La magie de l`écrit

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Avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre
LES BEFFROIS DU LOUVRE-LENS
Présentent l’exposition :
La magie
de l’écrit
à la Médiathèque George SAND de LOUVROIL
du 15 octobre au 30 novembre 2007
culturelle
médiation
la
e
d
R
IE
Le DOSS
A l’occasion de « Capitale régionale de la Culture :
sée du Louvre (Antiquités égyptiennes, Antiqui-
Valenciennes 2007, Faire la culture populaire »,
tés orientales et Antiquités grecques, étrusques
l’exposition de Louvroil est la première étape
et romaines) et par le Palais des Beaux-Arts de
des Beffrois du Louvre-Lens. Elle est organi-
Lille, dans une volonté de préfigurer les présen-
sée à la médiathèque George Sand de Louvroil,
tations thématiques du futur Louvre-Lens.
salle Camille Claudel, par la Région Nord-Pas
de Calais, avec la collaboration exceptionnelle
La médiation culturelle de la Région Nord-Pas
du musée du Louvre et avec la participation du
de Calais met à la disposition de tous les respon-
Palais des Beaux-Arts de Lille. Le commissariat
sables de groupes ou enseignants, ce dossier de
scientifique de cette exposition est assuré par
préparation à la visite conçu à leur intention et
Madame Marielle Pic du musée du Louvre avec
diffusé en amont de l’ouverture de l’exposition.
la collaboration de Madame Florence Gombert,
Il propose une présentation globale de « La magie
conservateur au Palais des Beaux-Arts de Lille.
de l’écrit » en favorisant un éclairage thémati-
Les Beffrois du Louvre-Lens s’inscrivent dans
que, accompagné des reproductions photogra-
le cadre de l’appropriation du futur musée du
phiques des œuvres et objets exposés, ainsi que
Louvre-Lens par la population régionale, en col-
des informations complémentaires et des pistes
laboration étroite avec les musées de la région.
de réflexion ou d’ateliers à mener en parallèle
Huit expositions conçues autour du « musée,
ou après la visite de l’exposition.
mémoire des hommes », avec un thème différent traité à chaque étape, présenteront aux visiteurs jusqu’à l’ouverture du Louvre-Lens prévue en 2010, des œuvres des huit départements
du musée du Louvre et des œuvres des musées
de la région.
L’exposition de Louvroil présente des œuvres et
des objets prêtés par trois départements du mu-
Le scribe royal Nebmertouf et le dieu Thot
Moyenne Égypte (ancienne ville d’Hermopolis ?),
entre 1391-1353 av. J.-C. ( règne d’Amenhotep III)
Grauwacke (variété de roche sédimentaire).
H.19, 5 x L. 20,5 x Pr. 8,5 cm
Musée du Louvre,
département des Antiquités égyptiennes
© musée du Louvre / C. Décamps
2
> Remarque : ce dossier contient de nombreuses informations mais
elles ne sont pas toutes à assimiler par les responsables de groupe
qui préparent leur visite de l’exposition, ni par leur public.
Les groupes en visite accompagnée de l’exposition
trouveront sur place, dans l’observation des œuvres et le dialogue
avec l’équipe de médiation culturelle, des sources d’intérêt et un
accès aux œuvres facilité.
Le dossier de la médiation culturelle propose simplement des clés
pour approfondir certains sujets selon les besoins
et les envies des responsables de groupe et de leur public.
Pour faire connaître le dossier de la médiation culturelle autour de
vous ou vous le procurer en plusieurs exemplaires,
vous pouvez le télécharger sur les sites Internet suivants :
www.capitaleregionaledelaculture.com
www.louvrelens.fr
www.nordpasdecalais.fr
www.louvroil.fr
1
La magie
de l’écrit
Le petit monument représentant le scribe Nebmertouf est l’œuvre égyptienne autour de laquelle
s’organise l’exposition. Cette œuvre permet d’aborder quatre grands thèmes à propos de l’écrit,
qui seront enrichis et nuancés par douze autres objets exposés, de provenances et d’époques
diverses.
1 • La naissance de l’écriture :
L’apparition de l’écriture est liée à la nécessité pour
les êtres humains organisés en société, de garder en
mémoire des données, de les communiquer et de les
échanger. En bref, elle permet d’ordonner le monde
en le représentant sur des supports matériels (papyrus, pierres gravées, tablettes d’argile, ivoire et éclats
de céramiques, calcaire ou bois).
Plus de mille ans après les premiers signes écrits, le
scribe Nebmertouf déroule devant lui un texte nous
énumérant ses fonctions : « Faire les lois, établir le
règlement, faire connaître chaque office de la maison du Maître des Deux Terres », c’est à dire organiser
et administrer le royaume du pharaon.
2 • Le pouvoir magique
de l’écriture :
Les textes écrits peuvent être chargés d’un pouvoir
d’agir sur le monde : ils offrent la possibilité de communiquer avec les dieux, d’influer sur le cours des
événements ou de jeter des sorts.
Sur les statues égyptiennes comme celle de Nebmertouf, la présence d’une inscription assure à celui qui
est représenté la survie après la mort et la mémoire
perpétuelle de son nom.
3 • Le pouvoir
de celui qui écrit :
L’écriture est un système complexe nécessitant des années
d’apprentissage de tous les signes la composant. Elle demeure donc pendant longtemps un
domaine réservé à quelques uns.
Suivant leur niveau de compétence, les scribes peuvent être de simples comptables ou de hauts fonctionnaires puissants.
Nebmertouf se fait représenter en scribe, mais était
avant tout un haut dignitaire à l’époque du pharaon
Amenhotep III.
NB : Avertissement pour les dates : av JC = avant Jésus Christ.
Les mots accompagnés de * sont expliqués dans le glossaire.
4 • La révolution de l’alphabet :
L’apparition du système d’écriture alphabétique révolutionne l’approche de ce qui est transcrit. La facilité d’apprentissage permise par l’alphabet ouvre sa
maîtrise à un grand nombre d’utilisateurs. Les objets
du quotidien se couvrent d’écritures.
2
La magie
de l’écrit
1 • la naissance de l’écriture
Cette première partie du dossier correspond à la première section de l’exposition : « la naissance des écritures : image ou écriture »
Deux systèmes d’écriture très différents sont apparus presque au même moment, il y a plus de
5000 ans, dans des régions du monde assez proches l’une de l’autre pour avoir eu des contacts
entre elles : la Mésopotamie* et l’Égypte (cf. carte géographique). On y trouve les deux premières
écritures de l’humanité.
D’abord ensembles de signes organisés et maîtrisés par des spécialistes (les scribes), les écritures
ont permis de représenter des objets, des individus ou des animaux et de traduire des idées sur
des supports matériels. Ensuite, lorsque ces systèmes ont évolué vers une notation plus précise
(catégories de signes, traduction des sons), le discours parlé pouvait être transcrit, bien que le
langage écrit n’ait jamais été la transcription exacte de l’oral jusqu’à une période récente.
> L’écriture,
une représentation du monde :
Évolution du pictogramme de la vache vers le cunéiforme
1 • la naissance de l’écriture
L’écriture est le résultat de l’invention par les êtres
humains d’un moyen de représenter par des signes
le monde qui les entoure.
Elle est née de la nécessité pour eux de structurer
une société (par exemple : utilisation de la comptabilité pour contrôler les troupeaux) et de garder les
informations en mémoire.
En se structurant, ces sociétés ont développé des
cultes religieux, un pouvoir politique, une administration, des échanges commerciaux, une maîtrise de
leur environnement hostile etc : ceci les a conduites
à devoir disposer d’un système efficace pour faire
fonctionner cette organisation, l’écriture.
Au-delà de ce rôle, l’écriture a permis progressivement de raconter des histoires. Elle était utilisée pour
gérer l’administration, écrire des textes de loi ou des
textes religieux mais aussi pour composer des textes
littéraires ou des poèmes.
(Extrait du catalogue de l’exposition «l’aventure des écritures» BNF, 1997)
l’écriture cunéiforme*
( écriture en forme de coins, appelés
aussi clous )
Pictogramme de la vache
Pictogramme de la fécondité
Tablette inscrite avec des pictogrammes :
compte de vaches et de moutons
Basse Mésopotamie, actuel Iraq,
vers 3100 av. J.-C.
Argile crue. H. 4,4 x l: 4 x ép.1, 5 cm.
Musée du Louvre,
département des Antiquités orientales
© Musée du Louvre / R. Chipault
Les premières traces d’écriture
sont constituées de signes appelés
pictogrammes qui sont des dessins
simplifiés des objets ou des êtres qu’ils
désignent : une tête de vache (un triangle
et des cornes) représente la vache etc…
Les pictogrammes traduisent aussi des
idées (on les appelle alors idéogrammes) :
la fécondité est représentée par un dessin
d’oiseau et un dessin d’œuf à côté.
Progressivement, ces signes se
transforment pour être facilement tracés
par une pointe de roseau sur de la terre
humide : la pointe est enfoncée par le
scribe sur la tablette d’argile et trace des
signes de forme pointue, comme des coins.
Des signes traduisant des sons
(phonogrammes) sont ajoutés à cet
ensemble pour se rapprocher de ce qui est
dit à l’oral, puis des signes déterminatifs
sont inventés pour être des clés de lecture
pour les groupes d’autres signes (tel signe
détermine un son, tel autre une idée
abstraite par exemple). On parle d’écriture
à partir du moment où le discours parlé est
transcrit précisément.
L’écriture cunéiforme, dont l’origine se
situe au pays de Sumer vers 3300 av. J.-C.,
a été adoptée par des peuples différents
pour traduire leur langue, dont le sumérien
qui est resté longtemps une langue de
référence pour les textes religieux et
littéraires (comme le latin encore enseigné
aujourd’hui, langue des Romains mais
utilisé jusqu’à l’époque moderne pour
la science ou la religion) et l’akkadien*,
langue diplomatique utilisée pour les
échanges entre les peuples (équivalent de
l’anglais pour notre époque).
1 • la naissance de l’écriture
3
La magie
de l’écrit
1 • la naissance de l’écriture
4
La magie
de l’écrit
1 • la naissance de l’écriture
l’épopée*
opée* de Gilgamesh
> Des sociétés structurées
uctu
:
L’écriture est apparue dans
ns dif
différents endroits du
monde mais toujours au cœur de sociétés fortement
structurées, dans des agglomérations où
structu
ù le dé
développement des échanges entre les gens a pu ddonner
naissance à une telle invention. L’écriture fait entrer
dans l’Histoire les civilisations
tions qqui l’utilisent. Grâce
aux écrits que l’on peut encore
ncore lire aujourd’hui, on
connaît l’organ
l’organisation de ces sociétés, les grands
ds
événements
nts qu
qui les ont marquées, les souverains qui
les ont dirigées et certains aspects de la vie quotidienne de peuples qui ont vécu, pour certains, il y a
4000 ou 5000 ans.
> Les cités-états en Mésopotamie*
amie
1 • la naissance de l’écriture
Les
es prem
premières traces d’écriture (vers 3300 ans av.
J.-C.)
-C.) pr
proviennent de Mésopotamie
otamie et plus précisément du pays de Sumer (cf. carte géographique),
au Sud, où la société
ciété s’organisait à ce moment-là
menten différentes citéstés- ét
états. Des villes
lles co
comme
me Uru
Uruk
(actuelle Warka en Irak, cf. carte géographique), où
ll’on a trouvé la première écriture que l’on connaisse,
isse,
avaient une organisation administrative placée sous
l’autoritéé d’un chef religieux
eux et politique,
olitique le « Roiprêtre ». Elles présentaientt des architectures
hitect
imposantes, en particulier des temples.
sa
es.
Il n’y avait pas d’unité entre less cités
cités-états
tats qu
qui pouvaient entrer en conflit entre elles ou connaître des
périodes de rayonnement
nneme ou de déclin.
clin.
La Mésopotamie a con
connu des moments
nts dd’unifi
ficat
cation
mais ce n’est pas la caractéristique
que de cette
tte rég
région
n de
l’Orient à la différence de l’Égypte.
l’Orie
pte.
Signes cunéiformes
L’histoire
toire extraordinaire
ex
du roi Gilgamesh
a été racontée d’abord par les Sumériens*.
Elle a ensuite été écrite en akkadien
et dans d’autres langues de peuples
orientaux. Elle raconte
nte les aventures d’un
roi légendaire qui aurait pe
peut-être existé et
régné à Uruk (actuelle
Warka en Iraq) vers
lle Wa
2700 av. J.-C.
Ce roi recherche l’immortalité après avoir
oir
vu mourir Enkidu, homme sauvage quee
les dieux lui ont envoyé pour l’affronter
er
mais qui est devenu son ami inséparable.
Dans cette hhistoire fabuleuse, on trouve
des récits
écits de déluge ou de bébé sauvé
des eaux qui montrent que les légendes
mésopotamiennes sont à l’origine des
récits de la Bible (arche de Noé ou Moïse
trouvé dans un panier voguant
sur l’eau) :
guant su
ceci a provoqué un grand choc lo
lorsque la
traduction du texte a été rendue publique
en Angleterre
XIXème siècle !
erre au X
Ce sont 12
tablettes d’argile écrites
2 tablett
rites
en cunéiforme
rme et trouvées dans la
Assurbanipal
bbibliothèque du roi Ass
anipal à Ninive
nive
(actuelle Mossoul
Irak) qui ont étéé
(a
oul en Ira
déchiffrées et qui ont ppermis
dé
mis de cconnaître
naître
cette épopée fondatrice de Gilgamesh,
considéréee comm
comme la « mère de tous les
livres ».
5
1 • la naissance de l’écriture
La magie
les écritures en Egypte
> L’Égypte unifiée :
L’unification de la Haute et la Basse Égypte (cf. carte
géographique)
phique marque le début de l’histoire de la civilisation
on phar
pharaonique. Le pharaon*, « Maître des deux
terres », centralisait le pouvoir. Il était le représentant
des dieux sur la terre. L’unité du pays, parfois mise
à mal sur quelques centaines d’années, est définitivement remise en cause par l’occupation romaine en
30 av. J.-C, à la m
mort de Cléopâtre, dernière reine
d’Égypte. L’exceptionnelle
xceptio
unité et la longévité de
cette civilisation sont importantes dans l’histoire de
l’écriture égyptienne qui est apparue vers 3200 av. J.C. et ne s’est perdue qu’après plus de 3000 ans d’existence : son aspect et son fonctionnement sont restés
quasiment inchangés durant cette période.
Détail d’écriture provenant du monument de Nebmertouf
Les anciens Égyptiens ont inventé le
système d’écriture hiéroglyphique.
Ces signes sont des images facilement
reconnaissables pour beaucoup d’entre
elles. Leur fonctionnement repose sur un
ensemble d’idéogrammes qui représentent
des objets, des individus ou des idées
lorsque les signes sont assemblés en rébus.
Cependant, ces signes peuvent aussi
traduire des sons (phonogrammes). Les
signes dits « déterminatifs » renseignent
le lecteur sur la façon dont il faut lire le
signe qui précède (image ou son). Le sens
de lecture peut varier : il est donné par la
direction de la tête des personnages et
animaux qui regardent vers le début de la
phrase écrite.
Les hiéroglyphes*, dont le dessin est long
à réaliser, sont réservés aux textes à
caractère sacré sur des supports matériels
de qualité : certains papyrus* et les
monuments de pierre sur lesquels ils sont
gravés.
En parallèle aux hiéroglyphes, les Égyptiens
ont mis au point l’écriture hiératique*
dont l’usage est contemporain de celui
des hiéroglyphes. Elle permet, grâce
aux hiéroglyphes très simplifiés qui la
composent, d’être écrite plus rapidement
par les scribes. Ils l’utilisent pour les écrits
de caractère administratif, littéraire
ou même magique qui traduisent soit
des besoins de la vie matérielle, soit
un discours destiné à être prononcé
oralement.
Le Papyrus Vandier (les deux premiers feuillets) rédigé en
écriture hiératique (langue égyptienne)
Égypte, entre 500 et 400 av. J.-C.
Papyrus, encre noire et rouge, mesurait plus de 3m40 de long
dans son état complet
(au moins dix feuillets)
Musée des Beaux-Arts de Lille, Collection Ipel, dépôt de
l’Université Charles de Gaulle Lille 3
© Gilbert Naessens CNRS / UMR 8164
1 • la naissance de l’écriture
les déchiffreurs d’écritures
Les hiéroglyphes* égyptiens ont été
déchiffrés au XIXème siècle par
Jean-François Champollion (1790-1832),
à partir d’une copie de la pierre de Rosette,
monument très important ramené d’Égypte
par Bonaparte. Il a percé le mystère de
cette écriture en comprenant que certains
hiéroglyphes représentaient des sons.
La pierre de Rosette comporte trois
écritures (les hiéroglyphes, le grec et
le démotique, langue égyptienne dont
l’écriture est encore plus rapide que
le hiératique* égyptien) qui sont trois
versions d’un même texte : c’est par la
comparaison de ces trois écritures et par
déduction que Champollion a pu réaliser
les premières traductions de textes
égyptiens.
La connaissance du cunéiforme*
a été acquise par différents savants
du XIXème siècle, spécialisés dans les
civilisations orientales, qu’on appelle des
assyriologues*. Plusieurs d’entre eux ont
étudié les inscriptions découvertes sur le
rocher de Béhistoun en Perse (actuelle
Iran) qui comportait trois écritures.
Sir Henry Rawlinson est parvenu en 1851
à déchiffrer la dernière écriture encore
inconnue présente sur les inscriptions du
rocher : l’akkadien*. Il avait passé des jours
suspendus au-dessus du vide pour copier
ces inscriptions et les travailler …
Le sumérien, connu par des tablettes
d’argile, a été déchiffré cinquante ans plus
tard par un assyriologue français.
n° 1
Point de vue
t de
en
um
sur le mon
Nebmertouf :
es
crivez les imag
Observez et dé
ique
ph
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re
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qu
ce
rapport
ur
le
et cherchez
lecture …
avec le sens de
6
La magie
de l’écrit
2 • le pouvoir magique de l’écriture
Cette deuxième partie du dossier fusionne les deuxième et troisième sections de l’exposition :
« Les textes cunéiformes : textes cachés mais actifs » et « Des textes de protection et d’envoûtement »
La Mésopotamie* comme l’Égypte étaient polythéistes, c’est à dire qu’elles croyaient en l’existence
de plusieurs dieux. Ces divinités décidaient du devenir des hommes et de l’ordre du monde.
Les hommes devaient veiller à leur bien-être en leur construisant des temples et en leur faisant
des offrandes. Les peuples mésopotamiens attribuaient la création de l’écriture aux dieux qui en
auraient ensuite fait don aux hommes. Cet outil était considéré comme un lien entre les hommes
et les dieux créateurs.
Dans les deux civilisations, l’origine divine conférait à l’écriture le pouvoir magique de faire exister
et d’agir sur le réel. Ce rôle magique passait par des prières adressées aux dieux pour obtenir
d’eux une protection. Dans ce but, des textes étaient inscrits à la construction des temples.
Ils devenaient actifs par eux-mêmes, ils remplaçaient les rituels et les cérémonies.
Ils pouvaient avoir une action sur le cours des événements.
> L’écriture, un cadeau des dieux :
Toutes les civilisations ont eu recours au mythe*
– légende mêlée à l’histoire – pour donner une explication de leur existence et leur devenir.
En Égypte comme en Mésopotamie, la création du
monde était attribuée aux dieux et de nombreux mythes accompagnaient sa naissance. Dans ces civilisations, l’écriture était sous la tutelle d’un dieu.
> Les dédicaces aux dieux :
2 • le pouvoir magique de l’écriture
Les rois ont construit des temples pour le culte de
différents dieux afin de recevoir leur protection ou
assurer l’ordre du monde. Les dédicaces et requêtes
étaient effectuées sous forme d’écritures adressées
directement aux dieux et qui n’avaient donc pas besoin d’être visibles par les hommes.
En Mésopotamie, la dédicace à un dieu se
présentait sous la forme d’écrits enfouis dans
les murs et dans les fondations. Ils n’étaient
donc pas forcément visibles pour les visiteurs
du temple mais leur présence permettait de
maintenir le lien avec le dieu protecteur.
En Égypte, les pharaons ont également construit
des temples pour le culte des dieux. Ces temples
étaient recouverts de nombreuses formules adressées à ces divinités. Ces messages se présentaient
parfois sous la forme de dialogues entre les rois et
la divinité et décrivaient les offrandes qui lui étaient
adressées.
Nabû, le dieu
des scribes
mésopotamiens :
Nabû
Pour les
Mésopotamiens, les dieux se réunissaient
et décidaient du devenir des hommes et du
monde. Nabû était désigné pour consigner
Thot
les sorts fixés sur la « tablette des destins ».
Il est devenu le dieu des scribes, le scribe
de l’univers.
Il est représenté par le calame* posé soit
sur une tablette d’argile, soit sur le dos
d’un serpent-dragon, l’animal
qui le symbolise.
Thot,
L’écriture étant liée à la
le patron des scribes égyptiens :
connaissance, Nabû était
considéré comme un dieu
Thot était le dieu égyptien de toutes
tout puissant, maître des
les opérations intellectuelles, dont les
connaissances ; il surveillait la
sciences et l’écriture. Les lettres n’étant
totalité du ciel et de la terre.
pas séparées des chiffres, Thot était donc
aussi maître du calcul. Il régissait le temps
et les lois. Il était le protecteur et le patron
des scribes
Clou de fondation destiné à être enfoncé
dans un mur, inscrit en cunéiforme
Il est représenté sous la forme d’un ibis
Basse Mésopotamie, actuel Iraq, vers 2150 av. J.-C.
(oiseau à long bec) ou d’un babouin,
Argile cuite. L. 16,2 x d. de la tête: 6,9 cm.
animaux qui caquettent tous les deux!
Musée du Louvre,
département des Antiquités orientales
Secrétaire des dieux, Thot enregistrait
© Musée du Louvre / R. Chipault
toutes les paroles divines. La maîtrise de
ces paroles en faisait un grand magicien.
Le mot « Hiéroglyphes », qui désigne
l’écriture sacrée des Égyptiens, signifie
« écriture des dieux ».
Matrice d’inscription pour imprimer un texte
et son empreinte, écriture cunéiforme
Basse Mésopotamie, actuel Iraq,
vers 1900 av. J.-C.
Argile cuite (pour la matrice)
et résine (pour l’empreinte).
L. 8,9 x l. 6 x ép. 3 cm.
Musée du Louvre,
département des Antiquités orientales
© RMN / F. Raux
7
La magie
de l’écrit
2 • le pouvoir magique de l’écriture
Gudéa, un roi sumérien* exemplaire
> Messages à la postérité :
Les temples égyptiens étaient construits en pierre. Le
culte rendu aux dieux par le pharaon était ainsi prévu
pour lui survivre longtemps et assurait sa gloire. Les
dédicaces écrites sur les temples ont donc permis la
reconnaissance du règne du pharaon bâtisseur par
les hommes jusqu’à nos jours.
En Mésopotamie, les rois utilisaient le seul matériau
dont ils disposaient en quantité, l’argile, mais qui
n’assurait pas la solidité de leurs temples. Lors
de leur reconstruction, leurs successeurs étaient
censés réintroduire, dans le respect de leurs aînés,
les tablettes anciennes retrouvées. Les dédicaces aux
dieux permettaient ainsi aux rois de laisser une trace
durable de leurs constructions et de léguer leur nom
à la postérité.
Gudéa était le roi de la cité- état de Lagash à Sumer (cf. carte
géographique ) vers 2150 av. J.-C. On sait qu’il a été un grand
bâtisseur grâce aux dédicaces que l’on a retrouvées dans le
temple de Ningirsu (comme celle qui est exposée à Louvroil),
dieu tutélaire de Lagash, qu’il a fait reconstruire et qui a été
la grande affaire de son règne. Il avait la connaissance de
l’écriture puisqu’il a lui-même composé deux longs poèmes
à l’occasion de l’inauguration du temple de Ningirsu. Gudéa
a laissé de nombreuses statues de lui ; sur certaines d’entre
elles, il est représenté en tant que bâtisseur avec une tablette
de scribe sur les genoux. Celle-ci comporte le plan du temple.
Sur chaque statue de Gudéa, des textes en cunéiforme
présentent son nom, racontent les hauts-faits de son règne
et mettent en valeur sa piété religieuse. On peut y lire par
exemple ce genre de prière : « A mon Roi ( Ningirsu), son
temple j’ai construit. Que la vie soit ma récompense ! »
Gudea, prince de Lagash,
Mésopotamie, actuel Iraq, vers 2120 av. J.-C.
Diorite, H.46 x L.33 cm.
Musée du Louvre,
département des Antiquités orientales
© RMN / C. Jean
non exposé à Louvroil
2 • le pouvoir magique de l’écriture
Brique inscrite en cunéiforme
Basse Mésopotamie, actuel Iraq, vers 2150 av. J.-C.
Argile cuite. L. 32 x l. 31,5 x ép. 8,5 cm.
Musée du Louvre,
département des Antiquités orientales
© RMN / F. Raux
Amenhotep III,
un pharaon* bâtisseur
Amenhotep III
Égypte, entre 1391 et 1353 av. J.-C.
( règne d’Amenhotep III)
Diorite ? H. 46 cm.
Musée du Louvre, département des
Antiquités égyptiennes
© Musée du Louvre / C. Jean
non exposé à Louvroil
Amenhotep III était un pharaon égyptien
de la période dite du Nouvel Empire.
Il avait hérité de son père un immense
empire s’étendant de la Syrie au Nord,
jusqu’au Soudan au Sud (cf. carte
géographique n°). Il a régné pendant
trente-huit ans et sept mois, certainement
entre 1391 et 1353 av. J.-C. Son règne
correspond à une période de paix et de
grand rayonnement artistique de l’Égypte.
Amenhotep III est considéré comme un
grand bâtisseur de temples, il a notamment
étendu le site de Karnak en commençant
la construction du temple du dieu Amon à
Louxor (cf. carte géographique )
8
La magie
de l’écrit
2 • le pouvoir magique de l’écriture
> Formules magiques :
Dans les civilisations égyptiennes et mésopotamiennes, la magie de l’écriture était utilisée pour différents rituels de protection et d’envoûtement.
La société mésopotamienne vivait dans la crainte de
l’avenir et dans la superstition. Pour se protéger du
mauvais sort, un grand nombre de rituels étaient à
effectuer au quotidien, par exemple avant un voyage
en char. Des prêtres étaient chargés de cérémonies
rituelles pendant lesquelles ils récitaient des formules. Ces formules étaient ensuite écrites sur des
objets pour en assurer l’efficacité et protéger du
mauvais sort. Posséder ces formules écrites pouvait
dispenser d’effectuer les rituels.
Tablette en écriture cunéiforme pour des
« rites à accomplir au cours d’une expédition en char »
Mésopotamie, actuel Iraq, entre 300 et 100 av. J.-C.
Argile cuite. H. 8,1 x l. 9 x ép. 2,3 cm.
Musée du Louvre, département des Antiquités orientales
© Musée du Louvre / R. Chipault
2 • le pouvoir magique de l’écriture
Pour les Égyptiens, l’écriture possédait le pouvoir
magique d’agir sur les êtres vivants ou sur les objets en écrivant leur nom, en le modifiant ou en le
supprimant. Prononcer une phrase comme « le serpent meurt » équivalait à le tuer réellement. L’écriture était donc utilisée pour se protéger des ennemis
potentiels.
n°2 :
Point de vue
dieu Thot :
le
et
f
Nebmeroute
ebmertouf
position de N
Observez la
Thot,
par rapport à
nc
co entrée
son attitude
n le lien
ez
is
et dédu -e
dieu.
qui l’unit au
Le « Livre des morts » :
Prisonnier agenouillé couvert d’un texte
d’envoûtement en écriture hiératique
(langue égyptienne)
Nubie sous domination égyptienne, actuel Soudan,
vers 1880 av. J.-C.
Calcaire, encre noire. H.12, 8 x L. 5, 3 cm (aux épaules)
Musée des Beaux-Arts de Lille, collection Ipel,
dépôt de l’Université Charles de Gaulle Lille 3
© RMN
Pour les Égyptiens, l’écriture avait un
caractère éternel et perpétuel. C’est
pour cette raison qu’ils recouvraient les
monuments funéraires et les sarcophages
d’inscriptions. Le « Livre des morts », sous
forme de papyrus, était déposé dans la
tombe du défunt après sa lecture par un
prêtre lors des funérailles. Il s’agissait
d’une sorte de guide pour aider le défunt à
franchir les étapes vers l’immortalité. Un
des épisodes de ce voyage consistait en « la
pesée de l’âme » contrôlée par Thot en tant
que secrétaire des dieux.
9
La magie
de l’écrit
3 • le pouvoir de celui qui écrit
Cette troisième partie du dossier correspond à la quatrième section de l’exposition : « Les scribes »
Dans les sociétés hiérarchisées de Mésopotamie* et d’Égypte, ceux qui détenaient le savoir de
l’écriture étaient peu nombreux. Les scribes, dont l’apprentissage était long et difficile, se transmettaient souvent la charge de père en fils. Ils détenaient un pouvoir très important, d’administration et d’ordre religieux.
> Le scribe Nebmertouf :
3 • le pouvoir de celui qui écrit
Il s’agit d’un personnage important du règne du
roi Amenhotep III dont il était le deuxième plus
haut fonctionnaire. Il avait la fonction civile
de Scribe Royal et la fonction religieuse de
chef des Prêtres- Lecteurs.
Il a la faveur d’être représenté sur le temple
de Soleb construit sous le règne d’Amenhotep
III. Cette construction en Nubie (Soudan actuel)
fixait la limite de l’étendue de son royaume au
Sud. Sur une colonne de ce temple, des bas-reliefs
représentaient les rituels accomplis pour le premier
jubilé du roi, anniversaire royal qui célébrait la trentième année de son règne. Nebmertouf figure près
du roi et porte le titre de « prêtre-lecteur », en tant
qu’auteur actif de cette cérémonie.
Il existe deux petits monuments représentant Nebmertouf directement placé sous la protection du dieu
Thot : un en albâtre et celui qui est présenté dans
l’exposition (en grauwake).
Le scribe royal Nebmertouf et le dieu Thot
Égypte, entre 1391-1353 av. J.-C.
( règne d’Amenhotep III)
Albâtre. H. 21,3 x L . 20,3 x Pr. 9,2 cm.
Musée du Louvre,
département des Antiquités égyptiennes
© musée du Louvre / C. Décamps
non exposé à Louvroil
Le « scribe accroupi »
Égypte, entre 2660 et 2350 av. J.-C.
Calcaire peint, yeux incrustés de cristal de roche
dans du cuivre. H. 53,7 x L 44 x Pr. 35 cm.
Musée du Louvre,
département des Antiquités égyptiennes
© Musée du Louvre / C.Descamps
non exposé à Louvroil
La représentation des scribes
L’attitude caractéristique du scribe égyptien était
celle que l’on voit sur le monument de Nebmertouf:
il était assis en tailleur, position dans laquelle il
avait l’habitude de travailler puisqu’il pouvait
ainsi dérouler sur son pagne tendu le rouleau de
papyrus au fur et à mesure qu’il écrivait. En effet, il
était souvent représenté avec le calame* à la main,
en train d’écrire, même si ce n’est pas le cas de
Nebmertouf qui écoute Thot.
Il était habillé d’un pagne court noué à la ceinture,
torse nu ou vêtu d’une chemise.
En plus des nombreuses sculptures figurant
des scribes en Égypte, ils étaient présents sur
les bas-reliefs* des temples, sur les papyrus et
sur les peintures. Ils étaient non seulement des
fonctionnaires très importants dans l’organisation
de l’Égypte, ce qui justifie qu’on les voie sur des
supports variés, mais aussi des personnages que
leur statut social élevé permettait de se faire
représenter (notamment dans leurs tombes).
La représentation des scribes mésopotamiens était
beaucoup plus rare. Malgré le rôle prépondérant
des scribes dans l’administration et la vie de la
société mésopotamienne, on n’en voit aucune
représentation avant l’époque assyrienne qui a
commencé aux environs de 900 av. J. –C. au Nord
de la Mésopotamie et comptait Assurbanipal parmi
ses grands rois. Sur des reliefs sculptés dans les
palais, par exemple, on voit des scribes représentés
debout, de profil et vêtus de longues tuniques.
Ils apparaissent souvent par deux et ont dans les
mains, soit une tablette de cire ou d’argile, soit un
rouleau de papyrus.
10
La magie
de l’écrit
3 • le pouvoir de celui qui écrit
> Les écoles de scribes :
La « maison des tablettes » était le lieu d’apprentissage des scribes mésopotamiens. Leur accès était
réservé aux familles les plus aisées et constituait
un grand privilège. En Égypte , les enfants semblent
avoir assez largement eu accès à un apprentissage de
base, mais un nombre limité accédait à une formation complète dans la « maison de vie » du temple.
Compte tenu de la complexité des écritures,
l’apprentissage était ardu. Il s’effectuait à force
de copies de signes et de grands textes littéraires.
Les élèves acquéraient ainsi une grande culture.
Les disciplines étaient variées, on y apprenait également les mathématiques mais l’écriture et la lecture
étaient essentielles.
La discipline était sévère comme l’indique le précepte égyptien : « l’oreille du garçon est sur son dos,
il écoute quand on le bat ».
La répétition des exercices de copies et le souci de
sauvegarde de la tradition ont permis de laisser
de nombreux exemples de ces travaux que l’on a pu
découvrir lors de fouilles archéologiques.
En Mésopotamie, les tablettes d’écoliers retrouvées
sont de petits disques de terre avec sur une face, le
mot écrit par le maître et sur l’autre, la copie réalisée
par l’élève.
En Égypte également, de nombreuses tablettes
d’écoliers ont pu être retrouvées. Il s’agissait souvent d’éclats de poteries qui pouvaient être lavés et
réutilisés ou de tablettes en bois recouvertes de cire.
L’élève ne s’exerçait sur le papyrus* qu’après avoir
acquis une certaine maîtrise, le matériau étant précieux et l’encre y étant presque indélébile.
Reconstitution de calames pour l’écriture cunéiforme
3 • le pouvoir de celui qui écrit
Les outils du scribe
Pour tracer les signes d’écriture, les scribes
mésopotamiens et égyptiens avaient en
commun d’utiliser des calames*.
En Mésopotamie, le calame (tige de roseau
ou, plus rarement, morceau de bois) était
taillé en triangle ou en fin biseau pour
imprimer les caractères cunéiformes
dans l’argile. En Égypte, le calame était
mâchonné à l’extrémité pour en faire un
pinceau.
Les Mésopotamiens écrivaient sur des
tablettes façonnées en terre, qui étaient
travaillées lorsqu’elles étaient humides
puis séchées au soleil ou parfois cuites
dans un four.
Les scribes égyptiens utilisaient des
supports sur lesquels les signes étaient
gravés (ivoire, pierre, bois) ou tracés
(et pas « imprimés ») comme le papyrus*,
la céramique ou les éclats de calcaire.
Le matériel des scribes égyptiens est très
bien connu aujourd’hui parce qu’il a été
retrouvé en nombre dans les tombes.
En plus du calame et du rouleau de
papyrus, le scribe disposait d’un coffre
pour rassembler ses outils. On y trouvait
un mortier pour broyer les couleurs, des
godets pour diluer les encres
(noire et rouge), un godet
d’eau et une palette
regroupant différents
calames, (la palette
votive exposée à
Louvroil en est un
exemple).
Calames* à bout triangulaire
pour former des « coins »
sur l’argile fraîche
n°3 :
Point de vue
du scribe :
on
ti
ta
La représen
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posture phys
Observez sa
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ts
ses vêtemen
perruque :
richesse de sa
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il suit la mod
III,
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le règne d’Am
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ne
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époque de lu
Roseau à bout creusé
en forme de « clou »
permettant son impression dans
l’argile
Bout rond pour imprimeries
chiffres de l’époque archaïque
Palette de scribe votive
Nubie sous domination égyptienne, actuel
Soudan, vers 1400 av. J.-C.
Serpentinite et cornaline. L. 34,5 cm x l. 7,6 cm.
Musée des Beaux-Arts de Lille, collection Ipel,
dépôt de l’Université Charles de Gaulle Lille 3
© Gilbert Naessens CNRS / UMR 8164
11
La magie
de l’écrit
4 • la révolution de l’alphabet
Cette quatrième partie du dossier correspond à la cinquième section de l’exposition :
« Les alphabets : la magie de l’écriture à la portée de tous »
L’apparition de l’alphabet a remis en cause le pouvoir des scribes en offrant la possibilité pour
un plus grand nombre de personnes d’accéder à l’apprentissage des signes qui le composent.
Ceux-ci sont moins nombreux et permettent de transcrire par des sons l’ensemble de ce qui est
dit. L’alphabet a fait entrer l’écriture dans la vie privée: des objets plus « quotidiens » se sont
couverts d’écrits.
> Qu’est-ce qu’un alphabet :
L’alphabet est une écriture qui comporte entre 20 et 30 signes (les lettres aussi
appelées « phonèmes ») qui désignent les sons
les plus simples permettant de décomposer
une langue. Les pictogrammes, idéogrammes,
phonogrammes et déterminatifs utilisés dans
les écritures antérieures rendaient leur apprentissage long et difficile puisque des centaines de
signes devaient être mémorisés par les scribes.
Là, il convient d’apprendre le fonctionnement
des signes entre eux et de ne retenir qu’un ensemble réduit de signes.
Alphabet Phénicien
(tous droits réservés)
4 • la révolution de l’alphabet
> La naissance de l’alphabet :
L’invention de l’alphabet est venue d’un besoin de
simplification des systèmes d’écriture. Les peuples du
Levant* et en particulier de la ville d’Ugarit (au nord
de la Syrie actuelle) ont commencé vers 1500 av.J.-C.
à mettre au point un alphabet en écriture cunéiforme ;
cet alphabet a disparu (nous ne savons pour
quelle raison) au profit de l’alphabet phénicien
vers 1200 av. J.C. Les Phéniciens (Liban actuel),
grands commerçants, voyageaient par bateau autour
de la Méditerranée. Ils connaissaient donc plusieurs
langues et étaient capables d’écrire les hiéroglyphes
et d’autres systèmes d’écriture. Mais les échanges
commerciaux les ont incités à mettre en place un
système de communication plus simple et plus
rapide. L’alphabet phénicien a donné naissance à tous
les principaux alphabets du monde.
L’alphabet phénicien
C’était un alphabet linéaire, c’est à dire
qu’il se composait de lettres formées
par des lignes (courbes ou droites) à la
différence des signes cunéiformes réalisés
par l’impression de « coins » dans l’argile
humide. Les signes linéaires convenaient
aux supports d’écriture qu’étaient le
papyrus ou la céramique sur lesquels
un pinceau pouvait glisser. Les lettres
traduisaient uniquement les consonnes qui
étaient beaucoup plus nombreuses que les
voyelles dans le phénicien. Une lettre ne
traduisait qu’une consonne à la fois.
On ignore encore aujourd’hui la date
précise et les circonstances de l’invention
de l’alphabet phénicien. On ne connaît
pas avec certitude la filiation entre cet
alphabet (linéaire) et celui d’Ugarit
(cunéiforme).
12
La magie
de l’écrit
4 • la révolution de l’alphabet
> Coexistences :
L’apparition de l’alphabet n’a pas provoqué la disparition des autres systèmes d’écriture, qui cohabitaient dans le monde antique. L’écriture cunéiforme *
a continué à être utilisée jusqu’au début de notre ère
(en particulier à Babylone, ville mésopotamienne)
et l’usage des hiéroglyphes a disparu à peu près en
même temps que celui du cunéiforme.
L’utilisation de l’alphabet s’est répandue avec l’activité commerciale de certains peuples comme les Phéniciens ou avec les conquêtes militaires des Grecs ou
des Romains. Il a été adopté par de nombreux peuples, sous des formes différentes, car toutes les langues peuvent être transcrites par un alphabet.
Amphore signée par Nicosthénès, potier, en écriture alphabétique
(langue grecque)
Cerveteri (?), Italie, vers 520-510 av. J.-C.
Terre cuite. H. 31 x d. 16,7 cm.
Musée du Louvre, département des Antiquités grecques,
étrusques et romaines
© Musée du Louvre / M. et P. Chuzeville
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égyptien
Vase à parfum en forme de chaussure, avec une inscription en écriture alphabétique (langue grecque)
Basse Égypte, entre 100 et 200 après J.-C., Terre cuite. H. 5, 5 x L. 11,8 cm.
Musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines
© RMN / H. Lewandoski
1 - alphabet phénicien
2 - alphabet hébreu
3 - alphabet grec
4 - alphabet punique
5 - alphabet étrusque
6 - alphabet latin
6
4 • la révolution de l’alphabet
5
3
3
4
1
6
3
2
13
La magie
de l’écrit
4 • la révolution de l’alphabet
Le chemin vers notre alphabet
(l’alphabet latin)
Les Grecs ont adopté l’alphabet des
Phéniciens vers 1000 av. J.-C. Ils l’ont
perfectionné en lui ajoutant les voyelles
qui étaient plus nombreuses en grec qu’en
phénicien et que l’écriture devait transcrire
pour une meilleure compréhension des
textes.
Par leurs contacts commerciaux avec eux,
les Étrusques, qui vivaient dans le Latium
(Italie actuelle) avant les Romains, ont
adapté l’alphabet à leur langue qui reste
mystérieuse aujourd’hui bien qu’on sache
la lire (on ignore la signification des mots).
Les Romains, après avoir conquis les
Étrusques, ont à leur tour emprunté cet
alphabet pour transcrire leur langue: le
latin. Aujourd’hui, nous l’utilisons toujours,
avec quelques modifications qu’ont
apportées les siècles qui nous séparent
d’eux.
> Les conquêtes :
Le monde antique se composait d’une mosaïque de
peuples, répartis autour de la Méditerranée, au Moyen
Orient et plus loin encore: les Grecs et les Romains
les ont conquis et, successivement, dominés. Leur alphabet s’est tour à tour imposé dans leurs territoires
conquis. On a donc trouvé des objets (comme ceux
qui sont exposés à Louvroil) en Italie et en Égypte
inscrits en grec ou bien des objets romains inscrits en
latin en Afrique du Nord.
Autres systèmes alphabétiques
Stèle à la déesse Tanit avec une inscription alphabétique
(langue punique, dérivé du phénicien)
Constantine, Algérie, vers 200 av. J.-C.
Calcaire. H. 59,5 x l. 20,5 x ép. 9 cm.
Musée du Louvre, département des Antiquités orientales
© RMN / F. Raux
L’alphabet phénicien a aussi été à
l’origine de nombreux autres systèmes
alphabétiques (cf. arbre généalogique des
écritures) dont l’hébreu et l’arabe.
Ces deux langues ont pour point commun
leur origine sémitique (les peuples sémites*
parlent des langues qui ont des racines de
mots proches, comme les Akkadiens et les
Phéniciens en leur temps) et ont adapté
le système alphabétique à leurs écritures
respectives. L’une comme l’autre ont
une notation qui repose essentiellement
sur les consonnes auxquelles s’ajoute
une ponctuation facilitant la lecture
des voyelles. Le sens de lecture est resté,
comme pour l’alphabet phénicien, de
droite à gauche.
Stèle à Saturne avec une inscription alphabétique
(langue latine)
Antique Thignica (actuelle Aïn Tounga en Tunisie),
vers 200 environ ap. J. -C.
Calcaire. H. 101 x L. 37,5 x ép. 9,5 cm.
Musée du Louvre, département des Antiquités grecques,
étrusques et romaines
© Musée du Louvre / M. et P. Chuzeville
Lettres de l’alphabet arabe
PHÉNICIEN
XIIéme av. JC
(Côte du Levant)
22 consonnes
la révolution de l’alphabet
PUNIQUE
(vers Tunisie
et Algérie)
ARMEEN
Xéme VIIIéme av. JC
(au Moyen-Orient)
22 consonnes
GREC
XIéme av. JC
24 lettres
ÉTRUSQUE (en Italie)
vers 700 av. JC
22 lettres
LATIN
V éme IV éme av. JC
19 puis 24 puis 26 lettres
Base de nombreuses
écritures dont le français
26 lettres
COPTE (Égypte
chrétienne)
IV éme ap. JC
24 lettres + 7 signes
CYRILLIQUE (Russie)
IX éme ap. JC
33 lettres actuellement
HÉBREU carré
Vers 500 av. JC
22 signes
ARABE
IVéme Véme ap. JC
28 signes
TURC
PERSAN
(en Iran)
28 signes
Lettres de l’alphabet hébreu
14
La magie
de l’écrit
> Accadien (ou akkadien) : langue sémitique
(voir « sémite » dans ce glossaire) parlée par les habitants
du pays d’Akkad, situé en Haute Mésopotamie (aujourd’hui
disparue) correspondant à une partie de l’actuel Iraq.
> Hiéroglyphes : terme d’origine grecque désignant
des «caractères sacrés gravés» ; ensemble des signes
composant l’écriture utilisée par les Égyptiens durant
toute leur histoire.
> Antiquité : première période de l’Histoire, qui suit
la Préhistoire. Pour une civilisation donnée, l’Antiquité
commence avec l’écriture, alors que les civilisations ne
connaissant pas l’écriture mais étant contemporaines des
civilisations antiques, sont dites « protohistoriques ».
> Mésopotamie : en grec, le «pays entre deux fleuves».
Pays de l’Antiquité situé entre le Tigre et l’Euphrate
(une partie de l’Iraq actuel).
> Assyriologue : dans son premier sens, qualifie celui qui
fait de la recherche sur l’Antiquité assyrienne (Assyrie :
nom ancien d’une région située au nord de l’Iraq actuel),
puis tous les chercheurs travaillant sur le déchiffrement
des écritures cunéiformes.
> Bas-relief : sculpture légèrement en relief dont le sujet
ne se détache que faiblement d’un fond plat.
> Bibliothèque d’Assurbanipal : une des plus grandes
découvertes archéologiques de l’Orient ancien. La
bibliothèque du roi assyrien Assurbanipal (668-627 av.
J.-C.) était située dans la capitale Ninive (à côté de la
ville actuelle de Mossoul). Les archéologues ont réussi
à dégager quelques 25 000 fragments de tablettes
cunéiformes dans les décombres de cet édifice, ce qui
représente environ 1500 textes. Suivant la tradition
ancestrale de sauvegarder les écrits, Assurbanipal avait
fait recopier des centaines de tablettes: nombreux textes
littéraires (contes ou épopées, y compris très anciens),
dictionnaires, textes de magie et de médecine, etc...
> Calame : un calame en Égypte est une tige de jonc
transformée en pinceau pour dessiner les hiéroglyphes
avec de l’encre; en Mésopotamie, le calame est en roseau
ou en bois avec une extrémité triangulaire pour imprimer
des signes cunéiformes (en forme de coins appelés aussi
clous).
> Côte levantine ou Levant : nom donné aux pays de la
côte orientale de la Méditerranée.
> Cunéiforme : écriture réalisée grâce à un calame à la
pointe triangulaire, enfoncé sur une motte de terre.
Le calame trace des signes en forme de coins, d’où le
terme « cunéiforme » (cuneus = coin en latin).
> Epopée : récit poétique d’aventures héroïques,
où intervient le merveilleux.
Glossaire
Glossaire
> Hiératique : forme cursive (qui est tracée à main
courante) de l’écriture hiéroglyphique. Son écriture est
plus rapide grâce à la simplification des hiéroglyphes.
> Mythe : récit fabuleux transmis par la tradition
racontant la création de l’univers et l’histoire des dieux des
religions anciennes.
> Papyrus : plante des bords du Nil; ses tiges ont été
utilisées pour créer un support d’écriture en Égypte.
> Pharaon : souverain d’Égypte qui règne sur la Haute
et la Basse Égypte unifiées, pendant toute l’Antiquité ;
il est « maître des deux terres ». Le terme résulte d’une
déformation de l’égyptien per-aâ, la « grande maison »,
qui désigne le palais royal.
> Sémite : se dit des peuples venant d’Asie occidentale
(Proche-Orient actuel) et parlant des langues proches,
dites sémitiques.
> Sumérien : langue non sémitique parlée au pays
de Sumer (aujourd’hui disparu), situé au sud de la
Mésopotamie (actuel Iraq). Cette langue a donné
naissance à l’une des plus anciennes écritures connues,
le cunéiforme.
> Votif : fait ou offert pour acquitter un vœu.
QUELQUES OUVRAGES …
Georges Jean, L’écriture mémoire
des hommes, collection,
Découvertes Gallimard, Archéologie,
n° 24, Gallimard, Paris, 1987.
Béatrice André, L’invention de
l’écriture, collection, Monde en
poche, n° 769, Nathan, Paris, 1986.
Charles Higounet, L’écriture,
collection Que sais-je, Puf, Paris,
2006.
Michel Dewachter, Champollion,
un scribe pour l’Égypte, Découvertes
Gallimard, Paris,1990.
> PUBLICATIONS POUR MAL OU NON-VOYANTS :
Elisabeth Lebreton, Cyrille
Gouyette, Du verbe à l’écrit :
l’invention de l’écriture en
Mésopotamie, + CD, éditions du
Louvre, Paris, 2003.
Evelyne Faivre-Martin, Cyrille
Gouyette, Les hiéroglyphes :
paroles des dieux dans l’Egypte
pharaonique, + CD, éditions du
Louvre, Paris, 2003.
> DANS LA PRESSE…
Le Monde, articles-dossiers sur la
Mésopotamie, du numéro 19 456
au 19 461, Août 2007.
> SUR INTERNET …
Bibliothèque Nationale de France
www.bnf.fr
Rubrique : Rechercher ,« dossiers
pédagogiques », L’Aventure des
écritures
L’abécédaire décoiffé du dragon ailé
(Abécédaire animé conçu à partir
d’enluminures et de lettrines du
Moyen Age. Jeux de mots et de
sons)
www.haute-normandie.culture.
gouv.fr/carte_blanche/
15
La magie
de l’écrit
Quelques pistes pour aller plus loin …
A partir des objets exposés à Louvroil :
1 • LA « TABLETTE INSCRITE AVEC DES PICTOGRAMMES
> Créer une écriture commune …
La « tablette inscrite avec des pictogrammes : compte de
vaches et de moutons » invite à se poser la question de la
nécessité d’une écriture commune pour se comprendre et
échanger des informations.
Après avoir identifié les différents pictogrammes visibles
de la tablette (ici, la vache :
et le mouton :
), vous
pourrez imaginer de nouveaux signes pour désigner ce qui vous
entoure. Vous devrez en partager le sens entre vous pour créer une
écriture commune que chacun puisse lire !
Matériel nécessaire : vous pouvez utiliser tout type de support,
de la tablette d’argile à la feuille de papier.
> L’écriture comme aide-mémoire …
Sur l’exemple de la « tablette inscrite avec des pictogrammes :
compte de vaches et de moutons », vous pouvez aussi réaliser votre aide-mémoire.
Pour les Mésopotamiens, les tablettes d’argile servaient notamment à tenir une comptabilité du nombre d’animaux qu’ils possédaient dans leurs troupeaux.
Après avoir imaginé faire le métier de votre choix, vous pouvez
utiliser la tablette comme aide-mémoire de ce qu’ il est nécessaire
de consigner ou de compter dans ce travail.
Comme les Mésopotamiens, vous trouverez des pitogrammes traduisantlesnombres(regardezlesencochesetlesrondscreusésdansl’argile
de la tablette) et d’autres pour représenter ce que l’on veut compter
(ici, la vache :
et le mouton :
).
Matériel nécessaire : vous aurez besoin d’un bloc d’argile
pour le support et d’un bâtonnet en roseau ou en bois
pour tracer les signes.
> Les pictogrammes qui nous entourent
aujourd’hui …
Les dessins simplifiés sont toujours utilisés. Observez et inventoriez
les pictogrammes utilisés dans notre société comme ceux de la
signalétique routière, par exemple.
Quelques pistes pour aller plus loin …
Chacun d’entre vous peut imaginer un signe qui le représente,
comme une autre signature, et à partir de là, d’autres pictogrammes pour construire un langage à partager.
2 • LE CLOU DE FONDATION
> L’écriture et son support …
L’écriture cunéiforme n’aurait sans doute jamais pris la forme
qu’on lui connaît si le support sur lequel les scribes l’ont tracée
n’avait pas été une tablette d’argile. Son nom vient de la forme
« en coin » de chacun de ses signes.
Vous pouvez essayer de tracer des signes sur une boule d’argile humide et aplatie, à l’aide d’un bâtonnet taillé en pointe : vous verrez
que la forme du bâtonnet entraîne celle des signes. Comparez avec
des signes similaires que vous tracez sur du papier avec un pinceau :
le résultat est tout différent !
> Les signes de l’écriture …
Les signes cunéiformes découlent de la simplification des pictogrammes des anciens Mésopotamiens …
A partir de pictogrammes que vous aurez inventés, essayez de les
faire changer en fonction de votre support d’écriture. Prenez de
cette façon le chemin de l’invention de l’écriture !
Matériel nécessaire : un bloc d’argile et un bâtonnet, une feuille de
papier, un pinceau et de l’encre. Vous pouvez aussi multiplier
les possibilités de support d’écriture
pour observer les transformations des signes tracés …
3 • LA MATRICE DE BRIQUE ET SON EMPREINTE
> L’écriture comme une empreinte …
Pour multiplier les textes à volonté, les Mésopotamiens ont fabriqué des briques d’argile comportant un texte à reproduire, qui
deviennent alors des matrices. Regardez attentivement le texte original sur la matrice exposée à Louvroil et l’empreinte récente qui
en a été faite, vous verrez que le premier est inversé. Pourquoi ?
Sur ce principe, réalisez votre propre texte ou votre dessin et cherchez à le reproduire en quantité sur le principe de la gravure ou
de l’imprimerie.
Matériel nécessaire : de la pomme de terre crue au tampon encreur …
4 • LE SCRIBE NEBMERTOUF ET LE DIEU THOT
> Comme un rébus …
Certains des hiéroglyphes utilisés par les Égyptiens sont des dessins qui désignent non plus un objet ou une personne mais un son.
Sur le principe du rébus (le chat dessiné pour le « cha » de chapeau),
inventez des mots ou même des histoires !
Matériel nécessaire : un ordinateur puis de la peinture,
de l’encre etc sur le support de votre choix.
5 • AU DELÀ DES OBJETS EXPOSÉS
> Le dessin de la lettre …
Observez les lettres que nous utilisons tous les jours : lorsqu’on
oublie le son qu’elles traduisent, leur forme nous intéresse. Sur un
ordinateur, vous pouvez observer les différentes polices de caractères en jouant sur la taille et l’épaisseur des lettres. Puis, chacun
d’entre vous choisit une lettre et s’amuse à l’agrandir, l’épaissir,
la tordre etc.
Vous pouvez aussi utiliser les courbes, les droites, les pleins,
les vides … sur des supports variés pour transformer votre lettre.
> Forme et sens …
Choisissez un mot et son contraire pour en faire un tableau en
deux parties qui s’opposent et se mettent en valeur. Vous trouverez
pour chaque mot une forme pour renforcer sa signification, en
jouant par exemple sur le près, le loin, le net et le flou etc …
Selon la signification du mot représentant une idée que
vous souhaitez défendre ou attaquer (paix ou guerre), n’hésitez pas à utiliser des impressions du mot, de la couleur,
différents matériaux, des personnages etc …
Matériel nécessaire : un ordinateur, de préférence ou des supports
plus traditionnels pour faire un « tableau ».
16
La magie
de l’écrit
Renseignements pratiques
> Lieu de l’exposition « La magie de l’écrit » :
Médiathèque George Sand de Louvroil,
place du Général de Gaulle - Salle Camille Claudel
Tel. : 03 27 64 12 45
> Horaires d’ouverture de l’exposition :
Lundi, Mercredi, Jeudi, Vendredi et Samedi de 9h à 17h30
Mardi de 9h à 19h
Dimanche et jours fériés de 11h à 17h30
> Entrée libre pour les individuels
> Entrée et visites accompagnées gratuites pour les groupes constitués :
Sur réservation uniquement,
auprès de la médiathèque George Sand de Louvroil
au : 03 27 64 12 45
L’équipe de médiation culturelle du Conseil régional se tient à votre entière
disposition pour répondre à vos questions et vous aider à préparer votre visite
avec un groupe pour l’exposition « La magie de l’écrit » à Louvroil.
> Pour nous contacter ou vous informer
sur les futurs Beffrois du Louvre-Lens :
Emmanuelle Cabille-Beaumont : [email protected],
tel. : 03 28 82 85 50
Evelyne Reboul : [email protected],
tel. : 03 28 82 85 65
Rédaction du dossier de la médiation
Arnaud Debève : [email protected],
culturelle :
tel. : 03 28 82 85 13
Emmanuelle Cabille-Beaumont,
direction de la culture,
Conseil régional Nord-Pas de Calais
Evelyne Reboul,
Renseignements pratiques
direction de la culture,
Conseil régional Nord-Pas de Calais
En collaboration avec :
Marielle Pic,
commissaire de l’exposition,
chargée de mission culturelle et scientifique à la
délégation Louvre-Lens, musée du Louvre
Florence Gombert,
conservateur, département des Antiquités, du
Moyen Âge et de la Renaissance,
Palais des Beaux-Arts de Lille
Réalisation :
Catherine Lamaire,
direction de la communication, Conseil régional
Nord-Pas de Calais
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