PC/PC*16/17 LycéeSCHWEITZERMulhouse MAGNETOSTATIQUE Notions et contenus Capacités exigibles 1. Magnétostatique 3.1 Champ magnétostatique Équations locales de la Choisir un contour, une surface et les orienter pour magnétostatique et formes intégrales : appliquer le théorème d’Ampère. flux conservatif et théorème d’Ampère. Utiliser une méthode de superposition. Linéarité des équations. Propriétés de symétrie. Exploiter les propriétés de symétrie des sources (rotation, symétrie plane, conjugaison de charges) pour prévoir des propriétés du champ créé. Justifier qu’une carte de lignes de champs puisse ou non Propriétés topographiques. être celle d’un champ magnétostatique ; repérer d’éventuelles sources du champ et leur signe/sens. Associer l’évolution de la norme de B à l’évasement des tubes de champ. 3.2 Exemples de champs magnétostatiques Câble rectiligne « infini ». Limite du fil Déterminer le champ créé par un câble rectiligne infini. rectiligne infini. Calculer et connaître le champ créé par un fil rectiligne infini. Utiliser ces modèles près d’un circuit filiforme réel. Solénoïde long sans effets de bords. Calculer et connaître le champ à l’intérieur, la nullité du champ extérieur étant admise. Inductance propre. Densité volumique Établir les expressions de l’inductance propre et de d’énergie magnétique. l’énergie d’une bobine modélisée par un solénoïde. Associer cette énergie à une densité d’énergie volumique. 3.3 Dipôles magnétostatiques Moment magnétique d’une boucle de Utiliser un modèle planétaire pour relier le moment courant plane. magnétique d’un atome d’hydrogène à son moment cinétique. Rapport gyromagnétique de l’électron. Construire en ordre de grandeur le magnéton de Bohr par Magnéton de Bohr. analyse dimensionnelle. Interpréter sans calculs les sources microscopiques du champ magnétique. Évaluer l’ordre de grandeur maximal du moment magnétique volumique d’un aimant permanent. Obtenir l’expression de la force surfacique d’adhérence par analyse dimensionnelle. Ordre de grandeur de la force surfacique d’adhérence entre deux aimants permanents identiques en contact. Actions subies par un dipôle Utiliser des expressions fournies. magnétique placé dans un champ magnétostatique d’origine extérieure : résultante et moment. Approche documentaire de l’expérience de Stern et Énergie potentielle d’un dipôle Gerlach : expliquer sans calculs les résultats attendus magnétique rigide placé dans un dans le cadre de la mécanique classique ; expliquer les champ magnétostatique d’origine enjeux de l’expérience. extérieure. 1 PC/PC*16/17 LycéeSCHWEITZERMulhouse Bibliographie: • Feynman«électromagnétisme2»chapitre34:lemagnétismedelamatière. • Cagnac,Pebay-Peyroula«Physiqueatomique»Tome1. Les sources du champ magnétostatique sont les aimants et les courants permanents. Les aimantspeuventêtredécritsentermesdecourantsmicroscopiques. 1. Equationsgénérales: Leséquationslocalesvérifiéespar𝑩enrégimestatique(=stationnaire)sont: 𝒅𝒊𝒗 𝑩 = 𝟎 ; 𝒓𝒐𝒕 𝑩 = 𝝁𝟎 ! Laformeintégraledel’équationdeMaxwell-fluxest: 𝐵. 𝑑𝑆 = 0 Lefluxde𝐵àtraversunesurfaceferméeestnul. Les lignes de champ 𝐵 ne peuvent divergerà travers une surface fermée ; il n’existe pas de «chargesmagnétiques». Laformeintégraledel’équationdeMaxwell-Ampèreportelenomdethéorèmed’Ampère: la circulation du champ 𝐵 le long d'un contour fermé est égale au produit de l'intensité enlacéeparµ0,soit: 𝐵. 𝑑𝑙 = 𝜇! 𝐼!"#$%é Celatraduitlefaitquelechampmagnétique«tourne»autourdescourants. 2. Exemple:champcrééparunfilrectiligneinfiniparcouruparuncourantI. Lescoordonnéesadaptéessontlescordonnéescylindriques. Expérience:spectreduchampcrééparunfilassimiléàunfilinfini. Onconstateexpérimentalementqueleslignesdechampmagnétiquesontdescerclesd’axe Oz,soit: !" !" ! B = B.uθ . Ladistributiondecourantétantinvariantepartranslationd’axeOzetrotationd’angleθ,onen déduitque𝐵 nedépendnidez,nideθ,ainsi: B=B(r) Onchoisitpourcontourd’Ampèreuncerclederayonretd’axeOz. Onmontrequelechampcrééest: 𝜇! 𝐼 𝐵= 𝑢 2𝜋𝑟 ! Remarque:lavaleurdeµ0résultedeladéfinitiondel'Ampère:c'estl'intensitéd'uncourant continuqui,maintenudansdeuxfilsrectilignesinfinisparallèlesplacésdanslevide,distants deunmètre,produitentreeuxuneforcede2.10-7Nparunitédelongueur. 2 PC/PC*16/17 LycéeSCHWEITZERMulhouse 3. Symétriesduchampmagnétique: On rappelle que 𝐵 obéit au principe de superposition, car les équations vérifiées par 𝐵 sont linéaires. 3.1.Plandesymétried’unedistributiondecourant: Considéronsdeuxfilsrectilignesinfinisparallèlesetparcouruspardescourantsidentiqueset circulantdanslemêmesens. Cettedistributiondecourantspossèdeunplandesymétrie(P). !!!!⃗ 𝐵! !!!!⃗! + 𝐵 !!!!⃗! 𝐵 I I !!!!⃗ 𝐵! Onconstatequedansleplandesymétrie𝐵 𝑀 estperpendiculaireàceplan;cettepropriété estgénéralepourtouteslesdistributionsdecourant. !" EnunpointMd'unplandesymétried’unedistributiondechargeslechamp B(M ) est perpendiculaireàceplan. 3.2.Pland’antisymétried’unedistributiondecourant: Considéronsunedistributionsimilaireaveclescourantscirculantdansdessensopposés. Leplan(P)estàprésentunpland’antisymétrie. !!!!⃗ 𝐵! + !!!!⃗ 𝐵! !!!!⃗ !!!!⃗ 𝐵! 𝐵! I -I Onconstatequedansleplandesymétrie𝐵 𝑀 estcontenudansceplan;cettepropriétéest généralepourlesdistributionsdecourant. 3 PC/PC*16/17 LycéeSCHWEITZERMulhouse EnunpointMd'unpland’antisymétried’unedistributiondechargeslechamp𝑩 𝑴 est contenudansceplan. Dans le cas général, une distribution de courants peut présenter à la fois des plans de symétrieetdesplansd’antisymétrie,ainsiilestsouventpossibledeconnaîtreladirectionde 𝐵 𝑀 entoutpointdel’espace. Onditqueaucontrairede𝐸 𝑀 ,quiestunvecteurvrai,𝐵 𝑀 estunpseudo-vecteur(ou vecteuraxial). Lesvecteursenphysiquesontsoitdesvecteursvrais,etilsobéissentauxsymétriesde𝐸 𝑀 , soit des vecteurs axiaux, et ils obéissent aux symétries de 𝐵 𝑀 ( voir complément les symétriesenphysique). 3.3.Exemples: Pourcaractériserlesplans,ilfautd’abordchoisirunsystèmedecoordonnéesadaptées. Exemple1:Coucheplaneinfinieperpendiculaireàl’axeOzetparcourueparunedensitéde courant𝚥 = 𝑐𝑡𝑒. Exemple2:solénoïdeassimiléàunsolénoïdeinfini. Exemple3:bobinetorique. 4. Topographieduchampmagnétique: Rappel: les lignes de champ magnétiques sont souvent fermées, et «tournent» autour des courants. Ilestpossiblededistinguerdeslignesdechampmagnétiquedeslignesdechampélectrique auvoisinagedechargesoudecourants: • le champ électrostatique diverge à partir des charges, le champ magnétostatique tourneautourdescourants; • lechampélectrostatiqueestàcirculationconservative,lechampmagnétostatiqueest àfluxconservatif. 4 PC/PC*16/17 LycéeSCHWEITZERMulhouse 5. Exemplesdecalculdechampmagnétique: 5.1. Méthodedecalculduchampgrâceauthéorèmed’Ampère: • Choisirunsystèmedecoordonnéesadaptées; • Etudier les invariances de la distribution de courants, afin d’en déduire de quelles variablesdépendlechamp(ounedépendpaslechamp!); • Placer un point M quelconque; chercher les plans de symétrie ou d’antisymétrie passant parM; • Endéduireladirectionduchamp • Chercheruncontourd’AmpèrepassantparMpermettantuncalculdecirculation. • Appliquerlethéorèmed’Ampère. z 5.2. Câblerectiligneassimiléàuncâbleinfini: Le câble possède une section circulaire de rayon R centré sur l’axe Oz; il est parcouruparuncourantd’intensitéIrépartiuniformément. Ladensitédecourantcirculantdanslecâbleestdonc: 𝐼 𝚥= 𝑢 𝜋𝑅! ! On doit distinguer deux régions pour le calcul du champ: intérieur et extérieurducâble. Lecalculdonne:r<R: 𝜇! 𝐼𝑟 𝐵= 𝑢 2𝜋𝑅! ! !! ! r>R:𝐵 = !!" 𝑢! . Remarque1:lechampmagnétiqueestcontinuenr=R. Remarque2:lefilestlalimited’uncabledontlerayonesttrèspetitdevantlalongueur. 5.3.Solénoïdelong. On considère un solénoïde long, de rayon R, comportant N spires jointives bobinées uniformément , et parcourues par le courantI. On le caractérisera par le nombre de spires par unité de longueurn=N/l. Onpeutenpremièreapproximationnégligerleseffetsdebord, ieconsidérerlesolénoidecommeinfini. Onadmetalorsquelechampàl’extérieurdusolénoïdeestnul. En effet , on peut considérer ce solénoïde infini comme la limite d’untoreferméderayondecourbureRtendantversl’infini.Pour cetoreilestfaciledevoirque: 𝐵!"# = 0 Oncalculealors: 𝑁 𝐵 = 𝜇! 𝐼𝑢! ℓ 5 PC/PC*16/17 LycéeSCHWEITZERMulhouse Onremarquequelechampàl’intérieurdusolénoideestuniforme. 5.3. Inductancepropredusolénoïde: L’énergiemagnétiquestockéedanslabobineest: Em=½.L.I2 Cette énergie est localisée dans le champ magnétique avec une densité volumique d’énergie magnétique: 𝐵! 𝑢! = 2𝜇! avec: 𝑁 𝐵 = 𝜇! 𝐼𝑢! ℓ Oncalculealors: 𝐸! = = !"#$%! 𝑢! . 𝑑𝑉 = ! . !"#é!"#$! !! ! !" !"#$%"&'$ ! 𝜇! ℓ 𝐼 𝑢! . 𝑑𝑉 !"#é!"#$! !" !"#$%"&'$ ! ! ! ! 𝑑𝑉 = !! . 𝜇! ℓ 𝐼 .π.R2.l ! Paridentification,oncalculel’inductancepropredusolénoïde: L=µ0.N2.π.R2/ l. AN:Lestdel’ordrede10à100mHpourlesbobinesdulabo. Ordredegrandeurdel’énergieemmagasinée:Imax≈4,5A;Emag≈100mJ. 6. Magnétismedanslamatière: 6.1.Momentmagnétiquemicroscopique: 𝑆⃗ Qu’estcequiexpliquelemagnétismedelamatière? Aucune théorie classique ne peut l’expliquer, seule la mécanique I quantiquepermetdecomprendrelesrésultatsexpérimentaux. On a vu en PCSI qu’à un circuit plan peut être associé un moment magnétiqueanalogueàceluid’unaimant,etdéfinipar: 𝑀 = I. 𝑆 Remarque:levecteursurfaceestorientéenconcordanceavecIparlarègledutire-bouchon. Onpeutaveclemodèleplanétaireassocierunmomentmagnétiqueàunatomed’hydrogène, enconsidérantquel’électronauneorbitecirculairederayonaetdepulsationω. 𝑒 𝑒 𝑒 𝑀 = i. π. a! 𝑢! = − . 𝜋. 𝑎! 𝑢! = = − . 𝑎𝑢! ⋀𝑎𝜔𝑢! = − . 𝑟⋀𝑣 𝑇 2 2 Quelestl’ordredegrandeurdecemomentmagnétique? 6 PC/PC*16/17 LycéeSCHWEITZERMulhouse Onconstatequecemomentmagnétiqueestproportionnelaumomentcinétiqueorbitalde l’électron: 𝜎 = 𝑟⋀𝑚𝑣 Lerapportdesdeuxquantitésestappelérapportgyromagnétiqueetnoté𝜸.Onadonc: 𝑒 𝑀 = γ. 𝜎 avec 𝛾 = − pour un électron 2𝑚 Cettepropriétésegénéraliseàtoutmomentcinétique,pouruneparticule,unatomeisoléou unnoyau: 𝑀 = γ. 𝜎 L’expériencedeEinstein-deHaas1915(cfexercice)montrequel’onmodifielemoment cinétiqued’uncorpsenmodifiantsonaimantation. Celaresteravraienmécaniquequantique,àconditiond’introduiredanslerapport gyromagnétiqueunfacteurcorrectifsansdimensiondit«facteurdeLandé»notég: 𝑒 𝛾 = −𝑔 2𝑚 Onapumesurerquepourl’électrongestvoisinde2,carl’électronpossèdeégalementun momentcinétiquedit«despin»quis’ajouteaumomentcinétiqueorbital. 6.2.Quantificationdumomentcinétique: Lamécaniquequantiquemontrequelaprojectiondumomentcinétiquetotald’uneparticule, d’unatomeoud’unemoléculesurunaxequelconqueestquantifié: 𝜎! = 𝑚! ℏ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑚! ∈ −𝑗, −𝑗 + 1, … 𝑗 − 1, 𝑗 𝑒𝑡 ℏ = ℎ/2𝜋 mjestlenombrequantiquemagnétique jestlenombrequantiquedemomentcinétiquetotal. Onmontrequelemomentcinétiqueestalors: 𝜎 = 𝑗(𝑗 + 1) ℏ Laconstanteℏ apparaîtcommel’ordredegrandeurlittéraldumomentcinétique. 6.3.Quantificationdumomentmagnétique: Laprojectionselonunaxequelconquedumomentmagnétiqueestquantifiée: 𝑀! = γ. 𝜎! = γ. m! . ℏ = 𝑔. 𝑚! . 𝜇! L’ordredegrandeurdumomentmagnétiqueestlemagnétondeBohretnotéµB: !ℏ 𝜇! = !!=9,3.10-24A.m2. PrécessiondeLarmor:cfexercice. 6.4.Forcesurfaciqueentredeuxaimantspermanents: Atempératureambiante,leferαcristallisedansunestructurecubiquecentréedeparamètre demaillea=289pm. 7 PC/PC*16/17 LycéeSCHWEITZERMulhouse Onaaumaximumdel’ordrede2. 𝜇! parmaille,doncunmomentmagnétiquevolumique( appeléeaimantation)maximaldel’ordrede7,7.105A.m-1;enpratiquel’aimantationestde l’ordrede106A.m-1 Ordredegrandeur:pourunaimantusuel,V=1cm3:M=1A.m2. LaforceFexercéeparunaimantsurunsupport(autreaimantouplaquemétallique)avec lequelilestencontact,dépenddesonaimantation,delaconstanteμ0etdelasurfaceSde contact. SiteSupermagnete.fr.Lechamp Bproduitparl’aimantproposé estdel’ordredeB=1T. Paranalysedimensionnelle,on a: 𝑑𝑀 ! 𝐹 = 𝐾. 𝜇! 𝑆 𝑑𝑉 oùKestunfacteursans dimensions. UncalculexactmontrequeK= ½. Applicationnumérique:M=106A.m-1;S=π.(5.10-3)2;μ0=4.π.10-7H.m-1. F=100N. 7. Dipôlemagnétostatique: 7.1. Définition: Undipôlemagnétiqueestunedistributiondecourantspermanentsde momentmagnétiquenonnulétudiéàunedistancegrandedevantses dimensions. Onlacaractériseparsonmomentmagnétique𝑀. 7.2.Actionssubiesparledipôledansunchampextérieur: Larésultantedesforcessubiesparledipôles’écrit: 𝐹 = 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑀. 𝐵)calculéà𝑀constant. Lecouplerésultantest: Γ = 𝑀 ∧ 𝐵 L’énergied’interactionest: U=-𝑀. 𝐵 M 𝑚 !!⃗ 𝑆I⃗ 8 PC/PC*16/17 LycéeSCHWEITZERMulhouse 8. ExpériencedeSternetGerlach(1922): Le but de cette expérience était de mesurer certaines composantes du moment magnétique desatomes. Desatomesd’argentsontenvoyésdansunchampmagnétique,etonmesureladéviationsubie parlejet. Lesatomespossèdentunmomentmagnétique;ladirectiondecemomentestquelconque. x Document1:schémagénéraldel’expérience. Document2:coupedel’aimant Document3:résultatsdeSternetGerlach Gauche:sanschampmagnétique;droite:avecchamp 1) 2) 3) 4) Orienterleslignesdechampmagnétiqueetdessinerquelquesvecteurschamp. Quellecomposanteduchampestnulle? Lechampest-iluniforme? !! !! Comparerlesgradientsdechamp !"! et !"! auvoisinagedel’axeOx. 5) Onnégligelesautresgradientsdechamp;quelssont-ils? 6) Enneconservantqueletermeprépondérantpourlechamp,àquelleforcesontsoumis lesatomes? 7) Schématisercetteforce. 8) Quel est le résultat attendu si les moments magnétiques des atomes sont orientés aléatoirement? 9) Lerésultatdel’expérienceest-ilconformeàcesprévisions? 10)Pourquoi? 11)CombiendevaleursdeMzsont-ellesmisesenévidence? 12)Peut-onendéduirelesvaleursdecertainsnombresquantiquesdel’atome? 13)Serait-il possible d’observer un nombre différents d’impacts pour d’autres types d’atomes?Fairelecaséchéantunereprésentationdesimpacts. 9