
milliards de dollars, selon la BM. « Les transferts de la diaspora sont toujours aussi importants pour
combler le déficit commercial et soutenir la balance des paiements », résume Amine Awad, conseiller
auprès du président du conseil d'administration de la Blom Bank. « Cet argent provient des pays du
Golfe, mais pas seulement, il vient aussi des pays d'Afrique de l'Ouest et surtout d'autres pays, parfois
pour des raisons fiscales », dévoile Roger Melki, consultant pour Med Generation, un programme visant
à aider des entrepreneurs de la diaspora libanaise à trouver des financements au Liban. « Les dépôts
des banques commerciales, dont 40 % proviennent des expatriés, permettent aux banques de prêter au
secteur privé. En 2015, les banques ont financé la consommation des ménages à hauteur de 18
milliards de dollars, de 6 milliards pour l'industrie et de plus de 4 milliards pour le commerce de détail.
Cela contribue directement au développement de l'économie libanaise », plaide Nassib Ghobril.
De leur côté, les IDE, provenant en grande majorité des Émirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et du
Koweït, ont baissé de 19 % en 2015 pour atteindre 2,34 milliards de dollars. « Les investissements
sont en baisse du fait de l'instabilité politico-sécuritaire locale et régionale ainsi que de la baisse des
prix du pétrole », explique Nabil Itani.
Climat des affaires
« La situation politico-sécuritaire n'est qu'une excuse. Nous ne pouvons pas demander à la diaspora
d'investir au Liban si nous ne faisons rien pour améliorer le climat des affaires », rétorque Nassib
Ghobril. Car selon les interlocuteurs interrogés, un environnement des affaires peu propice et un
manque de compétitivité à l'international restent les principaux obstacles. Le Liban a ainsi été classé
123e sur 189 pays en matière de climat des affaires, selon l'édition 2016 du rapport Doing Business de
la BM. « Nous ne vendons pas assez notre pays à l'étranger, et pour cela nous devons avoir les
infrastructures et institutions propices », résume Antoine Menassa, président de l'Association d'hommes
d'affaires libanais et français (Halfa), avant de partager l'expérience d'un expatrié voulant ouvrir un food
truck au Liban ayant dû abandonner son projet face à la complexité d'obtention de permis légaux. « Il
est vrai qu'obtenir des permis pour les secteurs comme l'export ou la restauration est très difficile, mais
c'est aussi le cas à New York par exemple. Ouvrir une SAL au Liban ne prend que trois jours ! Ce qui