciement pour
développer cette invention. Il en dépose le
brevet en 1933. Il découvre alors les
travaux de René Lorin, ingénieur de la
Compagnie des Omnibus, qui a déposé en
1908 un brevet de réacteur, et publié en
1910 et 1913 dans l’Aérophile le principe
du même statoréacteur. Mais à cette
époque, les performances des avions ne
permettaient pas d’atteindre la vitesse
minimale de fonctionnement d’un tel
moteur, et il n’avait donc pu expérimenter
ses théories.
Leduc cherche alors à le rencontrer, mais
Lorin vient de s’éteindre en janvier de la
même année. Toute sa vie, il ne manquera
jamais de rendre hommage à ce
prédécesseur.
Il faut savoir également que le russe B. S.
Stetchkine avait découvert ce même
principe en 1929 et que les Américains
avaient commencé également à le
développer depuis 1927, mais sans que
l’ingénieur français ait pu en avoir
connaissance.
En 1934, René Leduc revient chez Breguet
comme consultant, tout en continuant ses
recherches sur les tuyères. Il obtient une
subvention de l’État pour la réalisation
d’une première tuyère de 30 mm. Il lui faut
deux ans pour mettre au point l’engin et y
stabiliser la combustion. Mais en juin 1936,
il peut enfin faire la démonstration, devant
les services techniques officiels du
Ministère de l’Air, de la réalité de sa
théorie.
L’année suivante, le ministre Pierre Cot lui
commande la construction d’un prototype
de chasseur. La construction du Leduc 01001 peut commencer, avec l’aide de Breguet
puisque Leduc ne possède pas d’usine.
Au Salon de l’Aéronautique de 1938,
Leduc présente la maquette de son « Avion
devant voler à 1 000 km/h à une puissance
de 10 000 ch et avec un plafond de
25 000 mètres. »
Mais en 1939, la guerre oblige Breguet à
quitter Paris pour Toulouse Montaudran où
les pièces du Leduc sont emportées. Sa
construction se poursuit lentement et très
discrètement, pour ne pas attirer l’attention
de l’occupant. En avril 1944, le prototype
est endommagé par un bombardement de la
RAF.
Polikarpov I-153 équipé de deux
Merkoulov DM-2
DO-17Z, puis …
DO-217 avec un statoréacteur à
tester
Leduc 010-01
Pendant ce temps, les travaux étrangers sur
les statoréacteurs se sont poursuivis, en
Allemagne, aux USA, et en URSS où, en
mars 1939, une petite fusée équipée d’un
statoréacteur Merkoulov est lancée,
accélérée d’abord par un moteur fusée. Puis
des moteurs plus gros sont testés sous
divers avions jusqu’en 1942.
En Allemagne, après des essais au sol sur
un camion en 1941, l’ingénieur Eugen
Sänger installe un premier statoréacteur sur
le dos d’un Dornier DO-17 en 1942, puis
un second plus puissant sur un DO-217. Les
essais seront heureusement stoppés en
1944, faute de carburant, et après que des
essais furent également réalisés avec une
version brulant du … charbon ! (Après la
guerre, Sänger travaillera en France et
mettra au point le Griffon).
Les américains lancent en 1944 le
programme Bumblebee, qui donnera
naissance à des missiles dans les années
50/60.
En 1944, dès la libération, les travaux
reprennent sérieusement mais lentement.
L’avion est équipé d’un réacteur de 1 500
5
mm de diamètre, le plus gros jamais
construit alors. Mais, par définition, il ne
peut fonctionner qu’au-delà d’une vitesse
minimum. Il ne peut donc assurer le
décollage de l’appareil qui doit être largué
en vol par un avion porteur. Ce sera un SE161 Languedoc, un avion de transport mis
au point par Dassault (encore Bloch à
l’époque) en 1937.
Le premier vol intervient le 19 novembre
1946, le 010 restant captif. Il fallut encore
attendre un an, le 21 octobre 1947, et
quelques vols supplémentaires avant que le
Leduc ne soit largué pour un retour en vol
plané aux mains de Jean Gonord. Il faut
dire que, pour cet avion et ce moteur, rien
n’existe, tout reste à inventer, et c’est
Leduc qui tient à tout mettre au point luimême. Ainsi des ailes, qui sont taillées
dans la masse en deux demi-coquilles
accolées, et de l’énorme fraiseuse capable
de réaliser cet usinage. Mais aussi de la
paroi poreuse des entrées d’air, capable
d’aspirer la couche limite, et de la capsule
de pilotage largable, pour sauver le pilote
en cas de besoin.
L’accès à bord est délicat …
Le 010-01 sur son Languedoc
Le train d’atterrissage escamotable
manuellement ne fonctionnait qu’en sortie,
pour l’atterrissage.
Le 016 dans la même position ;
notez les réacteurs en bout d’aile
Largage du 021-01 en 1953
Yvan Littolff sortant du 021 en
1955. Notez la verrière coulissée
en avant sur son axe central
traversant l’ancre sombre visible
à gauche
Le premier vol avec allumage de la tuyère a
enfin lieu le 21 avril 1949. C’est le premier
vol d’un avion uniquement propulsé par ce
type de réacteur. Après avoir décollé de
Blagnac, Jean Gonord se sépare du
Languedoc à 430 km/h et 3 200 mètres
d’altitude puis allume le statoréacteur.
Le 010 effectue ensuite une montée et
atteint une vitesse de 680 km/h à 5400
mètres d’altitude. L’appareil vole pendant
une heure avant de se poser sans problèmes.
Au cours des essais qui suivront, l’avion
fait la preuve de ses capacités
exceptionnelles, en particulier en termes de
vitesse ascensionnelle (20 m/s à 10 000 m).
En septembre 1951, Albert Boyd et Chuck
Yeager, venus assister à Istres aux essais,
ont le plus grand mal à suivre le prototype
français avec leur F-86.
Leduc a dû quitter Breguet pour créer, en
1951, sa propre société en région
parisienne. Il obtient de nouveaux contrats
de développement du gouvernement et
construit un second prototype du 010.
La météo n’étant pas terrible à Paris, il
transfert ses essais sur la base d’Istres, en
Provence. Mais fin 51 et début 52, deux
accidents obligent à des atterrissages en
catastrophe où les pilotes sont blessés.
6
De toute façon, cet appareil équipé d’un
seul statoréacteur n’étant pas autonome, il
est temps pour Leduc d’envisager un
nouvel appareil.
Il commence par construire un troisième
prototype du 010, auquel il ajoute deux
turboréacteurs Marboré I de 250 kgp en
bout d’ailes. Ce 010 devient le 016. Mais
les réacteurs sont trop peu puissants pour
lui permettre de décoller. Ils ne servent
qu’à tester la formule et à aider le pilote
lors des manœuvres à basse vitesse.
L’avion est toujours largué en vol. Leur
mise au point se révèle compliquée et
Leduc finit par retirer les réacteurs en 1954.
Il redevient 010-03 et c’est lui que l’on peut
voir aujourd’hui au Musée.
Pour répondre à la commande de l’État
d’un intercepteur opérationnel, il réalise le
021, qui doit atteindre la vitesse du son.
Deux exemplaires sont construits.
Plus grand et plus gros que le 010 (2m30 de
diamètre), il est équipé d’un train principal
monotrace et de balancines dans des
fuseaux en bout d’ailes, et d’un cockpit
entièrement en plexiglas cette fois très en
avant de l’entrée d’air, améliorant
notablement la visibilité du pilote. Il
coulisse complètement vers l’avant pour
libérer l’accès. La capsule est toujours
entièrement éjectable.
Encore une fois, l’appareil doit être largué
en vol ; il est testé entre 1953 et 1956.
Le plan ci-dessous montre bien les six viroles qui
servent à injecter le carburant dans la tuyère et à y
stabiliser la combustion. A l’extrême arrière du
« fuselage », avant la première virole, se trouve une
petite turbine servant à la fourniture d’énergie, en
particulier pour la pompe à carburant. Notez
également le prisme dans la verrière permettant une
vue nette vers l’avant, que ne permet pas le plexi
trop incliné.
Le Leduc 022-01 à Istres
Vue intérieure de la tuyère
montrant les viroles entourant la
sortie d’air du réacteur ; autant
d’étages d’injection de carburant
C’est en effet en 1956 que Leduc termine le
022 qui doit, enfin, répondre au cahier des
charges de l’Armée de l’Air.
Cet avion possède une ligne extraordinaire
qui, même aujourd’hui, lui donne un aspect
futuriste.
Comme ses prédécesseurs, il abrite son
pilote dans un cône de plexiglas très
allongé au milieu de son immense entrée
d’air. Son aile s’est encore affinée et est
maintenant en flèche, terminée par des
réservoirs profilés très minces et déportés
vers l’avant. L’empennage porte lui aussi
des carénages effilés. La profondeur est
monobloc, et toutes les gouvernes sont
équipées de servocommandes brevetées par
Leduc. Le train est désormais classique,
avec une roulette avant qui se loge dans la
pointe avant de la capsule coulissante et
largable !
Verrière du 022-02, exposée au
Musée de l’Air. Notez le prisme
sur le dessus
Cette fois, l’avion est vraiment autonome,
grâce à un réacteur Atar D3 de 2 800 kgp
logé avant la tuyère. Il promet Mach 2 à
16 000 m, avec un taux de montée de 370
m/s. Son premier vol a lieu le 26 décembre
1956, avec seulement le fonctionnement de
l’Atar. La tuyère, de 16 000 kgp (contre
9 600 sur le 021) n’est allumée que le 1er
juin 1957.
En fait, il ne réussit à atteindre la vitesse du
son qu’à son 141ème vol, le 21 décembre
1957. Mais deux jours plus tard, la tuyère
est endommagée par un incendie lors d’un
essai au sol.
Cet incident signe la fin des essais. L’État,
qui a déjà fait arrêter en octobre la
construction du second prototype pourtant
presque terminé, stoppe son financement le
15 février 1958, devant les incertitudes
liées à ce système de propulsion et alors
que les réacteurs à postcombustion sont
maintenant opérationnels, que beaucoup de
nouveaux appareils sont aussi en
développement, et que la crise algérienne
plombe les finances publiques.
Le Nord 1500 Griffon (ci-dessous),
concurrent du 022 qui a réussit son premier
vol combiné turbo et statoréacteur le 6
avril, soit près de deux mois avant le
Leduc, continuera encore ses essais pendant
trois ans aux mains d’André Turcat, mais
ne donnera lieu à aucun développement non
plus.
Le 022, juste avant son premier vol le 26 décembre
1956.
7
Jean Sarrail (sortant ici du 022)
pilotait le 010-02 pour le compte
du CEV lors du premier accident
de 1951. Il rejoint pourtant
l’équipe de Leduc lorsque Littolff
est lui-même blessé, et c’est lui
qui assurera la présentation en
vol du 021 lors du salon de 1955.
Après une très longue carrière de
pilote de chasse et de pilote
d’essais (6 600 heures de vol sur
184 appareils), Sarrail s’est éteint
en juillet 2012 à l’âge de 93 ans.
Il faut noter que, si beaucoup ont dit que
cette décision a condamné un projet qui
était sur le point de donner une avance
considérable à l’aéronautique française,
d’autres mettent en avant que cet appareil
surprenant ne semblait pas vouloir tenir ses
promesses. Il eut beaucoup de mal à
atteindre Mach 1 sans jamais le dépasser, le
statoréacteur fonctionnait mal à haute
altitude, et surtout consommait
énormément : les 1 800 kg de carburant
emportés ne lui donnaient que 30 minutes
d’autonomie, et en n’abusant pas de sa
pleine puissance ! Le fuselage, qui ne
respectait pas la loi des aires, offrait une
traînée beaucoup plus importante que
prévue, et n’était finalement pas adapté au
vol supersonique..
Notons encore que les six prototypes
construits ont effectué plusieurs centaines
de vols, avec seulement deux pannes ayant
entraîné un atterrissage d’urgence, et sans
que les pilotes aient eu à souffrir de plus
que quelques blessures.
La seule invention de Leduc qui n’ait
jamais été testée est donc sa capsule
largable.
Le 022-01, restauré, rejoindra le 010-03 au
Musée de l’air.
Leduc, qui a 60 ans, se replie alors sur son
activité d'équipementier, domaine dans
lequel il a déposé 38 brevets. Il devient un
spécialiste des pompes hydrauliques,
prolongeant ainsi l’activité de création et
d’invention qu’il avait commencée pour
équiper ses avions des systèmes dont il
avait besoin et qui n’existaient pas encore.
Sa société, HYDRO LEDUC, existe
toujours à Azerailles en Meurthe-etMoselle.
Il meurt le 9 mars 1968, à Istres.
8
En 1954, lors d’une conférence à l’AéroClub de France, René Leduc déclarait :
« Dans vingt ans, des passagers
traverseront l’Atlantique à Mach 2 ! ».
Dix-neuf ans plus tard, le Concorde
réalisait cette prédiction.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Longueur
Envergure
Hauteur
Masse à vide
Puissance du statoréacteur
Puissance du réacteur
Vitesse maximale
LEDUC 010
LEDUC 021
LEDUC 022
10 m 25
10 m 52
3 m 39
3 000 kg
13 m 00
11 m 60
4 m 05
5 200 kg
9 600 kgp
960 km/h
Mach 0,9
18 m 20
9 m 96
4 m 86
8 975 kg
16 000 kgp
2 800 kgp
Mach 1
Le Pulsoréacteur
Le premier brevet de Leduc portait sur le pulsoréacteur.
C’est un moteur à réaction cyclique : comme dans un moteur à explosion classique, la combustion est intermittente ; mais
alors que le premier transforme l’énergie produite en mouvement de rotation, le pulsoréacteur éjecte les gaz vers l’arrière
pour produire une réaction vers l’avant. Les seules pièces en mouvement sont les clapets (ou volets) qui s’ouvrent et se
ferment seuls sous les variations de pression.
nouveau cycle commence ! Ceci à une fréquence de 200 à
300 fois par seconde ce qui explique le bruit sourd de ce
type de propulseur.
Un cycle a une durée d'autant plus courte que la vitesse est
élevée, souvent inférieure au dixième de seconde.
Admission :
A la mise en route, on injecte de l'air comprimé et du
carburant à travers les clapets; le carburant vaporisé pénètre
dans la chambre de combustion.
Avantages

Il peut, contrairement au statoréacteur, fonctionner
à faible vitesse ;

Il a l'avantage d'être de construction relativement
simple et peu coûteuse.
Inconvénients

Il faut une rampe de lancement pour que de l'air
puisse rentrer dans la chambre de combustion au
démarrage.

Il est très bruyant ;

Son rendement est médiocre ;

Il fonctionne uniquement en tout ou rien.
Explosion :
Les premières explosions sont réalisées grâce à une bougie
et un allumage haute tension. Lors de l'explosion du
mélange, le volume triple, provoquant une augmentation de
pression qui a pour effet de fermer les clapets. Les gaz
brûlés ne peuvent s'échapper que vers l'arrière, créant ainsi
la poussée.
Les explosions suivantes sont entretenues par le contact du
mélange sur les parois chaudes et la bougie devient donc
obsolète.
Utilisation
Ce type de réacteur propulsait les V-1. De nos jours, on
trouve encore des pulsoréacteurs sur des petits avions
radiocommandés de loisir, car ils sont économiques et
simples à fabriquer.
Re-Admission :
L'échappement des gaz chauds crée une dépression dans la
chambre de combustion. Cette pression devient inférieure à
la pression externe, les clapets s'ouvrent, l’air et le
carburant pénètrent à nouveau dans la chambre,
s'enflamment au contact des parois chaudes et ... un
9
Le Statoréacteur
Dans un réacteur classique, une partie de l’énergie produite
par la combustion est récupérée par la turbine et utilisée
pour entraîner le compresseur, nécessaire pour comprimer
l’air à l’entrée. Or, à partir d’une certaine vitesse de
déplacement, l’entrée de l’air dans le réacteur par un canal
se rétrécissant suffit à le comprimer ; il n’y a plus besoin de
compresseur. Le carburant peut alors être enflammé et se
détendre sans avoir besoin d’entraîner une turbine.
Avantages et contraintes de fonctionnement
Le premier avantage est une relative simplicité de
fabrication puisqu’il n’y a aucune pièce en mouvement.
Seuls le calcul des formes et dimensions des pièces est
difficile, mais ensuite, la fabrication en série est simple.
Le second, dérivant du premier, est un gain de poids très
important. Un pot d’échappement pèse bien moins lourd
qu’une boîte de vitesse !
Le statoréacteur est donc constitué d'un tube ouvert aux
deux extrémités, dans lequel on injecte un carburant qui se
mélange à l'air comprimé par la vitesse. Il s'enflamme, à la
mise en route, grâce à un système d'allumage puis la
combustion est ensuite entretenue à l'aide de dispositifs
appelés « accroches flammes ». Le résultat de cette
combustion est la production de gaz chauds en grande
quantité, qui s'accélèrent en se détendant dans la tuyère
terminant le réacteur, provoquant une poussée significative.
Mais par contre, ce moteur ne peut être allumé qu’à grande
vitesse, pour que la compression dynamique soit efficace.
Il doit donc être utilisé en complément d’un réacteur
standard (on parle de combiné Turbo-Statoréacteur),
comme sur le Blackbird, ou d’un moteur fusée comme sur
certains missiles.
Notons encore que pour augmenter l’efficacité d’un
réacteur, il faut augmenter la température des gaz éjectés.
Or ceux-ci transmettent cette chaleur aux pales de la
turbine, qui sont déjà soumises à des contraintes énormes
du fait de leur rotation rapide. Tous les principaux progrès
en la matière ont été obtenus en utilisant pour ces pales des
matériaux de plus en plus performants et des systèmes de
refroidissement par circulation d’air. Mais il reste toujours
une limite de température à ne pas dépasser. Pour la
dépasser, on a inventé la postcombustion, qui consiste à
réinjecter et à brûler du carburant dans la tuyère, donc à
augmenter encore la température mais après la turbine. En
somme, à installer un statoréacteur simplifié en sortie du
réacteur *.
Mais pour les très grandes vitesses (aux environs de
Mach 3), ce sont les problèmes de vitesse de l’air dans le
moteur, et d’ondes de choc générées qui font que le
turboréacteur perd de son efficacité. Le statoréacteur
devient alors le moteur le plus efficace.
Malgré l'apparente simplicité du concept, l'efficacité d'un
tel moteur dépend grandement des formes intérieures du
« tube ». La première partie, dite entrée d'air ou diffuseur,
permet de comprimer l'air (Théorème de Bernoulli) en
abaissant sa vitesse. Cette baisse de vitesse s'accompagne
également d'un échauffement de l'air qui arrive donc dans
la chambre de combustion avec une pression et une
température élevées et une vitesse réduite. Cette zone est
dotée en général de plusieurs couronnes d'injecteurs qui
pulvérisent le carburant et entretiennent la flamme. La
forme de cette chambre et la disposition des injecteurs doit
assurer la stabilité de la flamme et la qualité de la
combustion et constitue la partie la plus complexe à mettre
au point. Enfin, comme pour tout autre moteur à réaction,
la forme de la tuyère génère la poussée par détente des gaz
brûlés. L'énergie thermique est transformée en énergie
cinétique.
* Pour info, la température des gaz en sortie de tuyère d’un
Blackbird était de 3 400° !
Alors que la postcombustion d’un réacteur militaire ne peut être
utilisée que ponctuellement, le statoréacteur du SR-71 pouvait
fonctionner en continu (500 l/min/moteur au régime maxi.)
10
Quelques belles images …
Leduc 022
Leduc 021 sur ses roues
Leduc 021 sur son Languedoc
Leduc 021 à l’atterrissage. Le train
monotrace et ultra court de devait pas
faciliter la manœuvre !
Chose surprenante, alors que l’on sait ce
que sont devenus les quatre protos 010 et
022, aucun des textes que j’ai consultés
n’ont pu me renseigner sur le destin des
deux exemplaires du 021 qui, s’ils n’ont
pas fait d’étincelles, ont pourtant fait
tous leurs vols d’essais sans incidents
majeurs.
11
C’était il y a 50 ans …
Le Mystère 20
Dès 1954, Dassault innove en
commençant l’étude d’un avion
d’affaire biréacteur reprenant la
voilure en flèche du Mystère IV. Mais
les réacteurs alors disponibles, prévus
sous les ailes, ne sont pas adaptés.
En 1959, l’étude est reprise avec l’idée
de copier la disposition des réacteurs
de la Caravelle, à l’arrière du fuselage.
Une idée que North American vient
justement de reprendre, elle aussi,
pour son Sabreliner. Elle prend le nom
de Mystère 100 mais n’est pas encore
développée.
En 1961, l'équipe Dassault de
Bordeaux-Mérignac, profite de
l'apparition des nouveaux réacteurs
Pratt & Whitney JT 12 pour relancer
cette étude sous le nom de Mystère
20.
L’avion doit emporter dix passagers à
M 0,8 sur des distances de 1 000 à
1 500 km, correspondant aux besoins
des compagnies européennes. Mais les
débouchés sont aux USA, où le besoin
porte sur des avions capables de
franchir 2 000 km. La voilure est alors
agrandie pour atteindre cette capacité.
Dassault profite de son expérience
dans le domaine des avions de chasse
pour appliquer à cet avion de ligne les
même technologies de pointe, en
terme de servocommandes ou de
profils de voilure comme en terme de
techniques de fabrication.
Le prototype du Mystère 20 effectue
son premier vol le 4 mai 1963.
Serge Dassault (le fils) a assuré la
promotion de l’appareil aux ÉtatsUnis. La Pan Am cherche justement
un appareil pour créer un département
d’avions d’affaire. Son vice-Président
et Charles Lindbergh sont venus en
France pour assister au premier vol et
sont emballés. Lindbergh, selon la
légende, télégraphie le jour même au
Président : « I’ve found our bird ! »
(« J’ai trouvé notre oiseau ! »). La
compagnie commande dès le mois
d’août 40 appareils (plus 120 options),
exigeant par contre une motorisation
avec le réacteur à double flux (Fan Jet)
General Electric CF 700.
L’avion prend aux USA l’appellation
que lui a donné la Pan Am de Fan Jet
Falcon, et commence à être livré à
l’été 1965.
C’est immédiatement le succès.
L'avion va faire une magnifique
carrière internationale. Il donnera
naissance à toute une famille
d’appareils (Falcon 10, 20, 30, 40,
puis 50 [triréacteur], 100, 200, 2000,
900 [triréacteur] …) Plus de 2 250
appareils ont été produits, dont 2000
volent toujours.
En 1971, FedEx est créée avec 10
Falcon 20 qu’elle utilisera seuls
pendant 10 ans. Les Coast Guards
s’équiperont également avec 41 HU25 Guardian, une version spéciale du
Falcon 20.
A partir de 1974, Dassault installe une
usine dans l’Arkansas pour
l’assemblage, l’équipement et la
personnalisation des Falcon.
Après quelques années de
vols d’essais, le prototype 01
fut oublié sur un parking de
Dassault. A l’occasion de
son anniversaire, il vient
d’être restauré (3 ans de
travail par l’association IT
Mercure !) et repeint dans sa
livrée d’origine, avec
seulement une banderole
supplémentaire rappelant le
record mondial de vitesse de
Jacqueline Auriol le 10 juin
1965.
Il sera désormais exposé au
Musée de l’Air, à qui il a été
offert.
12
AeroDynamix
La plus importante patrouille du monde
Très professionnels pour des amateurs !
La Team AeroDynamix est le nouveau nom, depuis la fin de l’année dernière, de l’ancienne Team RV, ainsi nommée
parce qu’elle vole sur des Van’s RV (RV8 ou RV6 selon les pilotes). Autrement dit, des avions de construction amateur,
achetés en kit à la société américaine fondée en 1971 par Richard “Dick’ VanGrunsven. Des avions qui sont équipés de
moteurs différents (entre 150 et 260 ch), de poids différents (1.067 à 1.320 livres), et qui pourtant volent en formation
serrée, à 200 mph et sous 6 g, depuis de nombreuses années.
Et surtout, c’est une formation à 12 appareils !
Douze appareils, tous de couleurs différentes (puisque chaque pilote utilise son appareil personnel), qui évoluent dans un
ensemble parfait, et qui sont très recherchés dans les meetings américains.
Car hélas, ils ne quittent jamais leur continent. Pour les voir, il faudra profiter de votre prochain voyage aux States ; par
exemple lors du prochain AirVenture d’Oshkosh (29 juillet – 04 août).
Les pilotes totalisent 100.000 heures de vol (dans le civil et l’armée) à eux tous.
Vous saurez tout sur les avions et les pilotes en vous rendant sur le site du team : http://teamaerodynamix.com/
13
i
a l aide !
Je vous ai soumis le mois dernier les photos de cinq avions que je n’arrivais pas à identifier. Je comptais beaucoup sur
vous tous … mais seul Donato Lupo semble s’y être vraiment collé. Il m’a identifié trois appareils, pendant que moimême j’en identifiais un quatrième.
Mais quel est donc l’avion numéro 5 ? Un mini chasseur, équipé d’une aile delta, avec une double dérive réduite et surtout
cette entrée d’air trapézoïdale juste au ras du cockpit et du bord d’attaque de l’aile …
Certainement un prototype qui n’a jamais abouti.
AVION N° 5
Vous trouverez cidessous les
identifications des
quatre autres,
et deux nouveaux
avions à identifier,
les numéros 6 et 7.
Merci d’avance de
votre collaboration !
Avion n° 2 : Douglas C-124 Globemaster II
C’est Donato Lupo qui a identifié cet avion cargo américain, version modifiée du C-74 Globemaster, capable grâce à une
immense porte de chargement avant avec rampe hydraulique, à un monte-charge à l’arrière et à deux pont roulants
internes (capables de soulever 7 tonnes), de transporter des chars, des camions ou des canons sans les démonter. En
version transport de troupes, il pouvait emmener 200 soldats ou 127 blessés. Ses quatre moteurs de 3.808 ch lui
permettaient de décoller à la masse de 98 tonnes, alors que sa masse à vide était de 46 tonnes. Très lent, il lui fallait 97
heures pour rejoindre le Viêt-Nam depuis la Californie.
Entre 1949 et 1955, il fut construit à 448 exemplaires qui s’illustrèrent sur tous les fronts jusqu’en 1974.
Ce C-124 débarque ici un avion U-2
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Avion n° 1 : Prone Meteor
J’ai moi-même identifié par hasard ce prototype. Il s’agit d’un Gloster Meteor qui a été modifié pour tester la possibilité
de piloter l’avion en position couchée. En effet, l’avènement des avions à réaction et donc à très grande vitesse a soulevé
le problème des pertes de conscience des pilotes lorsqu’ils supportaient des accélérations trop importantes lors des
manœuvres, le fameux voile noir. Alors que l’on commençait à étudier les combinaisons anti-g, les anglais choisirent
d’étudier également la possibilité de piloter dans une position où le cerveau était moins haut par rapport au cœur, lui
facilitant ainsi son irrigation. Accessoirement, cette position devait permettre également d’obtenir un maître-couple moins
important pour le fuselage, et donc un gain de traînée.
Les allemands avaient d’ailleurs testé plusieurs fois cette possibilité dans leurs nombreux protos d’armes nouvelles
pendant la guerre ; les américains aussi, avec le Northrop XP-79, qui se crasha lors de son premier vol.
Le programme fût lancé en 1952, et l’avion testé en vol à partir du 10 février 1954. Le cockpit habituel avait été conservé,
et le chef pilote de la mission, Eric Franklin, y assurait la sécurité du vol. C’est Bill Else qui pilota pour la première fois
l’appareil dans cette position inhabituelle, les pieds dans des pédales suspendues qu’il fallait éjecter en cas de problème
avant de ramper en arrière jusqu’à une trappe. Les photos montrent que le siège en cuir était ajustable électriquement.
La queue de l’appareil avait également été modifiée pour compenser l’allongement du nez.
Jusqu’en juillet 1955, l’avion effectuera 45 heures de vol, démontrant la faisabilité du principe, mais également ses
limites, en particulier en termes de champ de vision en combat. Et dans le même temps, les combinaisons anti-g
résolurent le problème de façon plus efficace.
Le Prone Meteor est maintenant conservé au Newark Air Museum de Nottingham.
15
AVION N° 3 Adam Jet A 700
Adam Aircraft Industries est une société américaine fondée en 1998 et mise en liquidation en 2008. Elle a d’abord lancé
le Adam 500, qui était équipé de deux turbopropulseurs alignés en push-pull, un à l’avant et l’autre à l’arrière du fuselage,
imposant une formule bipoutre. En 2003, elle développa son successeur en version jet, le Adam 700, en conservant
l’essentiel du Adam 500. Mais sa certification n’était pas encore acquise au moment de la banqueroute, et si la société
russe qui avait racheté Adam prévoyait de continuer la procédure de certification, celle qui a repris la société depuis a
déclaré se consacrer uniquement au Adam 500.
Le Adam 700 est un 6 places (ou 8 sans toilettes) plus deux pilotes, capable de 612 km/h sur 2.646 km, motorisé par 2
réacteurs de 1.350 livres. Il se promettait de révolutionner le marché de l’aviation de luxe … on parlait de 2,25 M$ !
AVION N° 4 Dewald Sunny
Donato a reconnu dans ce petit ULM un Sunny Dewald provenant d Allemagne. Un trois axes sans queue, un biplan aux
ailes réunies par deux dérives, mono ou biplace. Un de ses propriétaires en dit : « Un appareil splendide de simplicité et
de plaisir en vol. Un vrai trois-axes qui a pourtant quelques particularités. Il ne décroche pas. De par le fait que l'aile
supérieure présente une incidence plus prononcée que l'aile inférieure, on peut tranquillement tirer le manche juste en
butée. Il parachute avec le pilote seul à bord à environs 3m/sec, comme une feuille morte, et reste pourtant totalement
contrôlable aux élevons puisque ceux-là sont fixés sur l'aile inférieure qui, elle, ne décroche jamais. C'est une procédure
d'urgence décrite dans le manuel de vol qui permet même un atterrissage, certes dur, mais sans trop de dégâts (au moins
pour le pilote) et pratiquement sur place. Faut savoir que le taux de chute avec un parachute global se situe tout de même
autour des 7 à 8 m/sec. » A noter que sur le forum ULM, des propriétaires de cette machine qui est devenue « orpheline »
cherchent à se regrouper pour retrouver plans et pièces pour les entretenir. Si vous en connaissez …
http://www.forum-ulm-ela-lsa.net/viewtopic.php?f=456&t=3870&p=37458
16
AVION N° 6 (ci-dessus)
Avion n° 7 (ci-dessous)
17
Une start-up française
pourrait révolutionner les
cabines des monocouloirs
D’après un article de Romain Guillot publié
http://www.journal-aviation.com
le
29/03/2013 sur
La jeune société Expliseat a dévoilé à Paris le 28 mars
dernier un siège de classe économique au moins deux fois
plus léger que les derniers slim-seats actuellement sur le
marché (mais le leader allemand Récaro aurait un projet en
cours d’études à 6 kg). Baptisé « Titanium seat », ce siège
affiche une masse de seulement 4 kg par passager et vise
en priorité les monocouloirs Airbus et Boeing.
Selon Benjamin Saada, le président de la start-up, un siège
comme le Titanium seat permettrait à une compagnie
comme EasyJet de réduire sa facture carburant de 480 000
dollars par an et par avion (la flotte de la low-cost
britannique comprend aujourd’hui 187 Airbus A319 et
A320). Le gain de masse peut atteindre 2 tonnes par
monocouloir en fonction de la génération de sièges installés
et ainsi représenter une réduction de la consommation en
carburant de l’ordre de 3 à 5%, « soit l'équivalent de
l’apport d’un dispositif comme les Sharklets d’Airbus sur
la famille A320 » souligne Benjamin Saada.
Aquitaine ou en Midi-Pyrénées. Le montage et
l’assemblage seront intégralement réalisés à Toulouse, au
plus près de la FAL de l’avionneur européen.
Deux sièges sont aujourd’hui disponibles au catalogue
d’Expliseat, chacun adapté au diamètre du fuselage des
familles A320 et 737. Si Benjamin Saada n’a pas voulu
révéler le prix du siège, il a cependant indiqué qu’il devrait
être légèrement supérieur aux prix facturés par ses
concurrents, mais pour un retour sur investissement bien
plus court et « très inférieur à 5 ans ».
Cette très forte réduction de la masse des sièges résulte de
l’utilisation de matériaux en composite et en titane. La
rangée de sièges est assemblée comme une banquette dont
l’ossature est constituée d'une structure tubulaire n’utilisant
qu’une trentaine de pièces seulement (contre 500 en
moyenne pour des sièges classiques). Les travaux de
conception du Titanium seat ont duré 3 ans et ont impliqué
le dépôt de 8 brevets.
Expliseat est aujourd’hui en discussion « intense » avec
une dizaine de compagnies aériennes à travers le monde, en
Europe, aux États-Unis et en Asie. Le siège pourrait être
certifié par l’EASA avant la fin de l’année, Expliseat
travaillant étroitement avec l’autorité de certification
européenne depuis 18 mois. La certification FAA devrait
automatiquement suivre dans les six mois suivants.
« Nous voulons être le leader mondial du siège
aéronautique » a ainsi déclaré Benjamin Saada, précisant
pouvoir produire 30 000 sièges par an, soit l’équivalent de
150 à 180 cabines de monocouloir. Pour ce faire, la jeune
société n’a pas de centre de production, nouant des
partenariats avec des industriels dont les identités n’ont pas
été révélées, mais qui pourraient être liés à des
équipementiers du secteur automobile localisés en
Le Titanium seat a également été présenté par Expliseat au
salon Aircraft Interiors qui s’est tenu du 9 au 11 avril à
Hambourg.
18
Les P’tites News
Chaîne de montage
Airbus aux USA
Mille invités et officiels, dont le gouverneur de
l'état et le maire de Mobile, ont participé le 08
avril avec Fabrice Brégier, PDG d'Airbus, à la
pose de la première pierre de la future usine
américaine d'Airbus. Située à Mobile, dans
l'état d'Alabama, elle assemblera à partir de
2015 des Airbus A320.
Concrètement le terrassement débutera cet
été et la construction doit durer jusqu'en 2015
et générer 3 000 emplois. À terme, l'usine
emploiera 1 000 Airbusiens locaux et générera
environ 3 700 emplois dans le tissu
économique local. Mais elle génèrera aussi de
l’emploi en Europe, où seront fabriquées
toutes les pièces des appareils qui
parviendront par bateau à Mobile, reliée au
Golfe du Mexique.
Lorraine Mondial Air
Ballons
Les USA vont louer
nos Rafale
A Chambley Planet’Air, le Lorraine Mondial Air
Ballons (créé et organisé depuis 1989 par
Pilâtre de Rozier Organisation, se déroule tous
les deux ans), est le plus grand
rassemblement mondial de montgolfières.
La 13ème édition promet d’offrir un festival de
couleurs à l’occasion des 230 ans du premier
vol humain par Jean-François Pilâtre de
Rozier (le 21 novembre 1783) avec des
ballons venus du monde entier. Mais aussi un
riche programme d’animations virtuelles,
dynamiques et statiques à la découverte de
tous les engins volants.
Le 65th Aggressor Squadron est une unité des
US Marines basée à Nellis-AFB dans le
Nevada qui se charge de simuler des attaques
par des avions ennemis, donc non américains.
Or, paradoxalement, ils utilisaient pour
l’instant des F-15. Mais les choses vont
changer. Ils viennent de signer un contrat de
location avec Dassault pour louer 16 Rafale
monoplaces et 4 biplaces, qu’ils utiliseront
jusqu’en 2025. Après quoi, Dassault pourra
toujours les revendre d’occasion ; ils auront
alors fait la preuve de leurs capacités !
Du 26 juillet au 4 août 2013 !
Dans les vingt ans à venir 5 900 avions
doivent être remplacés aux États-Unis. Mais
les «majors» américaines préfèrent acheter
« made in America ». Airbus n'entend pas
louper des ventes pour le seul prétexte que
ses avions ne sont pas assemblés aux ÉtatsUnis.
Tour ULM FrancoAllemand
Le parcours du Tour ULM 2013 vient d’être
dévoilé : hormis le départ et l’arrivée, toutes
les étapes seront germaniques pour célébrer
l’année franco-allemande. C’est ainsi que les
pilotes partiront de St-Dié pour rallier
successivement Bad Dürkheim, Schwabisch
Hall, Thalmässing, Pfarrkirchen, Jesewang,
Tannheim, Speyer, et Pirmasens avant de
revenir à St-Dié.
Du 27 juillet au 02 août 2013.
19
60° anniversaire
de la Patrouille
de France
Salon de Provence
26 mai
20
Les 8 et 9 Juin
Le 21 septembre
Du 19 au 21 juillet
Pour les femmes pilotes de tous aéronefs …
http://www.femmes-pilotes.com/
21
22
10° Rassemblement National des
Femmes Pilotes ULM
05 – 07 juillet
Chaque année depuis 2004, la FFPlum organise ce rassemblement avec le concours d’une région différente.
Après Nevers, Villefranche, St-Laurent du Médoc, Fains Veel, Dreux, La Réole, Egletons, Abbeville et Niort, c’est cette
fois l’aéroclub de Saverne Steinbourg (LFQY) qui a été sélectionné pour l’accueillir, un aéroclub qui nous est
particulièrement cher puisqu’il abrite les vols de quelques-uns de nos plus anciens et fidèles lecteurs.
Du fait de la proximité de la frontière,
cette édition sera ouverte aux pilotes
allemandes, et l’organisation attend
donc plus d’une soixantaine de
participantes.
Une organisation qui leur a préparé un
accueil des plus chaleureux et un
programme des plus festifs :
Accueil des équipages dès le vendredi
05, avec soirée Flamme-küche
musicale et audiovisuelle. Les
participants pourront être hébergés en
hôtel (transferts gratuits assurés),
camper sur le terrain avec leur propre
matériel ou bénéficier d’une tente
dortoir.
Le samedi 06, petit-déjeuner, ballade
aérienne jusqu’à Strasbourg avec
apéritif ou visite du château du HautBarr et de la Tour Chappe, déjeuner,
ballade aérienne touristique,
présentation de l’activité ULM outrerhin par la vice-présidente de la fédé
allemande, présence d’un équipage
féminin d’hélicoptère avec son
appareil du 1er Régiment
d’Hélicoptères de Combat de
Phalsbourg, pot de l’amitié, grand
dîner de gala avec folklore alsacien,
petit concert heavy metal par un
groupe de musiciens-pilotes locaux
(quinquas, pilotes et sexy), remise aux
femmes pilotes des « Ailes
Alsaciennes » (un trophée développé
spécialement par la « Cristallerie
Bruno Lehrer à Artzwiller») et remise
de son brevet ULM à une nouvelle
pilote.
Le dimanche 07 sera ouvert à des
ballades aériennes touristiques en
attendant le moment du départ de
chacun.
Trophée « Les Ailes Alsaciennes »
A noter que si les tarifs des petitsdéjeuners et repas sont des plus
modiques, le Dîner de Gala sera, lui,
carrément offert à chaque femme
licenciée FFPlum.
Une superbe journée en perspective !
Tous les détails pratiques et les bulletins d’inscription peuvent être demandés par mail en s’adressant à l’organisation :
Monique BOUVIER, Commission Fédérale « Voler au Féminin » ( [email protected] ) ,
ou Edith Keller, Comité Régional Alsace ( [email protected] ).
http://ulm-alsace.ffplum.com/
Attention : L’aérodrome étant d’usage restreint, ne pourront se poser que les équipages
inscrits au rassemblement.
23
Le jeu des 7 erreurs
Kézakaéro
Sept différences se sont glissées entre les deux versions de cette photo de 2006
d’Oliver Scheich représentant Peggy Krantz, wing-walker sur un Boeing PT-17
Stearman. A vous de les découvrir !
Que représentent les deux
images ci-dessous ?
A–
B-
Devinettes
1/ : Le bombardier B-52
Stratofortress est-il à train
classique ou tricycle ?
2/ : Quel est le surnom familier du
logo d’Air France ?
(Solutions en dernière page)
24
25
Les Solutions
Jeu des sept erreurs : Vous avez bien sûr tout de suite remarqué que, sur la seconde photo, (1) le maillot de Peggy est beaucoup plus échancré !
Mais avez-vous vu que (2) le drapeau sur la dérive est maintenant rouge et bleu, et qu’ont disparu (3) les lettres
noires sur l’extrados supérieur, (4) la lettre S de Beans sur le fuselage, (5) les cadrans du tableau de bord avant,
(6) le headset du pilote, et (7) la balise de piste ?
Kézakaéro : A : Un bombardier B-52 en train de se crasher le 24 juin 94 sur Fairchild AFB.
B : La dérive centrale et la dérive latérale droite d’un Breguet Deux-Ponts.
Devinettes : 1 : Ni l’un ni l’autre, il a un train quadricycle, à quatre fois deux roues. Il est complété par une
roue au bout de chaque aile. Le train principal est orientable de 20° pour améliorer la sécurité lors
d’atterrissages avec vent de travers.
2 : La Crevette (relire éventuellement le numéro 35 d’Aérocic).
Photo du mois dernier
La photo du mois dernier représentait le château de Turenne (19). La vicomté était un état
dans l’état. Ses plus grands seigneurs furent les La Tour d’Auvergne, dont le Maréchal de
France et grand stratège de Louis XIII et Louis XIV, qui mourut glorieusement d’un boulet
de canon mal réceptionné, et à qui on attribue la célèbre phrase « Tu trembles, carcasse, mais
tu tremblerais bien plus encore si tu savais où je vais te mener ». La tour est dite Tour de
César. La photo était signée Stéphane Borie.
Six bonnes réponses ce mois-ci, envoyées par Frédéric Velsch, Jean-Pierre Griffeuille,
Philippe Pouilly, Donato Lupo, Jean-François Deniau et Christophe Nommay. Nous les
félicitons tous !
La photo d’Avril :
Ce gros village royal, qui n’est commune que depuis 1879, est la seule ville littorale de son département. Vue sous cet angle, on pourrait croire qu’il
s’agit de deux îles rivales, mais c’est bien une seule commune, ancien simple quartier du port que ce chenal relie à la mer depuis le XVI° s.
Réponse par retour de mail, comme d’habitude !
(Photo en ligne sur www.survoldefrance.fr , le nom du photographe avec la solution le mois prochain.)
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