Métaphores... Pour éveiller la résilience. Consuelo Casula

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62 / HYPNOSE & THÉRAPIES BRÈVES
MÉTAPHORES... / 63
MÉTAPHORES...
POUR ÉVEILLER LA RÉSILIENCE CHEZ LES PATIENTS
Consuelo C ASULA , traduction de Jean-Claude Espinosa
forme l’adversité en un développement de
CONSUELO CASULA
ses propres potentialités. La résilience rend
Diplômée en philosophie avec une spécialisa-
plus fort que le désespoir et révèle dans la
tion en psychologie, hypnose et thérapie de cou-
souffrance un important facteur de change-
ple, elle travaille comme psychothérapeute en
ment et de réalisation personnelle.
pratique privée à Milan. Elle enseigne la com-
La résilience désigne moins une aptitude
Est-il possible à un petit
bilisent les habitudes, provoquant ainsi des
au bonheur qu’un stimulus pour réagir avec
munication interpersonnelle comme profes-
souffle de vent de restaurer
comparaisons inédites, mais plausibles.
empathie, calme, courage, optimisme et in-
seur-adjointe à IULM University à Milan et aussi
Les métaphores sont à la fois une mé-
telligence émotionnelle face à l’épreuve im-
à l’Ecole Italienne d’Hypnose et de Psychothé-
thode et une énigme. Une méthode, parce
posée par le destin. Ce stimulus conduit à
rapie Ericksonienne dont elle est membre du
qu’elles ouvrent une nouvelle voie qui vous
abandonner les émotions tristes et destruc-
Est-il possible pour une métaphore,
emmène ailleurs et au-delà ; une énigme,
trices et à adapter les émotions positives
avec sa légèreté, d’aider un patient à dépas-
parce qu’elles stimulent une conscience
comme des stratégies comportementales
ser le poids de sa souffrance ? Est-il possi-
magique et mystérieuse vers d’autres répon-
et cognitives flexibles et efficaces.
ble pour une métaphore de représenter la
ses. Elles offrent un exercice de créativité
voie pour retrouver la douceur de la vie après
mentale et de vitalité, en ce sens qu’elles
une âme après un tsunami ?
bureau directeur. Conférencière internationale, elle est invitée régulièrement aux congrès
de l’ESCH, ISCH, au Mexique et au Brésil. Auteur de plus de 60 articles et 7 livres dont I porcospini di Schopenhauer, Giardinieri, princi-
L’ÂNE DANS LE PUITS
avoir éprouvé beaucoup de violence ? Je
expriment des ressemblances existantes et
pense que oui. A travers les métaphores,
génèrent quelque chose qui n’existait pas
Il était une fois, un âne qui tomba dans
nous, thérapeutes, pouvons envoyer des
avant. Pour ces raisons, les métaphores thé-
un puits profond. Il commença à braire
messages qui sont le fruit d’une combinai-
rapeutiques peuvent aider les patients à re-
si fort que tous les villageois vinrent voir
son de raisonnement scientifique et d’in-
trouver la résilience dont ils ont besoin pour
ce qui se passait. Quand ils arrivèrent au
tuition thérapeutique pour renforcer chez
dépasser leurs problèmes.
puits, ils réalisèrent qu’il était impossible
pesse, porcospini (traduction en espagnol et
portugais) et co-auteur
avec Dan Short de Speranza e resilienza.
les patients la résilience nécessaire pour
La résilience (du mot latin qui signifie
d’aider l’âne à sortir du puits parce qu’ils
faire face, dépasser la souffrance et rega-
« rebondir ») est un processus nourri par
n’avaient pas les outils appropriés. Ils dé-
gner suffisamment de confiance pour en-
la conviction d’être dans le contrôle de soi-
cidèrent alors avec tristesse d’aider l’âne
treprendre une nouvelle action. Les méta-
même et d’être capable d’influencer les évé-
à ne plus souffrir et à mourir le plus vite
phores sont hors de propos et extérieures
nements futurs. C’est un processus qui en-
possible. Ils commencèrent à jeter de la terre
à la logique utilisée par les patients. Elles
traîne quelqu’un à travailler dur dans des
dans le puits pour enterrer l’âne. Au bout
sont irrévérencieuses et provoquent une
activités existantes et transformer la souf-
d’un moment, l’âne arrêta de braire. Sup-
élasticité mentale qui incite le patient à re-
france en un défi. Si la souffrance force une
posant que l’âne était vraiment mort, les vil-
jeter ses idées, ses convictions et ses émo-
personne à baisser la tête, le défi, cepen-
lageois regardèrent le puits et virent l’âne
tions rigides. Elles créent, par conséquent,
dant, l’aide à la relever. Elle aide à rappro-
au sommet d’un tas de terre. Qu’était-il ar-
de nouvelles vues et un renouveau qui désta-
cher, à replacer dans son contexte et trans-
rivé ? Aussitôt que l’âne avait réalisé ce qui
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