LES BEFFROIS DU LOUVRE-LENS
Présentent l’exposition :
à la Médiathèque George SAND de LOUVROIL
du 15 octobre au 30 novembre 2007
Le scribe royal Nebmertouf et le dieu Thot
Moyenne Égypte (ancienne ville d’Hermopolis ?),
entre 1391-1353 av. J.-C. ( règne d’Amenhotep III)
Grauwacke (variété de roche sédimentaire).
H.19, 5 x L. 20,5 x Pr. 8,5 cm
Musée du Louvre,
département des Antiquités égyptiennes
© musée du Louvre / C. Décamps
A l’occasion de « Capitale régionale de la Culture :
Valenciennes 2007, Faire la culture populaire »,
l’exposition de Louvroil est la première étape
des Beffrois du Louvre-Lens. Elle est organi-
sée à la médiathèque George Sand de Louvroil,
salle Camille Claudel, par la Région Nord-Pas
de Calais, avec la collaboration exceptionnelle
du musée du Louvre et avec la participation du
Palais des Beaux-Arts de Lille. Le commissariat
scientifi que de cette exposition est assuré par
Madame Marielle Pic du musée du Louvre avec
la collaboration de Madame Florence Gombert,
conservateur au Palais des Beaux-Arts de Lille.
Les Beffrois du Louvre-Lens s’inscrivent dans
le cadre de l’appropriation du futur musée du
Louvre-Lens par la population régionale, en col-
laboration étroite avec les musées de la région.
Huit expositions conçues autour du « musée,
mémoire des hommes », avec un thème diffé-
rent traité à chaque étape, présenteront aux vi-
siteurs jusqu’à l’ouverture du Louvre-Lens pré-
vue en 2010, des œuvres des huit départements
du musée du Louvre et des œuvres des musées
de la région.
L’exposition de Louvroil présente des œuvres et
des objets prêtés par trois départements du mu-
sée du Louvre (Antiquités égyptiennes, Antiqui-
tés orientales et Antiquités grecques, étrusques
et romaines) et par le Palais des Beaux-Arts de
Lille, dans une volonté de préfi gurer les présen-
tations thématiques du futur Louvre-Lens.
La médiation culturelle de la Région Nord-Pas
de Calais met à la disposition de tous les respon-
sables de groupes ou enseignants, ce dossier de
préparation à la visite conçu à leur intention et
diffusé en amont de l’ouverture de l’exposition.
Il propose une présentation globale de « La magie
de l’écrit » en favorisant un éclairage thémati-
que, accompagné des reproductions photogra-
phiques des œuvres et objets exposés, ainsi que
des informations complémentaires et des pistes
de réfl exion ou d’ateliers à mener en parallèle
ou après la visite de l’exposition.
La magie
de l’écrit
Le DOSSIER de la médiation culturelle
Avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre
2
> Remarque : ce dossier contient de nombreuses informations mais
elles ne sont pas toutes à assimiler par les responsables de groupe
qui préparent leur visite de l’exposition, ni par leur public.
Les groupes en visite accompagnée de l’exposition
trouveront sur place, dans l’observation des œuvres et le dialogue
avec l’équipe de médiation culturelle, des sources d’intérêt et un
accès aux œuvres facilité.
Le dossier de la médiation culturelle propose simplement des clés
pour approfondir certains sujets selon les besoins
et les envies des responsables de groupe et de leur public.
Pour faire connaître le dossier de la médiation culturelle autour de
vous ou vous le procurer en plusieurs exemplaires,
vous pouvez le télécharger sur les sites Internet suivants :
www.capitaleregionaledelaculture.com
www.louvrelens.fr
www.nordpasdecalais.fr
www.louvroil.fr
1
2 • Le pouvoir magique
de l’écriture :
Les textes écrits peuvent être chargés d’un pouvoir
d’agir sur le monde : ils offrent la possibilité de com-
muniquer avec les dieux, d’infl uer sur le cours des
événements ou de jeter des sorts.
Sur les statues égyptiennes comme celle de Nebmer-
touf, la présence d’une inscription assure à celui qui
est représenté la survie après la mort et la mémoire
perpétuelle de son nom.
4 • La révolution de l’alphabet :
L’apparition du système d’écriture alphabétique ré-
volutionne l’approche de ce qui est transcrit. La faci-
lité d’apprentissage permise par l’alphabet ouvre sa
maîtrise à un grand nombre d’utilisateurs. Les objets
du quotidien se couvrent d’écritures.
1 • La naissance de l’écriture :
L’apparition de l’écriture est liée à la nécessité pour
les êtres humains organisés en société, de garder en
mémoire des données, de les communiquer et de les
échanger. En bref, elle permet d’ordonner le monde
en le représentant sur des supports matériels (papy-
rus, pierres gravées, tablettes d’argile, ivoire et éclats
de céramiques, calcaire ou bois).
Plus de mille ans après les premiers signes écrits, le
scribe Nebmertouf déroule devant lui un texte nous
énumérant ses fonctions : « Faire les lois, établir le
règlement, faire connaître chaque offi ce de la mai-
son du Maître des Deux Terres », c’est à dire organiser
et administrer le royaume du pharaon.
3 • Le pouvoir
de celui qui écrit :
L’écriture est un système com-
plexe nécessitant des années
d’apprentissage de tous les si-
gnes la composant. Elle demeu-
re donc pendant longtemps un
domaine réservé à quelques uns.
Suivant leur niveau de compétence, les scribes peu-
vent être de simples comptables ou de hauts fonc-
tionnaires puissants.
Nebmertouf se fait représenter en scribe, mais était
avant tout un haut dignitaire à l’époque du pharaon
Amenhotep III.
Le petit monument représentant le scribe Nebmertouf est l’œuvre égyptienne autour de laquelle
s’organise l’exposition. Cette œuvre permet d’aborder quatre grands thèmes à propos de l’écrit,
qui seront enrichis et nuancés par douze autres objets exposés, de provenances et d’époques
diverses.
1
NB : Avertissement pour les dates : av JC = avant Jésus Christ.
Les mots accompagnés de * sont expliqués dans le glossaire.
La magie
de l’écrit
1 • la naissance de l’écriture
2
1 • la naissance de l’écriture
Tablette inscrite avec des pictogrammes :
compte de vaches et de moutons
Basse Mésopotamie, actuel Iraq,
vers 3100 av. J.-C.
Argile crue. H. 4,4 x l: 4 x ép.1, 5 cm.
Musée du Louvre,
département des Antiquités orientales
© Musée du Louvre / R. Chipault
La magie
de l’écrit
l’écriture cunéiforme*
( écriture en forme de coins, appelés
aussi clous )
Les premières traces d’écriture
sont constituées de signes appelés
pictogrammes qui sont des dessins
simplifi és des objets ou des êtres qu’ils
désignent : une tête de vache (un triangle
et des cornes) représente la vache etc…
Les pictogrammes traduisent aussi des
idées (on les appelle alors idéogrammes) :
la fécondité est représentée par un dessin
d’oiseau et un dessin d’œuf à côté.
Progressivement, ces signes se
transforment pour être facilement tracés
par une pointe de roseau sur de la terre
humide : la pointe est enfoncée par le
scribe sur la tablette d’argile et trace des
signes de forme pointue, comme des coins.
Des signes traduisant des sons
(phonogrammes) sont ajoutés à cet
ensemble pour se rapprocher de ce qui est
dit à l’oral, puis des signes déterminatifs
sont inventés pour être des clés de lecture
pour les groupes d’autres signes (tel signe
détermine un son, tel autre une idée
abstraite par exemple). On parle d’écriture
à partir du moment où le discours parlé est
transcrit précisément.
L’écriture cunéiforme, dont l’origine se
situe au pays de Sumer vers 3300 av. J.-C.,
a été adoptée par des peuples différents
pour traduire leur langue, dont le sumérien
qui est resté longtemps une langue de
référence pour les textes religieux et
littéraires (comme le latin encore enseigné
aujourd’hui, langue des Romains mais
utilisé jusqu’à l’époque moderne pour
la science ou la religion) et l’akkadien*,
langue diplomatique utilisée pour les
échanges entre les peuples (équivalent de
l’anglais pour notre époque).
Pictogramme de la vache
Pictogramme de la fécondité
Deux systèmes d’écriture très différents sont apparus presque au même moment, il y a plus de
5000 ans, dans des régions du monde assez proches l’une de l’autre pour avoir eu des contacts
entre elles : la Mésopotamie* et l’Égypte (cf. carte géographique). On y trouve les deux premières
écritures de l’humanité.
D’abord ensembles de signes organisés et maîtrisés par des spécialistes (les scribes), les écritures
ont permis de représenter des objets, des individus ou des animaux et de traduire des idées sur
des supports matériels. Ensuite, lorsque ces systèmes ont évolué vers une notation plus précise
(catégories de signes, traduction des sons), le discours parlé pouvait être transcrit, bien que le
langage écrit n’ait jamais été la transcription exacte de l’oral jusqu’à une période récente.
Cette première partie du dossier correspond à la première section de l’exposition : « la naissance des écritures : image ou écriture »
> L’écriture,
une représentation du monde :
Lécriture est le résultat de l’invention par les êtres
humains d’un moyen de représenter par des signes
le monde qui les entoure.
Elle est née de la nécessité pour eux de structurer
une société (par exemple : utilisation de la compta-
bilité pour contrôler les troupeaux) et de garder les
informations en mémoire.
En se structurant, ces sociétés ont développé des
cultes religieux, un pouvoir politique, une adminis-
tration, des échanges commerciaux, une maîtrise de
leur environnement hostile etc : ceci les a conduites
à devoir disposer d’un système ef cace pour faire
fonctionner cette organisation, l’écriture.
Au-delà de cele, lécriture a permis progressive-
ment de raconter des histoires. Elle était utilisée pour
gérer l’administration, écrire des textes de loi ou des
textes religieux mais aussi pour composer des textes
littéraires ou des poèmes.
Évolution du pictogramme de la vache vers le cunéiforme
(Extrait du catalogue de l’exposition «l’aventure des écritures» BNF, 1997)
1 • la naissance de l’écriture
1 • la naissance de l’écriture
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de l’écrit
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