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Le Québec et ses ressources naturelles : Comment en tirer le meilleur parti
Sommaire
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La mise en œuvre d’un nouveau régime fiscal s’avère toujours une opération délicate, un arbitrage entre
le raisonnable et le possible.
Ce texte examine les diverses façons pour un État de jouer pleinement son rôle de fiduciaire des
ressources naturelles de la collectivité. La gamme des moyens dont dispose un gouvernement est
étendue mais plusieurs de ces moyens soulèvent d’épineux et problématiques enjeux.
Dans les juridictions qui adhèrent aux principes d’une économie de marchés, les gouvernements tendent
à intervenir surtout par une règlementation appropriée et le prélèvement de redevances et taxes sur
l’activité minière.
Ce document porte donc surtout sur les régimes fiscaux dont pourrait s’inspirer le gouvernement du
Québec pour encadrer l’exploitation minière.
Les avantages et inconvénients de quatre régimes différents sont décrits dans ce texte. Leur impact
financier sur les sociétés minières ainsi que sur le trésor public est établi selon trois scénarios : des prix
du minerai similaires à ceux qui prévalent présentement; un contexte de prix du minerai très favorable;
un contexte de prix très défavorable.
Ce rapport formule un certain nombre de recommandations au gouvernement; le gouvernement du
Québec devrait :
1. Décréter qu’à compter de 2014 les paiements pour redevances et taxes minières versées au
gouvernement du Québec par les minières soient rendus publics. La mise en application des
dispositions de la loi américaine Dodd-Frank rendra cette divulgation obligatoire dès 2014 pour
toute société inscrite à une Bourse américaine avec des exploitations minières au Québec (ou
ailleurs au monde).
2. Prendre des participations au capital de sociétés minières que de façon parcimonieuse et en
fonction de critères précis : par exemple, en échange de travaux d’infrastructure; pour rendre
réalisable un projet important pour le Québec qui ne pourrait être réalisé selon les attentes de
rendement des marchés privés; pour stimuler l’exploitation de certaines ressources nouvelles;
pour agir comme maitre d’œuvre d’une stratégie de transformation du minerai au Québec.
3. Imposer une redevance
ad valorem
modulée (de 0% à 8%) selon le prix du minerai ; cette
redevance assure des rentrées de fonds au gouvernement dès que la mine affiche des revenus (à
moins que les prix soient si déprimés que l’exploitation de la mine même soit compromise); cette
redevance devient le prix de la « matière première » fournie par les propriétaires de la ressource.