Caractérisation des déchets miniers de Guyane
BRGM/RP-61027-FR – Rapport final 5
Synthèse
Cette étude menée sur quatre mines d’or sélectionnées en Guyane, Esperance
(commune d’Apatou), Dieu Merci, Saint-Élie (commune de Saint-Élie) et Yaou
(commune de Maripasoula), permet de cerner la problématique induite par la gestion
des résidus issus de l’exploitation de l’or.
Cette étude comprend : i) en Guyane une analyse documentaire pour chaque mine,
une visite d’une journée sur chaque site, des prélèvements sur site ; ii) au laboratoire
BRGM des analyses « roche totale » sur les échantillons de résidus et de roches, des
analyses de lixiviats suivant les normes NF EN 12457-2 (pour l’essai de lixiviation en
batch incluant les mesures du pH et de la conductivité) sur tous les échantillons et NF
EN ISO 17294-2 et NF EN 13506 (pour l’analyse des éléments dans les lixiviats), ainsi
que l’essai statique de quantification du potentiel de drainage acide selon la norme
prEN 15 875 sur les échantillons de roches contenant des sulfures identifiés à l’œil nu ;
iii) enfin une synthèse concernant la classification des résidus issus de l’exploitation de
l’or pour chaque site et des recommandations sur la gestion des résidus pour diminuer
leur impact sur le milieu naturel.
En regard de la réglementation en vigueur sur les déchets de l’industrie extractive, tous
les résidus stockés sur site issus du traitement des altérites et des sédiments, sont
classés déchets non dangereux non inertes, en raison de la fraction argileuse
présente. Ceci implique une classification des sites où sont gérés les résidus selon la
rubrique 2720 de la nomenclature des installations classées sauf si ces déchets sont
stockés dans des conditions les préservant de l’érosion et d’un transport par l’eau.
En première approche, le stockage de ces résidus doit être envisagé dans des
bassins, en limitant la longueur des digues et leur hauteur par le choix d’une
configuration topographique favorable dans l’objectif de diminuer l’érosion et la
production d’effluents à forte turbidité. Une végétalisation est recommandée.
L’utilisation de géotextiles comme cela a été fait sur certains sites Guyanais
d’exploitation de l’or peut être envisagée. Une optimisation de la gestion de résidus
boueux est envisageable en utilisant des techniques améliorant l’extraction de l’eau
contenue comme l’ajout de floculants ou l’utilisation de filtres textiles qui permettrait
d’obtenir un résidu pelletable et stockable sous cette forme.
Concernant les déchets provenant de l’exploitation des minéralisations aurifères en
roche mère, un drainage minier acide (DMA) potentiel est à attendre à cause de la
présence de sulfures. Dans ce cas, ils relèvent de la rubrique 01 03 04 * du catalogue
européens sur les déchets « stériles acidogènes provenant de la transformation du
sulfure » et sont de fait classifiés déchets dangereux. Les sites où sont gérés ces
résidus relèvent aussi de la rubrique 2720. Selon leur quantité relative de déchets
producteurs de DMA par rapport aux autres déchets, la classification du site en A
conformément à la règlementation demeure possible. Dans le cas d’une exploitation de
roche contenant des sulfures frais, il est conseillé de modérer, voire d’empêcher le