Article de synthèse
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L’insulinothérapie fonctionnelle (I.F.)
ou
Une approche différente du traitement
du diabète de type I
Nathalie Manderlier, diététicienne.
Nancy Chique, infirmière d’éducation du diabète.
Brigitte Picron, endocrinologue
CHU de Charleroi - site de Vésale
INTRODUCTION
INTRODUCTION
INTRODUCTION
S
ouvent jusqu’à présent, le diabétique insulinodépendant devait adapter
son mode de vie, en particulier son alimentation, aux contraintes de son
traitement par l’insuline.
Repas à heures fixes, équilibrés, mais rigides, avec féculents, légumes verts et
peu de matières grasses lui étaient imposés.
Par contre, manger des desserts sucrés ou sauter un repas lui étaient interdit.
Il est clair que peu de patients parvenaient à s’y conformer avec, comme résul-
tat, un diabète insuffisamment équilibré …
A
ctuellement, grâce à l’I.F, c’est le traitement qui doit s’adapter le plus
possible au mode de vie du diabétique. Le traitement devient compati-
ble avec une vie sociale et conviviale.
Mots clés : insulinothérapie fonctionnelle, diabète, insuline, diététique
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L’insuline basale ou « insuline pour vivre », qui assure les besoins en insuli-
ne entre les repas.
Elle a pour fonction de stabiliser la glycémie.
C’est une insuline lente (analogue lent).
Elle est déterminée avec précision lors du test de jeûne (total, ou glucidique- nous appli-
quons cette technique).
DÉFINITION
DÉFINITION
DÉFINITION
L
’Insulinothérapie fonctionnelle, en essayant de reproduire, grâce
aux injections d’insuline, l’insulinosécrétion naturelle du pancréas,
est l’insulinothérapie qui se rapproche le plus du modèle
physiologique.
son nom d’insulinothérapie « fonctionnelle ».
Elle vise :
L’atteinte de la « normoglycémie » (celle-ci se traduisant par un taux
d’HbA1c le plus proche possible de la normale)
Avec une réduction du risque d’hypoglycémies sévères
Et en veillant à l’amélioration de la qualité de vie du patient.
L’insulinothérapie fonctionnelle repose sur les
concepts suivants
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L’insuline prandiale ou « insuline pour manger » qui couvre la quantité de
glucides présente lors du repas.
C’est une insuline rapide (analogue rapide).
La dose est calculée en unité d’insuline / 10gr de glucides.
Elle est déterminée lors de repas tests.
L’insuline de correction ou « insuline pour soigner la glycémie ».
Il s’agit d’un supplément d’insuline rapide qui corrige la glycémie lorsque celle-ci n’est
pas dans l’objectif souhaité.
A qui proposer l’insulinothérapie fonctionnelle ?
LE PATIENT-CIBLE EST LE DIABÉTIQUE DE TYPE 1 MOTIVE
Traité par un schéma basal-prandial d’insuline avec les analogues lent et rapide, ou
traité par la pompe sous-cutanée à insuline.
Et répondant aux conditions suivantes :
Mal équilibré (mauvaise Hb glyquée) et/ou instable
Et/ou soucieux d’approfondir ses notions de diététique ;
Désireux d’être plus responsable et plus autonome dans la gestion de
son diabète.
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Peut-on inclure les enfants et adolescents d’une part
et les diabétiques de type 2 d’autre part
E
n Pédiatrie : elle nécessite que l’enfant soit traité par pompe ou par le schéma
basal-prandial (ce qui est loin d’être la majorité des cas) et que les parents
soient formés à l’I.F.
L’absence de régime alimentaire trop strict constitue l’un des atouts non négligeables du
traitement par l’I.F, surtout chez les enfants pubères désireux de conformer leur alimenta-
tion et leur style de vie à ceux des enfants non diabétiques de leur âge.
L
es patients atteints de diabète de type 2 : ceci est controvercar, a priori, le
traitement du diabète de type 2 repose essentiellement sur une restriction des
apports caloriques et lipidiques.
En fait, en gérant lui-même les restrictions alimentaires qu’il choisit de s’imposer en toute
connaissance de cause, certains diabétiques de type 2 parviennent à perdre du poids et
à améliorer leur équilibre glycémique.
Par ailleurs, 1 à 2 injections quotidiennes d’insuline suffisent néralement à traiter le
diabète de type 2, ceci s’opposant au schéma basal-prandial à 4 injections/jour nécessai-
re pour pratiquer l’I.F.
L
e mouvement en Europe en faveur de l’I.F peut certainement être attribué, dans
les années 80, à des praticiens germaniques : autrichiens Docteur HOWORKA K
et Docteur WALDHAÜSL W (Vienne) et allemands.
Les premiers ont transmis leurs idées vers la Suisse : Docteur BERGER W (Bâle), puis
Docteur GRIMM J-J (Lausanne).
Les deuxièmes ont inspiré le Docteur GRIMALDI A (Paris), qui, grâce à l’aide pédagogi-
que apportée par l’équipe du Docteur ASSAL J-P (Genève), a développé la méthode en
France il y a plus de dix ans.
Quelques notions d’Histoire …..
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La Belgique francophone n’est pas en reste et plusieurs centres pratiquent déjà l’I.F sous
différentes formes depuis de nombreuses années.
ADAPTATION
ADAPTATION
ADAPTATION DE
DE
DE
LA
LA
LA
THODE
MÉTHODE
MÉTHODE
AU
AU
AU
Notre enseignement de l’I.F est dispensous la forme de cours hebdomadaires de 2 à
3 heures durant 5 semaines.
Les groupes sont constitués de 5-7 patients maximum.
Chaque cours est animé conjointement par une diététicienne et par une infirmière.
Le diabétologue est présent au début de chaque cours pour
répondre aux éventuelles questions des patients et de l’équipe
d’éducation.
Par contre, il rencontre individuellement chaque patient en consultation avant les 2
ièmes
et
4
ièmes
séances pour déterminer sa dose d’insuline basale et ses doses d’insuline prandia-
le/10gr de glucides.
Le recrutement des patients est réalisé à la demande d’un des 3 membres de l’équipe
d’éducation ou à la demande du diabétologue du patient.
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