Surveillance de la grippe A (H1N1) 2009 en France : outils et

Disponible sur : www.invs.sante.fr p 1/6
L’Institut de veille sanitaire (InVS) coordonne la surveillance de la grippe en France,
notamment celle liée au virus A (H1N1) 2009 et assure la veille internationale de la
pandémie.
Depuis l’apparition du virus A (H1N1) 2009 sur le territoire en avril 2009, l’InVS a mis en place
des outils de surveillance qu’il adapte en fonction de la progression de l’épidémie.
Depuis la mi-juillet, l’InVS dispose de plusieurs indicateurs qui permettent d’observer la diffusion
du virus pandémique dans l’ensemble de la population. Ces indicateurs, complémentaires les uns
des autres, sont analysés et permettent de mesurer la circulation du virus sous plusieurs angles,
qui sont :
1/ le recours aux soins pour grippe en médecine de ville ;
2/ le recours aux soins pour grippe à l’hôpital ;
3/ le suivi de la mortalité directement ou indirectement liée au virus A (H1N1) 2009 ;
4/ la surveillance virologique ;
5/ la surveillance des cas groupés chez des populations à risque de complications ;
6/ la veille internationale.
1/ LE RECOURS AUX SOINS POUR GRIPPE EN MEDECINE DE VILLE
1.1 En France métropolitaine
Le réseau Sentinelles
Le réseau Sentinelles est animé par l’Inserm UMR S707 et composé de médecins généralistes
libéraux volontaires qui signalent les cas de grippe clinique* diagnostiquée chez leurs patients.
Toute l’année, il estime le nombre hebdomadaire de patients consultant pour une grippe
clinique, exprimé en incidence (nombre brut de consultations en France) ou en taux d’incidence
(nombre de consultations pour grippe clinique pour 100 000 habitants). Le seuil épidémique est
calculé selon la méthode « Serfling ».
Pour estimer le nombre de consultations attribuables au virus A (H1N1) 2009, le réseau
Sentinelles estime depuis juillet 2009 le nombre hebdomadaire de consultations pour grippe
clinique en excès par rapport aux données des années précédentes soit, pour une semaine
donnée, la différence entre le nombre estimé et le nombre attendu de consultations en l’absence
d’épidémie. Cet « excès de consultations » inclut les consultations liées à la grippe A (H1N1)
2009 ainsi que la probable augmentation du recours aux soins pour grippe clinique (liée ou non
au virus A (H1N1) 2009) en raison du contexte de la forte médiatisation de la pandémie.
*Grippe clinique : elle est définie par une fièvre supérieure à 39 °C, d’apparition brutale avec
myalgies et signes respiratoires.
Pour en savoir plus, consultez le site internet du réseau Sentinelles :
www.sentiweb.org
Surveillance de la grippe A (H1N1) 2009 en France :
outils et méthodes
16 décembre 2009
Disponible sur : www.invs.sante.fr p 2/6
Le Réseau des Grog (Groupes régionaux d'observation de la grippe)
Animé par la coordination nationale des Grog, ce réseau est composé de médecins généralistes et de
pédiatres qui signalent, d’octobre à avril, le nombre de patients consultant pour une infection
respiratoire aiguë (IRA)*.
Le Réseau des Grog estime le nombre hebdomadaire de consultations pour IRA par tranche d’âge.
Il effectue, pour un échantillon de patients, des prélèvements rhino-pharyngés qui sont adressés à l’un des
deux Centres nationaux de référence (CNR) des virus
Influenzae
ou l’un des laboratoires de virologie
travaillant avec le réseau en vue d’un diagnostic de grippe.
Depuis septembre 2009, il estime le nombre hebdomadaire de consultations pour IRA liées à la
grippe A (H1N1) 2009. Cette estimation est obtenue en appliquant au nombre de consultations pour IRA,
le pourcentage de positivité des prélèvements (proportion moyenne sur les deux dernières semaines), lui-
même calculé en rapportant le nombre de prélèvements positifs pour le virus A (H1N1) 2009 au nombre de
prélèvements analysés.
*Infection respiratoire aiguë « IRA » : elle est définie par l’apparition brutale de signes respiratoires
(toux, rhinite, coryza) dans un contexte infectieux aigu (fièvre, asthénie, céphalée, myalgie…).
Pour en savoir plus, consultez le site internet du Réseau des Grog : www.grog.org
A noter :
Les incertitudes autour des estimations du nombre de consultations en médecine de ville pour grippe
A (H1N1) 2009 issues des réseaux Sentinelles et Grog doivent conduire à interpréter ces résultats avec
prudence. Ces deux réseaux reposent sur des définitions de cas différentes, ce qui peut conduire à des
divergences entre ces deux estimations.
Le réseau unifié Sentinelles-Grog-InVS
Le réseau unifié Sentinelles-Grog-InVS est composé des médecins généralistes des deux réseaux Sentinelles
et Grog qui déclarent le nombre hebdomadaire de patients consultant pour une grippe clinique, selon la
définition habituelle du réseau Sentinelles
Le nombre plus élevé de médecins déclarant selon une définition de cas commune permet de calculer des
taux d’incidence (nombre de consultations pour grippe pour 100 000 habitants) avec une précision plus
grande à l’échelle régionale.
Les résultats hebdomadaires sont représentés sur une carte de la France métropolitaine découpée en
régions. Le taux d’incidence régionale est mentionné pour chaque région.
Les associations SOS Médecins
Le réseau SOS Médecins regroupe 51 associations réparties sur tout le territoire métropolitain qui participent
au Système de surveillance des urgences et des décès (SurSaUD®)*. Les données recueillies par ces
associations sont transmises à la Cellule de coordination des alertes de l’InVS qui les analyse
quotidiennement.
Disponible sur : www.invs.sante.fr p 3/6
Dans le cadre de la surveillance de la grippe A (H1N1) 2009, l’activité des diagnostics grippe et
les motifs d’appels évoquant un syndrome grippal (voir définition « grippe clinique » p. 1) sont pris en
compte. Ces données sont analysées pour les différentes classes d’âge et les différents niveaux
géographiques (du national au local).
*Le système SurSaUD® (Surveillance sanitaire des urgences et des décès) vise une surveillance en temps
réel par l’enregistrement et l’analyse quotidiens de données issues de différents réseaux, Oscour®
(Organisation de la surveillance coordonnée des urgences), SOS Médecins et des données de mortalité.
Etude de séroprévalence de la grippe A (H1N1) 2009 chez les femmes enceintes
(SéroGrippeHebdo)
L’étude de séroprévalence de la grippe A (H1N1) 2009 chez les femmes enceintes (SéroGrippeHebdo) est
conduite par l’Unité des Virus Emergents de l’Université Aix-Marseille 2 en collaboration avec l’Ecole des
hautes études en santé publique (EHESP, promoteur), l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Institut de
microbiologie et maladies infectieuses (IMMI). Participent à cette étude les médecins et pharmaciens
biologistes du réseau de biologie moléculaire libérale (RBML) qui fédère des laboratoires privés de grande
taille répartis sur le territoire métropolitain.
L’étude a pour objectif principal d’estimer et de suivre au cours de l'épidémie la
séroprévalence des anticorps vis-à-vis du nouveau virus de la grippe A (H1N1) 2009 chez les
femmes enceintes pendant le premier trimestre de la grossesse. Les prélèvements sont réalisés
chaque semaine dans les laboratoires d'analyses biologiques partenaires, chez un échantillon de femmes
prélevées pour la sérologie de la toxoplasmose. Les analyses sont réalisées par technique d’inhibition de
l’hémagglutination (IHA) et les résultats transmis chaque semaine à l’EHESP et à l’InVS.
Une personne est considérée comme ayant été infectée par le virus de la grippe A (H1N1) 2009 lorsque le
taux d’anticorps IHA est supérieur au 1/40ème. Le taux de séroprévalence est calculé comme le nombre de
femmes positives (taux >1/40) divisé par le nombre total de femmes non vaccinées contre le virus
pandémique. Afin de disposer d’un effectif suffisant, les résultats sont présentés par quinzaine glissante (une
même semaine étant incluse dans 2 quinzaines successives). Les premiers prélèvements ont été effectués la
semaine du 9 au 11 novembre 2009 (semaine 46). En raison du délai de séroconversion de 1 à 2 semaines,
le chiffre peut être considéré comme correspondant à la séroprévalence des deux semaines ayant précédé le
prélèvement. Les extrapolations à la population des adultes jeunes à partir de cet échantillon sont réalisées
en faisant l’hypothèse que le risque d’infection des femmes de cette tranche d’âge en début de grossesse est
le même que pour les hommes et les femmes âgés de 20-39 ans dans la population générale (16 196 762
personnes, Insee 2006). De par les différences attendues de séroprévalence en fonction de l’âge, il n’est pas
possible d’extrapoler les résultats de cette étude à la population générale.
1.2 Dans les territoires français ultramarins
Dans les Antilles françaises, la surveillance de la grippe est assurée toute l’année par des médecins
généralistes volontaires en Guadeloupe et en Martinique qui signalent chaque semaine le nombre de
patients vus pour une grippe clinique (définition p. 1). Les données sont transmises à la Cellule
interrégionale d’épidémiologie (Cire) Antilles-Guyane qui les analyse. Une surveillance virologique est
réalisée à partir des prélèvements effectués par certains médecins généralistes sentinelles volontaires.
Sur l’île de La Réunion, la surveillance de la grippe est assurée toute l’année par un réseau de médecins
sentinelles (médecins généralistes et pédiatres) coordonné par l’Observatoire régional de la santé de la
Réunion. Chaque semaine, est recueilli le nombre de patients vus pour un syndrome grippal*. La
surveillance virologique est assurée par le laboratoire de virologie du Centre hospitalier Félix-Guyon de
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Saint-Denis (CHFG) et le Centre national de référence (CNR) France Sud, à partir d’un prélèvement
hebdomadaire réalisé par chaque médecin du réseau.
Sur l’île de Mayotte,
la surveillance est assurée depuis juin 2009 par un réseau de médecins sentinelles
répartis sur toute l’île, qui rapportent le nombre hebdomadaire de patients consultant pour un syndrome
grippal* et réalisent un prélèvement naso-pharyngé pour certains patients.
*Syndrome grippal : fièvre à début brutal, supérieure à 38 °C et toux, associés éventuellement à une
dyspnée (ou à une myalgie ou à des céphalées à la Réunion).
2/ LE RECOURS AUX SOINS POUR GRIPPE A LHOPITAL
2.1 Les passages aux urgences
L’InVS recueille quotidiennement les données transmises par les services d’accueil des urgences en France,
par l’intermédiaire du réseau Oscour® (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences). Mis en
place depuis juin 2004, ce réseau comporte actuellement 210 établissements en métropole,
4 établissements sur l’île de la Réunion, 1 à Mayotte, 1 en Martinique, 3 en Guadeloupe et 1 en Guyane. Il
couvre environ 40 % des passages aux urgences en France et est associé au système de surveillance
SOS Médecins dans SurSaUD® (voir définition p.2).
Dans le cadre de la surveillance de la grippe, l’analyse des données permet de suivre la dynamique de
l’épidémie, à savoir les variations du nombre de patients passant aux urgences avec un diagnostic
de grippe. Cette surveillance hospitalière est déclinée par classe d’âge et par niveau géographique
(national et régionaux). Le nombre des établissements participant au réseau ayant fortement augmenté ces
derniers mois, une analyse à hôpitaux constants, sur une partie seulement des établissements
métropolitains, permet une comparaison de l’épidémie actuelle avec les précédentes épidémies saisonnières.
2.2 Le suivi des cas graves hospitalisés
Les cas graves hospitalisés sont signalés à l’InVS (et aux Cire) qui assure un suivi de ces patients jusqu’à la
sortie du service de réanimation ou jusqu’au décès. Une approche descriptive de ces cas permet de mieux
comprendre les facteurs de risque de gravité de la grippe A (H1N1) 2009.
Les cas graves sont définis comme les patients suspectés de grippe A (H1N1) 2009 ayant séjourné en unité
de soins intensifs, en réanimation ou décédés.
3/ LE SUIVI DE LA MORTALITE
Dans le cadre de l’épidémie de grippe A (H1N1) 2009, l’InVS suit deux indicateurs : la mortalité liée à la
grippe A (H1N1) 2009 et la mortalité globale (toutes causes confondues). Ces deux indicateurs
reposent en partie sur les informations mentionnées sur le certificat de décès rédigé par le médecin qui
constate le décès et enregistré par le service de l’état civil de la commune de décès.
3.1 Décès liés au virus A (H1N1) 2009
La surveillance de la mortalité liée à la grippe A (H1N1) 2009 repose sur :
les certificats de décès comportant les mentions « grippe » ou « syndrome grippal » A (H1N1)
2009. Cette surveillance est organisée en partenariat avec le Centre épidémiologique des décès
(CépiDC) ;
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les décès signalés dans le cadre de la surveillance des cas graves hospitalisés. Ce système
permet de décrire leurs caractéristiques.
Le suivi des décès permet de :
- décrire les caractéristiques épidémiologiques des patients décédés de grippe en termes
d’âge, de sexe et de lieu de décès ;
- détecter un changement dans la distribution des âges des personnes les plus touchées par la
maladie afin d’adapter au plus vite les mesures de contrôle et de suivre l’évolution de la pandémie.
3.2 Impact sur la mortalité globale
La mortalité globale (toutes causes confondues) est suivie à partir des données administratives des décès
enregistrées par les états civils et transmises quotidiennement par l’Insee. Environ 1 000 communes
participent à cette surveillance, ce qui couvre 70 % de la mortalité totale française. Ces données n’incluent
aucune information sur les causes médicales des décès.
L’indicateur présenté dans le bulletin hebdomadaire de l’InVS est le nombre hebdomadaire de
décès rapporté à la population (exprimé en nombre de décès pour 100 000 habitants). Il permet de
tenir compte de l’évolution démographique de la population au cours du temps.
Cette surveillance de la mortalité s’intègre dans le système de surveillance SurSaUD® (voir définition p.2).
4/ LA SURVEILLANCE VIROLOGIQUE
La surveillance virologique des virus grippaux en France est coordonnée par les deux Centres nationaux
de référence (CNR) de la grippe :
CNR du virus
Influenza
e région Nord à l’Institut Pasteur de Paris ;
CNR du virus
Influenzae
région Sud au centre de biologie et de pathologie de Bron.
La détection du virus A (H1N1) 2009 est assurée par des laboratoires du réseau grippe A (une soixantaine en
France).
La surveillance virologique de routine est assurée :
en ville, par les CNR et les laboratoires de virologie des Grog à partir des prélèvements rhino-
pharyngés réalisés par les médecins du réseau Grog ;
à l’hôpital, par les CNR et par les laboratoires hospitaliers du réseau Renal (Réseau national des
laboratoires hospitaliers).
L’objectif de la surveillance virologique est de détecter et d’isoler précocement les virus grippaux en
circulation et d’en déterminer les caractéristiques antigéniques. La recherche du virus grippal est réalisée par
détection directe, par techniques immunologiques ou par biologie moléculaire (RT-PCR), puis par mise en
culture. L’identification (sous-typage et caractérisation antigénique) est effectuée par test d’inhibition
d’hémagglutination. La sensibilité des virus grippaux aux antiviraux est testée chaque semaine sur plusieurs
dizaines de souches.
5/ LA SURVEILLANCE DES CAS GROUPES CHEZ DES POPULATIONS A RISQUE DE
COMPLICATIONS
L’InVS assure également une surveillance des cas groupés de grippe A (H1N1) 2009 chez des populations à
risque de complications. Elle a pour objectifs d’aider à la mise en place des mesures de gestion et de
documenter les conséquences de la circulation du virus dans ces populations.
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